ïiH'}'. mmi iP" y ' FOR THE PEOPLE FOR EDVCATION FOR SCIENCE LIBRARY OF THE AMERICAN MUSEUM OF NATURAL HISTORY BULLETIN DE LA. SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANCE // '-' o/'^,ûi9- xtO' X <^ ■ < =■ BULLETIN DE LA r r SOCIETE ZOOLOGIQUE DE FRANCE POUR L'ANNÉE 1881 — Mï^^^ffi^^o-^ — • SIXIÈME VOLUME PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ 7, rue des Grands-Augustins, 7 1881 ff.//&A% ^ LISTE DES MEMBRES HONORAIRES ALCANTARA (Sa Majesté don Pedro II d'), empereur du Brésil, à Rio-de- Janeiro (Brésil). BARBOZA DU BOCAGE (Prof. José-Vicente), membre de l'Académie royale des sciences de Lisbonne (Portugal). BERT (Paul), député, professeur de physiologie à la Sorbonne, 9, rue Guy-de- la-Brosse, à Paris. BRÉAU DE QUATREFAGES (Comte de), membre de l'Institut, professeur d'anthropologie au Muséum d'histoire naturelle, 36, rue Geoffroy-Saint- Hilaire,*^à Paris. GÙNTHER (Dr Albert), F. R. S., directeur de la section zoologique au British Muséum, à Londres (Angleterre). LACAZE-DUTHIERS (D'" Henri de), membre de l'Institut, professeur de zoologie à la Sorbonne, 7, rue de la Vieille-Estrapade, à Paris. NORDENSKJOLD (le baron E.), à Stockholm (Suède). ROBIN (D"" Charles) , membre de l'Institut, sénateur, professeur à la Faculté de médecine, 94, boulevard Saint-Germain, à Paris. SCHLEGËL (Prof.) directeur du Musée royal d'histoire naturelle des Pays-Bas, à Leyde (Hollande). SÉLYS-LONGCHAMPS (Baron Edmond de), membre de l'Académie royale de Belgique, sénateur, 34, boulevard Sauvenière, à Liège (Belgique). SHARPE (R. Bovvdler), F. L. S., chargé de la section ornilhologique au British Muséum, à Londres (Angleterre). STREENSTRUP (Prof. J.-S.), à l'Université de Copenhague (Danemarck). TACZANOWSKI (Prof. Ladislas), conservateur du Musée de zoologie, à Var- sovie (Pologne). MEMBRE CORRESPONDANT DOBSON (D"^ G.-E.), royal Victoria hospilal, à Nelley, near Southampton (Angleterre) LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ '^ Les noms des Membres fondateurs sont précédés d'un *. ABRAHAM (Phineas S.), Esq. M. A., B. Se, F. R. M. S., F. Z. S., Scientiûc club, 7, Savile Row, à Londres (Angleterre). * ALIX (D"" E.), professeur de zoologie à l'Université catholique de Paris, 10, rue de Rivoli, à Paris. ALLÈON (Amédée), propriétaire, à Varna (Bulgarie), AMBLARD (D"" Louis), médecin, 14 bis, rue Paulin, à Agen (Lot-et-Garonne). ARMEDEY (Clément), étudiant en médecine, 73, rue des Feuillantines, à Paris. BADIN (Adolphe), homme de lettres, 1, rue de Vigny, à Paris. BAILLY (J. F. D.), 202, Alexander street, à Rochesler N. Y. (Élats-Unis). BAMBEKE (D"" Ch. van), professeur à l'Université de Gand (Belgique). BAR (D.), à Montfort-l'Amaury (Seine-et-Oise). BARROIS (D"" J.), docteur ès-sciences naturelles, 48, boulevard Vauban, à Lille (Nord). BARROIS (Théodore), 35, route de Lannoy à Fives, à Lille (Nord). BAVAY, pharmacien-professeur à l'École de médecine navale de Toulon, à Toulon (Var). BEAUFFORT (C'« L. dej, 53, rue des Arts, à Bruxelles (Belgique). BEAUREGARD (D"" Henri), professeur-agrégé à l'Ecole de pharmacie, 56, rue Gay-Lussac, à Paris. BEDRIAGA (D"" Jacques de), boulevard de l'Impératrice, maison Salvi, à Nice (Alpes-Maritimes). BELTRÉMIEUX (E.), Président de la Société des sciences naturelles de la Charente-Inférieure, à la Rochelle (Charente-Inférieure). * BÉMER, attaché à la Banque de France, 31, rue Saint-Lazare, à Paris. (1) La Société s'est vue dans la nécessité de rayer de la liste des membres ua certain nombre de personnes qui avaient négligé de payer leur cotisation. Vm LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ BERTHELOT, préparateur au laboratoire de botanique du Muséum d'histoire naturelle, 302, rue Saint-Jacques, à Paris, * BERTRAND (Joseph), (Membre à vie), membre de l'Institut, professeur au Collège de France, 9, rue des Saints-Pères, à Paris. * BESNARD (Auguste), conducteur des Ponts-et-Chaussées, 16, rue des Ursu- lines, au Mans (Sarthe). BETTA (le commandeur Eduardo de), 11, Corso Castelvecchio, à Vérone (Italie). BIGOT (Jacques-Marie-François), officier d'Académie, 27, rue Cambon, à Paris. * BILLAUD (Baron Frédéric), propriétaire, 13, rue Laffitte, à Paris. BLANC (Marius), 22, quai du Canal, à Marseille (Bouches-du-Rhône). * BLANCHARD (D'' Raphaël), préparateur du cours de physiologie à la Sor- bonne, répétiteur à l'Institut national agronomique, 52, rue Monge, à Paris. BLEILE (D"" A. -M.), Lecturer of physiology, 267 S, 4"" street, Columbu? (Ohio). U. S. A. BONNAIRE (Érasme), interne à l'hospice de Bicêtre. BOSCA (Edoardo), calhedratico de historia natural en el real Instituto, à Ciu- dad-Real (Espagne). BOUCARD (Adolphe), officier d'Académie, 13, rue Guy-de-la-Brosse, à Paris. BOULENGER (G. -A.), aide-naturaliste au Musée royal d'histoire naturelle de Belgique, à Bruxelles (Belgique). BRANDT (Al.), professeur à l'Université de Saint-Pétersbourg (Russie). * BRANICKI (comte Constantin), (Membre donateur), 22, rue de Penthièvre, à Paris. BRUxMAULD DE MONTGAZON (A.), préparateur de zoologie à la Faculté de médecine, 3, rue Mirbel, à Paris. * BUREAU (D"" Louis), professeur à l'École de médecine, 15, rue Gressel, à Nantes (Loire-Inférieure), CALLENDREAU (P.-G.-D.-Amédée), notaire, à Cognac (Charente). CAMERANO (D-" Lorenzo), au Musée de Turin (Italie). CAMPBELL (John M.), Kelvingrove park, à Glasgow (Ecosse). * CARBONNIER (Pierre), pisciculteur, 20, quai du Louvre, à Paris. CERTES, inspecteur des finances, 21, rue Barbet-de-Jouy, à Paris. CESSAG (de), voyageur naturaliste, CHAPER (Maurice), ingénieur, 31, rue Saint-Guillaume, à Paris. CLÉMENT (A.), dessinateur, 3 4, rue Lacépède, à Paris. CLÉMENT (S.), 7, rue Maison-Carrée, à Nîmes (Gard). COLLARDEAU DU HEAUME (Marie-Philéas), 22, rue Chauchat, à Paris, * COLLIN DE PLANCY (V.), interprète à la légation française, à Pékin (Chine). CORY (Chas.-B.), Esq., 8, Arlington street, à Boston, Mass. (États-Unis), COSSON (D'"), membre de l'Institut, 7, rue La Boëtie, à Paris, COTTEAU, 36, boulevard Saint-Michel, à Paris. LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ IX COUTAGNE (Georges), ingénieur à la Poudrerie nationale de Saint-Chamas (Bouches-du-Rhône) . * CRETTE DE PALLUEL (Albert), 41, rue Cambon, à Paris. DALGLEISH (John-James), B. 0, U., propriétaire, 8, Atholl crecent street, à Edimbourg (Ecosse). DASSY (Ferdinand), préparateur des travaux de physiologie à la Faculté de médecine, licencié ès-sciences, 31, avenue d'Orléans, à Paris. * DAVID (R. P. Armand), missionnaire en Chine, 35, rue de Sèvres, à Paris. * DELAMAIN (Henri), négociant à Jarnac (Charente). - DEMAISON (Louis), 9, rue Rogier, à Reims (Marne). * DEMOULIN (E.), conservateur du Musée d'histoire naturelle, à Mons (Bel- gique). DENANS (Albert), 25, rue du Château-Redon, à Marseille (Bouches-du- Rhône). DESFOSSES (Léonce), directeur-adjoint du laboratoire de clinique ophthal- miqiie de la Faculté de médecine, 52, rue de Seine, à Paris. DESGUEZ (Charles), attaché au Muséum d'histoire naturelle, à Paris. * DESLONGCHAMPS (Eudes), professeur à la Faculté des sciences, rue de Geôle, à Caen (Calvados). DESPAGNET (Félix), chef de clinique du d"" Galezowski, 2, rueMonge, à Paris. DESSAIGNES (Juvénal), administrateur des forges et chantiers de la Méditer- ranée, 5, quai Voltaire, à Paris, DEYROLLE (Emile), 23, rue delà Monnaie, à Paris. * DOLLFUS (Adrien), directeur de la Feuille des jeunes naturalistes, 55, rue Pierre-Charron, à Paris. DOUAI (i) (Musée d'histoire naturelle de), à Douai (Nord). DOUVILLÉ, ingénieur ordinaire des mines, attaché au laboratoire de paléon- tologie à l'Ecole des mines, 207, boulevard Saint-Germain, à Paris. DRESSER (H.-E.), Esq., F. Z. S., F. B. 0. U., etc., SkMargarets. Norwood hill. S. E., à Londres (Angleterre). DUBOIS (D'' Alphonse), conservateur du Musée royal d'histoire naturelle de Belgique, 55, rue Mercelis, à Ixelles-les-Bruxelles (Belgique). DUPRAS, graveur sur pierres fines, 97, rue de Ménilmontant, à Paris. ÈBRARD (Sylvain), aux aciéries d'Unieux (Loire). * ELLIOT (P.-G.), (Membre à vie), Esq., F. Z. S., etc., à Staten island, près New-York. FAGOT (Paul), notaire à Ville-Franche (Haute-Garonne). Les établissements publics et les Sociétés scientifiques de la France et de l'Etranger peuvent être admis comme Membres de la Société aux mômes charges et aux mêmes droits qu'un Membre ordinaire et peuvent se faire représenter aux séances par un de leurs Membres {Art. 6 du règlement de la Société]. X LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ FATIO (Victor), 4, rue Massot, à Genève (Suisse). FAUQUE (A.), à Épinac (Saône-et-Loire). FICATIER (D'" Adrien), 27, rue d'Egleny, à Auxerre (Yonne). GARMAN (Samuel), assistant of Ichthyology and Herpetology at the Muséum of Comparative Zoology, at the Harvard Collège, à Cambridge, Massachusetts (États-Unis). GAUDIN, bibliothécaire à l'Université catholique de Paris, 1 3, rue Bréa,à Paris. * GAULLE (Jules de), 73, rue de Vaugirard, à Paris. GAY (Octave), professeur agrégé à la Faculté de médecine, pharmacien en chef de la Salpétrière, à Paris. GAZAGNAIRE (J.), 37 bis, rue de la Clef, à Paris. * GERBE (Z.), à Bras (Var). GIARD (A.), professeur à la Faculté des sciences et à la Faculté de médecine, à Lille (Nord). * GIVENCHY (Henri de), au château de Nordausque, par la Rescousse (Pas- de-Calais). GOUJARD (Emile), étudiant en sciences nuturelles, 1, rue Racine, à Paris. GUERMONPRÉ, professeur à l'Université catholique, à Lille (Nord). GUERNE (J. de), licencié en droit, préparateur à la Faculté de médecine de Lille (Nord). GULAT (D"- Emile), 4 1 , rue Descartes, à Paris. HAGENMULLER (D^), 5, rue de l'Arsenal, à Bône (Algérie). HALLEZ (D"" Paul), maître de conférences à la Faculté des sciences, 54, rue de Gand, à Lille (Nord). * HAMON VILLE (Baron Louis d'), (Membre donateur), conseiller général de Meurthe-et-Moselle, au château de Manonville, par Noviant-aux-Prés (Meur- the-et-Moselle). HÉRON-ROYER, négociant, 22, rue de Cléry, à Paris. HONNORAT, quartier des Sièyes, à Digne (Basses-Alpes). * HUGO (Comte Léopold), statisticien au Ministère des travaux publics, 94, rue de la Victoire, à Paris. * JOLY (D"" Emile), médecin-major au 75e de ligne, 23, rue de France, à Gap (Hautes-Alpes). JOLYET (D^ Félix), professeur à la Faculté de médecine de Bordeaux, 8, rue Cornu, à Bordeaux (Gironde). JOURNÉ (Camille), mail des Tauxelles, à Troyes (Aube). * JOUSSEAUME (D-- Félix), 6, rue de Vanves, à Paris. JOUSSET DE BELLESME (D-"), professeur à l'École de médecine de Nantes, à Nantes (Loire-Inférieure), et 12, rue Chanoinesse, à Paris. JULIANY (Joseph), 12, place de l'IIôtel-de-Ville, à Manosque (Basses-Alpes). LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ XI JULIEN (Alexis), répétiteur d'anatomie à l'École de médecine vétérinaire, à Lyon (Rhône). JULLIEN (DM.), 30, rue Fontaine, à Paris. JUMEAU, ingénieur, 23, rue Rôtisserie, à Béziers (Hérault). KEMPEN (Van), 12, rue Saint-Bertin, à Saint-Oraer (Pas-de-Calais). KOPPERHORN (Emile), 6, rue Couesnon, à Paris. KUNCKEL D'HERCULAIS (J.), aide-naturaliste au Muséum d'histoire natu- relle, 26, rue Gay-Lussac, à Paris. * LACROIX (Adrien), 1, rue Clémence-Isaure, à Toulouse (Haute-Garonne). LAFFONT (D'' Marc), préparateur du cours de physiologie à la Sorbonne, 53, quai Bourbon, à Paris. LALAIN-CHOMEL (Emmanuel de), 15, rue Richer, à Paris. LALLEMANT, pharmacien, à l'Arba, près Alger (Algérie), LAMBA (Jules), rue d'Antibes, à Cannes (Alpes-Maritimes). LANGLAvSSÈ (René), 42, quai National, à Puteaux (Seine). LARGUIER DES BANCELS (D--), conservateur du Musée de zoologie de Vaud, à Lausanne (Suisse). LASSÈRE (Laurent), pharmacien, à Saint-Sever (Landes). * LATASTE (Fernand), répétiteur à l'École pratique des Hautes-Études,^ 7, avenue des Gobelins, à Paris. * LE BRETON (André), secrétaire de correspondance à la Société des Amis des sciences naturelles, 21, rue de Buffon, à Rouen (Seine-Inférieure). LE JEUNE (Adolphe), professeur à l'Institut de Kazan, à Kazan (Russie). LEMETTEIL (Pierre-Eugène), propriétaire, 2, rue de la Barrière, à Bolbec (Seine-Inférieure). LENOEL (D"" Louis), professeur à l'École de médecine d'Amiens, préparateur au laboratoire de malacologie du Muséum, 55, rue de Buiîon, à Paris. LE RICHE (J.-B,), instituteur, à Gézaincourt, près Doullens (Somme). * LESCUYER (F.), à Saint-Dizier (Haute-Marne). LESURE (Alfred), étudiant en médecine, 27, rue des Écoles, à Paris. LILLE (Faculté des sciences de), à Lille (Nord). * LUBOMIRSKI (le prince Ladislas), {Membre à vie), 15, allée d'Osejardoff, à Varsovie (Pologne). * LUCAN (le D"- Albert), à Landana (Congo). * LUNEL (Godefroy), conservateur du Musée d'histoire naturelle, aux Bastions, à Genève (Suisse). MAILLES, 84, rue Saint-Honoré, à Paris. MAINGONNAT (Charles), 37, rue Richer, à Paris. MALLOIZEL (Godefroy), sous-bibliothécaire au Muséum d'histoire naturelle, 3, rue du Battoir, à Paris. MARCHAND (Jean-Albert), cloître Notre-Dame, à Chartres (Eure-et-Loir). XII LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ ♦MARCHE (Alfred), voyageur naturaliste, en exploration aux Philippines (Océanie). MARION, professeur à la Faculté des sciences, à Marseille (Bouches-du- Rhône) . * MARMOTTAN (D""), député de la Seine, 31, rue Desbordes Valmore, à Paris. MAUXION (Abel), étudiant en médecine, 34, rue Saint-Jacques, à Paris. MAYER (Charles), 63, rue de Cléry, à Paris. MÈGNIN (P.), vétérinaire en premier au 12° régiment d'artillerie, à Yincennes (Seine). MILLIARD (Charles), quai des Fours, à Givet (Ardennes). MOESCHLER, à Kronforstchen, bei Bautzen (Saxe). MOLLIÈRE-LABOULAYE, avocat à la Cour d'appel, 2 bis, boulevard du Temple, à Paris. MONGROLLE (Léon), 4, rue Sainte-Cécile, à Paris. MONTFERRIER (le marquis de), 70, rue Blanche, à Paris. MORS (Emile), 4, rue Solférino, à Paris. NICHOLSON (Francis), Esq., Stamford road, à Bowdon, Cheshire (Angleterre). NICOUD (Louis), 12, rue Saint-Pierre, à Lachaux-de-Fonds, canton de Neu- chàtel (Suisse). NINNI (D"" Al. -P.), membre del comitato direttivo del civico Museo di Venezia, 33 J2, S. Lorenzo, à Venise (Italie). NOGUEY (Gustave), 14, rue du Chais des Farines, à Bordeaux (Gironde). OBERTHUR (Charles), imprimeur à Rennes (Ille-et-Viliaine). OLPHE-GALLIARD, à Cambo (Basses-Pyrénées). CLWE, 14, rue Montgrand, à Marseille (Bouches-du-Rhône). OUDRI, capitaine au 3^ bataillon d'infanterie légère, à Biskra (Algérie). PAQUET (René), avocat à la Cour d'appel, 34, rue de Vaugirard, à Paris. PARIZY (Emile), 88, rue Bonaparte, à Paris. PARKIN (Thomas), F. R. G. S., F. Z. S., à Halton Vicarage, Hastings (Angle- gleterre). PARRENO (F.-J.), préparateur au laboratoire de tératologie de l'École pra- tique, 44, rue Lamartine, à Paris. PAUCHON (D'' A.), professeur suppléant à l'Ecole de médecine, 9, allée des Capucins, à Marseille (Bouches-du-Rhône). PÊCHEUR (Ch. -Marie-Jules), 13, Grande-Rue, Vieille-Ville, à Nancy (Meurthe- et-Moselle). PELLETIER (A. -J. -Horace), avocat à la cour d'appel de Paris, àMadon, com- mune de Condé, par Blois (Loir-et-Cher), PELLETIER (Xavier), industriel, à Elbeuf (Eure). PELZELN (August von), Custos am Naturaliencabinet, Vienne (Autriche). LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIETE XIII * PENNETIER (D"" Georges), directeur du Musée d'histoire naturelle de Rouen, professeur à l'École de médecine, 9, rue Alain-Blanchart, à Rouen (Seine-Inférieure). PETIT (Louis), à Landana (Congo). PEZON (Jean-Baptiste), propriétaire à Apchère (Lozère). PIERSON (Henri), 39, rue Coquilière, à Paris. PLATEAU (Félix), professeur à l'Université de Gand, 15, rue du Casino, à Gand (Belgique). POIRIER, aide-naturaliste du cours de conchyliologie au Muséum d'histoire naturelle, à Paris. RAFFRAY (Achille), vice-consul do France, à Massouah (Abyssinie). RAY (J.), conservateur du Musée zoologique, à Troyes (Aube). REGNARD (D"" Paul), professeur à l'Institut national agronomique, directeur- adjoint du laboratoire de physiologie de la Sorbonne, 51, boulevard Saint- Michel, à Paris. RENAUX (Alfred), chimiste, pharmacien de l""" classe, 2, rue Monge, à Paris. REYNAUD (Lucien), négociant, 6, rue Bourbon, à Lyon (Rhône). RICHET (D"" Charles), professeur-agrégé à la Faculté de médecine, 5, rue Bo- naparte, à Paris. RIGAUT, étudiant en médecine, 29, rue des Saints-Pères, à Paris. RIOCOURT (le comte de), au château de Vitry-la-Ville (Marne). ROCHEBOUET (Fernand de), au château de Rouvvolts, à Chaumont (Maine-et- Loire). ROGER-DUBOS (J.-B. Willeber), directeur de l'enregistrement en retraite, 26, rue Orbe, à Libourne (Gironde). * ROTHSCHILD (le baron Edmond), (Membre donateur), 19, rue Laffitte, à Paris. ROTROU (Alexandre), pharmacien, à la Ferté-Bernard (Sarthe). SAUNDERS (Howard), Esq., F. Z. S., F. L. S., etc., 7, Radnor place, Glou- cester square, à Londres (Angleterre). SAUSSURE (Prof. Henri de), administrateur du Musée de Genève (Suisse). * SÉDILLOT (Maurice], 20, rue de l'Odéon, à Paris. SEMALLÈ (René de), (Membre donateur), propriétaire, 1, rue de l'Ermitage, à Versailles (Seine-et-Oise). SEOANE (V. Lopez), avocat et propriétaire, à la Corogne (Espagne). SESCAU (Paul-Jean), 29, rue du Faubourg-Saint-Honoré, à Paris. * SEVERTZOW (N.), voyageur naturaliste dans l'Asie centrale, à Bobrovv, gouvernement de Voronège (Russie), SHELLEY (captain Georges-Ernest), (Membre à vie), F. Z., S., etc., 6, In- terden street, Hanover square, à Londres (Angleterre). XIV LISTE DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ * SIMON (Eugène), entomologiste, 56, avenue du bois de Boulogne, à Paris. SLOSARSKI (Antoine), 3, rue Widok, à Varsovie (Pologne). STEINDACHNER (D"" Frantz), directeur du Musée royal de Vienne, 20, Kohl- markt, à Vienne (Autriche). SUMICHRAST, à Fonalâ, État de Chiapas (Mexique). TALAVERA (D^ Joachim), à Santiago (Chili). THOMAS (Ph.), vétérinaire en 1er au i Qe hussards, à Pont-à-Mousson (Meurthe- et-Moselle). TIRANT (D"" Gilbert), administrateur des affaires indigènes, Cochinchine. TOURNEUX (D"" Frédéric), professeur à la Faculté de médecine de Lille (Nord). TOURNEVILLE (Albert), 36, rue Monge, à Paris. TRUTAT (Eugène), conservateur du Musée d'histoire naturelle, à Toulouse (Haute-Garonne). * TURATI (le comte Hercule), 13, via Meravigli, à Milan (Italie). * VALDAN (Charles-Auguste de), général de brigade, à l'Isle-Adam (Seine-et- Oise). * VIAN (Jules), (Membre donateur), 42, rue Neuve-des-Petits-Champs, à Paris. VIAN (Paul), 3, rue Turbigo, à Paris. VILEMAREST (le baron de), 14, rue des Saints-Pères, à Paris. VITZOU (N.-A.), licencié ès-sciences naturelles, 1, place Monge, à Paris. WAVRIN (marquis de), 49, boulevard du Régent, à Bruxelles (Belgique). WEBER (D'" Max), professeur à l'Institut anatomique, à Utrecht (Hollande). WIEDERSHEIM (D»" Robert), professeur à l'Université de Fribourg en Brisgau (Allemagne). WRZESNIOWSKI (le professeur Auguste), 12, rue Alexandria, à Varsovie (Pologne) . DESCRIPTIONS D'ARACHNIDES NOUVEAUX D'AFRIQUE Par M. E. SIMON (Séance du 2Ô janvier I88i.) Genus RUNCINIOPSIS geii. nov. Céphalothorax lougior quam latior, antice posticeque trun- catus rectiis, fere parallelus sed antice abrupte angustior, fronte lata, transversim obtuseque carinata cum angulis acutis et antice oblique productis. Oculi postici fere aequi, lineam paulo recurvam formantes, fere œquedistantes. Oculi antici lineam magis recurvam formantes, mediis minoribiis et inter se paululum magis quam a lateralibus remotis. Oculi medii trapezio vix longiore quam laliore et antice angustiore positi.Glypeus verticalis, planus, area oculorum multo angustior. — Sternum ovato elongatum. — La- biam longius quam latius, antice attenuatum et obtusum, dimidium laminarum superans. — Abdomen angustum parallelum. — Pedes 1, 2, 4, 3, valde inœquales, pedes 1 et 2 posterioribus multo lon- giores et crassiores, pedes I evidenter longior quam 2 ; tibiis me- tatarsisque I et II subtus longe seriatim aculeatis, articulis re- liquis cunctis inermibus. Generis Runciniœ aftlnis sed cephalolliorace sternoquc multo longioribus quam latioribus et pedibus 2' paris multo brevio- ribus quam pedibus 1' paris abunde differt. 1. RuNCINIOPSlS FLAVIDA Sp. UOV. $ Long 5'"'". Flavo testacea, cephalothorace lineis duabus exilibus dorsa- Jibus fuscis notato, carina et angulis frontis albo opacis, cljpeo rufobrunneo, chelis antice rufis linea flava oblique secatis. — Ab- domen longissimum fere parallelum, antice truncatum, postice paulo attenuatum et obtusum ultra mamillas paulo productum, utrinque longitudinaliter slriatum. Pedes I et II tibiis metatar- 2 E. SIMON sisque spinarum longissimarum seriebus duabus subtus instriictis, lemoribus I et II et pedibus 4 posterioribus inermibus. Zanzibar, ab A. Raffray reperta. Genus GASTERACANTHA Latr. Subgen. Tetracantha E. S., Hist. N. Ar., 1864, p. 285. 2. Gasteragantha sepulchralis sp. nov. $ Scutiim abdominale long. 4,6'"'" ; lat. 6,5'"'". Céphalothorax ater, nitidus, leviter strigosus, brève et parce pubescens, in medio convexus et obtusissime bituberculatus. Pedes nigri vel fasco-picei, metatarsis, prsesertim ad basin, paulo rufescentibiis. Scutum abdominale latins qnam longius, parum convexum, utrinque atténuât um et unispinosum, postice bispino- sum, supra lœve haud granulosum nec punctatum nigro cya- neum, ad marginem anticum maculis parvis tribus a sese longe remotis, in medio pone spinas latérales utrinque maculis duabus majoribus elongatis et obliquis fere confertis, postice utrinque macula parva Isete flavis ornatum ; spinis aequis, brevibus et acutis, valde et parce granulosis atque setulosis ; ocellis anticis 10 parvis, ocellis mediis parvis prsesertim anticis trapezium latins quam longius et postice quam antice multo latins formantibus. Venter valde granulosus, niger, ad marginem anticum macula parva flava utrinque notatus. Madagascar (coll. E. Simon). 3. Gasteragantha rufitiiorax sp. nov. Ç Scutum abdominale, long. 4,7'""' ; larg. 7"^"'. Céphalothorax rufescens, nitidus, haud strigosus, parce albo pubescens, in medio convexus vix sulcatus, area oculorum mediorum vix prominula. Pedes laete rufescentes, tibiis, metatarsis tar sisque ad apicem infuscatis. Scutum abdominale paulo lon- gius quam latins, utrinque arcuatum, paulo attennatum et unispi- nosum, postice bispinosum, supra fere planum, Iseve haud punc- tatum nec granulosum, laste albo flavescens, vitta marginali nigra intus valde bidentata et saepissime in medio punctis duobus nigris ornatum ; spinis rufulis, brevibus, aequis, ad basin latis sed valde acutis, parce et valde granulosis et setulosis ;• margine pos- ARACHNIDES NOUVEAUX D AFRIQUE 3 tico rufescente ssepe biflavo maciilato leviter graiiuloso. Venter valde et sat dense graniilosus, in niedio niger prœterea fusco rufescens maculis flavis numerosis notatus. Madagascar (coll. E. Simon). 4. Gasteracantha nigripes sp. uov. Ç Scutum abdominale, long. 4,7'"'"; larg. 7™">. Céphalothorax niger, nitidus, evidenter strigosus, brève et parce piibescens, in medio convexiis et obtuse bituberculatus, area ocu- lorum mediorum prominula, Pedes nigerrimi, metatarsis tarsisque omnibus atque tibia IV ad basin obscure fulvo annulatis. — Scutum abdominale multo latins quam longius, fere planuin, utrinque valde attenuatum et unispinosum, postice bispinosum, supra Iseve, haud granulosum nec punctatum, Isete albo-flaves- cens, utrinque vitta marginali nigra extus valde arcuata atque spinas latérales includente ornatum ; spinis acutis valde et parce granulosis, lateralibus quam posticis multo longioribus; margine postico inter spinas posticas granuloso, nigro biflavo punctato ; ocellis nigris parvis. Venter niger, valde et dense granulosus, in medio punctis flavis minimis quatuor in quadratum dispositis utrinque punctis et maculis, prsesertim ad margiuem, notatus. Madagascar ('coll. E. Simon). 5. Larinia longissima sp. nov. ? Long. 9,5'""\ Céphalothorax angnstus, elongatus, sat convexus, albo testa- cens, longe albo pubescens, linea média fusca diluta, et linea mar- ginali exillima notatus. Ocuii medii trapezium paulo longius quam latins et antice quam postice multo latins formantes, posticis confertis, anticis majoribus atque a sese valde remotis. Sternum angustum, fere parallelum, postice acuminatum, fulvum, ad mar- ginem paulo infuscatum. Abdomen longissimum et angustum, fere parallelum, antice posticeque valde attenuatum fere acutum, supra sordide testaceum, vitta média lata et intégra albida nota- tum, infra in medio longitudinaliter infuscatum, pube alba setis validis et longis albis ad basin infuscatis supra parce intermixta vestitum. Pedes longissimi et gracillimi, (antici posticis evi- denter longiores) albo testacei fere pellucentes, posticis supra parce nigro punctatis, femoribus, patellis, tibiis, metatarsisque longe fusco aculeatis. — Vulva scapo verlicali, transverso, in E. SIMON medio profunde emarginato, iinco gracili et brevi recto apioem scapis liaud attingenti. Zanzibar (coll. E. Simon) a Raffray reperta. L. Dufouri E. S. et lineata Luc. corpore pedibusque multo angustioribus facile differt ; L. Chloreis Sav. abdomiuis pictura, pedibus anticis multo longio- ribus quam posticis, forma vulvse, etc., distinclissima. Genus POLTYS G. Koch. Poltys G. Koch., Ar., X, p. 97, 1843. P?mrommc[ Dolesch., Verh. d. Katuurk. V.Nederl. 7wd., V.,1859. Q/i3/i«^o^Ms Giintlier, A7m. mag. n. h., 3® sér., vol. X, 1862. Cyphonethis Thorell, On eur. Spid., I, p. 37, 1870. Mastigosoma kw^SQVQV, Verh. z. b. Ges. Wien, p. 8lo, 1871. 6. POLTYS FURCIFER Sp. nOV. ? Geph.tb., long. 3,5"-'". — Abd., long. 4"^'"; ait. 15">"\ Gepbalotborax obscure fulvo testaceus, longe albo pubescens, parte tboracica postice convexa et abrupte declivi, supra late et profunde sulcata, parte cephalica fere parallela postice valde convexa. Oculi medii in tuberculum crassum et oblusum fronte vix angustius positi, sequi, aream longiorem quam latiorem et antice quam postice vix angustiorem occupantes. Oculi latérales antici a mediis anticis sat approximati, oculi latérales postici longe remoti. Abdomen brève, altissimum et supra et infra longe pro- ductum, supra verticale parum attenuatum, sed versus apicem abrupte angustius cum utrinque tuberculo obtuso instructum, dein gracile, depressum, antice arcuatum atque ad apicem obtuse bifurcatum, antice obscure fuscum, postice obscure rufescens fusco punctum cum maculis duabus conferlis angulatis flavis albo marginatis versus basin ornatum. Pedes robusli rufi, pa- tellis, tibiis II et III lotis, tibiis I et IV ad apicem, metatarsis tarsisque valde infuscatis ; tibia II reliquis paululum crassiore et pauUo arcuata ; femoribus inermibus , reliquis articulis spinis rufis armatis, tibiis metatarsisque I et II (praesertim II) intus spinossimis. Zanzibar (PiafTray ; mus. E. Simon). Species abdomine supra maxime producto et furcifero valde insignis. ARACHNIDES NOUVEAUX D AFRIQUE O 7. POLTYS LARVATA Sp. IlOV. $ Cepb.tli., long. 4«^'n. — Abd., long. S""*; ait. 9""". Céphalothorax flavo testaceus, longe albo pubescens, parte tho- racica valde convexa et postice abrupte declivi, supra profunde sed tenue sulcata, parte cephalica haud convexa, antice longe et valde attenuata, tubere oculorum altissimo, verticale conico. Oculi medii fcrc œqui, trapezium fere saque longius ac latius et antice quam postice paululum latius formantes. Oculi latérales minimi a sese parum disjuncti. Abdomen brève, altissimum, plus duplo altius quam latius et longius, et infra et supra longe pro- ductum, infra valde attenuatum et acute conicum, supra sensim diiatatum et paulo compressum, ad apicem truncatum atque aream dorsalem longiorem quam latiorem formante, postice ver- ticale atque tuberculorum parvorum geminorum 3 vel 4 série notatum ; area dorsali antice truncata cum angulis paulo convexis et brève trituberculatis, postice rotundata et tuberculis duobus gemiuatis et obtusis instructa ; cinereo-albidum paullo fusco venosum, area dorsali dilutiore, fere sordide alba sed macula unica fusca rhomboedra in medio ornata — Sternum rufescens. — Pedes longissimi et graciles, fulvo-rufescentes, brève flavo pubescen- tes, femoribus ad apicem tibiisque infuscatis ; tibiis I et II graci- libus et longis evidenter curvatis, aculeis nigris brevibus parce instructis ; tibia IV gracili, paulo curvata et paulo depressa. — Vulva unco sat longo, testaceo et parallèle, scapo fusco ovali. Zanzibar (A, Raffray ; mus. E. Simon). Species insignis, forma insolita abdominis, pedibus longissimis, oculis lateralibus inter se approximatis valde distincta. 8. MiAGRAMMOPES RaFP^RAYI Sp. UOV. $ Long. 7™'». Céphalothorax obscure fusco olivaceus, Isevis, albo pubescens, plus duplo longior quam latior, postice sensim et leviter atte- nuatus, in parte cephalica evidenter latior sed haud angulosus, supra fere planus, pone oculos biimpressus, margine antico arcuato haud producto nec conico. Oculi lineam parum recurvam formantes, lateralibus paulo majoribus et a margine cephalotho- racis magis quam ab oculis mediis approximatis; oculi medii inter se inulto longius quam a lateralibus remoti. — Abdomen angus- tum, longissiinum, cephalothorace plus duplo longius, utrinque 6 E. SIMON paullo sinuosum, antice posticeque trimcatum liaïul coarctatum, supra fulvo rufescens, nigro irregiilariter maculatum atque linea média nigricante intégra ornatiim, subtus omnino nigrum, pube lanuginosa albida vestitum. — Pedes antiei fasci tarso paulo dilutiore; pedes II et III obscure fulvi; pedes IV olivacei tibia bi fulvo annulata, metatarso rufescente ; pedes antiei longissimi robustissimi tibia compressa, metatarso paullo depresso utrinque leviter carinato ; pedes IV metatarso tibia breviore, valde com- presso, supra paulo emarginato. Zanzibar (Raliray; mus. E. Simon). Singulum exemplum femineum hujus Araneae vidi. M. Guliveri Butler, ex ins. Rodriguez, M. Raffrayi aftinis est sed certe diver- sus. 9. LOXOSCELES COMPACTILIS Sp. UOV. ? 4,6"^'". Céphalothorax fulvo rufescens, vittis fuscis duabus postice convergentibus in parte cephalica notatus. Oculi fere sequi, ap- proximati, mediis lateralibus vix magis promotis, oculis mediis a lateralibus intervallo diametro oculi vix latiore separatis. Clypeus sat angustus, antice paulo arcuatus. Abdomen cinereo fulvum pilis tenuibus et longis parce vestitum. Pedes fulvo pallide tes- tacei. Algiria : Batna (F. Lataste). L. rufescenti et erythrocephalœ dilTert oculis multo minus dis- junctis atque mediis vix magis promotis quam lateralibus. Genus GYRTAUGHENIUS Th. 1870. Cyrtocephalus H. Lucas, Expl. Alg. Ar., p. 92, 1842. Cyrtauchenius Thorell, On eur. Sjnd., p. 167, 1870. — Ausserer, Beit. z. Kennt. Territ., p. 45, 1871. SPEGIES ALGIRIC.E. 1 — Seciio. Céphalothorax latissimus, parum longior quam latior, parte Ihoracica postice vix attenuata. Oculi antiei œqui, lineam paulo procurvam formantes. Oculi medii postici a lateralibus posticis multo magis quam a mediis anticis approximati. — Pedes robus- ARACHNIDES NOUVEAUX d'AFRIQUE 7 tissimi et brèves, I et II haud spinosi vel metatarsis spina uiiica subtusad apicem instructis; scopuiœ tarsorummetatarsorumque I et II crassœ et mtegrae. 10. Gyrtauciienius Walckenaeri h. Lucas, loc. cit., p. 94, pi, 1. Ç Long. 27™"'. Céphalothorax fasco castaneus, fere laevis, parte cephalica fera glabra, vitta média setigera notata, parte thoracica sat dense et longe flavo pubescente. — Pedes fasco castanei ; fcmoribus, pa- tellis, tibiisquc I et II inermibus, metatarsis subtiis ad apicem spina unica instructis; patella III extus spinisbrevibus 2, tibia III et intus et extus bispinosa aique supra ad basin unispinosa ; metatarsis III et IV spinosis ; scopulis tarsorum metatarsorumque I et II crassis et integris, scopulis posticis setis intermixtis. Algiria : Constantine (H. Lucas). 2 — Sectio. Céphalothorax elongafus, parte thoracica postice valde atte- nuata. Oculi antici lineam valde procurvam formantes, mediis lateralibus minoribus. Oculi medii postici versus médium inter- valli oculorum mediorum anticorum et lateralium posticorum siti. Pedes sat longi, parum robusti, aculeati; scopulse metatar- sorum I et II subtus in medio longitudinaliter interruptse. 11. Gyrtauciienius vittatus sp. nov. Ç Long. 21^'". Céphalothorax obscure fulvus, parte cephalica infuscata, fere laevis, subtilissime coriaceus, nitidus. Séries oculorum antica valde procurva, oculis mediis lateralibus plus triplo minoribus. — Abdomen testaceum, supra vitta lata fusco-violacea diluta no- tatum. — Pedes fulvi, femoribus cunctis, patellisque I et II iner- mibus ; tibia I subtus extus série spinarum validarum G, tibia II spinis 5 longis et gracilibus subtus armatis ; patella III extus, tibia III extus et supra, metatarsu toto, tarsoque supra spinos- simis ; tibia IV subtus spinarum gracilliinarum fere setiformium série unica notata ; meLatarso tarsoque IV subtus spinis nume- rosis armatis. — Coxae pedum maxillarium setulosse haud spinu- losfB. Algiria : Balna (mus. E. Simon). 8 E. SIMON 12. Gyrtauchenius gracilipes h. Lucas, 1812. (j* Mygale gracilipes H. Lucas, JSccpl. Alg. Ar., p. 91, pL I, fig, 2. $ Cyrtocephalus terricola H. Lucas, loc. cit., p. 95, pL I, %. 4. c^ Long. 12-13'"'". Céphalothorax elongato ovatus, sat angustus, fulvus, parte cephalica infuscata, fere lœvis, subtile parceque coriaceus, parte cephalica sat convexa, parte thoracica margine postico spinis loDgis paucis instructa; area oculorumhaud convexa. Oculiantici lineam procurvam formantes, mediis paulo minoribus, fere œque- distantes. — Pedes elongati, parum robusti, fulvi ; feinore I spi- narum (5 vel 6) série unica, femoribus reliquis seriebus tribus supra armatis ; patella I intus bispinosa, extus ad basin unispi- nosa, subtus utrinque spina unica armata ; patella II intus ad apicem unispinosa; patella III antice spinosissinia; patella IV inermi ; tibiis metatarsisque omnibus spinosis ; tibia metatar- soque I rectis, metatarso I subtus spinis .3 minimis armato ; tarsis I et II inermibus ; III et IV paullo dilatis utrinque brève spinosis. — Pedes maxillares longi, fulvi. — Abdomen supra fusco-violaceum, infra obscure testaceum, antice spinosum. $ Long. 23'"'". Céphalothorax obscure fuscus postice dilutior, fere Isevis, subtile coriaceus, nitidus. Séries oculorum antica valde procurva mediis fere duplo minoribus. Abdomen supra fascum subtus obscure testaceum, — Pedes obscure fulvo rufescentes ; spinse pedum ut in C. vittato dispositœ. — Pedum maxillarium coxse spinulis setis- que munitœ. Algiria : Oran (H .Lucas) ; Daya (L. Bedel). C. gracilipes $ a C. vittato differt praesertim oculis anticis minus insequalibus atque coxis pedum maxillarium spinulosis. 13. Gyrtauchenius luridus sp. nov. J Long, 12" )mm Céphalothorax elongato ovatus sat angustus, fulvus, parte ce- phalica infnscata, linea média exili nigra notata, fere laevis nitidus, antice subtile riigosus ; parte cephalica humili parum convexa, parle thoracica margine postico spinis nigris paucis validis et bi'evibus armata; area oculorum vix convexa. — Oculi antiçi li- neam valde procurvam formantes, mediis lateralibus plus triplo ARACHNIDES NOUVEAUX D AFRIQUE 9 miiioribus, fere œquedistantes. — Pedes elongati, parum robusti, fulvi ; femore 1 supra spinarum (5 vel 6) série unica, reliquis femoribus seriebus tribus supra armatis; patella I intus bispi- nosa, subtus ad apicem uuispiuosa ; patellis II et IV inermibus ; patella III antice spiiiis brevibus 10 vel 12 irregulariter armata ; tibiis metatarsisque cunctis spinosis ; tibia metatarsoque I rectis, tibia intus spinis 3 seriem unicam formantibus, metatarso subtus spinis 3 armatis ; tarsis I et II extus brève bispinosis ; tarsis III et IV gracilibus et cylindricis haud spinosis. — Pedes maxillares longi, fulvi. — Abdomen supra in medio subtus ad apicem fuscum, prœterea fulvum, antice spinosum. Algiria : Tlemcen (L. Bedel). Species valde distincta prœsertim oculis anticis maxime iuse- qualibus, parte cephalica humili, tarsis posticis cylindricis atque inermibus. 14. Cyrtauchenius Latastei sp. nov. cT Long. 10'""\ Ceplialothorax elongato ovatus sat angustus, pallide lucidus, in parte ceplialica linea média exili fusca notatus, fere lœvis, uitidus, antice subtile rugosus, parte thoracica margine postico spinis nigris, sat brevibus armata ; area oculorum vix convexa. Oculi antici lineam procurvam formantes, fere œqui, mediis vix minori- bus, valde approximati sed mediis a sese magis quam a latera- libus remotis. — Pedes longissimi, parum robusti, fulvo testacei ; femore I supra spinis 6 ordine unica dispositis, reliquis femoribus seriebus tribus supra armatis ; patella I intus spinis 3 (ultima lon- giore) extus et subtus unispinosa ; patella II intus bispinosa; patella III antice spinis irregularibus 8 vel 10, supra série spi- narum 6 vel 8 armata ; patella IV inermi ; tibiis metatarsisque omnibus spinosis ; tibia I recto intus spinis 7 vel 8 séries duas formantibus armata ; metatarso I evidenter curvato subtus spi- narum parvorum 7 vel 8 série unica armato ; tarsis I et II e.^ tus brève bispinosis ; tarsis III et IV gracilibus, cylindricis et iner- mibus. — Pedes maxillares longi pallide testacei. — Abdomen testaceum supra infuscatum. Algiria : Bou-Saada (F. Lataste). Species distinctissima , prœsertim oculis anticis fere œquis atque valde approximatis. 10 E. SIMON 15 Cyrtauchenius dayensis sp. nov. d' Long. 16°"". Céphalothorax late ovatiis, niger vel obscure fusco piceus grosse et parce rugoso coriaceus, in medio, versus foveam, fera lœvis ; parte cephalica parum convexa, parte thoracica margine postico spinis paucis sat brevibus armata; area oculorum parum convexa. — Oculi antici lineam procurvam formantes, fere seque- distantes, mediis minoribus. — Pedes robusti, sat longi, fusco picei ; femoribus omnibus spinarum seriebus tribus supra ar- matis ; patella I intus ad apicem bispinosa, subtus ad apicem intusque bispinosa ; patella II intus spinis 2 subtus spina unica instructa ; patella III antice spinosissima ; patella IV inermi ; tibiis metatarsisque cunctis spinosis; tibia I elongata, evidenter curvata et infra et intus spinosissima; metatarso Ipaulo curvato spinis 6 seriem unicam formantibus subtus instructo ; tarse I spinis duabus minutissimis armato ; tarsis posticis paulo dilatatis utrinque brève spinosis. — Pedes maxillares longi, obscure fusci. — Abdomen supra nigricans infra obscure testaceum, antice spinosum. Algiria : Daya (L. Bedel). 16. Gyrtauchenius bedeli sp. nov. J' Long. 15, Tj"'". Céphalothorax niger, late ovatus, crassus, grosse et parce co- riaceo rugosus, in medio versus foveam fere laevis ; parte cepha- lica sat convexa ; parte thoracica margine postico spinis brevibus paucis armata, area oculorum valde convexa. — Oculi antici lineam procurvam formantes, mediis minoribus, fere sequedis- tantes. — Pedes robusti, parum longi, fusco picei ; femoribus omnibus spinarum seriebus tribus supra armatis ; patella 1 intus bispinosa extus ad basin et subtus unispinosa ; patella II intus bispinosa ; patella III antice spinosissima ; patella IV inermi ; tibiis metatarsisque cunctis spinosis ; tibia I brevi, recta, intus spinis paucis mediocribus, subtus spinis validis armata; metatarso I recto infra spinis 10 vel 12 instructo ; tarsis I et II inermibus ; tarsis posticis depressis, distincte dilatatis, elongato ovalibus utrinque brève spinosis. — Pedes maxillares longi, fusco picei. — Abdomen supra nigricans infra fusco testaceum, antice spinosum. ARACHNIDES NOUVEAUX d' AFRIQUE 11 Algiria : Sebdou (L. Bedel). Prsecedenti affinis, differt pedibus brevioribus et robuslioribus, tibiis metatarsisque anticis rectis, etc. 17. Pachylomerus ^dificatorius Westw., 1840. Acti7iopus œdi/îcatoriusWest'W., Trans. oftheEnt. Soc. ofLond., m, p. 170. pi. X, f. 1 à 25.(1840). Actinopus algerianus H. Lucas, Expl. Alg. Ar., p. 96, pi. I, f. 5 (1842). Cette espèce appartient au genre Pachylomerus Auss., le carac- tère du tibia de la 3^ paire est même très proncé. L'identité des A. œdificatoHus AVestw. et algerianus Luc. ne paraît pas douteuse. Celte espèce est commune aux environs de Bône. 18. Atypus coriaceus sp. nov. J Long. 8"^"^ Céphalothorax rufo-piceus, parte cephalica dense coriacea, parte thoracica, prsesertim versus marginem striolis, variolosis irregulariter impressa. Tuber oculorum obtusum. Oculi antici ap- proximati, mediis multo majoribiis et inter se paulo magis quam a lateralibus remotis. Chelœ rufo picese, parce granulosse, margine inferiori dentibus 12 fere sequis armato. Sternum transverse striatum, impressionibus 4 anterioribus minutissimis. Pedes obs- cure fulvi, metatarsis I, II et III supra atque tibia III antice valde spinosis ; tarsis II et III spinis parvis supra parce instructis. Pedes maxillares normales. Algiria : Daya, ab L. Bedel repertus. A. af finis Eicli. fere similis sed differt tarsis pedum II et III supra aculeatis, metatarsis multo magis spinosis atque sterni im- pressionibus anticis minutissimis subpunctiformibus ; A. piceo Sulz. cephalothorace coriaceo atque oculis anticis a sese multo magis approximatis abunde differt. 12 E. SIMON CHERNETES DE LA BASSE EGYPTE Recueillis par SI. A. 2.ET01;R^'EIIX. 1. Chelifer subruber e. Simon, Ar. Fr., VII, p. 30. Ramlé, près Alexandrie (A. Letourneux). 2. Chelifer Letourneuxi sp. nov. Long. 4'""'. Céphalothorax fuscus, postice sensim diiutior, longior qiiam latior, fere parallelus, antice haud attenuatus sed rotundatus, supra planas, parum nitidus, subtile reticulato-striatus, strigis transversis nullis, oculis obsoletis vel nullis, pilis simplicibus et brevibus parce vestitus. Segmenta abdominalia testacea nitida setis fulvis gracilibus sat longis ordinibus transversis dispositis ornata. Pedes maxillares obscure brunneo rufescentes, robustis- simi parum longi ; coxa diluta nitida ; trochantero longiore quam latiore, postice parum supra valde convexo ; femore brève pedi- culato, crassissimo haud attenuato, antice leviter cavato, postice regulariter convexo, supra antice subtile rugoso, postice et infra ferelsevi; tibia sat longe et anguste pediculata, dein late ovata et intus et extus fere aequaliter convexa, longiore quam latiore ad basin regulariter attenuatafere Isevi ; manu tibia parum latiore fere parallela, ad basin fere recta, et supra et infra nitidissima, digitis robustissimis manu plus duplo brevioribus ; pedum maxil- larium articulis cunctis setis albis simplicibus sat longis parce munitis. Pedes brèves, albo-testacei, fere pellucentes. Trouvé en grand nombre, par M. A. Letourneux, près de Ma- riout, sous les pierres et les touffes d'un talus. Voisin de C. politus E. S., dont il dilTère par le céphalothorax plus fortement réticulé, le tibia de la patte-màchoire plus large, la main très lisse en dessous, nullement rugueuse près des doigts. — Il se dislingue de suite de C. hispanus par les téguments nul- lement rugueux et par l'absence de strie transversale au cépha- lothorax. 3. Chelifer Savignyi sp. nov. Long. 2,5'"'". Céphalothorax et pedes maxillares lœte rufo-brunnei, segmenta abdominalia brunneo-testacea, pedes testacei subpellucentes. — ARACHNIDES NOUVEAUX d'aFRIQUE 13 Céphalothorax coriaceus, opacns, longior quam latior, antice pa- riim atteiiuatiis et rotiiiidatus, striga 1* intégra profimda fere recta, striga 2^ obsoletissima, pilis simplicibus parce vestitiis. — Seg- menta abdominalia coriacea, setis fulvis et longis ordinibus trans- versis disposiîis ornata. — Pedes maxillares robusti parum longi, coxa nitida, trocliantero femoreque supra regulariter et tenue co- riaceis, tibia et manu fere Isevibus nitidis, articulis cunctis setis simplicibus sat longis parce vestitis; trocliantero vix longiore quam latiore supra et postice convexo ; femore brève pediculato, crassissimo ad apicem evidenter attenuato, antice fere recto, pos- tice prœsertim ad basin convexo ; tibia brève pediculata dein late ovali, longiore quam latiore intus valde et regulariter convexa extus in parte 2» parum convexa ; manu tibia evidenter latiore, ad basin fere recta ad apicem attenuata; digitis robustis, curvatis, manu parum brevioribus. — Pedes brèves. Un seul individu, trouvé dans une maison à Ramlé, par M. A. Letourneux. Voisin de C. nodosus Schr., dont il diffère surtout par le cépha- lothorax chagriné mat, par la main moins ovale, tronquée pres- que droit à la base ; il se rapproche aussi de C. aaachoreta E. Simon (A?ih. Suc. Eut. Fr., 1878, p. 151) d'Algérie, mais s'en dis- tingue par les doigts plus longs et la seconde strie du céphalo- thorax effacée. 4. Garypus Beauvoisi Sav., Egypte, Ar., pi. VIII, f. 6. Commun sur le littoral, sous les pierres elles fucus de la plage. 5. Olpium pallipes H. Lucas, Expl. Alg. Ar., p. 227, pi. XVIII, f. 3, 1845. Olpium Hermanni L. Koch, Darst. Eur. CJiemet., p. 37, 1873. — pallipes E. Simon, Ar. Fr., VII, p. 49. Très commun à Ramlé sous les pierres et les détritus. — Cette espèce est répandue dans tout le nord de l'Afrique et le midi de l'Europe. 6. Olpium Kochi p]. Simon. Chelifer Hermanni Sav., Egypte, Ar., pi, VIII, f. 5, 1827. Céphalothorax nigerrimus ad marginem posticum dilutior et rufescens, nitidus, transversim et oblique irregulariter striatus, 14 E. SIMON longior quam latior, antice ante oculos attenuatus et truncatiis. — Abdomen segmentis I, II, III albo tcstaceis membranaceis, seg- mentis reliquis nigris nitidis. — Pedes maxillares longi parum robusti, trochantero, femore tibiaqiie in medio obscure fusco- olivaceis ad basin atqiie ad apicem rufescentibus, manu niger- rima, digitis rufîs ; articulis cunctis fere nitidis setis gracillimis parum longis parce vestitis ; trochantero longiore quam latiore antice fere recto, supra et postice paulo convexo ; femore longo parum robuste, fere cylindrico ad basin abrupte angustiore ; tibia femore longitudine sequa, sat longe pediculata, parum lata, longe ovata, ad basin atque ad apicem attenuata ; manu tibia multo latiore, ad basin obtuse truncata, ad apicem attenuata, intus valde extus parum convexa, digitis manu longitudine fere œqua, sat gracilibus et curvatis. — Pedes albo-testacei pellucentes, sat longi, femoribus III et IV valde compressis. Commun sous les pierres au nord de la grande Pyramide (A. Letourneux). Espèce très distincte de 0. imllipes Lucas (Hermanni L. Koch) principalement par le fémur et le tibia de la patte-mâchoire plus allongés, la main beaucoup plus large et d'une autre forme, étant large à la base et atténuée et non pas régulièrement ovale. Le nom à' Hermanni ne peut être maintenu, ayant été employé par Savigny par confusion avec le C. Hermanni de Leach, qui est synonyme de C. cancroides L. Genus MINNIZA nov. gen. Gen. Olpiiim affinis sed cephalothorace multo longiore quam latiore piano antice haud convexo, oculis a margine cephalotho- racis haud separatis, abdomine longissimo, vermiformi, omnino membranaceo. Dans le genre Olpium le céphalothorax est plus court, plus ou moins convexe et les yeux sont séparés de la marge par un espace au moins égal à leur diamètre, enfin l'abdomen, de forme normale, est plus ou moins coriace en dessus. 7. MiNNIZA VERMIS Sp. UOV. Long. 3"^"\ Céphalothorax obscure fuscus, nitidus, haud striatus, supra planus. multo longior quam latior, fere parallelus, antice vix ARACHNIDES NOUVEAUX d' AFRIQUE 15 attenuatus. Oculi œqui , subcontingentes , a margine cepha- lothoracis vix separati. — Abdomen longissimum vermiforme, molle, albo testaceurn plus minus rufescens, segmentis antice et supra et infra subtilissime striatis. — Pedes maxillares obscure fusci, trocliantero digitisque rufescentibus, articulis cunclis ni- tidis, setis gracillimis sat longis parce vestitis ; trocliantero lon- giore quam latiore antice recto postice leviter convexo ; femore crasso, brève pediculato ad apicem sensim attenuato; tibia femore longiludine œqua, pediculo brevi et angusto, dein sat longe ovato, extus leviter intus magis convexo, manu tibia paululum latiore ad basin fere recta ad apicem pauUo attenuata, digitis crassis manu evidenter brevioribus. — Pedes brèves, albo-testacei sub pellucentes. Le Mex, près la corne occidentale du lac Maréotis (découvert par M. A. Leiourneux). 8. Ghthonius tetrachelatus Preyss., 1790. Ch. tromhidioides Auct. Trouvé à Ramlé sous les pierres par M. A. Letourneux. Espèce répandue dans toute l'Europe. OBSERVATIONS SUR QUELQUES OISEAUX AFRICAINS CAPTURÉS DANS L'EUROPE MERIDIONALE Par ie baron d'HAM ON VILLE (Séance du '25 janvier 1881) ALOUETTE DE REBOUD Alaiida Rehoiidia Loche. Bec semblable à celui de la Calandrelle, et proportionnellement aussi fort; première rémige nulle, rémiges tertiaires courtes, larges, n'atteignant pas la sixième rémige primaire ; poitrine et flancs striés de brun noirâtre. Pieds grêles, ongles courts et mignons. Taille 0'M30. Calandrella Rehoudia Loche, Catalogue des Mam. et des Ois. ohs. en Algérie. 1°'' mars 1858, p. 83. Calandrella Rehoudia Loche, Tristam Ibis 1859, I, 58, 422. Calandrella Rehoudia Loche, Rev. Zool. 1860, page 148 et planche 2, fig. 1. Calandrella minor Dresser, History of the Birds of Europe, by Sharpe and Dresser; sept. 1873, Part. 21, Figura ttnica. Calandrella minor Dresser, Birds ohserved in Malta and Gozo hy C. A. Wright. Ibis, 1874, p. 225. Calandrella hoetica Dresser, Birds of Europ. sept. 1873, Part. 21, Figura unica. Calandrella hoetica Dresser, Omithology of the Strait of Gibraltar hy L. Colonel, L. Howard, L. Irby, London, 1875, page 114. Alauda calandrinn d'Hamonville, Catalogue des Oiseaux d'Eu- rope. Paris, J.-B. Baillière, 1876, page 24. Note 1. Calandrella hoetica Dresser, Howard Saunders, Catalogue des Oiseaux du midi de VEspagne. Bulletin de la Soc. Zool. de France, 1877, page 9L QUELQUES OISEAUX AFRICAINS 17 (S Parties supérieures de couleur fauve, semées de stries brun- foncé, plus nombreuses et plus étroites sur la tête ; couvertures des ailes passant au roux avec bordures des plumes plus claires; gorge, devant et cotés du cou blanc sale, formant une sorte de collier ; raie sourcillière, abdomen et sous-caudales de même nuance ; une longue tache brune sur les deux grandes sous- caudales ; poitrine d'un blanc légèrement roussâtre, uniformé- ment striée de brun-noir, comme chez la Pispolette ; flancs rous- sâtres, méchés de brun-fauve; rémiges d'un brun-isabelle, la l^o nulle, la 2*^ bordée extérieurement de blanchâtre, la 3° la plus longue, la 4" presque égale à la 2^ et la 5® bien plus courte. Ré- miges tertiaires courtes, larges, bordée de blanc-isabelle, la plus longue n'atteignant pas la sixième rémige primaire. Queue échan- crée, à rectrices noirâtres, bordées de fauve, les médianes pas- sant à l'isabelle, les deux externes largement bordées de blanc et les deux sub-externes d'un simple liseré de même nuance ; bec de la Calandrelle brun-jaunâtre, ayant 9'""' du front à la pointe ; tarses et doigts de même nuance, le doigt médian ayant 10""" ongle non compris ; ongles mignons, celui du pouce a 8""" de longueur. $ Ressemble au mâle : elle en diffère seulement par une taille un peu moindre et par l'absence partielle ou même totale de la tache brune des sous-caudales. Le blanc des rectrices varie d'étendue dans l'un et dans l'autre sexe. L'Alouette de Reboud n'ayant que 130""" de longueur totale, alors que la Pispolette en a 145, la Calandrelle 141 à 144""", l'Élégante (Annomanes elegans A. Brehm), 135"'"\ est la plus petite des Alouettes connues. C'est une bonne espèce, parfaitement caractérisée, ne pouvant se confondre avec la Pispolette, à laquelle elle ressemble beaucoup, puisqu'elle a le bec plus effilé et plus mince, les doigts et les ongles sensiblement plus grêles et plus courts, le tarse égal ou plus long (22""" au moins), la queue comparativement moins étolfée et plus courte, et enfin une taille beaucoup plus petite ; ol moins encore avec la Calandrelle dont elle s'éloigne considérablemont par des rémiges tertiaires courtes et larges, par les stries de la poitrine et enfin par les taches brunes des sous-caudules. Cette espèce est propre à l'Afrique septentrionale d'où elle s'égare quelquefois en Europe, à Malte où elle fut capturée pour la première fois en novembre 1862 par M. C, Wright. Ce natura- liste assure qu'on la trouve en outre en Palestine, en Arabie, en 3 18 d'hamonville Egypte et en Nubie, ce qui lui donnerait, s'il n'y a pas confusion d'espèces, un habitat très étendu. Quoi qu'il en soit, nous l'avons trouvée en- 1836, et M. Loche après nous, dans le Sahara algérien où elle est assez répandue et semble remplacer la Calandrelle ; car plus on avance vers le Sud, plus celle-ci devient rare, plus au contraire la Reboud devient commune, particulièrement dans la région située entre Djelfa et El-Aghouat où elle vit avec risabelline (Alauda deserti Licht), l'Élégante, la Bifasciée (Cer- thilauda desertorum Stanley) et le Rhamphocore de Clot-Bey [R. Clot-Bey Bonaparte). L'Alouette de Reboud a un petit cri court, aigu, qu'elle pousse en s'élevant de terre, et un vol caractéristique qui avaient tout d'abord attiré notre attention, et qui nous la faisaient immédia- tement reconnaître quand nous la rencontrions dans nos chasses. Nous avons toujours trouvé dans son œsophage les mêmes In- sectes et les mêmes petites graines que dans celui de ses congé- nères de cette région. Elle niche à terre, dans un petit enfonce- ment et compose assez négligemment son nid de petites tiges et de fleurs sèches de graminées. Les œufs, au nombre de quatre, sont bien caractérisés, ils sont plus allongés que ceux de la Calandrelle et se rapprochent, pour la forme, de ceux de la Pis- polette. Ils sont marqués sur fond blanc-sale de petits points roux-brun ou brun-foncé se détachant bien sur le fond de la coquille et souvent réunis en couronne. Ceux de la Calandrelle sont marqués de points pâles, ocracés, comme effacés, ceux de la Pispolette de points cendrés ou bruns, mais non roux : en somme c'est avec les œufs de l'Alouette des champs que ceux de la Reboud ont le plus d'analogie. Grand diamètre 0™Û19 à 0'"020. Petit diamètre O-^Oia Vs à 0'"014. Dans le Catalogue des Oiseaux d'Europe que nous avons publié en 1876, nous avions cru pouvoir laisser à cette espèce le nom de Calandrina sous lequel nous l'avions étiquetée le jour de notre première capture d'Ain-el-Ibel, le 11 juin 18o6, et soumise avec d'autres espèces nouvelles ou peu connues à notre ami Jules Yerreaux; mais celui-ci n'ayant à notre connaissance rien publié au sujet de cette nouvelle espèce d'alors, nous devons perdre notre priorité qui revient de droit à Loche qui a retrouvé cet Oiseau deux ans après nous et l'a inscrit sous le nom de Calan- drella Rcboudia dans son catalogue du P"" mars 1858. Le nom de ïiiinor (Cabayiis Africa, 1860) adopté par M. Dresser est postérieur de deux ans et nous croyons de plus qu'il ne se rapporte pas à QUELQUES OISEAUX AFRICAINS 19 notre espèce mais à VAlauda ru/îccps de Rui)pell. Nous en dirons autant de la Calandrella femiginea Brelmi donnée comme syno- nyme par l'auteur des Birds of Europa et qui n'est autre, croyons- nous, que VAL Curdofaaica Strikland ou la Galcrita rutila von Millier, espèce bien différente que nous avons aussi capturée dans le Sahara algérien. Il nous reste une question à examiner pour compléter notre petit travail : la Calandrella hoetica Dresser, qui a été découverte par Lord LifTort dans les champs qui avoisinent le Guadalquivir, près de Séville, où l'espèce se reproduit et n'est point rare, est- elle une espèce différente de la Reboudia, ou doit-elle être iden- tifiée, ainsi que nous le faisions pressentir, mais avec un point de doute, dans notre Catalogue des Oiseaux d'Europe^ de 1876? Nous avouons que nous hésitions à nous prononcer à ce sujet, d'abord en raison de la grande autorité du descripteur de la hoetica et ensuite parce que les éléments de comparaison nous faisaient en partie défaut. Mais notre hésitation doit disparaître aujourd'hui, grâce à la complaisance et à la libéralité de notre savant collègue le D"" Louis Bureau, qui a gracieusement mis à notre disposition une série de sujets à.'Alauda boetica qu'il a dernièrement reçus de Séville. Ces différents sujets J et Ç adultes, qui ont encore la livrée sombre de leur robe d'hiver, ont tous été tués le 4 avril 1880, à l'exception d'un seul J tué en mai, qui est en noces, et diffère de ses congénères par un ventre plus blanc et par des taches plus nettes et mieux délimitées, mais sans autre caractère saillant. Nous avons minutieusement examiné et mesuré chacun de ces exemplaires, et ils nous ont exactement présenté les mêmes mesures moyennes, que nous avons données à VAL Reboudia au commencement de cet article. Le bec est le même ; les tarses, les doigts, les ongles présentent les mômes dimensions, la même gracilité ; les rémiges primaires et tertiaires ont la même taille, la même disposition; la queue est aussi courte, aussi peu étoffée; au point de vue donc de la taille et des différentes dimensions, il y a identité entre les deux espèces. Nous avons alors comparé nos exemplaires d'Afrique et d'Es- pagne au point de vue de la coloration et constaté que les diffé- rences de largeur et d'intensité de ton, des taches de la poitrine et de la tête (dont les auteurs anglais font un caractère) sont tout aussi grandes, entre les divers sujets de VA. boetica, qu'entre ceux-ci et ceux de VA. Reboudia, et que la seule différence bien 20 d'hamonville apparente entre les deux formes d'Afrique et d'Espagne, repose uniquement sur la teinte générale de la tête et des parties supé- rieures de ces Oiseaux. Chez l'espèce africaine, ces parties sont d'un fauve roussâtre ; chez l'espèce espagnole elles sont d'un cendré-brunâtre. Tel est le seul caractère appréciable que nous ayons trouvé entre la Rehoudia et la boetica : suffit-il pour le maintien de l'es- pèce nouvelle? Nous ne le pensons pas. En effet, chacun sait combien, dans les Alaudinœ, chaque sujet de même espèce et de même pays peut varier d'individu à individu, et aussi quelle grande différence de teintes on observe entre certaines Alouettes indigènes et leurs similaires du Sahara algérien ; celles de France tirant toujours du plus ou moins sur le cendré ; celles d'Afrique, au contraire, empruntant au sable du désert une livrée fauve ou roussâtre qui leur sert de certificat d'origine. Nous concluons donc, et nous pensons, que les ornithologues partageront notre manière de voir : que VAlauda boetica Dresser n'est point une espèce distincte, qu'elle doit être identifiée à VA. Reboudia; sauf à la considérer, si l'on veut, comme une race locale de sa congénère africaine. NOTE SUR UN PROCÉDÉ DE COLORATION DES ORGANISMES MICROSCOPIQUES VIVANTS (Coiuiiiiinicatlon préliiuinaire) Par A. CERTES (Séance du 23 janvier 18S1) 11 y a longtemps que les micrographes et, parmi les plus an- ciens, Ehrenberg et Dujardin, ont réussi à faire avaler aux Infu- soires de fines particules de carmin ou d'indigo. Cet exemple a été suivi et il est devenu classique de se servir de ce procédé soit pour localiser les organes de la nutrition, soit pour déterminer la place de l'ouverture buccale ou de l'anus. La plupart des Infusoires ciliés et même flagellés peuvent ingé- rer des particules colorées. Les Opalines, les Haptophrya et quel- ques autres espèces parasites chez lesquelles on ne retrouve aucune trace de bouche font toutefois exception. Les Amibes et les Rhizopodes englobent également les matières pulvérulentes à l'aide de leurs pseudopodes, et l'on n'a pas oublié les curieuses expériences de M. le professeur Ranvier, qui a fait absorber des granules colorés aux cellules lymphatiques de la Grenouille dont on suit alors plus facilement les migrations à tra- vers les parois des vaisseaux capillaires (I). Dans toutes ces expériences, on n'emploie que des corps inertes. Les matières pulvérulentes sont simplement en suspen- sion dans le liquide où se développent les organismes. 11 y a ingestion; il n'y a ni digestion, ni assimilation. Les solutions colorées qui sont le produit, sinon d'une combi- naison chimique, du moins d'une fusion plus intime entre la ma- tière colorante et le liquide, en d'autres termes les teintures sont ou ne sont pas toxiques pour les organismes, suivant leur (1; L. Ranvier. Traitr technique d'Histologie, p. 165 et 611. 22 A. CERTES composition chimique, mais, en toute hypothèse, les tissus ne se colorent jamais qu'après la mort des cellules, qu'il s'agisse d'In- fusoires ou d'éléments anatomiques (1). Des expériences poursuivies depuis près d'un an m'ont permis de constater qu'il y avait au moins une exception à cette règle générale. Placés dans une solution faiblement colorée de bleu de quino- leine ou cyanine (2), les Infusoires, que j'ai eus à ma disposition, se colorent rapidement en bleu pâle et continuent à vivre vingt- quatre et même trente-six heures. Depuis, sur les indications obligeantes de M. le D"" Henneguy, je suis également arrivé à colo- rer des Infusoires vivants avec le brun d'aniline dit brun Bismarck. Récemment enfin, je me suis assuré que les cellules lympha- tiques de la Grenouille se comportaient, comme les Infusoires, vis-à-vis de la cyanine. Après vingt-quatre heures de séjour dans une chambre humide, en contact avec la cyanine qui les avait colorées dès le début de l'expérience, ces cellules présentaient encore des mouvements amiboïdes, qui ont pu être suivis et des- sinés à la chambre claire de quart d'heure en quart d'heure (3). Ces mouvements sont caractéristiques de la vie des cellules. Bien entendu, on ne peut dans cette expérience faire usage d'une so- lution aqueuse. J'ai eu recours au sérum qui, mieux que l'eau, dissout la cyanine (4). La même expérience a été tentée sur les épithéliums à cils vibratiles de l'Huître, de la Moule et de la Gre- nouille. Mais je dois constater qu'elle a échoué, aussi bien avec le sérum qu'avec l'eau cyanisés. A raison de leur taille et de leur structure, les Infusoires se prêtent mieux que les cellules lymphatiques aux observations de détails. La coloration est plus ou moins intense suivant les es- pèces. Parmi celles que j'ai eu occasion d'examiner, les Chilodons et les Opalines résistent mieux que d'autres à l'action toxique de (1) L. Ranvier. Loc. cit., p. 172 et 237. (2) Je n'ai pas calculé mathématiquement le titre de la solution que j'emploie. J'estime toutefois qu'il ne dépasse pas un vingt-cinq millième. (3) Ces dessins ont été placés sous les yeux des membres de la Société Zoolo- gique de France. (4) Dans des éléments aussi petits et surtout aussi minces que les cellules lym- phatiques, la coloration bleue de la cyanine ne peut bien s'observer qu'à la lumière du jour et à un faible grossissement. Il faut au contraire recourir à de forts grossissements pour suivre et dessiner les mouvements amiboïdes du proto- plasme lymphatique. PROCÉDÉ DE COLORATION 23 la cyanine, tout en se colorant plus fortement. Or, il est à remar- quer que les Opalines n'ont pas d'ouverture buccale. Il s'agit donc bien d'une teinture et non d'une simple ingestion de matières pul- vérulentes. Quant aux Ghilodons, je rappellerai que c'est dans cette espèce que la matière glycogène, moins abondante, se pré- sente sous la forme de granules rares et disséminés, faciles à re- connaître avec le sérum iodé (1). Dans ces Infusoires et dans les Paramecium aurelia, on reconnaît à de forts grossissements que la coloration se concentre sur les granulations graisseuses du pro- toplasma. Elle est très faible, pour ne pas dire nulle, dans les cils vibratiles, la cuticule, les vacuoles contractiles et dans les expan- sions sarcodiques que l'iode colore si fortement, en manifestant la présence de la matière glycogène. Les noyaux et les nucléoles restent également incolores , même lorsqu'ils se trouvent en contact direct avec la cyanine , par suite d'un accident quel- conque. Ce dernier point est à noter. L'action élective du carmin sur les noyaux et les nucléoles est connue depuis longtemps. Ainsi que l'a fait observer M. le professeur Balbiani, le carmin ne colore jamais les globules graisseux (2). Le bleu de quinoléine, au con- traire, est un des meilleurs réactifs de la matière grasse (3). Son emploi constitue donc la contre-épreuve de la réaction du carmin et les phénomènes constatés démontrent une fois de plus la diffé- rence de composition chimique du protoplasma cellulaire et du protoplasma nucléaire. Au point de vue de l'étude des phénomènes intimes de la vie cellulaire, la coloration des Infusoires vivants offre des avantages sur lesquels il convient d'insister. Les organes non colores et no- tamment le noyau et le nucléole deviennent visibles sur les indi- vidus légèrement comprimés. Il est dès lors facile de suivre sur le vivant — ainsi que je l'ai fait pour des Paramecium aurelia en voie de scissiparité, — toutes les phases de la division du noyau dé- crites il y a plus de vingt ans par M. Balbiani (4). Je n'ai pas eu (1) Cf. Comples-rendus. Séance du 12 janvier 1880. Note sur la Glycogénèsc chez les Infusoires. (2) Balbiani. Recherches sur les phénomènes sexuels des Infusoires. Note, p. 27, 1861. (3) Il est facile de s'assurer sur les globules du lait de l'action que la cyauiae exerce sur la graisse. (1) Journal de Physiologie, t. IIL p. ()l-87. 1860. 24 A. CERTES malheureusement l'occasiou de renouveler cette expérience sur (les Inlusoires en voie de conjugaison (1). Bien que certaines espèces résistent plus longtemps que d'autres à l'action de la cyanine, il y a chez tous les animacules des symp- tômes d'empoisonnement suivis de mort au bout d'un temps plus ou moins long. Ces observations de pathologie expérimentale offrent un intérêt d'autant plus grand qu'il s'agit d'animacules qui, à raison de leur extrême petitesse, paraissaient se prêter moins que d'autres à des expériences de cette nature. En général, les Infusoires intoxiqués par la cyanine sont pris d'une sorte de tremblement. Ils se mettent à tourner sur leur axe ; puis leurs mouvements se ralentissent, ce qui facilite l'étude de certaines espèces dont l'excessive agilité fait le désespoir des observateurs. Les vacuoles contractiles cessent de fonctionner régulièrement et atteignent des dimensions anormales. Les ani- malcules se gonflent; ils deviennent comme hydropiques. A une période plus avancée, tantôt il se produit des expansions sarco- diques incolores; plus souvent la cuticule se distend outre mesure sous la pression des liquides intérieurs incolores, tandis que le protoplasma chargé de granulations, les unes bleu foncé, les autres incolores, quelques-unes violettes, se rétracte de toutes parts et se condense autour du noyau jaunâtre ou incolore. A cette phase de l'empoisonnement, les cils vibratiles conservent encore leurs mouvements; mais bientôt toute apparence de vie dispa- raît. Tels sont sur le vivant les phénomènes que l'on observe le plus fréquemment à la suite de l'action prolongée de la solution aqueuse de cyanine. Sur les animalcules tués soit par d'autres réactifs, soit même par la solution alcoolique de cyanine, les phénomènes de colora- tion diffèrent de ceux qui viennent d'être décrits. Certains éléments, et quelquefois le noyau lui-même, se colorent en violet ou en rouge. Cette teinte violette des noyaux, celle du proto- plasma en bleu pâle et des granulations graisseuses en bleu plus foncé, rentrent dans la description des effets du bleu de quino- léine sur le mésentère, donnée par M. Ranvier (2) dans son Traité technique d'histologie. J'ajouterai que la cellulose, comme le car- tilage, se colore en violet. 11 en est de même de la carapace des (1) Voir à la suite de la présente Note les obsci'vaîions co.iiplémcataires dopo- sjes à la séance du 8 mars. (2) Cf. p. 102. PROCÉDÉ DE COLORATION 25 Dialomécs dont les globules huileux prennent une teinte bleuâtre. Les préparations à la cyanine de Diatomées, d'Algues et de cellules végétales présentent des détails fort intéressants. Malheureuse- ment ces colorations variées disparaissent rapidement sous l'ac- tion de la glycérine. Il y aura sans doute des renseignements à tirer de ces réactions de la cyanine sur les végétaux. Comme l'acide osmique et le sérum iodé, dont j'ai préconisé l'emploi pour l'étude et la préparation des Infusoires (1), la solu- tion alcoolique de cyanine (alcool au ;tiers) fixe dans leur forme un grand nombre d'espèces. En résumé, d'après les observations qui précèdent, l'introduc- tion du bleu de quinoléine dans la technique des Infusoires, con- stitue un précieux moyen d'étude des phénomènes intimes de la vie cellulaire normale ou pathologique. Il décèle dans le protoplasma extra-nucléaire la présence de matières grasses qui font défaut dans les noyaux et dans les nucléoles. Enfin, il permet d'affirmer que la cellule vivante n'est pas absolument impénétrable aux réactifs colorants. Si ces conclusions sont, comme je l'espère, suffisamment justi- fiées par les faits, la physiologie générale paraît appelée, comme l'histologie, à faire son profit des procédés de coloration des tissus vivants, animaux et végétaux (2). OBSERVATIONS COMPLEMENTAIRES (Séance du S mars ISSi) En communiquant à la Société, dans la séance du 25 janvier, les premiers résultats obtenus par l'emploi du bleu de quinoléine, j'exprimais le regret de n'avoir pu expérimenter ce réactif sur des Infusoires en voie de conjugaison. Depuis lors j'ai trouvé des Paramecium aurelia conjugués et j'ai pu combler cette lacune. Dans les individus légèrement comprimés, préalablement traités (1) Cf. Comptes-rendw;, séances des 3 mars 1879, 12 janvier et 11 juin 1880. (2) Des pré|)arations d'Infusuires vivants colorés par le blcii de (jHinulcinc et le brun Bismarck ont été placées sous les yeux des meaibres de la Société zoolo- gi(jue de France à la séance du 22 févier 1K81. 26 A. CERTES par la cyanine, les nucléoles se découvrent sans trop de difticultés. A de forts grossissements, j'ai retrouvé les plaques équatoriales et les fuseaux striés si souvent décrits, dans ces derniers temps, par les auteurs qui ont observé les phénomènes de la division cel- lulaire chez les animaux ou les végétaux. Dans ses « Recherches sur les phénomènes sexuels des Infasoires, » dont je place les planches sous les yeux de la Société (1), M. Bal- biani avait déjà signalé, non sans rencontrer quelques contradic- teurs, l'existence des striations nucléolaires et des plaques équa- toriales. Je n'ai pas l'intention d'examiner si l'interprétation alors donnée par l'éminent professeur est à l'abri de toute critique. On sait que M. Balbiani voyait des spermatozoïdes dans les bâtonnets des nucléoles. Il me suffira d'insister sur ce point que, désormais, les phénomènes décrits par lui peuvent être observés sur le vivant, à l'aide de la cyanine. Je ferai également remarquer que, dès 1861, le savant français avait signalé chez les Infusoires conjugués ces curieuses figures nucléolaires qui ont été pré- sentées comme des nouveautés, à une époque toute récente, par des observateurs étrangers. (1) Cf. loc. cit., pi. VII, fig. 5 et 6 6, fig. 12 L-M et N. SUR LES LARVES DES GENRES PIPA ET DACTYLETHRA A pnopos DE LA CLASSIFICATION DES BATRACIENS ANOURES DE M. LATASTE Par G. A. BOULENGER (Séance du 22 février 1881) Dans ces dernières années, mon savant ami M. F. Lataste s'est attaché à appliquer à la classification des Batraciens anoures les différences que présentent les espèces à l'état larvaire. L'étude comparative, négligée jusqu'alors, des Têtards de nos Anoures européens lui avait fait reconnaître parmi eux deux types bien distincts : l'un, comprenant les genres Alytes, Bom- binator et Discoglossus, possédant le spiraculum médian ; l'autre, comprenant tous nos autres Anoures, à spiraculum latéral et situé du côté gauche (l). Frappé de l'analogie des conclusions auxquelles il était arrivé par l'étude des Têtards avec celles de M. Cope, tirées de l'étude des caractères ostéologiques, M. Lataste résolut d'appliquer à l'ordre entier des Anoures la division, qu'il avait d'abord proposée pour les Raniformes (Dum. et Bibr.) seulement, en deux grands groupes : les Lœvogyrinidœ et les Mediogyrinidœ (2). Le premier, caractérisé par les vertèbresprocœliennes et le spiraculum latéral, à gauche, comprend la plupart des Anoures ; le second, carac- térisé par les vertèbres opisthocœliennes et le spiraculum mé- dian, correspond aux familles des Bomhinatoridœ, Asterophry- didœ, Dactylethridœ et Pipidœ de Cope. Les Musées ne renferment malheureusement que très peu de Têtards déterminés ou déterminables des espèces exotiques. La (1) Voyez : Actes Soc. linn. Bord., t. XXXI, 2° livr., 1876, et Revue Intern. des. Sciences, 1878, t. II, p. 488. (2) Actes Soc. Linn. Bord., t. XXXIII, 1879, p. 339. 28 G. A. BOULENGER larve du Pipa, cette espèce si commune dans les collections et dont les femelles ont les cellules du dos le plus souvent remplies de rejetons, est très rare et peu de naturalistes ont eu l'occasion de l'étudier. Il nous a été impossible, à M. Lataste et à moi, de mettre la main sur un seul exemplaire porteur d'embryons peu avancés. M. Lataste dut donc se borner à conclure par analogie lorsqu'il essaya d'appliquer à l'ordre si nombreux des Anoures sa division en Lœvogyrinidœ et Mediogyrinidœ. Les larves de Dactylethra et de Pipa, les seuls genres d'Agios - ses, sont heureusement connues. Le Têtard du Dactylètlire a été décrit en 1862 par Wyman (1), en 1864 par Gray (2), et en 1877 par W. K. Parker (3). Le premier rapportait cette forme à Dactylethra capensis, Gray en faisait un genre nouveau, Silurana tropicalis ; c'est à D. calcaratus Ptrs qu'elle appartient réellement, du moins celle décrite par Gray et plus tard par Parker. Or, il résulte des descriptions de Wyman et de Parker, ainsi que de l'examen auquel je me suis livré sur quel- ques-unes de ces larves conservées au Musée Britannique, qu'il y a deux spiraculums, ou fentes pour l'issue de l'eau qui a baigné les branchies, un de chaque côté ; ces orifices persistent beau- coup plus longtemps chez ces Têtards que chez ceux des autres Anoures, car ils ne donnent pas issue aux membres antérieurs et par conséquent les individus dont les quatre membres sont déjà complètement développés montrent encore une fente parfaite- ment distincte au-devant de chaque bras. Il est inutile de revenir sur les autres caractères de cette larve, si remarquable par son énorme bouche, absolument différente de celle des autres Têtards, par ses longs appendices labiaux semblables à ceux des Silures, par le prolongement en avant jusqu'au milieu du ventre de la membrane inférieure de la queue, etc. ; il suffit de recourir aux descriptions et aux figures que je viens de citer. L'embryon du Pipa a fait l'objet de deux petites notes par Wyman (4) et par Wylder (5), et a été figuré par Parker (6). Cet embryon, qui dans son ensemble rappelle plus celui d'un (1) Proc. Bost. Soc. N. H., t. IX, p. 155. (2) Ann. and Mag. N. H., 3» sér., t. XIV, p. 315, et Proc. Zoo!. Soc, 1804, p. 1Ô8. (3) Philos. Tram. Roy. Soc, vol. 166, p. 625, pi. 56. (1) Journal of Science and Art^, ISoi, 2° sér., vol. XVII, p. 369. (5) Amer. Natur., vol. XI, 1877. (6) Loc cit., p. 048, pi. 60, f. 1 et 2. LARVES DES GENRES PIPA ET DACTYLETHRA 29 Poisson téléostéen que celui de n'importe quel Batracien, ne pos- sède des branchies que pendant une période si courte qu'elles n'ont pu être découvertes par Parker, et que leur présence a même été contestée ; mais il résulte de la note de Wylder qu'elles existent à une certaine période de l'état embryonnaire. Enfin ce dernier auteur nous apprend qu'il y a une fente operculaire de chaque côté, en arrière de la tête, fente que Parker dit être très semblable à celle de l'embryon du Saumon (1). Les Aglosses ne sont donc pas médiogyrinides. Il est regrettable que M. Lataste n'ait pas eu connaissance des travaux dont je viens de parler. Il aurait évité une erreur et il aurait trouvé la confirmation d'une idée qu'il a émise, mais qu'il n'a pas, que je sache, publiée. En effet, mon savant ami m'écri- vait en date du 26 octobre 1878 : « Vous m'obligeriez, si vous avez quelques Têtards exotiques déterminés au Musée de Bruxelles, de me faire savoir comment est leur spiraculum. N'y a-t-il pas des espèces (les plus dégradées), munies de deux spiraculums symétriques, ou même dépourvues de spiraculum, comme les Urodèles ? » (1) Voyez Philos. Trans. Roy. Soc, 1873, pi. 1, f. 3 et 9, Op. LEPTODACTYLUS CALIGINOSUS Girard ET L. ALBILABRIS Gunther Par G. A. BOULENGER (Séance du 12 avril JS8i) M. le D"" Brocchi a décrit succinctement en 1877, dans le Dulle- letin de la Société Philomathique, trois espèces mexicaines du genre Leptodactylus Fitz. (Cystignathus "Wagl.j : caliginosus Gir., echina- tus et fragilis spp. nn. J'ai trouvé les deux premières dans une belle série de Batraciens recueillis à l'isthme de Tehuantepec par M. Sumichrastet acquis récemment de M. Boucard par le Musée royal de Belgique. En les comparant avec les spécimens du Musée Britannique, je m'aper- çois que la forme décrite par M. Brocclii comme caliginosus est la même que celle décrite, il y a longtemps, par M. le D"" Gunther sous le nom de albilabris, tandis que echinatus représente le véritable caliginosus de Girard. Je crois que, à cause des grandes difficultés que l'on éprouve encore à déterminer les espèces du genre Leptodactylus, des des- criptions détaillées de ces deux espèces ne seront pas superflues. Leptodactylus caliginosus Girard. SYNONYMIE : Leptodactylus caliginosus Girard, Proceed. Acad. Nat. Se. P/iilad., 1853, p. 422. — Id. U. S. Expl. Exped. Herpet., p. 31, 18. Cystignathus caliginosus Gunther, Cat. Batr. Sal.. p. 28, 1838. Platymantis Petersii Steindachner, Verh. zool. bot. Ges. Wien, 1864, p. 254, pi. XVI, fig. 2. LEPTODACTYLUS CALIGINOSUS ET L. ALBILABRIS 31 Cystignathus oceUatus Stcindacbner, L c, pi. xi, fig. 1. Cystignathus echinatus Brocchi, Bull. Soc. Philom,, 7" scr., t. 1, p. 181, 1877. DESCRIPTION. La langue est ovale, plus ou moins allongée, sa largeur comprise de une fois et un tiers à une fois et deux tiers dans sa longueur; son bord postérieur présente une faible échancrure. Les dents palatines sont disposées en deux séries transversales assez courtes, plus ou moins distinctement arquées, séparées par un intervalle bien sensible, et situées en arrière du niveau des orifices nasaux internes. La tête est peu déprimée, aussi longue que large; le museau est arrondi, ne dépassant que très peu le bord de la lèvre, d'un tiers plus long que le diamètre horizontal de l'œil; le canthus rostralis est faiblement marqué ; la narine est percée plus près du bout du museau que de l'œil ; l'espace interoculaire est aussi large que la paupière supérieure. Le tympan est très distinct, arrondi ; son diamètre égale les deux tiers de celui de l'œil. Le tronc mesure environ deux fois la longueur de la tête. Le membre antérieur étant appliqué en arrière le long du corps, l'extrémité du troisième doigt dépasse plus ou moins l'aine. Les doigts sont modérément allongés, obtus ; le premier est un peu plus court que le troisième, et plus long que le second qui est égal au quatrième ; les tubercules sous-articulaires sont arrondis et bien développés. La paume présente deux grands tubercules aplatis, l'interne ovale, l'externe subcirculaire ou cordiforme. Le membre postérieur étant dirigé en avant le long du corps, l'articulation tibio-tarsienne arrive à l'œil ou un peu au-delà ; la jambe est assez épaisse. Les orteils sont modérément allongés, le quatrième mesurant la longueur de la tête ; la membrane rudi- mentaire qui les unit à la base se prolonge de chaque côté sous forme d'une bordure très accentuée, surtout chez le mâle à l'époque de la reproduction ; les tubercules sous-articulaires sont bien développés ; la face plantaire est lisse ou semée de très petits tubercules ; il y a deux tubercules métatarsiens bien distincts, l'interne ovalaire, l'externe, à la base du quatrième orteil, arrondi ; le bord interne du tarse porte un pli bien dis- tinct. Le dos est parcouru par de petites glandules allongées, médio- 32 G. A. BOULENGER crement saillantes ; un pli passe au-dessus du tympan et se dirige vers l'épaule; les flancs sont tuberculeux. Les régions inférieures sont lisses, à l'exception de la moitié postérieure des cuisses, qui est pavée de granules ; un pli médiocrement accentué décrit un disque ventral. Les faces supérieures présentent, chez les individus conservés en alcool, une teinte olivâtre, grisâtre ou brune, sur laquelle des taclies assez indistinctes sont répandues irrégulièrement ; une de ces taches cependant est constante, quoique assez variable dans son degré d'accentuation : elle est située entre les yeux et repré- sente un triangle plus ou moins prolongé en arrière et dont la base est tournée en avant ; une bande foncée s'étend le long du canthus rostralis et sur la région temporale ; la lèvre supérieure est entrecoupée de grandes taches ; les membres postérieurs sont plus ou moins distinctement barrés de foncé ; le derrière des cuisses est marbré ou réticulé de brun ou de gris foncé . Les faces inférieures sont tantôt immaculées, tantôt plus ou moins tache- tées ou vermiculées de brun ou de gris ; la gorge est souvent entièrement obscurcie par ces macules, et marquée de petites taches blanches arrondies. Le mâle est pourvu d'un sac vocal sous-gulaire interne ; ses pouces sont armés de deux tubercules coniques qui sont recou- verts, à l'époque du rut, chacun par un étui corné noir en forme d'épine. DIMENSIONS. Du bout du museau à l'anus Tète, longueur — largeur De l'œil au bout du museau. Tronc Membre antérieur — postérieur TEHUANTEPEC. AMER. MÉRID. EQUATEUR. 0'"OiO ? d ? d' ? 0^047 0"'041 0'°047 0'"046 O-^Oôl o.ou 0.015 0.014 0.016 0.017 0.018 0.013 0.015 0.014 0.016 0.016 0.019 0.0065 0.007 0.007 0.0075 0.008 0.0085 0.026 0.032 0.027 0.031 0.029 0.033 0.021 0.025 0.023 0.025 0.027 0.032 0.0.57 0.065 0.061 0.067 0.076 0.089 HABITAT. L'aire géographique de Leptodactylus caliginosus est extrême- ment étendue, car elle comprend l'Amérique centrale et une LEPTODACTYLUS CALIGINOSUS ET L. ALBILABRIS 33 grande partie de TAmérique méridionale. Les spécimens d'après lesquels l'espèce a été décrite par Girard provenaient de Rio- Janeiro ; le type de PJatymantis Petersii de Steindachner est de Maralutanas (Brésil) ; ceux de Cystignalhus echinatus sont du Rio- Madre Nieja (Guatemala occidental). Le Musée de Belgique pos- sède l'espèce de Tehuantepec et le Musée Britannique en renferme de nombreux spécimens de l'Amérique du Sud sans désignation plus précise, de Bahia, du Mexique, de Moyobamba (Pérou) et de Sarayacu (Equateur). Leptodactylas albilabris Gtlir. SYNONYMIE : Cystignathus albilabris Gûnther, Ayiyi. Mag. Nat. ffist., 3'^ série, t. IV, p. 217, 1859. Cystigaathus caliginosus Brocchi, l. c, p. 180, 1877. DESCRIPTION. La langue est régulièrement ovale, sa largeur comprise environ une fois et demie dans sa longueur, faiblement échancrée en arrière. Les dents palatines sont disposées en deux séries trans- versales plus ou moins distinctement arquées et nettement sépa- rées, situées en arrière du niveau des narines internes. La tète est médiocrement déprimée, aussi large que longue ou, le plus souvent, un tant soit peu plus longue que large; le museau est d'environ un tiers plus long que le diamètre de l'œil, plus ou moins acuminé, son extrémité dépassant fortement le bord maxil- laire, surtout chez le mâle; le canthus rostralisest peu accentué ; la narine est située plus près du bout du museau que de l'œil- l'espace interoculaire est un peu plus étroit que la paupière supé- rieure. Le tympan est très distinct, arrondi ; son diamètre égale à peine les deux tiers de celui de l'œil. Le tronc mesure environ deux fois la longueur de la tête chez l'adulte, un peu moins chez le jeune. Le membre antérieur étant couché en arrière le long du corps arrive avec l'extrémité du troisième doigt à l'aine, ou un peu plus 4 34 G. A. BOULENGER loin. Les doigts sont modérément allongés et obtus ; le premier est aussi long ou à peine plus court que le troisième ; le second, considérablement plus court que le premier, est égal au quatrième ; les tubercules sous-articulaires sont arrondis et bien saillants. 11 y a deux grands tubercules aplatis sur la face palmaire, l'interne ovale, l'externe subcirculaire. Le membre postérieur étant porté en avant le long du corps, l'articulation tibio-tarsienne atteint l'œil ou un peu au-delà ; la jambe est assez épaisse. Les orteils sont modérément allongés, le quatrième mesurant à peu près la longueur de la tête, obtus, à palmure rudimentaire et dépourvus de bordure ; les tubercules sous articulaires sont bien développés, légèrement coniques ; il y a une rangée de très petits tubercules le long de chaque métatar- sien ; le métatarse est pourvu de deux tubercules bien distincts, l'interne ovalaire, l'externe, .à la base du quatrième orteil, arrondi; le bord interne du tarse présente un pli bien distinct. La peau du dos est lisse ou présente des glandules allongées et très peu saillantes ; un pli glanduleux s'étend de chaque côté depuis Tangle postérieur de l'œil jusqu'à l'aine ; un autre se trouve au-dessus du tympan et se continue parfois le long du flanc, qui est plus ou moins tuberculeux ; il y a une glande assez considé- rable à l'angle des mâchoires. Les régions inférieures sont lisses, à l'exception de la moitié postérieure des cuisses qui est pavée do granules ; un pli très accentué constitue un disque ventral. Chez les spécimens conservés en alcool, la teinte des faces supé- rieures est brune ou olivâtre, tachetée irrégulièrement de brun foncé ; une bande de cette dernière teinte s'étend le long du can- thus rostralis et borde le tympan au-dessus et en arrière; la lèvre supérieure est bordée de brun; il y a presque toujours entre les yeux une grande tache foncée, de forme variable, mais dont le bord antérieur représente assez constamment une accolade à angle dirigé en arrière ; les membres postérieurs sont barrés transver- salement de brun foncé ; le derrière des cuisses est marbré de brun et présente une ligne blanche bordée de brun, généralement très distincte. Les faces inférieures sont d'ordinaire immaculées, parfois abondamment maculées de brun ; la lèvre inférieure est tachetée de brun; chez le mâle, les côtés de la gorge sont presque toujours bruns ou noirâtres. Le mâle ne se distingue extérieurement de la femelle que par la présence de deux sacs vocaux sous-gulaires; ceux-ci sont assez développés et se traduisent à l'extérieur par deux ou trois LEPTODACTYLUS CALIGINOSUS ET L. ALBILABRIS 35 plis de chaque côté de la gorge, plis qui rappellent, quoique à un degré moindre, ceux de Leptodactylus typhonius, la seule espèce qui présente des sacs vocaux véritablement externes. DIMENSIONS. Du boni du museau à l'anus TcHe, longueur — largeur De l'œil au bout du museau, Tronc Membre antérieur , — postérieur TEHUANTEPEC. cT 0.013 0.012 0.006 0.023 0.018 0.056 "037 .012 ,0115 ,006 ,025 .018 ,058 SAINT-THOMAS. 0^036 0.013 0.012 0.006 0.023 0.019 0.052 O'^OiO 0.014 0.013 0.0065 0.026 0.020 0.055 HABITAT. Les exemplaires du Musée Britannique proviennent des An- tilles; celles de ces îles qui les ont fournis sont Saint-Thomas et Sainte-Croix. Ceux décrits par M. Brocchi ont été recueillis à Isabal (Terre chaude) et à Pansos (Haute-Vera-Paz). Enfin le Musée de Belgique possède plusieurs exemplaires recueillis, comme je l'ai dit en commençant, à Tehuantepec par M. Sumi- chrast. NOTE COMPLÉMENTAIRE SUR LA PREPARATION ET LA CONSERVATION DES ORGANISMES MICROSCOPIQUES Par A. CERTES (Séance du 12 avril 1881) Dans deux notes insérées en 1879 et 1880 (1) dans les Comptes- rendus de VAcadémle des sciences, j'ai décrit les procédés aux- quels on peut recourir pour fixer, préparer et récolter les Infu- soires et autres organismes microscopiques. Une expérience de cinq années n'a fait que confirmer l'efficacité de l'acide osmique et du sérum iodé pour préparer les Infusoires. Cependant il ar- rive parfois que, malgré les précautions prises, les Animalcules deviennent noirs et opaques par suite de l'action trop prolongée de l'acide osmique. Parfois aussi, — surtout lorsque l'on a fait usage du sérum iodé ou du jus de citron comme réactifs fixateurs, — les moisissures envahissent les préparations, soit que les bou- teilles aient été mal bouchées, soit que l'on ait négligé les précau- tions destinées à maintenir les récoltes à l'abri des germes. A ces inconvénients, il y a des palliatifs qu'il m'a paru utile de signaler à la Société qui, dans une de ses dernières séances, a pu juger des préparations d'Infusoires obtenues par les procédés que je préconise. L'ammoniaque au 1/3 éclaircit les préparations noircies par l'acide osmique, ce qui évite l'emploi, toujours dangereux, du cyanure de potassium. Mais, si l'on tient à ses récoltes, il faut surveiller l'opération avec soin, le temps d'immersion dans l'am- moniaque étant essentiellement variable, suivant l'épaisseur des animalcules et la quantité d'acide osmique en excès. Quant aux moisissures, j'ai reconnu qu'avec quelques précau- tions on pouvait filtrer sur la glycérine pure, le liquide qui tient en suspension les récoltes altérées. Pour augmenter le durcisse- ment des Animalcules, on enlève d'abord le liquide en excès et on le remplace, soit par l'alcool fort, soit par le picrocarminate, soit (1) Voir séances dos 3 mars 1879 et U juin 1880. CONSERVATION DES ORGANISMES MIGUOSCOPIQUES 37 par le picro-vert de méthyle, puis on verse doucement sur la gly- cérine qui, à raison de sa densité, se maintient au fond du réci- pient ; mais, au préalable, il faut avoir soin d'agiter vivement le liquide à liltrer, de manière à désagréger les animalcules rete- nus parleurs cils dans le feutre des moisissures. Les Infusoires ainsi isolés tombent les premiers au fond. Les plaques de my- célium qui offrent plus de surface et par suite plus de résistance, ne se déposent pas ou se déposent beaucoup plus lentement. On met à profit cette circonstance pour décanter le liquide avec une pipette et recueillir au fond des récipients les^ Lnfusoires qui, isolés, se prêtent mieux à l'observation. A défaut d'acide osmique, le jus de citron fiJtré peut être em- ployé pour fixer les organismes microscopiques; mais il faut suivre de près l'opération pour atténuer en temps utile l'action du réactif qui doit être employé à haute-dose et qui, par suite, désa- grégerait à la longue les tissus si délicats des Infusoires. L'imprégnatioa par le chlorure d'or réussit généralement après l'action du citron. Souvent cependant le dépôt pulvérulent se mêle aux cils des Infusoires et gêne l'observation. Le filtrage sur la glycérine atténue cet inconvénient. Enfin j'indiquerai à la Société le procédé qui m'a paru le meil- leur pour conserver les intestins des Batraciens en vue d'un exa- men ultéî'ieur des parasites qu'ils renferment. Après avoir lié l'in- testin aux deux extrémités, on le lave à l'eau distillée et on le dé- pose dans une solution d'acide osmique à Viooo- Au bout de 24 heures d'immersion, on remplace cette solution par l'alcool fort ou par de l'eau glycérinée. Dans ces conditions, les Opalines et autres habitants du rectum des Batraciens peuvent attendre, sans se déformer, le moment où l'on pourra les étudier à loisir. ETUDE SUR LES VIPÈRES DU GROUPE AMMODYTES-ASPIS'BERUS Par Albert TOURNEVILLE (Séance du 14 décembre 18S0) Sensim ab ammodyticie ad beruni progreditur, ita cohœrente agmine, ut unica vel quinque spe- ciebus (vel subspeciebus) conslet... F. Latastu. — Diagnose d'une nouvelle Vipère d'Espagne, [Bull. Soc. Zool. de France, 1879, IV, p. 132). INTRODUCTION Jusqu'en ces dernières années, la famille des Viperidœ était représentée, en Europe, par trois espèces qui semblaient bien éloignées les unes des autres et que même plusieurs auteurs clas- saient en deux genres différents. Gomment en effet rapprocher Vipera berus, dont le museau est arrondi, et qui, fait presque unique parmi les Vipéridés, présente trois écussons sur la tète, de Vipera aspis, à museau carrément tronqué, retroussé, à vertex recouvert d'écaillés semblables les unes aux autres, comme chez la plupart des représentants de ce groupe, ou de Vipera ammodytes, dont le vertex est semblable à celui de Vipera aspis et dont le museau n'est pas seulement re- troussé, mais s'élève en pointe charnue et conique? Quelques auteurs cependant avaient déjà remarqué que Vipera aspis pouvait aussi présenter sur le vertex des plaques plus grandes que les voisines, ce qui déjà la rapprochait un peu de Vipera berus (1). Mais dans ces derniers temps de nouvelles recherches ont (1) F. Lataste. Actes de la Société Linnécnnc de Bordeaux (siiaiice du 9 dé- cembre 1871). ÉTUDE SUR LES VIPÈRES DU GROUPE AMMODYTES-ASPIS-RERUS 39 singiilièreniciit rapproclié ces trois formes, au premier abord si divergentes. En 1878 (1), en effet, M. Edoardo Boscâ décrivait sous le nom de Vipera Latastei une nouvelle forme de Vipère que l'on confon- dait en Espagne tantôt avec Vipera aspis, tantôt avec Vipera am- modjtcs, car elle est si exactement intermédiaire à ces deux espèces, que ceux qui ne voudraient pas l'admettre seraient bien embarrassés pour savoir à laquelle des deux la rapporter. Plus tard, en novembre 1879 (2), M. Lataste rapprochait à leur tour Vipera aspis et Vipera bcrus en décrivant sous le nom de Vipera Seoanei une nouvelle forme également espagnole , qui devait prendre place entre ces deux, plus près cependant de la deuxième. C'est pourquoi M. Lataste a cru devoir n'en faire qu'une sous-espèce et la désigner sous le nom de Vipera berus Seoanei. Aussi le groupe des Vipères d'Europe paraît devoir fournir un nouvel argument en faveur de la théorie Darwinienne. Son étude en tous cas nous a paru des plus intéressantes, et c'est pour cela que nous l'avons entreprise. Ce travail est divisé en deux parties : dans la première nous- donnons une description détaillée de Vipera berus Seoanei dont M. Lataste n'a publié qu'une simple et courte diagnose, puis, dans un tableau synoptique, nous mettons en regard les caractères différentiels de cette forme avec ses deux affines, Vipera berus et Vipera aspis. Dans la deuxième partie, nous décrivons également en détail Vipera Latastei, la description qu'en a donnée M. Boscu nous semblant un peu abrégée, et nous mettons également en relief dans un second tableau synoptique les caractères qui la.dis- tinguent de Vipera ammody tes et de Vipera aspis. Nous terminons ce travail par un tableau dichotomique permettant de détermnier aisément ces cinq formes. Une planche (pi. 1) représente, gran- deur naturelle, Vipera berus Seoanei, qui n'avait pas encore été figurée, et les têtes d'un certain nombre d'individus choisis du groupe étudié. Grâce à la collection de M. Lataste, mise obligeamment à notre disposition et aux quelques échantillons que nous possédons,. nous avons pu réunir une quantité de matériaux assez considé- rable pour nous livrer d'une façon sérieuse à cette étude. Voici, (1) liullelin lif la SocvHé Z^yol xjiiiae de France. 1878, l. III, p. Ilij. (•2) Uulletin de la SocVlé Zoolxjiquc de France. 1871), t. IV, p. 1;J2. 40 ALBERT TOURNEVILLE du reste, la liste des exemplaires qui figurent dans nos deux collections avec leurs numéros d'ordre, l'indication de leur pro- venance et les noms des donateurs, exemplaires que nous aurons l'occasion de citer et dont neuf individus ont été figurés : Viperaammodyles : Environs de Gorilz (Autriche). Envoi du D»" Schreiber. N° 253, collection Lataste; n"' 508 et 509, collec- tion Tourneville, — Environs d'Athènes (Grèce). Envoi du D"" J, von Be- driaga. N" 1278, collection Lataste. Vipera Latastei : Malagon, près Ciudad-Real (Espagne). Envoi de M. Ed. Boscâ. N°» ^51, 252,1250, collection Lataste; n°512, collection Tourneville. — Mont Édough, près Bône (Algérie). Envoi du D"" Ilagen- muller. N°s 1192, 1329, 1352, collection Lataste. Vipera aspis : Les Huttes (Gironde). N° 246, collection Lataste. — Barbizon (forêt de Fontainebleau). N° 247, — — — N" 248, — — Chailly — N° 249, — — Eaux de Labadaous, Saint-Sever (Landes). Envoi de M. Du- balen. N" 250, collection Lataste. — Valpolicella (Véronèse). Envoi de M. de Betla. N" 809 , col- lection Lataste. — Forêt de Lamassane (Pyrénées-Orientales). Envoi de M. Valery- Mayet. N° 897, collection Lataste. — Forêt de Rumilly (Aube). Envoi de M. Ray. N" 1459, col- lection Lataste. — Forêt de Fontainebleau. N" 125, collection Tourneville. — Environs d'Eaux-Bonnes (Basses-Pyrénées). N" 1 27, collec- tion Tourneville. Environs du Col d'Artouste (Basses-Pyrénées). N" 1 28, collec- tion Tourneville. — Environs de Bourges, Don de M. Gazagnaire. N'' 507, collec- tion Tourneville. — Environs de Béziers (Hérault). Envoi de M. G. Jumeau. N° 648, collection Tourneville. Vipera herus Seoanei : Province de Galice (Espagne). Envoi de M. Seoane. N°^ 786 et 1454, collection Lataste; n^ 371, col- lection Tourneville. Vipera ber us : Doui (Ile Sakhalicn). Envoi du D"" Slrauch. N" 244, collec- tion Lataste. JiTUDE SUR LES VIPÈRES DU GROUPE AMMODYTES-ASPIS-BERUS 41 Vipera bevus : Mont Kouznelsk, gouvernement de Tomsk (Sibérie occiden- tale). Envoi du D'" Straucli. N'^ 243, collection Lalaste. Serincliam|}S, province de Naniur (Belgique). Envoi de M. Boulenger (Musée de Bruxelles). N'^ 632, collection Lalaste. — Côte de Grâce (Hondeur). N" 778, collection Lataste. — Casaliuni (Ycronèse). Envoi de M. de Belta. N'^' 810, col- lection Lataste. — Forêt de Fontainebleau, [)!aine de Bois-Ie-Koi. Don de M. Becker. N'' 1030, collection Lataste. DESCRIPTION DE VIPERA BERUS SE AN El Lataste. SYNONYMIE. Peliasberus (Linné) Seoane, Reptiles y anfihios de Galicia, 1877, [). 7. Pclins berus (Linné) Seoane, Notas para la fauna Gullega, 1 877, p. 7. Pelias berus (Linné) Ed. Boscâ, Calalogo de los reptiles y anfibios observados eiiEspaha, Portugal e islas Baléares, 1877, p. 21 Esp. 38. DIMENSIONS DE DEUX INDIVIDUS : Adulte. Jeune. Longueur de la tôte 0"'020 0"'009 Longueur totale . 500 0,160 Longueur de la queue 0.070 0.020 Proportions. — La tête est très légèrement allongée, elle a les formes de Vipera berus, mais n'est pas ramassée comme chez cette dernière. Elle est aussi moins allongée que chez Vip. aspis. Son museau est arrondi, peut-être un peu moins que chez Vip. berus, mais en tout cas est bien loin de ressembler au museau carré- ment tronqué de Vip. aspis. Vue de profil, la tête est très faible- ment convexe; celle de Vip. berus l'est sensiblement davantage et celle de Vip. aspis au contraire est complètement plate. Vu en dessus, le museau offre à son extrémité et sur ses bords supérieurs un léger renflement qui n'existe généralement pas chez Vip. berus; en effet, sauf vui seul cas constaté chez un jeune individu de cette espèce et sur lequel nous aurons à revenir à propos de l'écaillure, le museau de Vip. berus est arrondi sur les 42 ALBERT TOURNEVILLE côtés aussi bien qu'en dessus, tandis que chez Vij). Seoauei celle saillie existe, très faible, il est vrai, mais cependant appréciable à l'œil nu. Elle est fournie par les six écailles qui limitent en avant le museau à la partie supérieure de la tête et allant d'une surcilière à l'autre. Toutefois cette saillie est loin d'atteindre les proportions du bord très aigu que l'on voit chez Vip. aspis. Si l'on suit les contours de la tête en partant de l'extrémité du museau et en suivant les sus-labiales, les côtés subissent d'abord un rapide éloignement. De plus, il existe toujours une enflure très remarquable à la hauteur des crochets à venin, puis ces mêmes côtés vont s'élargissant encore jusqu'à la commissure des lèvres ou un peu avant. C'est à cet endroit que la tête est le plus large. Cette distance est inférieure d'un quart environ à la longueur totale de la tête. Elle est à peu près égale à la distance de l'occi- put à la pupille de l'œil. Chez T/ïp. berus. la tête est plus arrondie, sans angle brusque ; elle est carrée du bout et de formes plus ac- cusées chez Vij'). aspis. Plusieurs des exemplaires que nous avons sous les yeux ont même l'extrémité si aiguë et le diamètre trans- versal si large que l'on peut les comparer, comme formes, aux cœurs de cartes à jouer. La mobilité des os rend du reste ces dimensions très inconstantes. Vu de face, le museau ressemble beaucoup à celui de Vip. berus; comme lui, il est arrondi en des- sus et sur ses côtés. Le dessus de la tète, aplati d'abord, devient légèrement convexe entre les deux yeux. Sur le vertex, à l'endroit le plus large, la disposition des os et des muscles sous-cutané dessine deux cavités très appréciables qui suivent les formes d'un V renversé, et enfin l'occiput présente sa dépression ordinaire. Les lèvres supérieures sont très saillantes comme chez Vip. aspis, elles dépassent et recouvrent les lèvres inférieures. Ce ca- ractère est bien moins accentué chez Vip. berus. Les yeux latéraux, à pupille verticale, comme chez tous les Vipériens (1), me paraissent moins saillants chez Vip. Seoanei que chez Vip. berus et aspis. Toutefois ce caractère doit être fort sujet à variations, suivant que l'animal a été plongé dans un alcool. plus ou moins fort et suivant l'etret que ce spiritueux peut produire sur les chairs. L'œil est généralement situé au-dessus de la ¥ sus- labiale et de la 5-' sous-labiale, quelquefois un peu plus en ar- (1) C'est par erreur que, sur la planche, la plupart cbs figures ont la pu|)ille presque romJe, la faute en est au dessinateur qui a frop liilèlouient cDpiJ l'animal conservé en ah-ijul. sans s'in(|uiéter du vivant ÉTUDE SUR LES VIPÈRES DU GROUPE AMMODYTES-ASPIS-BERUS 43 rière (fig. V). Chez Vij). aspis, leur place est au-dessus et entre les 4e et 5" sus-labiales et les 5= et 6" sous-labiales (fîg. 247^). En- fin chez Vip. berus on le voit au-dessus et entre les 4*^ et 5'' sus- labiales et les 4<-*et 5° sous-labiales (fig. 728''). Les narines latérales, arrondies ou légèrement allongées verti- calement, sont creusées en entonnoir dans une écaille semblable de chaque côté du museau. Leur forme et leur disposition semblent identiques dans les trois espèces. Le corps relativement court et trapu se rapproche beaucoup par sa forme générale de celui de l'ip. berus. Il est beaucoup moins allongé que celui de Vip. aspis. et paraît plus arrondi. La forme triangulaire est beaucoup moins appréciable chez Vip. Seoanei et Vip. berus que chez Vip. aspis. Le dessous est plat ou légèrement arrondi chez les trois espèces. La queue, courte, finit brusquement en cône, elle est aussi large ta sa naissance que le corps à son extrémité près de l'anus. Sa longueur est comprise de 7 à 8 fois dans la longueur totale de l'animal. D'après Fatio (l), la longueur de la queue chez Vip. berus serait contenue 6 à 10 fois dans la longueur du corps. Les mesures que nous avons prises ne nous donnent pas toutes ce résultat. Sur le n° 778, bel échantillon adulte de France, nous trouvons la queue comprise plus de 11 fois dans la longueur totale. Par contre, sur un autre individu, n° 244, venant d'Asie, nous ne la trouvons que 7 fois. Du reste il est à remarquer que parmi les di- vers exemplaires de Vip. berus dont la liste précède, les formes des exotiques sont beaucoup plus élancées que celles de notre pays. Vip. Seoanei, de même que Vip. berus de France, a les propor- tions générales courtes et trapues. Toujours d'après Fatio, la lon- gueur du corps chez Vip. aspis serait de 6 à 9 fois celle de la queue. Lataste (2) ne trouve pas ces mesures exactes. De notre côté, les mesures prises ont fourni les chiffres suivants : un bel échantillon de Vip. aspis Ç , provenant d'Eaux-Bonnes, n° 127, mesurait en totalité 7 fois la longueur de la queue. Un plus jeune de la forêt de Fontainebleau, n" 125, la mesurait 9 fois, enfin un autre de belle taille et recueilli aux environs de Bourges, n° 507, nous a donné en longueur totale 8 fois celle de la queue. On voit par ces chiffres qu'il ne faut pas attacher une trop grande impor- il) Faune des Vertébrés de la Suisse, t. III, Reptiles et Balraciens. i'2) Es'iui d'une faune herpétologiqiie de la Gironde, p. 108. 44 ALBERT TOURNEVILLE tance à ces proportions puisque, chez des individus de même es- pèce, nous trouvons des chiffres bien dissemblables et que chez des individus d'espèces différentes nous voyons les mêmes chiffres se reproduire. Écaillure. — La rostrale forme un triangle assez irrégulier. Sa hauteur égale sa base, elle est convexe en dessous pour le pas- sage de la langue, ses côtés s'élèvent d'abord parallèlement pen- dant environ un tiers de sa hauteur totale, puis s'inclinent rapi- dement l'un vers l'autre pour former le sommet. Celui-ci est arrondi. Cette forme triangulaire est plus nette chez Vip. aspis. Son sommet est cependant toujours arrondi. Sa base est inférieure à sa hauteur. Les écailles qui forment la proéminence du nez sont au-dessus de la rostrale et cette dernière ne fait nullement partie de cette portion du museau qu'on est convenu d'appeler le nez re- troussé de Vip. aspis, lorsque toutefois son museau n'est pas plat, ce qui, comme nous le verrons, peut se rencontrer. En regardant l'animal de face, on distingue faiblement chez Vip. Seoanei les deux premières écailles du nez. On les remarque très aisément sur la pointe du museau de Vip. aspis et entin on ne les voit pas chez Vip. berus à cause des formes arrondies en dessus et sur les côtés de cette dernière espèce. De chaque côté de la rostrale sont deux écailles, les rostro- nasales, de forme oblongue et irrégulière. En regardant, comme ci-dessus, la tête de face, on voit ces deux écailles de 3/4. Il en est de même si l'on regarde la tête de profil. Dans les mêmes condi- tions, Vip. berus est semblable. Mais il est loin d'en être ainsi chez Vip. aspis, dont le museau est carrément tronqué ; en effet si, de face, on voit nettement les écailles presque entières, c'est à peine si on en voit un quart de profil. En dessus six écailles, nullement imbriquées comme celles de la partie postérieure de la tête, forment un demi-cercle irrégulier compris entre les coins antérieurs des surcilières et passant par le museau (tig. U etZ). Ces six écailles sont, comme nous l'avons dit, légèrement renflées, les deux de devant sont égales entre elles et de dimensions plus petites que les quatre autres, celles-ci sont égales entre elles. Puis viennent deux larges surcilières oblongues et très saillantes qui recouvrent entièrement les yeux et dont le plus grand diamètre comprend celui de l'œil une fois 1/2. Ce nombre d'écaillés qui bordent le museau en dessus est très variable chez les espèces voisines. Chez Vij). berus des Basses- Alpes, n" 785, la seule qui ait un faible point de rai)prochement ÉTUDE SUR LES VIPÈRES DU GROUPE AMMODYTES-ASPIS-BERUS 45 avec la Vi}). Seoanei par la minime excavation de son museau, on remarque cinq écailles seulement (fig. 785"^). Chez deux autres que l'on peut considérer comme les formes typiques de Vip. berus, on en voit six (fig. 728'' et 1030). Enfin chez les Vip. asjns, le nombre est encore plus variable, il y en a jusqu'à neuf (tig. H et 247'' ]. Entre ces écailles sont de petites squames lisses, de grandeur et de forme très diverses. A peine voit-on deux ou trois écailles un peu plus grandes que les autres, mais disposées sans ordre comme on voit quelquefois sur la tête de Vip. aspis. Il en est tout autrement chez Vip. berus., que trois écailles disposées en écusson céplialique constant et bien marqué font si facilement recon- naître (fig. 728^ et 1030;. Cet écusson est composé d'abord d'une large plaque oblongue, limitée généralement par cinq côtés plus ou moins droits et légèrement convexe au centre. En arrière de celle-ci sont deux autres plaques plus petites qui viennent s'ac- coler obliquement à la précédente, tout en se tenant à côté l'une de l'autre ; elles sont du reste symétriques et parfaitement sem- blables. Deux échantillons de Vip. aspis, l'un des Basses-Pyrénées, n° 125, recueilli par nous aux environs d'Eaux-Bonnes, l'autre, qui est du à notre collègue, M. Jumeau, et qui a été trouvé par lui dans le département de l'Hérault (fig. H), présentent un écusson entièrement semblable à celui de Vip. berus. Les squames sont peut-être un peu plus petites, mais elles ont les mêmes formes et les mêmes dispositions. Ce caractère se retrouve encore sur les exemplaires n°' 246 de la Gironde, et 128 du Col d'Artouste (Bas- ses-Pyrénées). Cette persistance de l'écusson céphalique chez les espèces mé- ridionales pourrait faire croire à une règle presque générale, mais il n'en est rien; en effet si les quatre espèces sus-dési- gnées appartiennent bien toutes quatre au midi de la France, nous avons d'autres espèces également méridionales qui en sont dépourvues : telle est la Vipère des Landes, n» 250, et une autre plus jeune des Pyrénées-Orientales, n° 897 ; à peine voit-on sur leur tête, entre les deux surcilières, une écaille un peu plus grande que les autres. M. Viaud-Grand-Marais, dans son travail sur les Vipères (I), constate aussi la présence de ces trois plaques sur la tête de Vip. aspis. « Deux Vipères à Faye-l'Abbesse nous ont présenté un (1) Ktudex médicalex sur les Serpents de la Veudée et de la Loire-fnférieiire. Ia-8o, p. 40. 46 ALBERT TOURWEVILLE » museau retroussé avec trois petites plaques syncipitales ; et » deux autres de la même localité offraient un museau mousse » et portaient des écailles imbriquées, assez larges, sur toute la » tête. Elles avaient toutes les quatre plusieurs rangées d'écaillés » sous l'œil et une bande post-oculaire non interrompue. » Doit- on les considérer comme des anomalies ou de la Vipère «commune ou comme des métis? Quoiqu'elles se rapprochent » beaucoup plus de l'Aspis que du Péliade, certains autres faits » nous font pencher vers la seconde opinion. Ge ne serait pas le » premier exemple de métis produit par des animaux à l'état » sauvage. » Si l'on ajoute à ces observations le dire deDumérilet Bibron, à propos du genre Pclias : « Si nous n'avions ces marques distinc- » tives des places syncipitales, il serait réellement fort difficile » de séparer ce genre de celui des Vipères (1) », on arrivera forcément à conclure que Merrem et ses successeurs étaient peu fondés pour augmenter d'un genre la famille des Vipériens, puisque ces plaques céphaliques considérées comme caractère générique se retrouvent à la fois chez la Péliade et chez l'Aspis. D'autres caractères plus importants distinguent encore Vip. berus de Vip. aspis, mais il faut néamoins reconnaître avec M. Lataste que non-seulement elles appartiennent au même genre, mais que ces deux espèces sont même très voisines. Nous avons dû sortir un peu de notre sujet, mais cette digres- sion n'est pas sans quelque utilité pour justifier la dénomination de Vijo. berus, la seule usitée dans le cours de cette description. Revenons donc à la Vipera berus Seoanei. Les écailles du vertex plus petites que celles de l'avant du museau sont légèrement im- briquées, elles deviennent encore plus petites dans la partie pos- térieure de la tête, c'est-à-dire un peu avant le cou, et, à cet endroit, on commence à voir sur chacune d'elles la carène fine- ment marquée. Sur les côtés, les sus-labiales sont au nombre de 9 (fig. V), la 4^ et la 5° de beaucoup plus grandes que les autres. Chez Vip. berus, le chiffre varie de 9 à 10 (fig. 728'^ et 785^), enfin chez Vip. aspis il y a 10 et même quelquefois 11 sus-labiales, les ¥ et 5« générale- ment plus grandes que les autres (fig. 247*). A côté et en arrière de la rostro-nasale, est une grande écaille creusée en entonnoir où est placée la narine. Celle-ci est séparée (1) Erpèl. çfrnvrale, t, VII. 2= paiiie. p. 1397. ÉTUDE SUR LES VIPÈRES DU GROUPE AMMODYTES-ASPIS-BERUS 47 (le l'œil par deux rangées de petites squames. Il y en a 11 autour de Tœil, y compris la surcilière (fig. V). Chez Vi2o. berus, leur nombre varie de iO à 11, les exemplaires exotiques paraissent en avoir 11, du moins chez ceux qui sont passés entre nos mains. Chez Vip. aspis. Il et même 12. Ces caractères si minutieux n'ont pas été rendus aux fig. 728'' et 785^ avec tout le soin et l'exactitude désirables. La distance qui sépare l'œil des sus-labiales est comblée chez Vip. benis 'par une seule rangée d'écaillés : chez Vip. aspis par 4 rangées, et chez Vip. hcrus Seoanci])a.v une et deux rangées, c'est- à-dire que, au-dessus de la moitié antérieure de l'œil, il n'y en a qu'une, tandis que sous la moitié postérieure il y en a deux. Ces écailles sont disposées comme suit : en parlant de la norine, 5 ou 6 petites disposées sans ordre, puis une plus grande à côté de la- quelle en est une semblable, ensuite les plus petites superposées deux à deux, enfin deux ou trois autres accolées à ces dernières et entourant l'œil. La pupille se trouve en ligne droite avec la jonc- tion de la rangée simple et de la rangée double. Ce caractère que nous avons constaté chez les six échantillons que nous avons ob- servés, tendrait à prouver une fois de plus, d'une façon sûre, que cette sous-espèce est bien intermédiaire entre ses deux congé- nères. C'est en effet aujourd'hui un des seuls caractères constants qui fait distinguer Vip. berus de Vip. aspis. Simple chez le premier, double chez le second, la rangée d'écaillés se trouve être à la fois simple et double chez la nouvelle sous-espèce. Les écailles du dos sont de forme ovalaire en dessus, plus lar- ges sur les côtés, elles vont en grandissant à partir du cou jusque vers le premier quart de la longueur totale de l'animal, où elles ont acquis à peu près leur développement maximum. Elles sont deux fois plus longues que larges sur la partie culminante du dos, les quatre dernières rangées de chaque côté avant les gastrostè- ges sont beaucoup plus larges (fig. Y.) Elles sont imbriquées et finement carénées d'abord, puis la carène se dessine tout le long de l'animal sur le dos, jusques et y compris l'avant-dernière rangée sur les flancs. Les marginales qui sont accolées aux gastrostèges sont entièrement dépourvues de carènes. Des observations analoguesont été faites sur les deux espèces voisines. En comptant obliquement les écailles du dos, au premier quart de la longueur totale, le chitTre obtenu est invariablement 21 ; à la moitié de l'animal, ce chiffre reste le même, et aux trois quarts 48 ALBERT TOURNEVILLE de sa longueur, ainsi qu'avant l'anus, il se trouve réduit à 16 ou 17 seulement. Caractère également identique chez les trois espèces. Aux faces inférieures, on voit d'abord la mentonnière, grande écaille à forme de triangle renversé. La base de ce triangle est plus large que ses côtés , il en est de même chez Vip. aspis. Chez les Vip. herus, ce triangle paraîtrait plutôt équilatéral et plus petit proportionnellement que chez les deux espèces précédentes. Les deux premières sous-labiales sont longues et disposées en angles, elles sont accolées au-dessous de la mentonnière par un de leurs côtés, elles forment ainsi le commencement de la ligne médiane de la gorge. Il y a 11 sous-labiales, la 5*^ beaucoup plus grande que chez les autres. Il y en a également 11 chez Vip. herus indi- gène, 10 et 11 chez l'exotique, les 3" et ¥ ou les 4° et 5« sont les plus grandes. Chez Vip. aspis, il y en a 10 et quelquefois 11 , les k" et les 5" sont les plus fortes. Deux larges sous-gulaires sem- blables, mais de forme irrégulière, sont situées au milieu de la gorge de chaque côté de la ligne médiane. Les deux sous-gulaires suivantes sont beaucoup plus petites, les précédentes les contien- draient au moins 4 fois. Ces mêmes écailles sont encore plus grandes chez Vip. herus, par contre elles sont plus petites chez Vip. aspis ou au moins égales à celles de Vip. Seoanei. 6 rangées d'écaillés lisses entre les dernières sous-labiales et les gastrostè- ges. Ce chiffre est commun aux trois espèces. Les gastrostèges sont rectilignes, légèrement recourbées en avant et sur les côtés, les bords sont libres. Leur forme est celle d'un trapèze dont les plus petits côtés seraient arrondis. La préa- nale est simple. Voici les chiffres obtenus sur quelques échantil- lons de ces trois espèces : Vinera Seoanei iululle 1 43 ïraslrostè2;es. "i , N» 371. — jeune 135 a 140 — J Vipern herus, adulte, mesurant 0"^670, 130 gastrostèges. N° 778. — plus jeune, mesurant 0.480, 146 — N** 244. Vipera aspis, adulte, mesurant 0.540, 147 — N*' 127. — plus jeune, mesurant 0.400, 153 — N" 123. Tous ces cliiffres correspondent parfaitement à ceux donnés par Fatio, qui en compte pour Vip. herus de 135 à l^lî et pour Vip. aspis de 140 à 15G. Les urostèges sont disposés en rang double, ils sont de forme hexagonale, bien marqués et plus Inrges que longs, allant ainsi en ÉTUDE SUR LES VIPÈRES DU GROUPE AMMODYTES-ASPIS-BERUS 49 diminuant jusqu'à l'extrémité de la queue dont le bout corné finit en pointe très acuminée. Vipera Seoanei, adulte, 36 uroslèges. N** 371. Viperaberus, adulte, 28 — N° 778. — plus jeune, 38 — N" 244. Vipera aspis, adulte, 44 — N°127. — plus jeune, 40 — N°12o. Les formes et dispositions des urostèges sont semblables chez les trois espèces. Par suite des chiffres si différents entre eux que nous venons d'obtenir pour des écailles de même nature et sur les mêmes es- pèces, on doit conclure qu'il ne faut nullement s'arrêter à ce moyen pour reconnaître telle ou telle espèce. Il est un petit nom- bre de caractères constants qui seuls peuvent faciliter la déter- mination de ces Vipériens , nous les mettons en regard dans un tableau synoptique à la fin de cette description. Coloration. — La couleur fondamentale de Vip. Seoanei est d'un roux olivâtre. Cinq exemplaires de cette espèce ont une teinte gé- nérale semblable, le jeune est cependant beaucoup plus clair, en dessus du moins. Quant à la disposition des taches noires et des endroits laissés très clairs, elle varie considérablement comme chez tous les Vipériens, tout au moins pour des questions de détail. En dessus, on constate sur le museau une raie transversale noire, plus ou moins marquée, puis deux ou trois taches de même nuance entre les yeux, se continuant jusque sur le ventre où elles sont mieux marquées ; elles vont, en cet endroit, s'clargissant su- bitement pour former un V dont les branches s'écartent jusqu'à la naissance du cou. Presque tous les auteurs se sont accordés à reconnaître la pré- sence de ce V renversé sur l'arrière de la tête des Vipères. Nous ne saurions être aussi positif et cela par ce motif que plusieurs des nombreux échantillons de Vip. aspis actuellement en notre possession ne le possèdent pas. Il est vrai que, par contre^ la ma- jorité des Vip. berus passées ici eu revue en sont pourvues. Il va sans dire qu'il ne faut pas comprendre dans ces derniers les variétés mélaniennes. Généralement encore les branches de ce V ne se rejoignent pas complètement. Un petit espace clair sépare ces deux lignes ou bien elles cessent d'exister un peu avant leur rencontre. Chez certains individus , ces lignes prennent la forme 5 5Q ALBERT TOURNEVILLE de taches épaisses plus longues que larges et disposées oblique- ment l'une vers l'autre, leur plus grande distance étant à la base du crâne et leur point de rapprochement sur le vertex. Un échantillon de Vip. herus provenant de Véronèse, n° 810, a la tête entièrement noire jusques et y compris le V dont l'inté- Tieur est très clair. En arrière de la tête, une large tache foncée prend naissance sur le cou. Elle forme le commencement de la ligne sinueuse du dos qui lui fait suite ; on peut comparer sa forme à celle d'un pilon. Sur les côtés de la tête, on voit une ligne noire partant de l'angle postérieur de l'œil et rejoignant sur le cou la série de taches brunes latérales situées le long du corps. Les lè- vres sont jaunâtres, tachetées fortement de noir sur les 3^, 4% 5° sous-labiales. Cette coloration paraît moins vive chez les deux espèces voisines. Chez certains individus, la ligne dorsale est beaucoup moins marquée que chez d'autres. Chez plusieurs même, ce n'est plus une ligne, mais une série de taches disposées parallèlement et transversalement : à peine, dans ce cas, sont-elles Teliées entre elles par une faible teinte brune. Lorsque la hgne existe sans discontinuité, elle se poursuit depuis le cou jusqu'à l'extrémité de la queue. Sur les flancs, on voit à droite et à gauche une rangée de taches noires, tantôt rondes, tantôt allongées verticalement. Elles sont toufours situées dans les intervalles laissés par les taches de la ligne dorsale. Elles commencent sur les côtés du cou et se pour- suivent sans arrêt jusqu'à l'anus. Là, elles deviennent bien moins appréciables, puis diminuent encore jusqu'aux trois quarts de la longueur de la queue où elles cessent à peu près complètement d'exister. Un curieux exemplaire' (fig. Z) offre une coloration bien différente de celle que nous venons de décrire. Cette dernière, étant typique, a été détaillée minutieusement ; mais nous croyons utile de signaler cette variété dont l'aspect si joli à l'œil peut être remarqué par la figure que nous en donnons. Sa ligne dorsale, commençant en pilon, comme celle ci-dessus décrite, devient immédiatement droite. A peine quelques légères sinuosités viennent-elles rompre l'harmonie de cette raie qui semble si bien tracée. De chaque côté, sur les flancs, on voit une large ligne brune, uniforme d'abord comme la médiane, puis, vers le premier tiers de la longueur de l'animal, cette ligne s'efface pour être remplacée par de grosses taches[.brunes, reliées entre elles par une teinte plus pâle. ÉTUDE SUR LES VIPÈRES DU GROUPE AMMODYTES-ASPIS-BERUS 51 Cette ligne est large et très épaisse : elle est bien marquée jus- qu'aux marginales qui sont nettement teintées de petits traits clairs. Mais ce qui fait ressortir la régularité de cette coloration, ce sont les deux lignes parallèles claires qui se trouvent de cha- que côté de la ligne médiane ; celle-ci se trouve donc séparée des larges taches des flancs par cette double raie d'un jaune d'ocre. Cette variété que nous constatons aujourd'hui chez les Vipé- riens se présente chez plusieurs Serpents de familles difl'érentes. Dans la nombreuse famille des PotamopMUdœ Jan, on connaît le Tropidonotus viperinus variété cherso'ides, dont quelques auteurs font une espèce distincte ; nous avons en outre les Tropidotiotus murorum et quincuncîatus ; dans la famille des Psammophidœ, nous trouvons le Psammophis sibilans, dont la plupart des échan- tillons sont ornés de deux raies, etc. La variété mélanienne qui jusqu'ici n'est pas représentée parmi nos exemplaires de Vip. Seoanei existe bien chez Vip. herus; un exemplaire provenant de la Sibérie Occidentale existe dans la collection de M. Lataste, n» 243 ; enfin on la voit aussi représentée chez Vip. aspis par un jeune échantillon des Pyrénées-Orientales, n° 897. Les faces inférieures sont les mêmes chez toutes les espèces de Vipères. Toujours des couleurs plus ou moins accusées, mais un aspect général et des taches partielles toujours semblables. La gorge est plus claire que le ventre. La lèvre inférieure est forte- ment maculée de noir. Peut-être l'est-elle un peu moins chez Vip. berus. Les gastrostèges, ainsi que chez les deux espèces voi- sines, sont d'un noir cendré quelquefois bleuâtre. Le bord est généralement blanc, sur les côtés et en divers points on voit, disposées sans ordre, quelques petites taches blanches. Le tout jeune exemplaire (individu né dans l'année) dont nous avons déjà parlé, a le ventre plus foncé que l'adulte. C'est le contraire qui a lieu le plus souvent chez des jeunes individus de Vip. berus et aspis. Un autre, jeune encore, n° 128, a la gorge et le ventre entiè rement blancs ; un adulte de taille moyenne, n° 125, a une teinte uniforme de blanc sale, semé de petites taches noires avec des reflets rougeâtres, la gorge plus claire partage cette coloration. Les marginales sont de la couleur des flancs chez Vip. berus et Seoanei: ce caractère nous a paru moins sensible chez Vip. aspis. Quelquefois une ligne claire sur les marginales, semée çà et là de taches brunes est assez visible, mais c'est une exception à laquelle 92 ALBERT TOURNEVILLE il ne faut pas s'arrêter, car nous n'avons pas remarqué ce fait sur la plupart des échantillons étudiés. On peut cependant se l'expliquer par la position occupée par les marginales entre la bande foncée des flancs et les gastrostèges. Je ne puis, au sujet de la coloration des Ophidiens, que répète* ce que j'ai déjà dit à propos du nombre très variable de leurs écailles ventrales. Indépendamment des différences produites par l'époque plus ou moins rapprochée de la mue, on arriverait aisément k trouver une Vipère aspic et une Vipère bérus entièrement semblables et par contre on trouverait non moins aisément deux Vipères aspic entièrement diff"érentes. Habitat. — D'après les renseignements qui nous ont été fournis par M. Seoane, notre collègue et correspondant, qui fit à deux re- prises, tant à M. Lataste qu'à nous, des envois de la nouvelle es- pèce, son habitat se trouve dans le Nord-Ouest de l'Espagne. Comme tous les Reptiles de ce genre, les endroits qu'elle préfère sont les rochers, les sites montagneux et en général les terrains incultes. M. Seoane en a recueilli à Gabafias, province de Gorufia, au niveau de la mer ; aux environs de cette même province, à une altitude de 400 mètres; à Villalva, province de Lugo, à 474 mètres; dans la province de Pontevidea, à 860 mètres ; et enfin dans les provinces du Nord de l'Espagne : Santander, Bilbao, Vera (Na- varre) et dans les Asturies. Les deux espèces voisines sont communes en France : Vip. aspis est surtout très abondante dans le Midi et dans le Centre. Vip. berus, très rare dans le Midi, se rencontre également peu dans le Centre, par contre elle est très abondante dans le Nord. Aux en- environs de Paris, dans les forêts de Sénart et de Fontainebleau on rencontre les deux espèces, toutefois Vip. berus est très rare à Fontainebleau. D'après les travaux herpétologiques de divers auteurs, voici les pays où sont signalées ces deux espèces : Pour Vip. aspis : Les Pyrénées, la Gironde, l'Isère, la Charente, a Charente-Inférieure, la Vienne, le Jura, la Loire-Inférieure, la Vendée, Maine-et-Loire, l'Yonne, Seine-et-Marne, la Somme, en Suisse. Elle est même signalée, mais comme très-rare, en Bel- gique et au Luxembourg. Pour Vip. berus : Belgique, Luxembourg , Moselle , Seine-et- Marne, Yonne, Maine-et-Loire, Loire-Inférieure, Vendée, Jura, ÉTUDE SUR LES VIPÈRES DU GROUPE AMMODYTES-ASPIS-BERUS 53 Vienne, Charente-Inférieure, Hérault et la Suisse, Elle remon^ terait, d'après Lataste, jusqu'en Suède (1). Duméril et Bibron sont muets sur l'habitat de Vip. berus. Par contre, ils signalent Vip. aspis comme se rencontrant en Allema- gne, en Pologne, en Prusse, en Italie et jusqu'en Sibérie et en Norwège (2). Dans l'état actuel de nos connaissances, nous croyons pouvoir affirmer qu'il y a eu confusion, au moins pour ces deux dernières localités. D'après M. Fatio (3), Vip. hcrus se trouve dans les localités ci- tées plus haut. Elle serait également en Angleterre. Elle est très commune en Suisse, dans toute la chaîne des Alpes et la plupart des cantons montagneux avoisinants , elle serait rare dans la Suisse occidentale, et manquerait au canton de Genève. Elle s'é- lèverait jusqu'à 2,500 mètres. On la trouve dans le Tessin, non loin de Berne, dans la plaine suisse et serait abondante dans la Haute-Engadine. Selon le même auteur, Vip. aspis habiterait la chaîne du Jura jusqu'à Bàle, les cantons de Genève, de Vaud, du Valois et de Neufchâtel, ainsi que le Tessin et les vallées méridionales des Gri- sons. Elle manquerait à la Suisse centrale et occidentale. Ainsi donc, comme en France, cette espèce ne s'étend pas aussi loin dans le Nord que sa congénère Vip. berus et reste à un ni- veau bien inférieur Afin de déterminer aisément les trois espèces de Vipères dont nous venons de donner les descriptions, nous mettons en regard, dans le tableau comparatif suivant, leurs principaux caractères distinctifs. Vip. bcrw;. Proportions. — Tôte ra- massée, museau arrondi et complètement plat en dessus. Faces supérieures de la tète légèrement bombées. Vip. berus Seoanei. Tôte très légèrement al longée; museau moins ar- rondi que chez berus. mais non pas tronqué comme chez aspi'i; son extrémité et ses côtés supérieurs sont très faiblement ren- flés. Faces supérieures de la tête presque plates se rap- prochant de Vaspis. Vip. aspis. Tète légèrement allon- gée et en général de forme ovoïde. Museau carré- ment tronqué et le plus souvent retroussé, mais parfois plat, quoique tou- jours carré au bout. Faces supérieures com- plètement plates. (1) Distribulion géographique des Batraciens et Reptiles dans l'ouest de la France — Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux, t. XXXI. (2) erpétologie générale, t, YII, 2"= partie, p, 1110. (3) Faune, des Vertèbres de la Suisse, vol, III, p. 216 et 225. 54 ALBERT TOURNEVILLE A la hauteur de la com- missure des lèvres, la tête estarrondie ; puis, suivant ses contours le long des lèvres supérieures, elle va en diminuant jusqu'au bout du museau. La lèvre supérieure, de beaucoup plus grande que l'inférieure, la dépasse d'une façon sensible. Les yeux paraissent plus saillants que chez les deux espèces voisines, ils sont éloignés du museau d'une distance à peine supé- rieure à celle qui les sé- pare entre eux. Ils sont situés au-dessus et entre les 4' et 5° sus- labiales etles 4» et 5« sous- labiales. Cou rétréci , quoique moins distinct que cnez les espèces voismes. Le corps trapu et ra- massé est de forme trian- gulaire, légèrement ar- rondi en dessus. Le des- sous est plat ou à peine convexe. La queue est courte et finit brusquement en cône. Elle nous a paru plus al- longée chez les individus d'Asie et chez ceux-ci avoir les dimensions de Vip. aspis. EcaiUure. — Rostrale de forme triangulaire à som- met arrondi. Sa base est égale à sa hauteur. Elle est sensiblement convexe, suivant en cela les con- tours arrondis du museau. Au-dessus de la ros- trale, deux écailles arron- dies commencent la série des squames qui recou- vrent la tôte, mais sans la surplomber. A cette même hauteur, un renflement très sen- sible, qui diminue subite- ment pour arriver plus Qn à l'extrémité du museau. Ce caractère est encore plus prononcé que chez Vip. berus. Lesyeux paraissent plus petits que chez Vip. berus. (Le séjour des têtes en al- cool peut rendre ce ca- ractère bien insignifiant.) Ils sont situés au-des- sus de la 4« sus-labiale et de la 5^ sous-labiale. Cou bien distinct et sen- siblement rétréci au voi- sinage de la tête. Le corps trapu et ra- massé paraît un peu plus élancé que chez Vip. be- rus. La queue est semblable à celle de Vip. berus. La rostrale présente les mêmes proportions que chez Vip. berus. Ses an- gles cependant sont moins adoucis. Au-dessus delà rostrale, deux écailles sensiblement renflées dépassent les au- tres au-dessus de la tête. Lesdeux suivantesà droite et à gauche sont égale- ment bombées, et toutes six forment ainsi une très légère saillie circulaire. Dans les mêmes condi- tions, le renflement est en f;énéral plus accentué et a tête présente souvent l'aspect d'un as de cœur decartesàjouer.Caractère du reste assez variable. Comme chez Vip. Seoa- nei. Les yeux, presque aussi saillants que chez Vip. berus, sont plus rappro- chés du museau que chez cette espèce et que chez Vip. Seoanei. Ils sont situés au-des- sus et entre les 4», 5' et 6= sous-labiales. Cou encore plus rétréci que chez Vip. Seoani. Corps plus nettement triangulaire que chez les deux autres espèces et plus élancé que chez Vip. oerus. Il affecte les mêmes formes en dessous. La queue est plus al- longée et se termine plus finement que chez les Vip. berus et Seoanei. La forme affectée par la rostrale est nettement triangulaire; son sommet seul est quelque peu ar- rondi. Sa hauteur est su- périeure à sa base. Elle est plate. Au-dessus de la rostrale il y a généralement deux écailles, Quelquefois mê- me trois, la 3* plus petite, située en arrière des deux autres , fortement con- vexes , qui forment ce qu'on appelle le nez re- troussé de l'Aspic ; les deux écailles de droite et de gauche, ainsi que leurs suivantes, sont complète- ment plates comme celles du crâne. Nous avons vu à la description que quel- quefois, mais par excep- tion, le museau de l'Aspic est plat. ÉTUDE SUR LES VIPÈRES DU GROUPE AMMODYTES-ASPIS-BERUS ÎÎ5 Le dessus de la tête est recouvert de squames inégales et d'abord nulle- ment imbriquées. Puis, entre les sourcilières, est située la grande squame principale de l'écusson céphalique, en arrière de celle-ci sont deux autres écailles accolées paral- Jèlement. mais plus pe- tites que la précédente. Un peu avant le cou, on distingue la carène sur chacune d'elles. Il y a 9 à 10 sus-la- biales, les 4« et 5« plus grandes que les autres. Une seule rangée de squames entre les sus-la- biales et l'œil. Le nombre des écailles du dos, leur forme, leur disposition sont sembla- bles chez les trois es- pèces. Aux faces inférieures, la mentonnière a la forme d'un triangle équilatéral renversé. Elle est propor- tionnellement plus petite que chez les espèces voi- sines. Les autres écailles de la gorge, ainsi que les gas- trostèges et les urostèges, n'offrent pas , entre ces trois espèces, de dissem- blances méritant d'être signalées. Cependant le nombre des urostèges est moins considérable que chez Vip. aspis. Coloration. — Fond gé- néralement rougeàtre. Ta- ches noires moins foncées que chez les deux espèces voisines. Tête irrégulière- ment tachetée. Deux ban- des noires sur la nuque se rejoignant à peine vers les plaques syncipitales et dessinant généralement un V renversé. Variété mélanienne. Au- tre variété à tête seule en- tièrement noire. La gorge est plus clai- Le dessus de la tête est recouvert d'abord de squames semblables à celles de Vip. berus; puis d'autres écailles sembla- bles, parmi lesquelles on en trouve souvent une plus grandequelesautres, sont situées entre les yeux et disposées sans ordre. A la hauteur des musles- masséter les écailles des viennent imbriquées, pui- la carène apparaît sur cel les de la base du crâne. Il y a 9 sus-labiales, les 4e et 5« sont les plus grandes. Une seule rangée de squames au-dessous de la moitié antérieure de l'œil et deux au-dessous de la moitié postérieure. Le nombre des écailles du dos, leur forme, leur disposition sont sembla- bles chez les trois es- p èces. La mentonnière forme un triangle renversé dont la base est plus large que les deux autres côtés. Elle paraît plus grande que chez Vip. berus. Les autres écailles de la gorge, ainsi que les gas- trostèges et les urostèges, n'offrent pas, entre ces trois espèces, de dissem- blances méritant d'être signalées. Le nombre des uros- tèges ne dépasse pas celui de Vip. berus. Fond rougeàtre comme chez Vip. berus. Teintes à peu près semblables. Ligne dorsale sinueuse, plus foncée que chez celle- ci. Chez d'autres , teintes grisâtres, comme chez Ftp. aspis. Intéressantes variétés à deux raies dorsales claires (pi. Z). Les teintes de la gorge Le dessus de la tête est recouvert de squames légèrement imbriquées. Le plus souvent, il y a ab- sence complète d'écusson céphalique. Quelquefois, comme chez Vip. Seoanei, on voit une ou deux écail- les plus grandes que les autres. Parfois encore, il y a trois plaques dispo- sées en écusson, comme chez Vip. berus, mais tou- tefois moins grandes que chez cette dernière. 10 et même 11 sus-la- biales, dont les 4^ et 5" sont les plus fortes. Toujours deux rangées de squames entre les sus-labiales et l'œil, sur toute la longueur de l'es- pace occupé par cet or- gane. Le nombre des écailles du dos, leur forme, leur disposition sont sembla- bles chez les trois es- pèces. La mentonnière a les mêmes dimensions que chez Vip. berus Seoanei. Les autres écailles de la gorge, ainsi que les gas- trostèges et les urostèges, n'offrent pas, entre ces trois espèces, de dissem- blances méritant d'être signalées. Les urostèges sont plus nombreuses que chez les deux espèces voisines, co qui s'explique aisément par la longueur de la queue. Fond rougeàtre, par- fois grisâtre, variant con- sidérablement. Se rappro- che souvent de Vip. berus et, par d'autres individus, de Vip. Seoanei. Toujours la raie dorsale sinueuse. Variété mélanienne, La gorge, quoique plus 56 ALBERT TOURNEVILLE re que les gastrotèges. Les gastrotèges sont de couleur foncée, sombre chez l'adulte; chez les jeunes , elles paraissent plus caires. se rapprochent davantage de la couleur fondamentale du ventre. Les gaslrostèges parais- sent un peu plus claires que chez Vip. berus ; chez les tout jeunes (de l'an- née), l'abdomen est plus foncé que chez l'adulte. claire que les gaslrostè- ges, en conserve faible- ment la teinte. Ces mêmes écailles sont généralement plus foncées que chez les espèces voi- sines. Chez les individus adultes, les gastrostèges sont claires, chez d'autres plus jeunes égalemen claires, comme chez Vip berus. Nous croyons inutile de nous appesantir davantage sur des dé- tails de coloration qui, comme nous l'avons dit, sont sujets à tant de variations et ne peuvent servir en aucun point pour déterminer les espèces. DESRIPTION DE VIPERA LATASTEI Bosca. SYNONYMIE : Videra ammodytes Lat. et Boscâ (Catalogo de los reptiles y anfibios observados en Espana, Portugal e islas Baléares, 1877, p. 22, esp. 40. DIMENSIONS DE DEUX INDIVIDUS : Adulte. Jeune. Tête O-^OaS O-^OI? Longueur totale 0.4H0 0.300 Queue 0,075 0.045 Proportions. — Tête de forme ovoïde, très large à la hauteur des muscles masséter,, mais se rétrécissant tout à coup au niveau de l'œil, pour finir brusquement au bout du museau. Celui-ci est nettement tronqué, son extrémité assez large chez Vip. asjns l'est beaucoup moins chez Vip. Latastei et encore moins chez Vip. am- modytes. Sa forme générale est tout à fait celle d'un cœur, comme nous l'avons déjà parfois constaté chez Vip. aspis. Un renflement assez prononcé existe à la hauteur des crochets à venin. La plus grande largeur de la tête est en avant de la commissure des lèvres, il en est de même chez Vip. ammodytes. Nous avons vu que la plus grande largeur est juste à l'angle des mâchoires chez Vip. ÉTUDE SUR LES VIPÈRES DU GROUPE AMMODYTES-ASPIS-BERUS 57 aspis. autant que la mobilité des os a pu nous permettre d'en juger, la tête de Vip. Latastei serait moins longue que celle de Vip. ammo- dytes. En effet, chez celle-ci, sa largeur serait contenue une fois et demie dans sa longueur et chezFîp, Latastei à peine une fois un quart. Le museau, vu en avant, paraît presque pointu, la corne charnue dont il est agrémenté domine de beaucoup la tête, elle s'allonge d'avant en arrière et mesure un tiers de la rostrale (fig. 1352a). Il est loin d'en être ainsi chez Vip. aspis où le museau est simplement retroussé et même quelquefois plat (fig. 247^) . Chez Vip. ammodytes, la rostrale est très courte, elle entre à peine pour la moitié dans l'élévation totale du museau, en com- prenant la pointe ; elle est inclinée d'arrière en avant , beau- coup plus haute que celle de Vip. Latastei, et disposée en cône. Au contraire chez Vip. Latastei elle est plate et large à la base, pour finir en pointe, ainsi vue de face on dirait une espèce de triangle à sommet arrondi. Chez Vip. Latastei d'Algérie, la pointe est moins considérable que chez cette même espèce provenant d'Espagne. Ses formes générales la rapprocheraient volontiers de Vip. aspis. Le dessus du crâne est plat, presque concave. Entre les yeux, sa surface subit une légère dépression, ainsi que sur les pariétaux, de chaque côté, près des maxillaires supérieurs. Chez Vip. am- modytes, la surface est généralement plate. Les faces inférieures sont plus régulièrement dessinées chez Vip. Latastei et aspis. Les côtés élargis d'abord à la commissure des lèvres, se rétrécissent assez rapidement pour s'arrondir à l'extrémité du museau. Chez Vip. amtnodytes, ils se rétrécissent encore plus rapidement. Les lèvres inférieures sont recouvertes par les supérieures. L'œil, à peu près de même dimension chez Vip. Latastei et aspis, est beaucoup plus grand chez Vip. ammodytes. Il se trouve situé dans le premier tiers de la longueur totale de la tête en partant du museau. Il en est plus distant chez Vip. ammodytes. On le voit au-dessus et entre les 4° et 5^ sus-labiales et les 5« et 6^ sous-labiales, quelquefois aussi, il se trouve au-dessus de la 48 sus-labiale et de la 5" sous-labiale. Chez Vip. ammodytes, sa si- tuation est plus nette ; nous l'avons du moins toujours constaté au-dessus des 4^ et 5^ sus-labiales et des 5^ et 6^ sous-labiales. La narine latérale placée dans une écaille creusée en entonnoir est plus grande que chez Vip. aspis, il en est de même chez Vip. 58 ALBERT TOURNEVILLE ammodytes. La distance qui sépare la narine de l'angle antérieur de l'œil est égale ou un peu supérieure au diamètre de l'œil. Le cou, chez ces deux espèces, est beaucoup plus rétréci que chez Vip. assois. Peut-être la proportion du cou avec le corps est- elle la même chez toutes ces espèces, mais la grande largeur de la tête à sa partie postérieure fait paraître le cou plus étroit. Le corps est court et généralement plus fort, chez Vip. ammo- dytes, que chez les deux espèces voisines. Vip. Latastei d'Espagne serait un peu plus fort que Vip. aspis. Quant aux échantillons de Vip. Latastei d'Algérie, deux sont jeunes et le troisième, quoique adulte, est de petite,taille. Aussi, les proportions du corps et de la queue sont à peu près les mêmes que pour les espèces décrites plus haut. Chez Vip. Latastei d'Espagne, la queue est comprise 6 fois et demie dans la longueur totale du corps. Chez la même espèce d'Algérie, elle l'est 8 à 9 fois. Enfin chez Vip. ammodytes, elle l'est 8 fois au moins. Écaillure. — La rostrale est très allongée, elle est creusée en dessous pour le passage de la langue. Les deux côtés sont d'abord parallèles, à peine jusqu'à la hauteur de la première sus-labiale, puis s'inclinent légèrement l'un vers l'autre jusqu'à l'extrémité de la pointe charnue. Elle constitue même, vue de face, tout le centre de cette espèce de verrue. Sa plus grande largeur à sa base est contenue environ une fois 3/4 dans sa hauteur et une fois 1/2 seulement chez les algériens. Nous sommes loin des proportions de cette même écaille chez Vip. aspis; mais nous allons nous en éloigner encore davantage en examinant la rostrale de Vip. ammodytes. Chez cette dernière donc, elle est d'abord creusée en dessous comme chez les autres, puis ses côtés sont arrondis et se terminent promptement en se cour- bant l'un vers l'autre presque au tiers de la hauteur totale de la venue du museau ; elle est donc considérablement plus courte que chez Vip. aspis et par suite que chez Vip. Latastei. Ses dimensions en hauteur et en largeur sont égales. Nous avons observé ce ca- ractère chez les échantillons d'Autriche et chez ceux de Grèce. La proéminence nasale de Vip. Latastei d'Espagne est composée de la façon suivante : En avant, la rostrale occupe presque toute sa surface ; sur les côtés, les rostro-nasales s'allongent jusqu'aux deux tiers de la .hauteur de la rostrale, puis, au-dessus, deux autres écailles plus petites que les précédentes leur font suite et s'inclinent l'une vers l'autre. Enfin la pointe est fermée par une ÉTUDE SUR LES VIPÈRES DU GROUPE AMMODYTES-ASPIS-BERUS 59 écaille dont on voit l'extrémité supérieure au haut de la verrue, mais dont la plus grande partie se trouve en arrière et à plat de cette même proéminence. En arrière, cette écaille occupe le centre de la verrue. De chacun de ses côtés, on voit les rostro-nasales que nous avons déjà constatées en avant et qui se recourbent sur elles-mêmes. Enfin, au bas de la grande écaille de l'arrière, sont trois petites squames divisées en triangle ; les deux premières parallèles touchent à leur supérieure qui forme le sommet et la troisième, avec l'extrémité des deux précédentes, vient toucher celles du crâne. Chez Vij). Latastei d'Algérie, le devant de la ver- rue offre la même écaillure que pour celle d'Espagne, mais en arrière il n'y a que deux squames au-dessous de celle qui occupe le point culminant, soit trois de moins (fig. 1352»). Chez Vip. ammodyêes, la composition de l'excroissance nasale est bien différente : en avant, au-dessus de la rostrale courte, comme nous l'avons dit, se trouvent deux écailles. Celle de droite, beaucoup plus grande que celle de gauche, placées côte à côte, et touchant la première à la rostro-nasale droite et la seconde à la rostro nasale gauche. Au-dessus de celles-ci trois écailles, la pre- mière située juste au milieu et les deux autres, de forme triangu- laire, à droite et à gauche. En remontant encore, on voit trois autres écailles plus petites que les précédentes; celle du milieu, large en haut, étroite en bas, ressemble à celle de l'étage inférieur, mais est beaucoup plus petite et les deux avoisinantes, très peu visibles de face, occupent une grande partie de l'arrière de la ver- rue. Enfin, comme chez Vip. Latastei, son sommet est formé par une écaille, mais de dimension plus petite, laquelle recouvre une partie de l'arrière. Au-dessous de celle-ci, et des deux qui lui sont accolées et dont nous avons déjà vu une portion en avant, se trouvent deux squames oblongues. Enfin , à la base posté- rieure de la verrue, au-dessous de ces dernières écailles , on en distingue plusieurs excessivement petites qui viennent faire suite avec celle du crâne. Cette disposition a toujours été remarquée avec une grande régularité chez tous les individus provenant d'Autriche (no* 253, 508 et 509). Il n'en est pas ainsi chez deux individus provenant de Grèce (n° 1278). Le nombre d'écaillés reste, à très peu de chose près, le même, elles sont également disposées en trois petites rangées circulaires, mais elles paraissent moins régulièrement placées. Pour nous résumer, il y a, en comptant la rostrale, chez Vip. 60 ALBERT TOURNEVILLE Latastei d'Espagne, 9 écailles qui composent la verrue du nez ; chez la même espèce d'Algérie, il n'y en a que 6 ou 7 au plus, tandis que chez Vip. ammodytes il y en a 15 ou 16 au moins. Les faces supérieures du crâne sont recouvertes de nombreuses squames imbriquées et irrégulières. Quelquefois une écaille plus grande que les autres se trouve entre les deux surcilières, quelquefois toutes sont petites ou inégales. Le premier de ces cas a été observé chez Vip. Latastei adulte d'Espagne et le second chez la même espèce de la même localité, mais jeune. Dans les espèces algériennes, on voit également les deux cas , parfois quelques squames faiblement plus grandes que les autres (fig. 13S2'» ), mais le plus souvent uniformément petites (fîg. 1192). Tous les échantillons de Vip. ammodytes que nous avons cités n'ont que de petites squames sur le crâne. Nous avons vu qu'il en est souvent ainsi chez Vip. aspis (fig. 247*» ), mais combien d'échantillons nous en éloignent par leurs larges plaques sincipi- tales ! Il y a toujours, chez les trois espèces qui nous occupent, deux rangées d'écaillés bien distinctes entre les sus-labiales et l'œil, dix et le plus souvent onze écailles, y compris la surcilière, entourant l'œil (fig. 1352a). Ce caractère est sujet à variation, en etfet si nous l'avons toujours observé exactement chez Vip. Latastei, il n'en a pas été toujours de même chez Vip. ammodytes. Sur deux individus de même localité, nous avons trouvé, sur l'un 11 écailles autour de l'œil droit et 12 autour de l'œil gauche, et sur l'autre lia droite et 13 à gauche. Les sus-labiales sont au nombre de 10 et quelquefois de 11, la 4" et la 5" sont les plus grandes. Ce caractère n'a encore rien de bien précis. Nous l'avons constaté exactement sur des échantil- lons d'Espagne, mais nous ne pouvons en dire autant pour ceux d'Algérie. Sur la partie postérieure de la tête, les écailles sont pe- tites jusque sur le ventre où elles prennent une forme oblongue et où ou commence à distinguer la carène. Elles sont cependant plus grandes en arrière des yeux, et surtout à la hauteur des glandes à venin. Cette différence est assez sensible chez l'adulte, et nous avons été à même d'observer un fait analogue chez de jeunes individus provenant de l'Aube (n° 1459). Tout le dos, depuis le cou jusqu'à l'extrémité de la queue, est recouvert d'écaillés oblongues fortement carénées, l'avant-der- nière rangée sur les flancs porte la carène beaucoup plus faible et la dernière rangée en est complètement dépourvue. ÉTUDE SUR LES VIPÈRES DU GROUPE AMMODYTES-ASPIS-BERUS 61 Les écailles du dos, comptées en rang oblique à la moitié de l'animal, sont au nombre de 21 ; au premier quart de sa lon- gueur totale, on obtient un nombre semblable, mais aux trois quarts on n'en trouve que 17. Nous avons vu que les trois espèces de Vipères dont il a été déjà parlé nous ont fourni des chiffres sem- blables. Sur la queue, les écailles deviennent très petites et dimi- nuent graduellement jusqu'à son extrémité qui est formée d'une pointe cornée très aiguë quoique très courte. Les écailles des faces inférieures ressemblent en tous points à celles des Vip. berus et Seoanei. Aussi, ce chapitre devra-t-il être brièvement traité. La mentonnière forme un triangle renversé dont la base est le côté le plus large. La ligne médiane de la gorge est très accusée et ne disparaît qu'après la quatrième sous-gulaire. Les sous-labiales sont généralement au nombre de 1 1 à droite et de 12 à gauche, les ^^ et lesG'^ sont les plus grandes ; chez d'autres, ce sont les 4" et les S*" qui atteignent les plus grandes dimensions. Les exemplaires algériens nous ont fourni des caractères à peu près semblables (fig. 1352»). Le nombre des sus-labiales comptées sur Vip. ammodytes a toujours été de 11 , les 5« et les 6" étant les plus grandes. Les deux premières sous-labiales touchent par leur extrémité postérieure à la ligne médiane. Les premières sous-gu- laires, qui sont toujours les deux plus grandes, nous ont encore paru de dimension supérieure chez Vip. ammodytes à celles de Vip. Latastei et cisj^is. Les autres écailles de la gorge n'ont rien de remarquable qui n'ait déjà été dit dans la description précédente. Voici quelques chiffres obtenus sur les individus qui ont servi à cette description : chez Vip. Latastei adulte (n° Sl2i, 138 gastros- tèges y compris la préanale, qui est simple ; chez un jeune de la même espèce (n° 232) 140 au moins. Les Vip. ammodytes adultes (n'^ o08 et 509) en ont fourni jusqu'à 155. Sur les mêmes échantillons, les urostèges, disposés en ran- gée double, comme chez tous les Vipériens, sont au nombre de 45 pour le n" 512, 40 à 45 pour le n" 252 et seulement 37 à 38 pour le n'' 508. Ce caractère, comme nous l'avons dit plus haut, est des plus variables. Coloration. — La coloration générale offre de grandes dissem- blances entre les divers échantillons de Vip. Latastei qui ont servi à cette étude. L'adulte d'Espagne est d'un gris sale, dont les parties les plus claires tirent sur le jaune, ses flancs sont toujours marqués de larges taches brunes. Le jeune de même 62 ALBERT TOURNEVILLE provenance est de couleur presque uniforme ; le gris cendré re- couvre à peu près toute la surface supérieure et ne laisse distin- guer qu'avec peine la ligne sinueuse du dos. Le jeune ressemble- rait assez volontiers à Vip. ammodytes, tandis que l'adulte serait semblable à Vip. aspîs. Les variétés algériennes de Vip. Latastei ont beaucoup d'analogie avec les divers échantillons de Vip. aspis de France dont il a été déjà parlé. Aussi est-ce à la description des couleurs de cette espèce que nous devons renvoyer le lecteur pour connaître exactement la robe de Vip. Latastei d'Algérie. Le jeune échantillon espagnol ne devra pas nous arrêter beaucoup non plus, puisque sa teinte gris-fer l'enveloppe en entier. Ce n'est donc que de l'adulte d'Espagne que nous nous occuperons. Plusieurs taches noires sont disposées sans ordre sur la tête, cependant deux plus fortes, oblongues, se trouvent sur les pa- riétaux, allant en s'écartant d'avant en arrière. On ne peut réel- lement constater la présence du V renversé que nous avons vu presque toujours chez Vip. berus et quelquefois seulement chez Vip. aspis. De chaque côté de la tête, en arrière des yeux, sont deux traits noirs très larges recouvrant en surface de 2 à 3 écailles. Ces lignes prennent naissance aux angles postérieurs des yeux et se continuent sans interruption et sans diminution jusqu'au cou, où elles se joignent aux lignes foncées des flancs. La rostrale est noire. Chez Vip. ammodytes, les faces supérieures de la tête sont plus claires que chez Vip. Latastei. on remarque cependant les deux taches oblongues situées sur le ventre et disposées en s'écartant d'avant en arrière. Celles commençant aux angles pos- térieurs des yeux sont d'abord peu marquées, puis deviennent larges et très foncées au point le plus large de la tête, se conti- nuant jusque sur les côtés du cou où elles diminuent de nouveau pour se joindre plus loin aux taches qui se succèdent de chaque côté du corps. Le dos, chez Vip. ammodytes et Vip. Latastei, est orné du même dessin. On voit le plus souvent une large ligne sinueuse très foncée, prenant naissance à la base du crâne et se continuant sans interruption jusqu'au bout de la queue, ou bien ce sont des taches disposées alteruativement l'une à droite, l'autre à gauche et reliées entre elles par un fond sombre. Vip. ammo- dytes paraît avoir des couleurs plus nettement marquées. Son fond grisâtre-clair ou faiblement rougeâtre laisse mieux distin- guer la coloration de ses faces supérieures. Les échantillons de Grèce paraissent bien moins colorés que ceux d'Autriche ; ces derniers, provenant tous de la même localité, étaient identique- ÉTUDE SUR LES VIPÈRES DU GROUPE Â.MMODYTES-ASPIS-BERUS 63 ment semblables. En somme, ces deux espèces oflrcnt de grandes ressemblances entre elles, si on n'en juge que par les couleurs ; elles ressemblent aussi beaucoup à de nombreux échantillons de Vip. aspis et même de Vip. berus. Le jeune individu de Vip. La- taslei présente la même coloration que ses aînés, mais ses couleurs sont très faiblement marquées et ce n'est qu'avec la plus grande attention qu'on peut reconnaître sur lui les détails de coloration que nous venons d'énumérer. Sur les lèvres supérieures, et de chaque côté, sont deux taches noires situées la première sur les 2e et 3° sus-labiales et la deuxième sur les 4° et 5^. Les nasales sont également noires, toutes les autres écailles de la tête sont irrégulièrement tachetées de jaune sale et de noir. Chez Vip. am- modytes, les 4" et 5*^ sus-labiales portent de petits points noirs uniformes et de la même couleur gris-sale que les parties claires de l'animal. Si la coloration des faces supérieures offre une grande ressem- blance chez les cinq espèces qui nous occupent, cette ressemblance est encore beaucoup plus grande pour les faces inférieures. La gorge, plus claire que les gastrostèges, est d'un jaune sale chez Vip. Latastei adulte, d'un blanc mat chez le jeune et d'un gris rougeâtre chez Vip. ammodytes. Les sous-labiales sont foncées d'un bout à Tautre, la mentonnière et la moitié antérieure des deux larges sous-gulaires le sont également. Les autres écailles, jusques et y compris les deux premières gastrostèges, occupent l'endroit le plus clair de ses faces inférieures. Une large tache noire très marquée est située sur la lèvre inférieure, elle com- mence sur la 5" sus-labiale, recouvre entièrement la Q" et se ter- mine vers le milieu de la 7°. Quelquefois, elle commence plus avant sur la 5», de sorte qu'elle ne fait qu'effleurer la 7°. Une autre tache allongée, mais très étroite, se trouve au-dessous des 9^ et 10^ sous-labiales. Les gastrostèges sont de couleur sombre chez Vip, Latastei adulte, elles sont tachetées de noir et de blanc sale dans toute la longueur. Les marginales sont de la même couleur que les gastrostèges ou un peu plus claires. Prenons au hasard une de ces dernières et, par son analyse, on pourra se faire une idée de toutes les autres : son bord postérieur est blanc sale, puis à sa suite un espace de même grandeur est noir suivi d'un autre semblable au premier, à cet endroit le milieu de l'écaillé est noir ou très foncé avec de très fines éclaircies, ensuite, comme dans sa première moitié, on observe successivement un espace blanc, puis un noir et enfin un blanc. Quant au bord antérieur de la 64 ALBERT TOURNEVILLE gastrostège, il se trouve à moitié recouvert par la gastrostège précédente et ne laisse voir uniformément que de petites teintes claires sur fond noir. Chez Vqj. ammodytes, le gris cendré, plus foncé que le dos, s'étend depuis le cou jusqu'au milieu de la queue. Les gastrostèges sont à peu près uniformes, leur bord postérieur et les extrémités sont légèrement plus clairs. Somme toute, coloration beaucoup plus uniforme que chez Vip. Latastei. La queue, vivement colorée en dessous chez Vip. ammodytes, est également très claire chez Vip. Latastei ; ce caractère, que nous n'avons fait qu'effleurer dans les descriptions précédentes et dont nos beaux échantillons étaient dépourvus, mérite ici une mention particulière. Chez Vip. ammodytes à! Ax\ivic\\& surtout, et même chez la même espèce de Grèce, on voit sur les urostèges recouvrant la 2° moitié de la queue et même sur ses côtés, une coloration rouge vif, tandis que la moitié antérieure de la queue partage la colo- ration du ventre. Chez les individus de Grèce, ce caractère nous a paru moins appréciable. Peut-être faut-il attribuer cela à leur mauvaise conservation dans l'alcool ? La queue de Vip. Latastei, du moins chez les échantillons d'Espagne, est également beau- coup plus claire sous la 2^ moitié de sa longueur. Seulement au lieu d'un rouge vif, c'est d'un jaune sale qu'elle est recouverte. Ainsi donc, Vip. Latastei et Vip. ammodytes auraient de grands rapprochements par ces colorations claires des faces inférieures de la queue et de la gorge. Habitat. — D'après M. Ed. Boscâ, Vip. Latastei paraît com- mune dans la péninsule ibérique. Plusieurs échantillons lui sont parvenus de Burgos, de Valenciâ del Cid, de Malagon, de Ciudad- Real. C'est de cette dernière localité ou des environs qu'il a fait plusieurs envois de cette intéressante espèce. Quant aux trois individus de Vip. Latastei d'Algérie, les deux jeunes ont été en- voyés par M. le D'' Hagenmuller, de Bône, et le 3% adulte, bien que de petite taille, a été recueilli au Mont-Edough, près Bône, par M. Lataste lors de son voyage en Algérie, en 1880. Vip. ammodytes est signalée par Duméril et Bibron en Italie, en Autriche, en Hongrie, dans l'istrie, en Dalmatie, en Morée, en Sicile et dans le Dauphiné. Elle existe également en Grèce, d'où M. le Dr J. de Bedriaga en a envoyé plusieurs exemplaires. Les deux échantillons qui ont servi à ce travail proviennent des environs de Goritz et ont été envoyés vivants à Paris par M. le D'" Schreiber; deux autres, expédiés à M. Lataste dans les mêmes conditions et par le même donaleur, leur ont été comparés, et il est intéressant ÉTUDE SUR LES VIPÈRES DU GROUPE AMMODYTES-ASPIS-BERUS 65 de noter combien ces quatre individus se ressemblaient dans leurs moindres caractères de proportion, d'écaillure et de coloration. Nous n'avons jamais été à même de constater une telle similitude dans nos diverses formes de Vipères, bien que provenant d'une même localité. Le Daupliiné, c'est-à-dire la France, serait habitée par la Vip. ammodytes ! Jusqu'ici le seul échantillon de Vipères que nous nous soyons procuré des Alpes est un individu dont la tète est représentée (pi. I) n*^ 785 et appartient à l'espèce de Vip. berus. Nous avons ouï dire que des habitants de ces localités avaient vu des Vipères avec une verrue sur le nez ! Le fait peut être exact et nous nous ferons un devoir de le mentionner à l'occasion, mais jusqu'à ce que la tête d'un de ces Ophidiens nous soit parvenue, nous nous contenterons, d'accord en cela avec Fatio et Lataste, d'ajouter un point d'interrogation à cet habitat cité par Duméril et Bibron. En Italie, elle est très répandue ; nous renvoyons le lecteur qui désire de plus amples renseignements à l'intéressant travail de M. de Betta (1). La même raison qui nous a fait réunir dans un tableau collectif les trois espèces de Vipères détaillées plus haut, nous engage à placer ici côte à côte tous les caractères importants qui ont à si juste titre engagé M. Boscâ à créer une nouvelle espèce de Vipère. Par Vip. Seoanei, Vip. aspis se rapproche de Vip. herus et par Vip. L%tastei, cette même espèae touche à Vip. ammodytes. C'est donc Vip. aspis qui sert de trait d'union dans ces deux tableaux : Vip. a'ipis. Proportions. — Tète lé- gèrement allongée et gé- néralement (Je forme ovoïde. Museau carrément tron- qué, le plus souvent nettement retroussé, quel- quefois cependant plat (tig. 217^j. Vip. Latastei. Tête assez allongée mais très large à la hau- teur des muscles massé- ter. Museau carrément tron- qué et surmonté d'une proéminence charnue, lé- gèrement aplatie à sa base et de forme triangulaire, arrondie en haut, et incli- née d'avant en arriére. Vip. ammodytes. Tête plus fine vers le museau et plus forte à sa plus grande largeur que chez les deux espèces voisines. Museau carrément tron- qué et surmonté d'une proéminence charnue, ar- rondie dans toute sa hau- teur et de forme conique. Cette excroissance, incli- née d'arrière en avant, a environ 1 fois 1/2 la hau- teur de celle de Vip. La- tastei. (1) Siilla Vipera ammodyte mW Italia e sulla sua distribuaione geographica. Àtti dcl R. Intitula Ven-'to di scienzc, litterc cd urti). 66 ALBERT TOURNEVILLE Faces supérieures de la tête complètement plates. A la plus grande lar- geur de la tête, le renlle- ment est souvent brusque sur les côtés , souvent aussi il ne diminue nue sensiblement jusqu au museau. Les lèvres inférieures sont fortement dépassées par les supérieures. Yeux saillants, mais as- sez petits. Ils sont situés au-des- sus et entre les 4^ et 5" sus-labiales et les 5» et 6° sous-labiales. Cou rétréci. Corps légèrement al- longé, de forme triangu- laire. La queue est également assez allongée. Écaillure. — Rostrale triangulaire, sa hauteur n'est pas supérieure à sa base. La rostrale ne dépasse pas le nez. Le bout du museau, quand il est retroussé, est formé par la forte convexité des 2 et quel- quefois des 3 écailles pla- cées à son extrémité, en arrière de la rostrale et la surplombant ainsi un peu. Faces supérieures de la tête légèrement concaves sur le museau et sur le ventre. En ce même endroit, le renflement considérable diminue presque toujours subitement pour rendre le museau plus fin. La même proportion pa- raît moins accentuée que chez Vip. aspis. Les jeux sont à peu près de' même dimension que ceux de Vip. aspis. Ils sont situés au-des- sus et entre les 4« et 5» sus labiales et les 5» et 6e sous-labiales, parfois au-dessus de la 4« sus- labiale et de la 5° sous- labiale. Cou plus rétréci que chez Vip. aspis. Corps de proportions à peu près semblables, surtout chez la variété al- gérienne. Chez celle d'Es- pagne, corps plus trapu et plus fort. La queue est un peu plus courte que chez Vip. aspis, mais sans différence bien sensible. La rostrale est triangu- laire. Sa base est contenue une fois 3/4 dans sa hau- teur. La rostrale s'étend pres- que jusqu'au faite de sa corne nasale. La proéminence char- nue du museau est formée en avant par la rostrale et sur les côtés et en ar- rière par 8 écailles au plus (5 seulement chez les espèces algériennes). De chaque côté de la ros- trale sont deux écailles oblongues, l'une au-des- sus de l'autre, le faîte est surmonté par une autre plaque recourbée sur elle- même et très large en arrière, mais qui, de face, ne laisse voir qu'un an- gle ([ui forme l'extrémité c ^ = 5-^2 3 C/Q '*-' O' ""ï — S =- _ o b= "^ a- ii. U" o 3.3 ^TS "5 o- h3 a M 3 CD — — ° 03 1 lt> 1 -1 1 1 )p>- n— lu 01 5 IS to (O ? J ^^ J 1 P 1 >o 1 1 >o W 3 (O fo m r^ ^ '^ (/i ^ Ci- O S ?5 >o :y V »^ M» O M- O su O (0- 0) M» o •1 o t3 o P. (D CO H 0» r»- *^ &> ce p. (D CA W fi} ça o M- (D en 0) o ►^ CD 0} ARACHNIDES NOUVEAUX ou RARES DE LA FAUNE FRANÇAISE Par E. SIMON (Séance du 26 avril i88i) DICTYNA BOÏORUM Sp. DOV. (S Long. 2" ;mm Céphalothorax brun-rouge plus ou moins vif sur la partie cé- phalique, brun foncé presque noir sur la partie thoracique, fine- ment et uniformément chagriné, garni de poils blancs longs et très épais, serrés sur la partie céphalique, espacés sur la partie thoracique ; partie céphalique longue, sensiblement atténuée en avant, assez convexe dans le milieu et un peu inclinée en avant. — Yeux supérieurs égaux, formant une ligne presque droite, pres- que équidistants, leurs intervalles environ doubles de leur dia- mètre. Yeux antérieurs formant une ligne presque droite, à peine arquée en arrière ; les médians plus petits, plus séparés, leur intervalle au moins de moitié plus large que leur diamètre. — Bandeau plus étroit que l'aire oculaire. — Chélicères brun-rouge clair , étroites et longues , assez fortement chagrinées dans la première moitié, presque lisses dans la seconde, sensiblement déprimées, leur échancrure interne étroite et longitudinale. — Plastron noir, lisse, garni de poils blancs épais. — Pattes fauve rouge-obscur avec les fémurs et les tibias très rembrunis, presque noirs, mais graduellement éclaircis à la base, garnies de poils blancs. — Patte-màchoire courte et robuste; patella à peine plus large que longue, convexe, inerme, un peu atténuée et arrondie en avant; tibia environ de même longueur que la patella, presque aussi large à la base, régulièrement et fortement élargi à l'extré- mité, complètement inerme, sans apophyse; tarse très grand, presque aussi long que les trois articles précédents et beaucoup plus large; bulbe discoïde, très convexe dans le milieu, proje- tant en arrière, sous le tibia, une épaisse apophyse très obtuse. ARACITMUES NOUVEAUX OU RARES DE LA FAUNE FRANÇAISE 83 $ Longueur 2'""'o. Céphalothorax et pattes comme chez le mâle. — Abdomen ovale, court, déprimé, à téguments fauve rougeâtre en dessus, noirâtres sur les côtés et en dessous, présentant en dessus, dans la pre- mière moitié, une bande longitudinale noire marquée de deux faibles élargissements anguleux, et, dans la seconde moitié, deux bandes longitudinales très découpées et sinueuses, convergeant en arrière; un épais revêtement de pubescence blanche laissant paraître seulement les bandes noires postérieures. Espèce remarquable par l'absence complète d'apophyse à la patte-mâchoire du mâle. Je l'ai trouvée au Cap Ferret, près Arcachon, sur le sable, sous les touffes à.' Helichrysum stœchas. '2. DiCTYNA BicoLOR E. Simou, 1870. A la synonymie de cette espèce il faut ajouter : Dictyna scalaris Canestr., Atti Soc. T'en. Trent., etc., vol. II 1873, p. 48. Aux localités : Gironde : Cap Ferret ! -• Hérault . dunes de Palavas ! — Var : Hyères (A. Grouvelle), Saint-Mandrier! — Aude : la Clape! Turin. 3. DicT'NA FUSILLA Tliorell, 18.^0. Cette espèce, qui était jusqu'ici étrangère à la faune française, a été trouvée à la Sainte-Baume (Var) par M. M. Sédillot. 4. LETHIA PATULA E. Simou, Ar. Fr., t. I, p. 197 (sub Dictyna). Cette espèce rentre mieux dans le genre LetJda. Le Rev. 0. P. Cambridge, auquel je l'avais communiquée, l'a décrite de nouveau en 1878 (Ann. and Mag., p. 108) sous la rubrique s;). wou„ oubliant la description que nous en avions donnée en 1874, dans le tome I de nos Arachnides de France. 5. TRABEA JUGORUM Sp. IIOV. $ Céph.th., long. 9"""2; larg. 6"i'"7. — Abd., long. 12"^"'; larg. 7'""\ Pattes : l-"^ p., 22""^8; 2° p., 2I"""7; 3° p., 21'"'^3; 4« p., 28^"". Céphalothorax et abdomen noir mat concolores, revêtus d'une pubescence courte et serrée fauve rougeâtre obscur. Chélicères 84 E. SIMON et plastron noirs. Pattes noirâtres avec les hanches un peu éclaircies, brun rougeàtre. — Yeux antérieurs petits, en ligne légèrement courbée en arrière; les médians un peu plus gros, leur intervalle un peu plus étroit que leur diamètre, celui des latéraux au moins de moitié plus large que ce diamètre. Yeux de la seconde ligne très gros, leur intervalle un peu (à peine) plus étroit que leur diamètre. Intervalle des yeux de la seconde ligne aux latéraux de la première à peine plus large que le diamètre de ces derniers. — Ghélicères robustes, convexes, presque lisses, très légèrement striées en dessus dans la seconde moitié, garnies de crins jaunâtres inégaux; crochet robuste, sans saillie en dessus. — Plastron lisse, brillant, garni de crins noirs épars et de pubescence gris blanchâtre peu serrée. — Pattes robustes, assez longues, celles des trois premières paires presque égales, garnies de pubescence courte et peu serrée, fauve obscur; tarses et métatarses des deux premières paires garnis de scopulas ser- rées jusqu'à la base; tibias I et II pourvus en dessous de deux séries de 4-4 fortes épines dont les trois premières plus resserrées et de 2 ou 3 épines latérales internes et externes; métatarses I et II pourvus en dessous de 3-3 épines dont les terminales plus petites; patellas I et II inermes; III et IV pourvues d'une épine interne et d'une externe; patella et tibia IV environ de la longueur du céphalothorax. — Filières presque égales, brun-rouge. — Épi- gyne en fossette semi-circulaire, plus large que longue, limitée en arrière par un rebord plat lisse, rougeàtre, parallèle, droit ou un peu arqué. Le Trahea mgorum est l'un des Lycosides les plus remarquables de la faune européenne, sa taille le rapproche de Lycosa narho- nensis, sa coloration, d'un noir uniforme, le distingue à première vue. Il a été découvert par M. l'abbé Clair sur les montagnes qui avoisinent Saint-Martin-Lantosque (Alpes-Maritimes) dans les parties les plus élevées, près des neiges. 6. LIOBUNUM AURANTIACUM Sp. UOV. (S Long. 2'""^5 à 3" Jnim Céphalothorax blanc-jaunâtre mat un peu rougeàtre, avec une petite tache brune marginale allongée correspondant au pore la- téral, et de chaque côté une série oblique, parallèle au bord, de taches fauves irrégulières un peu enfoncées; partie abdominale ARACHNIDES NOUVEAUX OU RARES DE LA FAUNE FRAN(jAISE 83 brunâtre, bordée latéralcmeut de fauve blanchâtre et marquée en dessus de quatre ou cinq paires de points de même couleur, sou- vent peu distincts; mamelon noir avec une fine ligne médiane testacée. — Céphalothorax lisse; abdomen parsemé de petites rugosités noires peu denses. — Mamelon relativement grand et élevé, sensiblement plus large que long, très légèrement cana- liculé, inerme et lisse, vertical en avant et en arrière. Yeux gros, plus rapprochés de la base que des bords latéraux. — Espace membraneux blanc testacé inerme. — Patte-mâchoire fauve tes- tacé concolore, garnie de crins noirs, tous plus courts que le dia- mètre des articles; patella légèrement saillante à l'angle interne; tibia beaucoup plus long que la patella, au moins d'un tiers, grêle, parallèle, inerme. — Hanches inermes, testacées concolores; tro- chanters inermes testacés, un peu rougeâtre-orangé; les autres articles brunâtre plus ou moins foncé, avec les fémurs éclaircis et rougeâtre-orangé à la base, dépourvues de denticules, ne pré- sentant que de très petits crins isolés; tibias un peu comprimés, à peine élargis à l'extrémité. Ç Long. 4 à 6"!'". Céphalothorax gris-blanc, marqué d'une tache noirâtre triangu- laire en avant du mamelon, de trois petites taches allongées for- mant une ligne oblique parallèle aux bords latéraux, et plus en dessus, de chaque côté, de trois ou quatre taches irrégulières, disposées en ligne oblique ; mamelon noir, avec une fine ligne médiane testacée. — Abdomen brun-noirâtre, fortement varié de testacé en dessus, avec les côtés, en arrière les trois derniers segments et la face ventrale gris-blanchâtre testacé ; celle-ci tra- versée de quelques lignes de points noirs espacés. — Mamelon inerme, peu élevé, droit, beaucoup plus long que haut. — Hanches testacées plus ou moins ponctuées de fauve sur les bords; tro- chanters rembrunis sur les côtés ; pattes brunâtres avec les fémurs éclaircis à la base et marqués d'un large anneau terminal brun- foncé précédé d'un anneau clair testacé ; tous les articles inermes, garnis de crins courts espacés. — Patte-mâchoire inerme, fauve, avec l'extrémité du fémur, la patella et la base du tibia fortement rembrunies; côté interne de la patella et du tibia garni de crins fauves, assez courts et plus serrés. Saint-Martin-Lantosque. Sur la lisière des forêts, sous de grosses pierres ou sous des troncs abattus. E SIMON / . PLATYBUNUS EQUES Sp. 110 V. $ Long. 6"""7. Gris-blanc, fortement ponctué et varié de noirâtre. Céphalo- thorax présentant en avant du mamelon une simple ligne longi- tudinale et, de chaque côté, plusieurs taches irrégulières, disposées en ligne oblique divergeant en arrière ; sur l'abdomen une large bande médiane vague, ponctuée, élargie transversalement un peu avant le milieu, tronquée en arrière, n'atteignant pas les derniers segments; côtés marqués de séries de points noirs en- foncés correspondant aux plis. Bord antérieur du céphalothorax et corps en dessus entièrement muliques; bords latéraux pourvus en avant, entre l'angle antérieur et le pore latéral de 3 ou 4 très petits tubercules piligères. — Mamelon très grand et très élevé, un peu plus long que large et canaliculé, fortement élargi d'avant en arrière; chacune de ses carènes formée de 7 ou 8 petits tuber- cules blancs, obtus, presque égaux. — Chélicères lisses, inermes, testacées avec la base des articles ponctuée de noir. — Patte- mâchoire blanc testacé avec le fémur, la patella et le tibia mar- qués en dessus d'une ligne brun-rouge et plus ou moins tachés latéralement ; trochanter marqué en dessous de 2 forts denti- cules dont le second plus long; fémur présentant en dessous, dans toute sa longueur, une ligne de 7 grands denticules inégaux, le 4*^ et le 6^ plus courts, mais sans ligne de denticules au côté externe; son extrémité élargie et épineuse, dilatée au côté interne en forme de tubercule surmontée de denticules aigus; patella inerme en dessous et au côté externe, armée au côté interne, dans la première moitié, de deux denticules rapprochés, apophyse assez épaisse, cylindrique, droite, un peu moins longue que l'ar- ticle, son côté interne garni, jusqu'aux denticules, de crins serrés formant brosse; tibia présentant en dessous, au côté externe, 2 forts denticules et 2 plus petits intermédiaires, son côté interne un peu creusé, saillant à l'extrémité en forme d'apophyse courte et arrondie, garnie de crins semblables à ceux de la patella; tarse présentant en dessous, au bord externe, une ligne de 6 ou 7 denticules inégaux. — Hanche I pourvue au bord antérieur d'une ligne de 3 ou 4 forts denticules dont le dernier plus petit ; les autres inermes. — Pattes courtes et peu robustes, fauve clair testacé avec les fémurs, patellas, tibias et métatarses, largement et nettement annplés de brun; complètement inermes, sauf de? ARACHNIDES NOUVEAUX OU RARES DE LA FAUNE FRANÇAISE 87 denticules articulaires courts et obtus aux: fémurs etpatellas; fémurs presque cylindriques; tibias comprimés. Saint-Mcartin-Lantosque. Dans les forêts sur les troncs de sapins et les rochers. Par la forme de son mamelon oculaire, cette espèce se rap- proche de P. ru/îpes G. K., elle s'en distingue surtout par la pa- tella de la patte-mâchoire pourvue de 2 denticules internes et par le fémur ne présentant qu'une seule ligne de denticules en dessous sans denticules externes. 8. MEGABUNUS GROUVELLEI Sp. UOV. $ Long, 4'"n^5. Gris-blanc; céphalothorax marqué de chaque côté de trois taches latérales irrégulières et d'une ligne marginale deux fois interrompue, noirâtres, et en avant du mamelon d'une ligne lon- gitudinale abrégée; abdomen marqué en dessus de linéoles trans- verses irrégulières ponctuées et d'une large bande longitudinale gris-noirâtre, élargie et anguleuse sur les trois premiers segments, atténuée et effacée en arrière, n'atteignant pas l'extrémité. — Bord antérieur du céphalothorax pourvu d'une petite pointe blanche aiguë et verticale (au moins deux fois plus petite que chez M. diadema) ; bords latéraux pourvus de quatre denticules semblables, dont le l"'" et le ¥ seulement plus petits. Abdomen complètement inerme, très finement et peu densement rugueux. — Mamelon fauve, avec le tour des yeux et la pointe des tu- bercules noirâtres, très grand, plus long que large, faiblement élargi d'avant en arrière, de profil fortement resserré à la base; chacune de ses carènes formée de 5 très longs tubercules grêles presque égaux et presque équidistants. — Ghélicères inermes et lisses, fauves, tachées de brun. — Patte-mâchoire testacée avec le fémur taché de brun latéralement; trochanter pourvu en dessous de deux denticules dont le second au moins deux fois plus long ; fémur pourvu en dessous d'une ligne de 6 grands denticules ne dépassant pas le tiers terminal, dont le 1'^'" et le 3° beaucoup plus petits, de plus quelques petits spicules intermédiaires et laté- raux; en dessus une ligne externe de 3 petits denticules, angle supéro-interne prolongé en tubercule assez grêle, obtus et sur- monté de crins; patella inerme, atténuée à la base, son angle supéro-interne prolongé en avant en apophyse très épaisse et obtuse presque aussi longue que l'article, son côté interne, sauf 88 E. SIMON à la base, pourvu d'une brosse serrée de crins noirs inégaux; ti- bia pourvu en dessous, au bord externe, de deux denticules assez petits, surtout le premier, son côté interne un peu creusé, dilaté à l'extrémité en forme d'apophyse obtuse, plus courte que le diamètre de l'article, hérissée de crins; tarse inerme, garni en dessous d'une série de forts crins légèrement soulevés. — Hanche I pourvue au bord antérieur d'une ligne de forts denticules iné- gaux, les autres inermes. — Pattes grêles, peu longues, fauve rougeâtre avec les tibias un peu éclaircis dans le milieu ; fémurs cylindriques, garnis de séries de petits denticules diminuant à la base; tibias de séries de denticules plus petits et moins serrés; articulations supérieures des fémurs et des patellas armées cha- cune en dessus de deux très longues épines grêles, aiguës, dres- sées, un peu divergentes. Hautes-Pyrénées : Trumouze (A. Grouvelle). Voisin de M. diadema dont il offre entièrement le faciès, il en diffère surtout par les séries denticulées des tibias et des fémurs et par la pointe antérieure du céphalothorax beaucoup plus petite. 9. MASTOBUNUS TUBERCULiFER Lucas, 1843; — E. Simon, Ar. Fr., t. VH, p. 165. A la synonymie de cette espèce il faut ajouter : Sclerosoma sicanum P. Pavesi, Ann. mus. civ. s. n. Gen., VIII, 446, 1876. 10. ASTROBUNus KOCHi Thorcll, 1876; — E. Simon, î. c, p. 169. Cette espèce fait partie de la faune française, nous l'avons trouvée, en 1880, à Saint-Martin-Lantosque dans des mousses hu- mides sur la lisière des forêts; M. le Marquis J. Doria l'a égale- ment capturée à Gamporosso près Ventimiglia. Nota. — Le genre décrit par M. le D"" L. Koch sous le nom de Liodes, changé plus tard par l'auteur en celui de Prosalpia que nous lui avons conservé dans nos Arachnides de France, t. VII, p. 189, était antérieurement publié par Doleschall in Sitzungsh. d. Wien. Akad. Wissens., maih.-n. Cl. 1852, p. 622, sous le nom de Dicranopalpus qui doit lui être restitué. L'espèce type s'appel- lera dès lors Dicranopalpus gasteinensis Dois., en place de Prosalpia hibrachiala L. Koch, tombé en synonymie. ARACHNIDES NOUVEAUX OU RARES DE LA FAUNE FRANÇAISE 89 11. NEMASTOMA CENTETES Sp. nOV. c? Long. 1™". Corps noir profond avec les grandes épines abdominales testa- cées presque diaphanes. Céphalothorax garni en avant et sur les côtés de fortes granulations arrondies irrégulières, présentant en arrière du mamelon deux fortes carènes transverses formées de tubercules connivents, égaux et très réguliers, élargis et tron- qués au sommet en forme de T. Segments abdominaux indiqués par des sillons transverses éparsement et irrégulièrement gra- nuleux en dessus mais non carénés, pourvus d'épines très lon- gues, grêles, cylindriques et un peu arquées en arrière, tronquées et très légèrement élargies au sommet : segments I, II, III et IV pourvus chacun d'une ligne transverse de 6 épines, presque équi- distantes dont les externes plus courtes. — Mamelon grand, élevé, presque arrondi, entièrement garni de grands tubercules élargis et tronqués au sommet comme ceux des carènes transverses et disposés en deux lignes peu régulières, ceux de la face anté- rieure du mamelon pluspetits que les dorsaux.— Chélicères noires, lisses, l'^'" article pourvu à la base au côté externe d'un petit den- ticule tronqué et près de l'extrémité en dessus d'une grande apo- physe verticale moins longue que l'article, tronquée obliquement avec l'angle antérieur un peu prolongé et infléchi en avant, et le côté interne échancré; second article sans apophyse. — Patte- mâchoire fauve très obscur avec le tibia brunâtre ; patella garnie en dessous, tibia et tarse en dessus et en dessous de crins clavi- formes très fins et blancs ; fémur assez fortement atténué à la base; patella, tibia et tarse presque d'égale épaisseur; tibia envi- ron d'un tiers plus court que la patella; tarse plus court que le tibia, fusiforme obtus. — Pattes longues, brunâtre obscur avec de petits anneaux testacés aux articulations fémorales et patellaires; fémurs très grêles à la base, assez fortement élargis à l'extrémité, coupés d'un grand nombre de fausses articulations et marqués de verticilles irréguliers et espacés de petits denticules; patellas plus larges que les fémurs et surtout que les tibias ; tibias grêles, lé- gèrement élargis à l'extrémité, sensiblement granuleux, surtout les antérieurs. ? Long. l'""'2 à l'""^5. Épines du corps plus courtes, surtout les postérieures. — Pre- 90 E. SIMON mier article de chélicères un peu convexe et inégal en dessus, sans apophyse. Saint-Mirtin-Lantosque ! Dans les mousses épaisses des forêts, près des torrents. C'est la plus petite espèce du genre; elle se rapproche un peu de N. hacilliferum E. S., mais s'en distingue de suite par les grands tubercules du mamelon, les carènes postérieures du céphalotho- rax, la disposition des épines dorsales, etc. 12. NEMASTOMA RUDE Sp. UOV. $ Long. 9'"'n. Corps entièrement noir, très fortement et densement granuleux comme chez N. scabriculum. Bord postérieur du céphalothorax et segments abdominaux indiqués par de très légères dépressions transverses, sans carènes granuleuses; les cinq premiers segments présentant chacun une paire de petits tubercules coniques, pres- que égaux, assez rapprochés, surtout les premiers, et dessinant deux lignes divergeant un peu en arrière. Segments libres de l'abdomen et pièce anale sans tubercules, plus finement et moins densement granuleux que la face dorsale. — Mamelon grand, pres- que arrondi, non déprimé, garni de tubercules irréguliers sembla- bles à ceux du corps. — Chélicères assez robustes : l^' article noirâtre, convexe et un peu inégal en dessus, garni de quelques longs crins; 2^= article brun-fauve, lisse, pourvu de quelques crins semblables. — Patte-mâchoire fauve testacé avec le trochanter, le tibia et le tarse un peu rembrunis; fémur et patella en dessus garnis de crins simples, patella en dessous, tibia et tarse entière- ment, garnis de crins claviformes blancs et fins ; patella presque aussi longue que le fémur, un peu atténuée aux extrémités. — Pattes peu longues, brun-fauve très obscur, avec les hanches et les trochanters noirs, garnies de très petits crins espacés; fémurs I, III et IV épais, fortement atténués à la base, tibias des mêmes paires larges et un peu comprimés; fémur II marqué un peu avant le milieu de 4 ou 5 cercles testacés rapprochés; fémur III, de 3 à la base, et fémur IV, de 3 ou 4 à la base. Saint-Martin-Lantosque 1 Dans les mousses des forêts. Je ne connais que la femelle, il est probable que le mâle pré- sente une apophyse patellaire comme chez N. dentipalpe. Se distingue de N. deniipalpe par les téguments beaucoup plus ARACHNIDES NOUVEAUX OU RARES DE LA FAUNE FRANÇAISE 91 granuleux et les tubercules plus faibles; de N. scahriculum, par les fémurs des pattes complètement lisses, la taille beaucoup plus grande, enfin par la présence de tubercules dorsaux. 13. NEMASTOMA scABRicuLUM E. Simou, Av. Fr., t. VII, p. 284, 1878. Cette espèce a été trouvée, en 1880, par M. A. Grouvelle sur divers points des Hautes-Pyrénées : au Lac Bleu, au col de Rives, au col de l'Araillé, à Marcadare et à Gavarnie; elle paraît com- mune dans ces régions. 14. AMOPAUM soRENSENi Thorell, 1876; E. Simon, Ar. Fr., t. VII, p. 292. J'ai trouvé cette espèce en nombre, en mai 1880, à Menton, au Vallon-des-Primevères sous des mousses épaisses et terreuses recouvrant des parois très humides. 15. OBISIUM MYOPS Sp. UOV. Long. 3'"'"4. Très voisin d'O. Simoni L. K., il en diffère parle céphalothorax un peu plus long relativement à sa largeur; par le fémur de la patte-mâchoire fortement et régulièrement granuleux en dessus et en avant, mais entièrement lisse brillant en dessous depuis la base, chez 0. Simoni le fémur est en dessous, surtout à la base, distinctement granuleux quoique beaucoup plus finement qu'en avant et en dessus; par le tibia de la patte-mâchoire régulière- ment et assez fortement convexe au bord interne, tandis que chez O. Simoni il est presque droit au-dessus du premier élargissement; enfin par les yeux beaucoup plus petits, surtout le second, chez 0. Simoni, les yeux sont gros et le second plus gros qae le premier. Alpes-maritimes : Sospel! mai 1880. RECHERCHES SUR LES BOVIDÉS FOSSILES DE L'ALGÉRIE Par M. Ph. THOMAS Vétérinaire en 1" au 10° Hussards (Séance du 26 avril 1881) La paléontologie des Ruminants, notamment celle des Bovidés, présente encore de nombreuses lacunes. Ce n'est pas faute, ce- pendant, de nombreux et très savants travaux sur les Ruminants fossiles, car où les Guvier, les Gervais, les Lartet, les Brandt, les Rûtimeyer et les Gaudry ont passé, ils ont coupé et mis en gerbes une riche et lumineuse moisson de faits. Ce dernier vient, surtout, de projeter une vive lumière sur l'histoire ou mieux sur l'évolu- tion des Ruminants, dans son magnifique ouvrage sur les Enchaî- nements du monde animal, ouvrage auquel nous aurons beaucoup à emprunter; mais en ce qui concerne spécialement les Bovidés, on ne possède encore que des données dispersées aux quatre coins de l'horizon, sans aucun lien qui permette au naturaliste d'en tirer une vue d'ensemble sur leur histoire paléontologique. C'est pourquoi nous avons pensé qu'il pourrait être utile de faire précéder la description des Bovidés fossiles de l'Algérie d'un ré- sumé des nombreuses recherches bibliographiques que nous avons été obligé de faire sur les Bovidés en général. I ORIGINE ET ÉVOLUTION DES BOVIDÉS. Les Bovidés appartiennent à l'ordre des Ruminants et ils con- stituent un groupe générique comprenant quatre types principaux ou sous-genres, savoir : BOVIDÉS FOSSILES DE l'ALGÉRIE 93 a. les Bœufs, h. les Bisons, c. les Buffles, d. les Ovibos. L'ordre des Ruminants apparaît sur notre hémisphère vers le milieu de l'époque tertiaire. On le voit se détacher peu à peu, comme un rameau divergent, du gros tronc des Pachydermes dont il devait plus tard devenir le rival en puissance numérique et en extension géographique. On comprendra que cette évolution dut être très lente à l'origine, si l'on tient compte qu'elle eût pour effet principal la transformation d'organes aussi importants à la vie de nutrition et de reproduc- tion que le sont Vestomac et le placenta. Les complications anato- miques et physiologiques que ces organes eurent à subir, ne purent évidemment se produire qu'à la faveur de modifications lentes et profondes de leurs fonctions, produites elles-mêmes par des modifications non moins profondes des milieux et, consé- quemment, des conditions vitales dans lesquelles vivaient les Pachydermes à estomac uniloculaire et à placenta diffus. Il y a loin, en effet, entre les Pachydermes de la période éocène, même ceux qui accusaient déjà quelques tendances vers les formes des Ruminants (Xiphodon, Amphimeryx) et les premiers Ruminants qui apparaissent dès la fin de cette période géologique (Gelocus, Dremotherium) . Et l'on sent qu'il a fallu, pour que les uns aient pu descendre des autres, l'intervention de puissantes modifications dans les conditions climatériques et telluriennes dans lesquelles les premiers ont vécu. Or, ces modifications sont démontrées par l'étude paléontologique et géologique de ces temps lointains. Époque éocène. — L'époque éocène fut une ère de renaissance créatrice où commença réellement la grande ébauche de la nature animée actuelle. La température de notre hémisphère était alors plus élevée et surtout plus uniforme que de nos jours, climat dû en partie à l'étendue beaucoup plus grande des mers, lesquelles découpaient profondément les continents alors plus faiblement émergés, et en partie aussi, sans doute, aux puissantes émissions hydro-thermales qui ont déposé les gypses éocènes. Aussi la flore de cette époque nous montre-t-elle une végétation essentielle- ment angiosperme et ligneuse, destinée à nourrir une faune com- posée en majeure partie de lourds Pachydermes et Marsupiaux, dont la dentition à la fois mamelonnée, anguleuse et tranchante, 94 PII- THOMAS semble mieux faite pour broyer des végétaux fibreux que les tiges tendres et aqueuses des graminées. Époque miocène. — Avec l'époque miocène, les révolutions sou- terraines qui avaient si souvent secoué les terres émergées et déplacé les mers de la période précédente, et avaient été assez puissantes pour soulever les Pyrénées et les Karpathes, sont ter- minées. L'ère des continents s'élargit et s'exhausse chaque jour davantage, en même temps que se tarissent les émissions internes hydro-thermales : le climat devient plus froid et les terres des continents s'assèchent. Dès lors les animaux n'ont plus besoin d'une aussi large base de sustentation pour cheminer à la surface des terres moins humides et moins vaseuses ; aussi plusieurs grands Pachydermes disparaissent (Palœotherium, Anoplotherium) , tandis que les Ruminants aux membres plus fins, plus sveltes et mieux disposés pour la course se multiplient (Gelocus, Dremo- therium, Hyœmoschus). Alors aussi, sous l'influence d'un climat plus sec et plus froid, le développement des végétaux arbores- cents dut beaucoup diminuer et sous leur voûte moins épaisse les végétaux herbacés purent sans doute se développer plus faci- lement. Sous l'influence de ce nouvel état de choses, l'évolution des Ruminants fit de très grands progrès, aussi les trouvons-nous déjà très répandus dans le miocène moyen, bien qu'ils fussent en général petits et peu variés (1 ). Mais peu à peu les progrès de la végétation s'accentuèrent davantage, devançant toujours, comme c'est la règle, l'évolution organique des Herbivores. Dès l'époque du miocène moyen, le noisetier et le châtaignier avaient commencé à peupler les vastes forêts du Nord de l'Eu- rope, empiétant ainsi sur les palmiers, les camphriers et les canneliers, dont l'extension jusqu'au cinquantième degré de latitude boréale témoignait néanmoins de la douceur relative du climat de cette époque (2). En même temps, la faune des Ruminants s'accroissait et taudis que s'éteignaient les derniers Marsupiaux éocènes, de légers Cervidés apparaissaient (Dicrocerus elegans), ainsi que les premiers Quadrumanes (Dryopithecus, Oreopithecus) et de vrais Carnassiers (Hyœnarctos) . Un peu plus tard, c'est-à-dire dans le miocène supérieur, lorsque les palmiers eurent décidément émigré vers le (1) A. Gaudry. — Enchainement^ point en rapport constant avec leur taille ». Aussi n'est-ce pas sur les longues cornes du Buhalus antiquus de Djelfa que nous avons basé nos calculs pour l'évaluation de sa taille, mais seule- ment sur les dimensions de son crâne et des rayons de ses mem- bres comparées à celles des Buffles vivants ; 2° Le Buhalus antiquus diffère encore de l'Arni en ce que, dans celui-ci, les orbites sont percés plus bas et font une saillie qui (1) Opusc. cité. (2) Osisements fossiles, t. VI,. p. 257. BOVIDÉS FOSSILES DE l'ALGÉRIE 'I2t manque absolument dans le premier. Dans l'Arni, les cornes, au lieu de recouvrir et de cacher les orbites sous leurs bases très inclinées, comme cela se voit dans le Bubalus antiquus (figures B-1 et B-3, planche II), se relèvent davantage à leur naissance, for- ment un croissant moins ouvert et sont d'ailleurs beaucoup plus minces et plus effilées. Mais en dehors de ces quelques différences, rien ne ressemble plus à un crâne de Bubalus antiquus qu'un crâne d'Arni, de même que rien ne ressemble plus à un squelette de Bubalus antiquus qu'un squelette de Buftle du Gap (Bos caffer). Mettez un crâne d'Arni, en le grossissant un peu, sur un squelette de Buffle du Cap et vous aurez quelque chose de très approchant de notre Bubalus antiquus, au point de vue des proportions générales. Celui-ci était donc un animal de très grande taille, comparable à celle de l'Aurochs, aux formes amples et puissantes, surtout dans l'avant-main qui était un peu plus développé que l'arrière- main. Ses membres ne manquaient pas de hauteur, bien qu'ils fus- sent larges et massifs. Son garrot était saillant, épais et prolongé en avant par une encolure courte et massive, surchargée de mus- cles puissants, à en juger par leurs larges surfaces d'implantation. Cette encolure supportait une tête conique, bombée au sommet, légèrement camuse vers son milieu et fine à son extrémité, paraissant petite auprès des puissantes et longues cornes qu'elle supportait. Les yeux, cachés et enfoncés sous les bases incli- nées des cornes, devaient avoir ,une expression singulièrement farouche, quelque chose comme les yeux du Buffle du Cap actuel,, dont l'expression est si sauvage. Ajoutons à celte restitution,, faite d'après le crâne et le squelette de Djelfa que nous avons particulièrement étudiés, une croupe un peu courte, peut-être un peu avalée et terminée par une queue grêle, sans doute pen- dante comme dans les Buffles actuels. On comprend, d'après ce qui précède, que l'homme ne dut pas- songer un seul instant à domestiquer un pareil animal, que le formidable développement de ses défenses frontales et son énorme puissance musculaire devaient rendre particulièrement redoutable. On conçoit difficilement aussi qu'un animal pourvu; d'appendices frontaux de plus de deux mètres d'envergure, ait pu circuler ailleurs que dans de grands espaces découverts, ana- logues aux pampas américaines actuelles, baignées par de larges fleuves ou de grands lacs où les Buffles aiment à se plonger, à se vautrer, et recouvertes d'une riche végétation herbacée. Remar- 122 PH. THOMAS quons qae les gisements où le Bubalus antiquus a été reconnu jusqu'à ce jour sont situés au voisinage des hauts plateaux algé- riens, situation qui conjQrme assez bien ces inductions. Ainsi, à Djelfa, il gisait sous les alluvions entraînées vers le bassin dé- primé des Chotts Zahrez par les eaux qui, jadis, remplissaient la cuvette fluvio-lacustre occupée par le village actuel, et comme sur ce point les débris de plusieurs individus ont été trouvés réunis, il est à croire que leur présence à cette altitude élevée (1167 mètres) n'est pas due simplement à un hasard qui aurait pu amener là un individu perdu et isolé. De même, le crâne trouvé à Aïn Smara, près Constantine, dans les alluvions pro- fondes de la rive gauche du Rummel, y a sans doute été entraîné par les courants qui reliaient entre eux les grands lacs quater- naires de la plaine des Tel'arma et de Constantine. Enfin, à Sétif, ses débris se sont aussi rencontrés sur les pentes baignées autre- fois par les eaux du lac Melloul, non encore complètement tari aujourd'hui et intermédiaire entre le vaste bassin si déprimé du Hodna et celui de Constantine. Dans tous ces gisements la donnée géologique est la même : éparpillement des débris osseux dans des dépôts argilo-marneux, parfois un peu tourbeux, comme à Djelfa (1) ; dépôts non rema- niés, presque toujours situés à la base des berges des cours d'eau actuels, reposant directement sur le fonds rocheux où s'est arrêtée l'érosion produite par les grands courants diluviens et, enfin, directement surmontés par des alternances de marnes et de graviers à stratifications diffuses et atteignant parfois cinq à six mètres de puissance. La faune malacologique de ces dépôts, étudiée par M, Tournouër (2), n'a pas paru différer sensiblement de celle actuelle. Enfin, dans Fépaisseur de ces dépôts nous avons trouvé en place, notamment sur les bords de l'Oued Seguen, des silex grossièrement mais manifestement travaillés par l'Homme. Dans tous ces gisements aussi, le Bubalus antiquus s'est trouvé associé à une faune essentiellement herbivore ; à Djelfa, il était associé au Cheval, à des petits Ruminants et à des Oiseaux de la taille de l'Autruche actuelle. 11 a dû être éga- lement le contemporain de VElephas africanus et de l'Hippo- potame des alluvions quaternaires de la Mitidja d'où, d'après Nicaise, un crâne de Buffle aurait été retiré; enfin, comme nous (1) Voir notre description dans Bull. Soc. de climalolorjk, Alger. 1875, p. 65. (2) Voir notre Mémoire sur les Equide's fossiles. BOVIDÉS FOSSILES DE l'ALGÉRIE 123 le verrons plus loin, il a également été contemporain du Bospri- migenius mauritaniens . Nous allons faire connaître les dimensions principales des crânes de Djelfa et de Gonstantine, ces dernières prises par M. 01- livier et les autres relevées par nous-même sur le crâne et le squelette presque complet de Djelfa. Nous mettrons en regard de ces dimensions du Buhalus antiquus, celles de pièces corres- pondantes provenant de Buffles actuels, empruntées à G. Guvier. A l'appui de ces mensurations, nous avons fait reproduire dans la planche II ci-jointe le crâne décrit par Duvernoy (fig. A) et celui de Djelfa (fig. B-1, 2, 3), ainsi qu'une molaire supérieure (fig. 4) et l'un des canons postérieurs (fig. 5 et 6) de celui-ci. Tableau I. DESIGNATION DES PARTIES MESUREES Longueur de la tête, prise de la crête occipitale au bout des os maxillaires. Longueur du front prise de la crête occipitale à la racine des os du nez. Largeur du froni entre les orbites . . . — — entre les deux cornes. — des os du nez, au milieu Longueur des os du nez Diamètre vertical dos orbites Longueur de l'espace occupé par les molaires Largeur du frontal prise entre les deux cornes Longueur des cornes d'une pointe à l'autre, en suivant la courbure ex' térieure Distance, en ligne droite, entre les deux pointes des cornes Circonférence d'une corne ou d'un noyau osseux à sa base Scapulum, longueur totale sans le cartilage de prolongement BUFFLES vivants (1). 0-480 (2) 0.220 .0220 0.050 0.200 0.140 0.210 (3) 3.250 (i) 2.260 0.130 B. ANTIQUUS de 1 B. ANTIQUUS de Djelfa. Gonstantine. 0'°620 0.300 0.165- 0.320 0.095 0.310 0.075 0"'300 0.295 0.090 0.150 0.32* 0.295 3.260 2.350 0.470 0.530 0.450 (1) Toutes les mesures des Buffles vivants ont été empruntées à G. Cuvier. (2) Cette mesure et les cinq suivantes de cette colonne ont été prises sur un Buffle du Cap. (3j Cette mesure et les trois suivantes de cette colonne ont été prises sur un Arni (4) Chez l'Arni, les mesures des cornes ont été prises sur les cornes entières l'étui corné compris. 124 PH. THOMAS DÉSIGNATION DES PARTIES MESURÉES BUFFLES vivants. B. ANTIQUUS de Djelfa. B. ANTIQUUS de Constantinr». Humérus, longueur totale 0,350 (1) 0.092 0.315 0.088 0.405 0.116 0.390 0.075 0.229 0.069 1.500 0.420 0.105 0.380 0.100 0.500 0.130 0.490 0.080 0.090 0.060 0.275 0.085 0.055 0.040 0.700 0.220 0.275 0.060 0.070 0.065 0.060 1.860 1.725 — largeur transversale de la tète inférieure Radius, longueur totale — largeur transversale de la tête inférieure Fémur, lon2;ueur totale — largeur transversale des deux condyles Tibia, longueur totale — largeur transversale de la tète inférieure Astragale, longueurdela face externe. — largeur de la face anté- rieure Métatarsien principal, longueur totale. — — largeur trans- versale de la tète inférieure 1" phalange postérieure interne, lon- gueur totale 1" phalange postérieure interne, lar- geur transversale de la tête infé- rieure Coxal, longueur de la pointe de l'is- chion à l'angle antérieur externe de l'ilion Coxal, diamètre transversal de son ouverture antérieure Vertèbre dorsale répondant aux six premières, longueur de l'apophyse épineuse Vertèbre dorsale répondant aux six premières, largeur moyenne de l'apophyse épmeuse Vertèbre dorsale répondant aux six premières, longueur du corps, face inférieure Vertèbre dorsale répondant aux six premières, diamètre transverse de la tête Vertèbre dorsale répondant aux six premières, diamètre vertical de la tête Taille au garrot d'un Buffle ordinaire d'Italie, avant la tête longue de 0™500 et le frontal large de O^SSO entre les deux cornes (2) Cette mesure et les suivantes ont toutes étj prises sur un Buffle ordinaire d'Italie. BOVIDÉS FOSSILES DE L' ALGÉRIE 125 B. — S. y. Bœuf : Bos primigenius mauritanicus. Cette variété africaine du Bos primigenius n'est encore connue de nous que par deux crânes et quelques ossements isolés, tous recueillis dans l'ouest de Constantine sur l'ancien territoire de la Mauritanie sétitîenne, lequel était séparé de celui de l'antique Numidie par l'Amsaga (oueds Bou-Merzoug et Rummel actuels). Un premier crâne fut découvert par un soldat du génie, il y a dix ans environ, dans le lit de l'Oued Seguen, affluent du Rummel, près du marché des Tel'arma, dans la plaine de ce nom. C'est celui qui est représenté, réduit au sixième, par les figures C-1 et C-2 de notre planche III ; sur la figure C-1 nous avons tenté une restitution des cornes, d'après les proportions et la direction de celles d'un autre crâne découvert par nous dans le même gisement et que nous avons fait figurer sur la même planche figures D-1, 2 et 3. Malheureusement ce dernier n'a pu être conservé avec ses cornes entières, à cause du mauvais état de conservation de celles-ci : nous avons pu, néanmoins, constater et noter leur direction sur place, avant l'extraction du crâne; celui-ci gisait sur la rive droite de la rivière, à quelques centaines de mètres au-dessous du moulin Jouanolo, dans l'argile affleurant au niveau de l'eau et surmontée en ce point par des berges verticales de 4 à 5 mètres d'élévation. Il était accompagné d'un astragale très bien conservé (fig. D-4, 5, 6, pi. III), d'une vertèbre dorsale, d'une tête supérieure de côte sternale, d'une moitié inférieure de scapulum, d'une tête supérieure de cubitus et d'une épiphyse inférieure de radius non soudée, lesquels sont incontestablement d'un grand Bovidé ; les proportions et tous les caractères de ces ossements correspondent exactement à ceux du crâne qu'ils accompagnaient, et nous sommes convaincu qu'ils ont tous appartenu au même individu. Non loin de ces ossements gisaient, dans la même couche argileuse, un crâne d'Antilope bubale (An- tilope huhalis Pallas) et quelques débris d'Equidés que nous avons décrits ailleurs. Quelques ossements isolés et incomplets, nous paraissant ap- partenir à cette espèce, ont été exhumés d'un tumulus de l'époque paléolithique situé près du village d'Aïn M'iila (1), sur la route de Constantine à Batna, et d'une autre station humaine également (1) Voir nos Observations sur le tumulus d'Aïn M'iila, Bull. Soc. climatologique d'Alger, 1877. 126 PII. THOMAS paléolithique, nommée Bir Ensa (1), située à sept ou huit kilo- mètres à Test de Sétif. Du tumulus d'Aïn M'iila, nous avons eu entre les mains : 1° un fragment important de frontal très plat, à sinus très développés, dont le plan avait dû former avec le plan occipital, en partie détruit, un angle très aigu et dont les dimen- sions indiquaient qu'il avait appartenu à un individu de très grande taille ; 2° un très volumineux axis (2^ vertèbre cervicale) de Bovidé, dont le corps atteignait Q"^\Qd de longueur; 3° plu- sieurs fragments de noyaux osseux de cornes très celluleux, à parois très épaisses, mesurant en moyenne O'^IO de diamètre et dont quelques-uns portaient des traces incontestables de com- bustion. Avec ces ossements ont été recueillis plusieurs chevilles osseuses de cornes d'Antilopes très semblables à celles de la Gazelle actuelle, mais un peu comprimées latéralement, ainsi qu'un fragment important de crâne d'Antilope bubale. Ces osse- ments étaient tous brisés et dispersés dans l'épaisseur du tumu- lus, où se voyaient çà et là de nombreuses traces de foyers et où, avec des ossements humains appartenant à une race mésati- céphale et platycnémique, nous avons recueilli plusieurs éclats de silex grossièrement mais manifestement retaillés ; nous avons été supris de la quantité considérable de coquilles d'Escargots que renfermaient les parois de ce tumulus, coquilles qui, d'après la remarque faite par M. le D"" Reboud, étaient pour la plupart brisées à la columelle, ce qui ferait supposer qu'elles avaient servi aux: repas funéraires, en même temps que les grands Bœufs et les Antilopes dont on a retrouvé quelques ossements carbonisés. A Bir Ensa, nous n'avons recueilli que deux vertèbres et deux premières phalanges d'un grand Bovidé, insuffisants pour déter- miner l'espèce de laquelle ils proviennent, mais dont les propor- tions répondent exactement à celles des ossements du grand Bœuf de l'Oued Seguen en particulier et, en général, aux propor- tions du Bos primigeniiis d'Europe. Ces ossements gisaient à 1™20 au-dessous du bord supérieur d'une tranchée récemment pra- tiquée pour faciliter l'écoulement des eaux d'un puits romain, dans une terre noire, pulvérulente, farcie de coquilles d'Es- cargots et renfermant de nombreux éclats de silex ; nous n'avons pas remarqué si les Escargots étaient brisés à la columelle comme ceux du tumulus d'Aïn M'iila, mais nous avons constaté (1) Voir la notice fie M. Westerveller Sur les silex taillés de Bir Ensa, in Rec. Soc. archéologique de Constantine, 1878. BOVIDÉS FOSSILES DE L ALGÉRIE 127 qu'ils étaient de la même espèce (Hélix melanostoma Drap). Les vertèbres consistent en une lombaire et une dorsale ; les pha- langes sont les deux premières d'un membre antérieur droit ; on trouvera les dimensions de ces ossements dans la troisième colonne du tableau ci-après. La vertèbre dorsale avait perdu la presque totalité de son apophyse épineuse, mais à en juger par la largeur et l'épaisseur du tronçon conservé elle devait être aussi longue que celle du Bos primigenius mauritaniens de l'Oued Seguen, à laquelle elle correspond par sa place dans le rachis. Le travail des silex trouvés avec ces ossements est nettement paléolithique. C'est d'après ces divers documents, mais principalement d'après les deux crânes de l'Oued Seguen, que nous avons déterminé ce grand Bovidé et que nous avons été amené à le considérer comme une variété de la grande espèce quaternaire nommée Bos primi- genius par Bojanus, variété ou race à laquelle nous donnons le nom de mauritaine. Comparée au Bœuf primitif classique de notre quaternaire européen, cette variété s'en distingue à peine. Elle présente tous les caractères essentiels de l'espèce, savoir : « Front plat et même un peu concave, carré , sa hauteur » étant à peu près égale à sa largeur, en prenant sa base entre » les orbites Cornes attachées aux extrémités de la ligne sail- » lante la plus élevée de la tête, celle qui sépare l'occiput du » front Plan de l'occiput quadrangulaire et faisant un angle » aigu avec le front... » (1). Mais notre Bœuf africain ne ressemble pas seulement par ses caractères fondamentaux au Bos primigenius, il lui est encore égal en taille et les proportions relatives des diverses parties connues de son squelette sont les mêmes, ainsi que l'on pourra s'en con- vaincre en consultant le tableau n° 2 ci-joint. Les seules ditférences que nous ayons constatées entre nos crânes et celui du Bos primigenius quaternaire sont les suivantes : 1° le front du Bœuf mauritain serait un peu plus long que large, en prenant sa base entre les orbites ; 2° sa crête occipitale est plus mince, moins saillante et moins étendue transversalement, au moins chez les vieux sujets ; 3° son plan occipal forme un angle plus aigu avec le plan frontal ; 4» ses cornes sont un peu plus relevées à leur base. Mais les deux crânes que nous avons étudiés présentent aussi (1) G. Cuvier, Ossements fossiles, t. VI, p. 220. 128 PII. THOMAS quelques différences entre eux, différences que nous avons attri- buées à l'influence de l'âge et aux modifications que cette in- fluence apporte toujours dans la forme et la direction de certaines parties du crâne, telles que la protubérance occipitale et les cornes notamment. Tout le monde sait, en effet, que le front est plus bombé, le chignon plus épais et plus saillant chez les jeunes Bovidés que chez les vieux, que la direction de leurs cornes se modifie souvent beaucoup sous l'influence de l'âge et des chan- gements qu'il amène dans la forme du front et du chignon. L'un de nos crânes de l'Oued Seguen appartient à un très vieux sujet, c'est celui représenté par les figures C-1 et G-2 de notre planche III et qui figure dans les colonnes de mensurations ci-après, sous le n» 1 ; l'autre (figures D-1, 2, 3 de notre planche III et n° 2 du tableau) est, au contraire, d'un sujet encore jeune, car son occipital n'est pas encore complètement soudé au pariétal, tandis que dans le premier toutes les sutures du crâne sont com- plètement synostosées. Or, tandis que dans le plus vieux de ces deux crânes nous voyons un chignon mince, concave, étroit et des cornes extrêmement relevées à leur base, nous voyons dans le crâne du jeune sujet un chignon arrondi, épais, commençant cependant à s'amincir à sa région médiane, plus étendu trans- versalement et aux extrémités duquel les cornes sont moins relevées, plus horizontales. Mais agissez par la pensée comme auraient pu le faire les années sur ce dernier, et vous verrez les noyaux osseux de ses cornes se relever à mesure que son chi- gnon s'amincira et s'abaissera par l'effet de la condensation lente du tissu osseux. Voici l'idée que nous nous formons de notre variété mauritaine du Bos primigenius au point de vue des formes extérieures : C'était un animal de très grande taille puisque, en admettant que ses proportions générales furent les mêmes que celles de nos Bœufs actuels, il a eu, au garrot, une élévation d'au moins un mètre quatre-vingt-dix centimètres et une longueur, de tète à croupe, de plus de trois mètres ; c'est-à-dire une taille équivalente à celle de notre Dromadaire algérien actuel et plus élevée que celle du Buhalus antiquus de Djelfa. Son front était long et plat ; son chignon était concave ou à peine saillant ; ses yeux, situés loin de la base des cornes, devaient être saillants et s'ouvrir latérale- ment, comme dans tous les Bœufs à front plat et long; ses cornes, longues et puissantes, étaient situées sur le sommet de la tête, se dirigeant d'abord en haut et de côté, puis se recourbant bientôt BOVIDÉS FOSSILES DE l'aLGÉRIE 129 eu avant, en ramenant leurs pointes en dedans et en bas. Le garrot était fort élevé, à en juger par la longueur de l'apophyse épineuse d'une des premières vertèbres dorsales, laquelle était de 0"'41 sans le cartilage de prolongement. Le volume et l'incur- vation d'une moitié supérieure de côte sternale recueillie dans le voisinage du crâne n° 2, indiquent une poitrine très large et très longue. Enfin, les fragments d'os des membres que nous avons pu découvrir semblent indiquer des proportions moins massives et plus élancées que celles du Buhalus antiquus. On est effrayé à la pensée de l'énorme puissance musculaire et de la vélocité que devaient posséder de pareils êtres : leurs troupes errantes dans nos plaines quaternaires devaient avoir, semble-t-il, la vitesse et la force dévastatrices de l'ouragan. Nous avons recherché si, parmi les races domestiques de l'époque néolithique décrites plus haut, il s'en trouvait auxquelles on put comparer notre variété mauritaine. Aucune ne nous a paru répondre complètement à celle-ci, mais on trouve dans les caractères réunis de deux d'entre elles, les Bos trochoceros tipri- migenius de M. Riitimeyer, tous ceux qui distinguent notre variété. En etfet, presque tout dans le Bos trochoceros semble correspondre à notre jeune crâne n° 2 (fig. D-1, 2, 3. pi. II) tandis que notre vieux crâne n° 1 (fig. C-i et G-2, pi, 11) répond mieux, par ses caractères généraux, sauf en ce qui concerne l'ouverture de langle occipito-frontal, à la race prhnigenius du môme auteur. Mais, comme nous l'avons expliqué plus haut, les différences qui existent entre nos deux crânes sont dues à leur âge et, d'autre part, leur angle occipito-frontal très aigu ne répondant pas à celui de la race primigcnius qui, d'après M, Riitimeyer lui-même, est presque droit, nous nous croyons autorisé, de par ces diffé- rences, à maintenir notre variété ou race mauritaine. C'est évidemment entre les deux races néolithiques de M. Ruti- meyer que doit prendre place notre race quaternaire, tout au moins d'après ce que nous en connaissons jusqu'à présent. Les berceaux de ces trois races semblent appartenir tous au même grand bassin méditerranéen, car, d'après M. Rutimeyer, la race trochoceros « semblerait avoir pris naissance en Italie pendant » l'époque quaternaire, d'où elle serait ensuite remontée vers le » nord, tandis que la race primigenius aurait pris naissance dans » le sud-est de l'Europe et serait la souche des races des steppes, » de la Hongrie et des Romagnes ». Nous avons encore recherché si, dans nos races domestiques 130 ril- THOMAS nord-africaines préhistoriques et actuelles, il ne s'en trouverait pas qui puissent être considérées comme issues directement de la variété quaternaire dite inauritaine, mais nous avouons n'être pas en mesure d'aborder cette question importante. Nous avions commencé à réunir, en vue de cette comparaison, quelques crânes et pieds osseux des races actuelles, mais nous n'avons pu nous les procurer assez nombreux et surtout assez authentiques. Cependant nous croyons devoir résumer ici, sous toutes réserves, les quelques observations que nous avons pu faire sur ce sujet d'anatomie comparée. En ce qui concerne les races préhistoriques algériennes, nous sommes assez pauvres en documents. Nous ne connaissons guère, à part quelques fragments isolés d'os des membres et du tronc recueillis par nous dans des dolmens de l'âge du bronze ou du premier âge du fer, époques qui semblent se confondre dans le nord de l'Afrique, que les Bœufs représentés par les sculp- tures rupestres découvertes par le voyageur Barth dans la vallée Teli-Sarhe, entre Mourzouck et Rhât, ainsi que celles de Tyout, au sud-ouest de la province d'Oran. Les Bovidés sculptés sur ces rochers sahariens, à une date très ancienne mais inconnue de nous, paraissent tous appartenir à une même espèce du sous- genre Bœuf. Leur conformation extérieure, autant qu'on en peut juger d'après des dessins aussi primitifs, présente quelques carac- tères qui paraissent assez constants, savoir : 1" un développe- ment plus considérable de l'avant-main que de l'arrière-main ; 2° la forme élevée et empâtée de la région du garrot, laquelle n'est cependant pas gibbeuse comme chez les Zébus ; 3^ des cornes cylindriques, médiocrement grosses et longues, très rele- vées sur le sommet de la tète et décrivant une courbe à concavité supérieure, en forme de croissant ; 4° enfin, l'effacement du chi- gnon. Les proportions de ces Bœufs, comparées à celles des êtres humains et des autres animaux qui les accompagnent, indiquent une taille assez élevée. Nous avons découvert dans les environs de Sétif, à plus de 800 mètres du lac Melloul, sous une couche de travertin encore en voie de formation, et recouvrant un dépôt alluvial tufacé qui formait le fond de l'ancien lac avant son taris- sement, aujourd'hui presque complet, un canon de Bovidé adulte qui peut bien, il nous semble, en raison de sa situation dans le tuf, sous une couche de 0'"30 de travertin, être considéré comme très ancien et au moins préhistorique. Or, ce canon antérieur n'a déjà plus du tout les proportions des espèces quaternaires, il est BOVIDES FOSSILES DE L ALGÉRIE 131 boaucoup plus court, relativement à sa grosseur, que le canon antérieur d'un Bœuf quaternaire que nous avons trouvé isolé dans le lit de l'Oued Se^ueu : DESIGNATION DES PARTIES MESUREES Longueur totale Largeur de Ja t(5te inférieure Largeur moyenne de la diaphyso BŒUF quaternaire de l'Oued Seguen 0.078 0.0 if) BŒUF du lac Melloul. 0.177 0.066 0.035 Quant à la comparaison des races actuelles du nord de l'Afrique avec l'espèce quaternaire, elle est encore plus difficile k faire, car il faut tenir compte des modifications profondes introduites dans la faune domestique de cette partie de l'Afrique : l» par les nombreux croisements étrang-ers, principalement depuis l'occu- pation romaine ; 2'^ par les effets accumulés de la domestication et 3" surtout, par la transformation climatérique du nord de l'Afrique, laquelle s'accentue chaque jour davantage par la prédominance du climat saharien sur le climat atlantique. Et puis, il est encore possible, comme cela paraît avoir eu lieu pour les espèces quaternaires de l'Europe occidentale, que vers la tin de l'époque quaternaire l'espèce mauHtaine ait aussi émigré vers l'Est, pour ne revenir dans le nord de l'Afrique qu'avec la civili- sation Robenhausienne, c'est-à-dire domestiquée et profondément modiliée au contact des espèces ou des races orientales. Quoi qu'il en soit, la petite race algérienne actuelle ne rappelle par aucun caractère saillant notre variété mauritaine quaternaire. Mais, nous le répétons, c'est là une question à revoir ; le pro- blème n'est pas insoluble, nous le croyons, mais il faudra attendre du temps et de la bonne volonté des chercheurs les éléments de sa solution. Espérons que la science algérienne, en s'organisant sous l'influence du foyer récemment créé à Alger et à la tête duquel se trouve l'un de nos plus éminents paléontologistes saura rassembler peu à peu les éléments du problème si intéres- sant de l'origine des espèces domestiques dans cette partie du vieux monde. Nous avons résumé, dans le tableau suivant, les données posi- tives que nous possédons sur le B en présence des témoignages d'Ever Home, de Duméril, de » Robin, il est permis de conserver des doutes sur la façon dont » le spermatophore est recueilli par la femelle. Pourquoi celle-ci •» ne le saisirait-elle pas, avec les lèvres entr'ouvertes de son » cloaque, sur le cloaque même du mâle, au lieu d'aller le cher- » cher sur le sol » (2) ? Mes suppositions cependant se sont parfaitement confirmées. Au commencement du mois de novembre de l'année dernière, M. le (1) Annali del Munco civico di Stnrin nnturale di Gcnova. vol. XVI, 1880. (2) Fernand Lataste, Encore sur la fécondation des Batraciens urodèles, dans la Revue internationale des Sciences, 4'' année, 15 février 1881. 152 F. GASCO professeur G. Malfatti m'envoya deux couples d'Axolotls parvenus à leur complet développement et en excellentes conditions phy- siologiques. Ils étaient nés dans un aquarium du Museo civico di Storia naiurale de Milan, au mois d'avril 1879. J'eus la précaution de séparer immédiatement les femelles des mâles et de nourrir soigneusement les unes et les autres chaque jour avec de petits morceaux de viande. Lorsque, au commencement de février, la température, qui était exceptionnellement tombée pendant quel- ques jours en janvier à -f- 5° et + 3° C, se fut élevée de quelques degrés, je plaçai les mâles et les femelles dans un même aqua- rium à fond de verre mais partagé en deux compartiments égaux grâce à une cloison de verre dépoli, mobile à la volonté de l'ob- servateur. L'aquarium s'élève du sol à 1^80 : il mesure en longueur 0^80, sa largeur et sa hauteur étant de 0™40. L'eau ne le remplit que jusqu'à la moitié de sa hauteur, c'est-à-dire 0"'20. J'eus soin de maintenir l'eau en parfaite limpidité en la renouvelant fréquem- ment afin qu'aucune particularité, aucun mouvement ne puisse m'échapper. Dans le cours de la journée mes quatre Axolotls étaient presque constamment immobiles, mais je ne tardai pas à m'apercevoir, en me plaçant avec la plus grande précaution au-dessous de l'aquarium, qu'ils étaient en revanche presque constamment en mouvement pendant les heures de la nuit. Quand la température se fut élevée à -]- 8° C, j'observai que tant les mâles que les femelles, celles-ci étant devenues très grosses par le développement des œufs, étaient en rut. Je réunis les couples pendant le jour à plusieurs reprises dans le cours de février et de mars en enlevant la cloison de verre dépoli qui les séparait. Mais je ne tardai pas à me convaincre que les Axolotls 7ie dévoilaient pas leurs amours à la vive lumière du jour. Cette circonstance importante explique comment les phases erotiques les plus intimes de ces Urodèles ont pu échapper à des observateurs aussi distingués que Everard Home, Aug. Du- méril, Gh. Robin, Blanchard, Vulpian et d'autres. Geux-ci n'ayant observé les Axolotls que de jour se trouvèrent naturel- lement entraînés à des suppositions erronées. L'obscurité si recherchée par nos amants me jetait dans un embarras sérieux. Chaque fois que j'entrais avec une lampe dans la pièce, les Axotols arrêtaient brusquement leurs évolutions. Je surmontai pourtant cet obstacle en les habituant petit à petit à la LES AMOURS DES AXOLOTLS 153 faible lumière d'une lampe munie d'un abat-jour et placée à terre, à 4 ou 5 mètres de distance de l'aquarium. Lorsque je ne les voyais plus alarmés par la lumière, à laquelle ils s'étaient graduellement habitués pendant plusieurs heures, j'enlevais avec beaucoup de précaution la cloison de verre et je réunissais les deux couples amoureux. L'expérience m'apprit bientôt pourtant qu'il convenait de ne laisser dans le même compartiment qu'un mâle et une femelle, car, lorsque les deux couples étaient réunis, ou que les deux femelles étaient avec un seul mâle et vice versa, il arrivait tou- jours des inconvénients car ils se dérangeaient mutuellement dans leurs entretiens amoureux. Les faits les plus importants mentionnés ci-après ont été observés plusieurs fois pendant la nuit, entre 10 heures du soir et 2 heures du matin. D'ordinaire la femelle est la première à faire des avances au mâle en le flairant, le caressant. Et il arrrive souvent que leurs museaux étant en contact, la femelle essaie de mordre le mâle, ou bien c'est celui-ci qui feint de mordre sa compagne. Dans l'un et l'autre cas, ils se séparent brusquement en frappant violemment l'eau de leur queue. Après quelques minutes, le mâle, devenu plus liardi, commence à son tour à courtiser la femelle. Les deux amants se poursuivent lentement et en décrivant un cercle, la tête de l'un touchant la queue de l'autre. On croirait par moments qu'ils veulent s'as- surer qu'aucun danger ne les menace, car ils cessent de se pour- suivre, regardent autour d'eux, pour reprendre bientôt leur course tournante, se touchant, s'excitant tour à tour. Leur peau, si souple, montre une exquise sensibilité. L'animal se sent-il lé- gèrement effleuré sur quelques points du corps, il se retourne aussitôt avec une rapidité merveilleuse pour rendre, et avec usure, la caresse reçue. Bientôt pourtant les caresses du mâle s'accentuent tellement que la femelle surprise, je dirais presque, par les brûlantes décla- rations de son compagnon, devient de plus en plus passive : elle laisse faire. Le mâle alors avec une souplesse, une agilité, une élégance de mouvements que je chercherais en vain à décrire, tantôt s'agite autour de la femelle, tantôt passe au-dessous d'elle en se frottant amoureusement contre son corps. Parfois il la sou- lève de son museau et la transporte, en la poussant, à quelques décimètres de distance. La femelle le laisse faire et semble par- 154 F. GASCO fois un corps inerte qui flotte au gré du mâle. Les mouvements de celui-ci sont si vifs, si variés, qu'en peu de minutes il n'y a pas une partie de son corps' qui, en se frottant, n'ait été en contact avec celui de sa compagne. Ce frottement erotique émeut, excite extraordinairement le mâle. Son agitation l'oblige même de temps à autre de se déta- cher de la femelle. Avec une célérité vraiment merveilleuse, il parcourt l'aquarium à plusieurs reprises, en rasant le sol. Il ne s'élève à fleur d'eau que pour respirer. Il nage et marche en même temps : ses extrémités antérieures et ses élégantes houppes bran- chiales serrées au corps, on dirait une anguille, un serpent ; en certains moments il ne nage ni ne marche, il glisse. Quel étrange contraste chez ces Urodèles entre l'inertie, l'im- mobilité calculée du jour et le mouvement, la vie, l'agitation de la nuit ! La femelle, à son tour, se met en mouvement, mais avec moins d'ardeur : se rencontrent-ils, les deux amants reprennent leurs caresses interrompues. En très peu de temps les lèvres du cloaque du mâle subissent un changement remarquable. Elles se gonflent d'abord sensible- ment, surtout dans leur moitié postérieure, puis leurs bords inté- rieurs s'écartent et toute la partie interne des lèvres se creuse et laisse apercevoir une teinte rosée et même rouge qui contraste vivement avec la couleur noire de la robe de l'Axolotl. L'éloignement et le rapprochement des lèvres sexuelles du mâle peuvent avoir lieu lentement ou; rapidement. Les contractions se succèdent quelquefois avec tant de force que les deux lèvres semblent puiser. L'ouverture du cloaque mâle peut ainsi rapide- ment changer de forme et de dimensions à la volonté de l'animal. Quand ses lèvres sont le plus écartées, la partie rose, creusée, qu'elles laissent à découvert, rappelle dans l'ensemble un as de cœur, la partie échancrée étant tournée postérieurement. Le mâle, se sentant prêt à l'émission spermatique, se porte au- devant de la femelle, soulève de son mieux sa queue en en fai- sant onduler le bord supérieur, et accomplissant avec celle-ci des oscillations tantôt grandes, tantôt petites, tantôt lentes, tantôt accélérées. On aperçoit dans son tronc des contractions conti- nuelles : il se dégage de ses poumons quelques bulles d'air; il présente son système cloacal le plus béant qu'il peut, et, ne pouvant, comme les Tritons, se flageller le flanc ni les lèvres du cloaque, il invite la femelle à le seconder, à appeler Vcmission LES AMOURS DES AXOLOTLS 155 séminale, en excitant, en chatouillant ses lèvres sexuelles veloutées. Mais souvent la femelle ne se rend pas à la première invitation : le mâle alors se retourne promptement et recommence à flairer, à toucher, à heurter la femelle, à glisser à côté, au-dessus et au- dessous d'elle pour l'exciter et s'exciter en même temps. Il fait ensuite quelques tours rapides dans l'aquarium et revient se placer au-devant d'elle en agitant sa large queue comme un dra- peau. Et cette fois la femelle s'approche, touche et frotte de son museau tout autour les parties rosées et gonflées du mâle. Tout convulsif et faisant toujours onduler sa queue, le mâle écarte peu à peu les lèvres de son cloaque dans toute leur moitié postérieure et émet son singulier spennatophore. Par sa large base le spermatophore adhère immédiatement au fond de l'aquarium. La masse gélatineuse qui le constitue s'élève à la hauteur d'un centimètre environ, en se rétrécissant et en prenant la forme d'un cône comprimé. A son sommet se trouve le peloton des spermatozoïdes, qui tranche par sa blancheur sur toute la partie accessoire qui est très transparente. Bientôt recommencent les caresses, les élans affectueux du mâle vers la femelle qui dans le courant d'une ou deux heures, excitant de son museau les parties cloacales du mâle, détermine l'émission de plu- sieurs spermatophores (5, â, 7 et peut-être plus), qui se fixent par la base, p)ortant en haut la partie essentielle, c'est-à-dire la masse des filaments spermatiques . Cette disposition des spermatozoïdes leur permet de s'insinuer plus facilement entre les lèvres peu tuméfiées, peu écartées de la femelle, quand il plaira à celle-ci de les recueillir, ou qu'elle en éprouvera le besoin. Les spermatophores ne peuvent pas toujours adhérer au fond de l'aquarium et j'en dirai plus loin la cause : mais la plupart même de ceux qui adhèrent régulièrement ne sont point recueillis. Ils plient sous le poids du corps de l'Axolotl, ou lorsqu'ils sont heurtés par ses extrémités, sans se détacher. Ils deviennent libres lorsque les compressions et les coups se renouvellent. Ils flottent alors d'ici et de là, battus par les coups de queue et d'ordinaire se couchent sur le flanc. Dans cet état, même s'ils conservent pendant plusieurs jours leur forme intacte, ils sont indubitable- ment perdus et sont relégués bientôt dans les coins de l'aqua- rium. J'avais assisté bien souvent à l'émission des spermatophores, mais j'avais vainement, pendant plusieurs nuits et durant de Ion- 156 F. GASCO gues heures, observé attentivement la femelle pour découvrir de quelle façon elle les recueillait. Je crois opportun d'exposer ici brièvement ce que je réussis enfin à voir le l""" mars. Je réunis durant 5 heures pendant le jour les deux mâles et les deux femelles. La température oscille entre 9° et 10" G. Aucun Axolotl ne bouge, excepté une femelle qui depuis deux jours refuse toute nourriture. Elle s'élève dans l'aquarium en nageant lentement et en tenant ses bras serrés contre ses flancs : elle s'arrête par moments à côté des mâles, mais les trouvant indiffé- rents et immobiles elle recommence à nager. Cependant la nuit étant survenue, les deux mâles se montrent fort disposés à courtiser la femelle agitée, quoique dans les six nuits précédentes l'un d'eux eût émis cinq et l'autre sept sper- matophores. A 8 heures du soir, je place à quelques mètres de distance de l'aquarium une lampe munie de son abat-jour. Je rentre dans la pièce à 11 heures et je fais passer d"un côté un mâle et de l'autre une femelle, en ayant toujours soin de tenir les deux couples séparés par la cloison de verre. La femelle, qui était restée im- mobile pendant le jour, se montre tout-à-fait indifférente à l'ar- dent amoureux qui lui est échu en partage ; l'autre, au contraire, encourage promptement et seconde les caresses affectueuses de son époux qui est en quelques minutes arrivé à un tel point d'excitation que je puis, sans troubler ses étonnantes évolutions, non-seulement approcher petit à petit la lampe de l'aquarium, mais enlever l'abat-jour qui la voile. Ils sont à peine réunis depuis 10 minutes que le mâle émet un gros spermatophore, qui adhère fortement au fond de l'aquarium. La femelle continue à l'exciter et il se dispose, à 11 h. 20, à une seconde émission séminale : mais s'étant aperçu que le premier spermatophore n'avait pas été recueilli, il le fait correspondre à la cavité de son cloaque et dépose sur la première une seconde masse spermatique. Dans les 5 minutes qui suivent, le mâle revient une 3e et une 4*^ fois serrer entre les lèvres de son cloaque les deux masses séminales déjà émises en y ajoutant la 3" et la 4'=. Les caresses amoureuses recommencent et, à 11 h. 35, le mâle, rencontrant sur son chemin les quatre masses séminales éjacu- lées précédemment et réunies ensemble, y ajoute la 5^ La femelle ne cherche pas non plus cette foiii à recueillir cette LES AMOURS DES AXOLOTLS 157 masse d'éléments, qui se penche à droite et à gauche selon que le mâle la touche avec ses extrémités ou que la femelle passe au-dessus. J'observe que les quatre dernières émissions séminales sont accompagnées d'une très petite quantité de la substance géla- tineuse transparente produite par la glande cloacale. Les 5 masses spermatiques posées l'une sur l'autre mesurent un peu plus d'un centimètre. Je dois noter ici que, chaque fois que le mâle va émettre un nouveau spermatophore ou bien un grumeau de spermatozoïdes, la femelle qui le suit pourrait, en continuant ses caresses, trou- bler l'opération. Mais le mâle détourne ce danger en appliquant, sans comprimer, ses pattes postérieures sur ses lèvres cloacales. La femelle cesse de l'agacer de son museau et la nouvelle émission est assurée. A 11 h. 38, le dépôt du 6° spermatophore a lieu. Je dis sperma- tophore et non masse spermatique, puisque cette fois cette der- nière est fournie d'une régulière quantité de substance gélati- neuse accessoire : elle a la forme d'un parfait spermatophore qui est déposé de même sur l'amas séminal émis précédem- ment. Le mâle alors s'avance lentement et la femelle le suit : mais cette fois enfm elle s'aperçoit de la présence de la volumineuse masse spermatique et s'arrête pendant l'espace d'une demi-minute en s'efforçant de la faire correspondre à son ouverture cloacale. Mais elle ne se contente pas pourtant, comme la femelle des Tri- tons, d'un rôle aussi passif: en effet, elle s'aide de ses deux pattes postérieures pour serrer et presser contre son cloaque ce riche dépôt de spermatozoïdes. J'observe encore qu'elle ne recueille ainsi qu'une petite partie seulement du 6« peloton d'éléments fécondants. Elle suit de nou- veau le mâle pour toucher et agacer ses lèvres sexuelles large- ment béantes. Trois minutes s'étaient à peine écoulées après la 6^ émission que le mâle, toujours suivi et caressé par sa compagne, en faisant le tour de l'aquarium s'arrête encore pour ajouter aux précédents son 7e spermatophore. Cette fois encore, il a soin de placer ses pattes postérieures sur le cloaque et d'interrompre les caresses de la femelle pour pouvoir avec sûreté accomplir la délicate opé- ration. Cette fois encore la femelle s'avance aussitôt que le mâle 158 F. GASCO s'éloigne et se pose sur l'énorme et oscillante masse séminale. Et j'observe de nouveau qu'elle la serre avec le plus grand soin avec ses extrémités postérieures, V applique et la fait pénétrer en -partie dans sa cavité cloacale. Après être restée dans cette position pendant une minute à peu près, elle s'éloigne lentement et je parviens à voir distinctement que presque tout le 7^ spermatophore est pénétré dans son cloaque d'où il ressort après n'avoir laissé dans la cavité qui l'a accueilli qu'une petite portion de cette 7° masse spermatique. Ne perdant pas de vue les mouvements du mâle, il me semble voir qu'il cherche avec insistance de reconduire la femelle là ou sont les 7 spermatophores qui se sont accumulés en moins d'une heure. Mais la femelle, qui a maintenant son ouverture cloacale fermée, n'insiste plus dans ses caresses au mâle quoique ce der- nier renouvelle ses assauts amoureux et l'invite à plusieurs reprises à le seconder dans l'émission d'un autre spermatophore. Ce mâle avait déposé dans l'espace de 13 nuits 14 sperma- tophores ou, si l'on veut, 14 masses spermatiques qui furent toutes perdues, moins une faible partie des deux dernières. Vers 1 h. 1/2 du matin, le 2 mars, je séparai de nouveau les mâles des femelles, fort satisfait d'avoir enfin obtenu mon but, c'est-à-dire d'avoir pu observer dans tous leurs détails les phases erotiques les plus intimes de cet intéressant Urodèle. J'ai noté plus haut que les spermatophores ne pouvaient pas toujours adhérer au fond de l'aquarium. En effet, dans la nuit du 23 février (l'eau avait la température 11°), ayant réuni un mâle et une femelle dans le même compartiment, je vis que cette dernière, avec une constance vraiment singulière, frottant son museau sur le cloaque béant du mâle, détermina l'émission de 7 spermatophores. Ceux-ci furent tous perdus car le mâle, pendant l'émission, se couvrait le cloaque avec une ou même ses deux pattes postérieures, mais il appliquait ces dernières avec trop de force de sorte que le spermatophore ne pouvant parvenir au fond de l'aquarium restait attaché à ses pattes. Après quelques minutes, le spermatophore se détachait des pattes du mâle continuellement en mouvement et, battu d'ici et de là, finissait par se reléguer, nullement recherché, dans quelque coin de l'aquarium. La femelle fécondée la nuit du 1" mars continue à refuser la nourriture pendant les deux jours suivants. Le 3 mars, pendant LES AMOURS DES AXOLOTLS 159 le jour, elle se montre fort agitée. Elle nage sans s'arrêter : les lèvres de son cloaque sont saillantes et outre les lèvres externes on aperçoit distinctement deux autres petites lèvres ou replis roses à l'intérieur. Son ouverture cloacale est longue de 0'"01à peu près et sa plus grande largeur est de 3 à 4"^'". Les lèvres exté- rieures se montrent beaucoup plus tuméfiées que dans les jours précédents. Il n'y a dans l'aquarium ni plante, ni pierre et quand dans sa course elle rencontre sa compagne, et va pour passer sur elle toujours immobile, elle se hâte de serrer entre ses extrémités postérieures tantôt le bord supérieur de sa queue tantôt les bran- chies en les appliquant contre son cloaque. Toute cette manœuvre indique qu'elle est prête à la ponte de ses œufs. En effet, à 4 heures de l'après-midi du même jour, elle écarte le plus qu'elle peut et applique ses lèvres sexuelles au fond de l'aquarium : elle soulève quelque peu la queue en en faisant onduler le bord supérieur et dépose enfin ses premiers œufs qui se fixent aussitôt fortement au verre. J'en détache promptement quelques-uns et je me convaincs qu'ils sont tous fécondés, apercevant distinctement sur leur sur- face un ou plusieurs trous vitellins dus au passage des sperma- tozoïdes. Je me hâtai alors de placer dans l'aquarium une poignée de conferves sur lesquelles peu à peu furent déposés tous les autres œufs, d'ordinaire par groupes de 12 à 20. La femelle dont M. le professeur Aug. Duméril obtint six pontes dans les deux années 1865 et 1866, se délivrait de ses œufs en moins de deux jours. La mienne en employa cinq, déposant : le 3 mars 4 61 œufs. le 4 — 256 — le 5 — 282 — le 6 — 213 — le 7 — 185 — Total 1.047 œufs. Pendant ces cinq jours, comme dans les trois qui les avaient précédés, elle refusa constamment la nourriture et, ni de jour ni de nuit, ne témoigna le moindre désir de renouveler les jeux d'amour et d'être nouvellement fécondée. Elle marchait inces- 160 F. GASCO samment, mais lentement. Pendant les derniers jours de légères contractions accompagnaient la ponte de ses œufs : mais dans la première journée elle tordait à droite et à gauche avec force tout son corps, pressant tantôt avec une, tantôt avec les deux extré- mités postérieures les lèvres de son cloaque devenues fort tuméfiées. Les sensations qu'elle éprouvait lui faisaient appliquer fré- quemment contre son cloaque les conferves en se servant de ses pattes postérieures, même quand elle ne pondait pas ses œufs. J'étais impatient de savoir si tous les œufs, surtout les der- nières centaines, étaient fécondés. A mesure qu'ils étaient déposés je les enlevais de l'aquarium en coupant avec des ciseaux les conferves auxquelles ils adhéraient. Tous se segmentèrent régu- lièrement, excepté une trentaine sur 1.047. Même les derniers 13 œufs, réunis dans un seul groupe, étaient fécondés. Voici le nombre des trous vitellins comptés diligem- ment sur eux dans les deux premières heures : 3 œufs avaient 1 trou vitellin 2 — 2 trous vitellins 2 — 3 — 2 — 4 — 2 — 5 — 1 œuf avait 6 — 4 — 12 — On peut donc bien dire que d'ordinaire plusieurs spermato- phores sont perdus sans aucun dommage pour la multiplication et la conservation de l'espèce, puisqu'il suffit qu'un seul d'en- tr'eux parvienne à destination pour assurer la fécondation de tous les œufs. Dans notre cas, la femelle n'avait recueilli avec soin et retenu dans sa cavité cloacale qu'une petite partie des deux masses spermatiques. A mesure que la femelle pondait les œufs, elle diminuait sensi- blement de volume et donnait en même temps des signes de grande fatigue. Son corps, qui était si tuméfié, finit par devenir aussi mince que celui du mâle. J'ajouterai même que le dernier jour de ponte et de jeûne elle était plus mince encore que les mâles. Mais cette apparence eut une courte durée, car dans les dix jours suivants elle dévora toujours de 2 à 4 morceaux de viande, LES AMOURS DES AXOLOTLS 161 reprenant avec une rapidité surprenante (due surtout au dévelop- pement de plusieurs centaines d'œufs dans ses ovaires) presque les 2/3 de son volume primitif. Les amours des Tritons et les amours des Axolotls (que je fis connaître à plusieurs collègues et amis, lierpétologues distingués, dans ces deux derniers mois) m'induisent naturellement à croire que sinon chez tous, certainement dans la plus grande partie des autres genres d'Urodèles, les choses se passent à peu près de la môme manière : et que, par conséquent, il n'y a aucune sorte de contact cloacal, ce que la généralité des zoologues avait jusqu'à ces derniers jours admis. Il est très probable que dans plusieurs autres espèces, par exemple chez la Salamandra maculosa, chez la Salama^idra atra, Plcurodeles Waltlii, etc., les amours ont lieu de préférence pen- dant la nuit (1), circonstance qui expliquerait notre complète ignorance des phases erotiques les plus intimes de ces Batra- ciens, quoique plusieurs observateurs distingués aient essayé de les dévoiler (2;. Il est très proba.ble également que, même dans les espèces (1) Nous sommes redevables à M. Boulenger d'une notice bien détaillée dans laquelle il expose comment une Salamandra maculosa et une S. atra se livrèrent pendant la nuit à leurs jeux d'amour. Il communiqua ses observations à M. F. Lataste, qui les inséra dans sa récente publication « Encore sur la fécondation des Batraciens urodèles floc. cil.) ». (2) Parmi les herpéthologues qui se sont le plus activeiiient occupés de décou- vrir les amours des Batraciens urodèles, M. F. Lataste mérite une mention spéciale. L'accouplement chez les Batraciens urodèles est le titre d'une de ses intéressantes publications sur ce sujet, publication insérée dans la Revue internationale des Sciences, 1" année, t. II, p. 496, 1878, mais qui, n'étant pas registrée dans l'index de ce volume peut passer inaperçue même quand on la recherche. Avec une franchise qui l'honore, iM. Lataste déclare qu'il termina ses observa- tions « sur les amours du Triturus viridcsccns Raf., sans avoir pu saisir le moment précis et la façon exacte de l'émission du sperme et de l'acte reproduc- teur » et qu'il put observer encore « mais d'une façon également incomplète l'accou- plement de ÏEuproctus pyrenœus D. B. ». 11 faut convenir que M. Lataste n'a pas été heureux. Plus que la qualité des récipients, ce fut probablement la lumière avec laquelle il les observait qui ne lui fut pas favorable, car, dans le cas contraire, avec beaucoup de pi'obabilité il aurait, lui le premier — ce qui ressort de la lecture diligente des manœuvres amoureuses si bien exposées par lui du Triturus viridescens et de ÏEuproctus pyrenœus, — il aurait découvert qu'il y a des Urodèles qui s'accouplent, mais dont l'accouplement toutefois n'est suivi d'aucune sorte de contact cloacai, le mâle déposant ses sper- niatophores à quelipic distance de la femelle. 42 162 F. GASCO d'Urodèles chez lesquelles on a observé un mode d'accouplement quelconque, et dont les mâles sont quelquefois, à cet effet, fournis de plaques et de brosses copulatrices, il ne se fait aucun oontact cloacal. Cet accouplement, je dirais presque cette agression, ne serait dans ce cas qu'une manœuvre du mâle pour mieux disposer la femelle à seconder ses désirs amoureux. Une fois assuré du con- sentement et du concours de la femelle, il s'en éloignerait ensuite quelque peu pour déposer le spermatophore que sa compagne aurait soin de recueillir (1). (1) Pour un Batracien urodèle algérien qui s'accouple (le Glossoliga IlagenmUlleri toul récemment décrit et suivi aussi dans ses amours par M. F. Lataste), ce fait est maintenant hors de doute. Il s'agit d'uneimportante découverte de M. le docteur J. von Bedriaga, qui a bien voulu me la communiquer; elle repose sur des bases un peu plus solides que celle de M. le professeur Nauck sur les amours de deux Tritons, car celui-ci se perd dans une série de quiproquo dans laquelle M. von Bedriaga s'est laissé aveuglément entraîner. (V. Nauck's Mittheilung iiber die Fortpflansung der Tritonen, in Zoologischer Anzeiger, n''79). Il suffisait en effet d'observer pendant quelques heures des Tritons en amour pour reconnaître aussitôt que l'explication des faits exposés par le professeur Nauck est loin, bien loin de la vérité et qu'au lieu de contenir le germe de la publication de Gasco (Gli Amori del Tritone alpestre, etc.), elle aurait été pour son auteur le point de départ d'un re'cit fantastique. Mais je reviendrai bientôt là- dessus dans une nouvelle note par laquelle il me sera facile de prouver par des faits qu'en 18G4 l'acte de fécondation des Tritons n'a été nullement connu par le professeur Nauck. REMARQUES s tR QUELQUES ESPÈCES BRYOZOAIRES CHEILOSTOMIENS Par le D^ J. JULLIEN (Séance du 24 mai i88l) J'ai trouvé dans la collection de Mollusques de notre distingué collègue M. Chaper, de nombreuses coquilles chargées de diffé- rentes espèces de Bryozoaires. Je présente ici le résultat de mes observations sur quelques-unes de ces espèces. Chaperia australis J. Jullien. Synonym. : Membranipora sjnnosa Quoy et Gaimard (sec. Busk), non d"Orb. nec Joliet. Busk (1) a figuré sous ce nom une espèce qu'il rapporte, avec doute, à celle décrite par Quoy et Gaimard dans un livre que je n'ai pu trouver à la bibliothèque du Muséum. Cette espèce existe en abondance au Cap de Bonne-Espérance, d'où M. Chaper Ta rapportée sur diverses coquilles de Cape-Town (Aulaeomia crenata, Thecanla concamerata) . Elle se présente dans des états de conservation différents ; quand les zoœcies sont en bon état, elles présentent une ouverture très vaste, fermée par un grand opercule membraneux et blond; la lèvre supérieure de l'ou- verture est ornée de longues épines calcaires (4-7) ordinairement six, articulées sur des supports cornés et blonds, enfoncés dans le rebord de la zoœcie. Dans les exemplaires avariés, morts depuis longtemps ou maltraités, la zoœcie se montre sous un autre as- pect : l'opercule et les épines ont disparu, laissant voir une ou- (1) Busk. Zoology of Kercjuclcn hland. p. 195, pi. x, lig. ;j. in /»/,,7. (ran-,.. extra-volum 168 (1879). 164 J. JULLIEN verture profonde, entourée d'un rebord granuleux, dont les grands pores arrondis indiquent la place qu'occupaient les épines. La paroi antérieure de la zoœcie qui s'étend depuis le fond jusqu'à la lèvre inférieure de l'ouverture est très variable dans ses propor- tions. Sur les colonies que portent les coquilles à'Aulacomya, cette paroi atteint à peine la moitié de la hauteur de l'opercule, la zoœ- cie est annulaire; sur celles que portent les Thccalia, elle a souvent deux fois la hauteur de l'opercule. De là deux aspects très diffé- rents de cette espèce, dans le premier cas, on dirait une Memhra- nipora, dans le second, une Lepralia. Leszoœcies sont granuleuses, épaisses, non ponctuées disposées en quinconce ou irrégulière- ment. Quant au fond de l'ouverture, il présente latéralement deux cloisons obliques, verticales, plus rapprochées vers la lèvre supé- rieure que vers la lèvre inférieure qu'elles ne dépassent pas, quelle que soit la longueur très variable de la zoœcie, formant ainsi de chaque côté une sorte de gousset fermé en haut par l'area membraneuse qui s'appuie sur ses bords, et partout ailleurs par les parois de la zoœcie ; dans l'angle postérieur et inférieur de ces cloisons existe un pore arrondi qui fait communiquer l'inté- rieur du gousset avec la cavité principale. Je ne fais aucune supposition sur l'usage de ces goussets. Ser- vent-ils d'ovicelle, comme Ilincks le pense (1), ou n'en servent- ils pas ? Je n'en sais rien ; mais ils me paraissent établir un détail d'organisation suffisant pour légitimer la séparation de cette espèce du genre Mcmbranipora où Busk l'a placée, et en faire le type d'un genre nouveau que je dédie à M. Maurice Chaper pour perpétuer le souvenir de ses travaux dans l'Afrique australe. Le nom d'espèce sous lequel Busk en parle, faisant double emploi avec celui d'une autre espèce que d'Orbigny (2) a décrite aussi sous le nom de Membranipora spuiosa, je propose de changer spinosa en australis, à cause de la distribution géographique de ce Bryozoaire. Le professeur Smitt (3) a établi un nouveau genre (Stegano- porella) dont voici la description traduite d'après Hincks (4) : ce Zoarium encroûtant ou (exceptionnellement) naissant en expan- sions foliacées. Zoœcies avec les caractères externes des Micro- pora, mais ayant une cavité intérieure occupant inférieurement (1) Hincks, B. M. Polyz., p. 177. (2) d'Oibigny, Voy. dans l'Am. mérid. (Bryoz.J, t. V, p. 16, pi. viii, fig. 1-4. (3) Smitt, Florid. Bryoz., pars II. (4) Hincks, B. M Polyz., p. 176. QUELQUES ESPÈCES DE BRYOZOAIRES CIIÉIL03TOMIEN3 165 la totalité de la loge, rétrécie en avant pour former un passage tubuleux qui communique directement avec rorillce ou s'ouvre dans une seconde cavité immédiatement au-dessous de lui.» L'au- teur anglais fait sur ce genre les réflexions suivantes : « L'espèce dans laquelle les caractères de ce groupe senties plus évidents est la Membranipora magnilabris Busk. Pour plusieurs raisons cette espèce est particulière et nous avons un meilleur représentant de ce genre dans notre espèce anglaise : Steganoporella Smitti Hincks. Or, il est impossible d'admettre dans le même genre la Membra- nipora magnilabris et la Steganoporella Smitti; si cette dernière espèce, tout à fait calcaire, peut être considérée comme un type du nouveau genre de Smitt, il faut en détacher la Membranipora de Busk qui est membraneuse ou semi-calcaire avec une struc- ture toute diflërente. Bien que je ne connaisse pas la M. magni- labris autrement que par le dessin de Busk (1), les goussets qui paraissent indiqués par transparence sur l'opercule m'autorisent à réunir celte espèce au genre Chaperia. Membranipora echinata d'Orb. M. Gbaper m'a procuré de superbes exemplaires de cette espèce établie par d'Orbigny (2), mais décrite et figurée par lui d'une manière incomplète. Ainsi, cet auteur ne parle que de six épines mobiles placées sur la moitié antérieure des cellules, il compare ces épines à celle des Oursins, puis il ajoute que lorsque l'en- semble est altéré, les épines tombent et il ne reste plus qu'un trou à la place. Sur les nombreux exemplaires que je possède de cette espèce, on peut aisément retrouver des places avariées identiques aux dessins de d'Orbigny ; mais il est facile de cons- tater dans les cellules en bon état que le fond des zoœcies est protégé par des épines calcaires grêles, recourbées sur le devant de l'area, réunies au bord calcaire par un ligament cliitineux. De même que pour les grosses épines de la partie antérieure, le liga- ment ne permet à celles plus délicates de la partie postérieure que des mouvements insignifiants, l'élasticité de la substance cliitineuse humide tout en exerçant une grande influence sur la conservation de ces appendices les maintient éncrgiquement à la (1) Busk, Cat. viar. Pobj:., pi. i.xv, fig. 4. (2) D'Orbigny, loc. cit., t. V, p. 1(), pi. vu, tig. 13-17. 166 J. JULLIEN même place. Sur les échantillons desséchés, on ne les voit pas autrement que dressés à leur place, ne tombant jamais sur les côtés comme dans les espèces où les spinules sont fixées par des chairs molles. Ces petites épines du fond de la zoœcie sont ordi- nairement au nombre de quatre, mais elles varient assez fréquem- ment de quatre à six ; les grosses épines sont presque toujours au nombre de six, j'ai vu des cellules peu nombreuses, il est vrai, qui n'en portaient que quatre. Enfin on trouve sur le zoarium des aviculaires pédoncules, analogues à ceux de la Membranipora spinifera Johnston, ils sont dispersés irrégulièrement sur le bord des zoœcies. J'en ai vu qui avaient pris naissance au milieu de la dernière paire des petites épines du fond, d'autres étaient placés entre les petites et les grosses épines, d'autres entre la première et la seconde paire d'épines antérieures, enfin on en trouve quelquefois qui naissent au milieu de petits espaces (aviculaires intercellulaires de Busk(l), au point de contact de plusieurs zoœcies. Le pédicule de ces avi- culaires est très grêle, l'articulation est charnue, en sorte qu'on les trouve toujours plus ou moins couchés sur le côté, souvent appuyés contre les grosses épines. Cette Membranipore a une distribution géographique considé- rable, les échantillons que je possède viennent tous de la côte occidentale d'Amérique, depuis les rivages du Chili jusqu'à ceux de Sitka ; la seule différence à noter entre ces exemplaires qui permette de les distinguer les uns des autres, c'est que dans ceux de l'Amérique du Nord, de Sitka par exemple, le ligament chiti- neux des épines est blond, et les épines un peu plus grêles que dans ceux de l'Amérique du Sud et de Californie, dont le ligament est brun foncé. Si nous rapprochons à présent la Membranipora spvnosa de d'Or- bigny (2) de la Membranipora echinata du même auteur, il apparaît clairement que ces deux espèces ne sont que des états différents de la même, mal dessinée et mal observée ; le bord ovale et granuleux existe dans l'une et dans l'autre ; les épines plus ou moins conservées des exemplaires de d'Orbigny l'ont seules guidé dans l'établissement de ces deux espèces qui doivent être réunies désormais sous le nom de Membranipora echinata. La Membranipora spinosa, décrite comme espèce nouvelle par (1) Busk^ Cra'j Polyzna, p. (54. (2) D'Orbigny. Voy. dans l'Am. mérid., t. V, p. 16 , pi. viii, lig. 1-1. QUELQUES ESPÈCES DE BRYOZOAIRES CIIÉIL0ST0MIEX3 167 L. Joliot (1) dans sa thèse de doctorat, ne doit pas être confondue avec les M. sjnnosa dont je viens de parler, elle me paraît être simplement une variété de la M. jnlosa des auteurs ; dans tous les cas il est impossible de conserver cette appellation puisqu'elle a déjà été employée par d'Orbigny. Mucronella Alvarezi d'Orbigny. Une Ostrea de Valparaiso m'a offert une superbe colonie de l'es- pèce décrite par d'Orbigny (2) sous le nom d'Escharina alvareziana. Cette espèce varie assez dans la forme générale des zooecies. Le dessin de d'Orbigny a été fait d'après des cellules déjà âgées, et bien qu'il représente l'idéal de cette forme on ne peut cependant le considérer comme type, car sur le même testier ou zoarium, ce sont quelquefois les plus rares cellules qui ont cet aspect. De nombreuses loges sont dépourvues d'aviculaires, beaucoup n'en ont qu'un seul, quelques cellules isolées en ont deux, enfin par places on trouve des groupes dont toutes les zoœcies ont deux aviculaires. L'ouverture elle-même varie aussi de forme, on la trouve souvent suborbiculaire, avec ou sans tubercule au-devant d'elle, d'autrefois elle est réniforme, trilobée, avec un tubercule rostral sur le milieu de la lèvre inférieure, tubercule qui autorise le classement de cette espèce dans le genre Mucronella de Hincks. Les zoœcies ne sont pas toujours lozangiques, elles sont quel- quefois arrondies, ou rhomboïdales, ou même étranglées dans leur milieu comme un sablier, avec un seul aviculaire sur cet étranglement, le débordant des deux côtés ; j'ai vu des loges plus petites que l'ouverture, rappelant ainsi la forme de certaines Membranipores. Busk (3) a donné la description d'une espèce qu'il a nommée Le- pralia alata. Cette espèce originaire du cap Horn, où elle vit sur les pierres par 40 brasses de fond, est identique avec VEscharina Alvarezi de d'Orb., la forme de la bouche est la même, les avi- culaires sont les mêmes, les côtes latérales sont les mêmes ; le dessin et la description de Busk n'indiquent de plus que le tuber- (1) Lucien Joliet, Contribulion à l'histoire des Bryozoaires des côtes de France, 1877, p. i)8. (2j Aie. d'Orbigny, Voy. dans i.imcr. laerid. [Bryozoaires', t. V, p. ]1, pi. vi, (.3) Busk, Cal. mar. Polyz. B. .V. '1851j, p. 71, pi. i.xxix, tig. 3. 168 J. JULLIEN Cille antébiiccal et des épines orales. Or je viens de dire que dans les zoœcies bien conservées le tubercule existe toujours, il dis- paraît sur les exemplaires en mauvais état; quant aux épines orales, elles n'existent (comme chez beaucoup d'autres espèces) que dans le premier âge des cellules; sur les six cellules du dessin de Busk, elles manquent dans trois, il n'est donc pas bien extraordinaire que je ne les aie pas rencontrées sur l'échantillon que je possède, et que d'Orbigny ne les ait pas vues lui-même. Je pense donc que l'on doit identifier la Lepralia alata de Busk, avec VEscharina Alvarezi de d'Orbigny, et que ces deux espèces n'en faisant qu'une seule désormais doivent être placées dans la classification sous le nom de Mucronella Alvarezi. Membratiipo7^a monostachys Busk. Sur une Ranella cœlata de Panama, j"ai trouvé un superbe exem- plaire de Memhranipora ononostachys dont les zoœcies unisériées sont exactement semblables à la figure de Hincks ( 1 ) qu'il présente comme la forme linéaire de cette espèce. Dans l'échantillon de Panama, les deux épines droites qui garnissent le bord antérieur de l'area sont un peu tordues en dehors comme les bras d'une lyre ; mais les zoœcies offrent aussi la forte épine inférieure du Monostachys et les cinq paires de spinules qui protègent l'area dans le dessin de Hincks. Les cellules sont plus petites que dans les exemplaires d'Europe. Jusqu'à présent cette espèce n'a été trouvée que sur les îles du Cap-Vert et en Norvège, j'ajouterai à sa distribution géogra- phique les rivages de Panama et ceux du Portugal. Les exemplaires de ce dernier pays ont été trouvés par moi sur les Huîtres qui se vendent à Paris sous le nom d'Huîtres de Por- tugal et qui se pèchent à l'embouchure du Tage. Les zoœcies sont groupées les unes à côté des autres, elles portent souvent trois fortes épines aiguës, une de chaque côté de la bouche, la troi- sième sur le milieu du bord inférieur de l'area. Ordinairement l'épine inférieure existe seule, on la voit parfois réduite à la forme d'un simple tubercule aplati, et alors les épines du haut de l'area sont absentes. On pourrait donner à cette variété le nom de Mem- hninipora monostachys var. portugalensis. (1) Ih-iiish marine Pohjzoa, pi. xvn, fig. 3-4. OBSERVATIONS ^ rouii sKRvm a l'histoire du CORBEAU FREUX fCORVUS FRLGILEGUS Lixn.) Par Auguste BESNARD (Scancc du 2^ mai 'I88i) Le Corbeau freux, qui est un Oiseau des contrées du Nord de l'Europe et d'une partie de l'Asie, descend sur la France septen- trionale et centrale, dès le mois de novembre, par troupes plus ou moins nombreuses, qui se répandent sur les champs ense- mencés où elles causent des dégâts incalculables au moment de la germination des blés. Ces troupes, qui restent compactes pendant la plus grande partie de l'hiver, se cantonnent le plus souvent et ne changent de quartiers que lorsque les Vers, qui composent essentiellement leur nourriture, commencent à devenir rares; mais au moment du départ, à cause de leur sociabilité, aucun Oiseau ne manque à l'appel ; il est même rare de voir un Freux isolé ; quand ce fait se produit, on est à peu près certain de rencontrer dans le voi- sinage quelque bande en train de picorer. Dès le mois de février, une grande partie de ces troupes, sensi- blement diminuées par le plomb du chasseur et par les engins de toutes sortes, dans lesquels les Freux tombent assez facilement, reprennent le chemin des régions septentrionales de l'Ancien- Monde, régions qu'elles ne semblent abandonner, du reste, qu'à cause du manque de vivres, car un froid, même assez intense, ne paraît pas les incommoder beaucoup. Parmi les troupes qui ne regagnent pas le Nord de l'Europe, il en est quelques-unes qui nichent chaque année sur quelques points du département de la Sarthe, tels que les parcs des châ- teaux du Ludc, de Sourches, en Saint-Symphorien, de Bordigné, à Bernay-en-Champagne, etc., auxquels il convient d'ajouter les jardins de la préfecture, au Mans, où, chaiiue printemps, une 170 AUGUSTE BESNARD dizaine de couples se reproduisent, de préférence sur les pla- tanes les plus éfevés de la futaie, dans les premiers jours de mars. C'est surtout le parc de Sourclies que l'on doit placer en pre- mière ligne comme centre de reproduction. Dès la fin de février, les Freux commencent à bâtir leurs nids en société sur les grands arbres du parc, et il n'est pas rare de rencontrer des chênes qui en contiennent jusqu'à 20. Je me rappelle avoir vu un arbre énorme que l'on venait d'abattre dans le parc du Lude qui portait 42 nids. Je m'empresse d'ajouter que je considère cependant ce fait comme très exceptionnel (1). La confection des nids ne dure pas plus d'une dizaine de jours, et souvent, dès le lo mars la ponte est entièrement terminée, lorsque la saison n'a pas été trop rigoureuse. Dans la Sarthe, on ne doit pas être loin de la vérité en affir- mant que la moyenne des œufs pondus est de 7 par couvée, d'après mes observations personnelles qui portent sur un certain nombre d'années. Cette année encore, j'ai pu constater sur le même chêne, la présence de 62 œufs dans 9 nids différents, et j'ai pu aussi m'as- surer que les œufs ne commençaient à être couvés que dans un nid, qui en renfermait 8, ce qui peut faire supposer que la ponte n'était pas encore terminée dans tous les nids. Les œufs de Freux sont excessivement variés de forme, de cou- leur et de volume ; il est même difficile d'en rencontrer deux absolument semblables. 11 s'en touve qui ne sont que de la gros- seur de ceux du Merle noir, et d'autres, ce sont les plus nom- breux, qui sont un tiers plus gros que ceux de la Pie commune. Il y a quelques années, le régisseur d'une propriété où les Freux nichent en grand nombre, me montra un sapin sur lequel un couple de ces Oiseaux avait autrefois établi son nid. Ce sapin, d'assez faible dimension, ne pouvait donner asile qu'à une seule couvée. Le fils de ce régisseur, qui n'était alors qu'un enfant et qui, comme tous les enfants de son âge, aimait à dénicher les Oiseaux, découvrit le nid et grimpa aussitôt dans le sapin pour enlever la couvée ; mais heureusement l'enfant n'enleva rien du tout, à cause de la surprise dont il fut saisi, à la vue de l'intérieur du nid qui renfermait IS œufs. L'enfant descendit prestement et (1) A ce propos, je me permets de relater, puisque je m'occupe d'Oiseaux qui nichent en société, que dans une excursion ornithologique, j'ai compté 98 nids d'Hirondelles de fenêtre, sous le porche assez restreint d'un hôtel du bourg de Connerré. OBSERVATIONS SUR LE CORBEAU FREUX 171 vint raconter à son père ce qu'il avait vu ; et tout joyeux l'en- traîna vers le sapin pour qu'il put lui-même constater la présence des 15 œufs dans le même nid. Des mesures furent prises pour s'assurer si, par hasard, plu- sieurs couples de Corbeaux n'habitaient pas ensemble, mais on ne put jamais voir plus de deux Freux à la fois jusqu'au moment où les petits quittèrent le nid, au nombre de 12, 3 œufs s'étant trouvés inféconds. Le régisseur ajouta qu'il avait vu plusieurs fois des nids de Corbeaux freux qui renfermaient 9 et 10 œufs. Dès la fin d'avril, les jeunes Freux sont déjà assez forts pour abandonner les nids et se tenir sur les branches qui les entou- rent. Dans la deuxième quinzaine de mai, ils sont assez robustes pour entreprendre de petites excursions dans les environs. A la fin des nichées, les Corbeaux freux pullulent tellement à Sourches, que, dans le courant de mai, on est obligé de les abattre à coups de fusil pour en dimininuer le nombre. Par ce moyen, barbare mais nécessaire, on atténue considérablement les dégâts qu'une pareille colonie causerait sans conteste aux champs de toute la contrée à plusieurs kilomètres à la ronde. On peut évaluer, sans crainte d'être taxé d'exagération, à plu- sieurs milliers, le nombre des jeunes Freux qui sont ainsi sa- crifiés par nécessité chaque année. DESCRIPTION DE NOUVELLES COQUILLES Par le D^ JOUSSEAUME (Séance du 12 juillet 4881) Tutufa caledonensis . Avant de donner la description de cette nouvelle espèce, je commencerai par émettre l'opinion que je me suis formée sur le groupe des coquilles que l'on désigne sous le nom générique de Ranella. J'ai déjà écrit, à différentes fois, que celte coupe faite par Lamarck était heureuse ; mais que son auteur avait eu le tort de prendre pour caractéristique de son genre la position des varices, caractère sans importance, comme nous avons eu l'occa- sion de le démontrer, et qui l'a conduit à placer dans les Ranella le Murex reticularis de Linné et le Murex argus de Gmelin qui sont deux Tritons ; les Ranella bituhercularis, pygmœa et le Murex gyrinus de Linné qui pour nous sont des Murex à deux varices, et enfin de placer dans les Tritons le Murex lampas de Linné, Buccinum-muricatum Ajax de Klein, qui présente tous les carac- tères des Ranella. Actuellement le nombre des espèces appartenant au genre Ranella est assez considérable pour qu'on ait pu les ranger en un certain nombre de groupes présentant des caractères net- tement tranchés. Les auteurs qui ont eu l'heureuse idée de faire ces groupements n'ayant pas voulu toucher aux mémorables tra- vaux de leurs devanciers, se sont trouvés dans l'obligation de créer des sous-genres, détruisant d'un seul coup la méthode binaire, si scrupuleusement respectée par ceux qui lui ser- vaient de guide. Lorsque l'immortel Lamarck, le profond obser- vateur qui a ouvert à deux battants la porte au darwinisme, a fait la classification des Animaux sans vertèbres, nous le voyons DESCRIPTION DE NOUVELLES COQUILLES 173 prendre dans les genres de Linné toutes les espèces qui lui sem- blaient présenter des caractères distincts pour en faire un genre nouveau. C'est ainsi que l'on retrouve souvent quatre ou cinq des genres de Lamarck dans un des genres de Linné. Je me de- mande pourquoi cette méthode n'a pas été suivie et qu'elles sont les causes qui ont empêché les auteurs de diviser en plusieurs genres un des genres de Lamarck? division, du reste, qui aurait certainement été faite par Lamarck lui-même s'il avait eu à sa dis- position les matériaux et les documents que nous possédons ac- tuellement. Nous avons dit que le genre Ranella de Lamarck avait été sub- divisé, qu'avec les espèces qu'il renfermait et celles qu'on a découvertes depuis cette époque on avait fait divers groupements rationnels auxquels on a donné la dénomination de groupe ou de sous-genre. Pour moi, dont l'esprit n'a pas encore pu pénétrer dans le sanctuaire trois ou quatre fois saint de cette nouvelle méthode, je resterai, en attendant qu'elle m'ait ébloui de son éclatante simplicité, dans les ténèbres de l'ancienne, et je consi- dérerai les groupes ou les sous-genres de Ranella comme des genres dont l'ensemble formera la famille des RanelUdœ. Fam. RANELLIDiE. Coquille buccinoïde, dont l'ouverture est creusée à chaque extrémité d'un canal en forme de gouttière dont la direction se trouve dans le plan même de l'ouverture. 1. Genre Ranella Lamarck. Type Murex crumena Lam. Coquille granuleuse ovale déprimée, 9 tours de spire dont 3 1/2 embrionnaires, bourrelets distiques formant de chaque côté de la coquille un rangée longitudinale. Ouverture allongée ovale, dont le diamètre dépasse toujours la moitié de la longueur totale de la coquille, canal antérieur et pos- térieur profonds et ouverts ; bord externe large, déjeté en forme de collerette, bord columellaire recouvert d'une large lamelle dont le bord externe est détaché. Sp. : Ranella crumena Lam., { Ranella foliata Brod., — inarrjarita Dcsli., | — thcrsites Redf. 174 JOUSSEAUME 2. Genre Bufonaria Schumacher. Type RaneUa spinosa Lam. Coquille granuleuse déprimée, 9 tours de spire dont 3 1/2 em- bryonnaires, bourrelets distiques placés en rangée de chaque côté de la coquille. Ouverture ovale allongée dont le grand diamètre dépasse à peine la moitié de la longueur totale de la coquille ; canal antérieur presque droit, long, large et profond, postérieur très large, évasé en arrière et armé en dehors d'une épine plus ou moins longue, creusée en gouttière, qui fait suite au canal; bord externe droit en arrière, déjeté en avant, columellaire n'étant pas recouvert comme dans le genre précédent par une lamelle saillante en con- tinue. Sp. : Bufonaria npinosaLam.. i Bufonaria subgranosa Beck, — albivaricosa Reeve. — Suenxoni Morch, — elegans Beck, ' — rana Lin. 3. Genre Bursa Bolten. Type Murex bufonins Gmelin. Coquille épaisse, peu déprimée, granuleuse et tuberculeuse, 6 tours de spire sans compter les tours embryonnaires, le sommet étant toujours érodé; bourrelets continus, distiques et latéraux. Ouverture étroite, ovale, dont le grand diamètre égale à peine la moitié de la longueur totale de la coquille ; bords larges et évasés; canal antérieur court, étroit et très profond; canal posté- rieur très long, a la forme d'une fente profonde dont les bords, très rapprochés, la transforment en un canal presque complet, l'extrémité de ce canal forme au sommet de chaque varice une corne plus ou moins saillante. Sp. : Bursa hufonia Linné, l Bursa tuberosissima Reeve, — Lamarcki Desh., 1 — sypiionata Reeve, — venustula Reeve, j 4. Genre Coluhraria Schumacher. Type Murex candisatus Chemn. « Coquille turriculée fusiforme ; les tours à bourrelets alternes longitudinalement » (Schum), granuleuse et à spire formée de 9 à 10 tours dont 3 embryonnaires. Ouverture ovale le grand diamètre, beaucoup plus court que la moitié de la longueur de la spire ; canal antérieur assez court et DESCRIPTION DE NOUVELLES COQUILLES 175 courbe ; le postérieur, en forme de gouttière ouverte, est très court, son extrémité ne dépassant pas la varice ; bord columel- laire assez large, plissé, bord externe déjeté en dehors, surtout antérieurement. Sp. : Cohibraria cardinata Chcm., — qranifera Lani., — affinis Brod., — ponderosa Reeve, — livida Reeve. — semiijrcuioxa Lam.. — cœlata Urod., Sp. : Colubraria pustulosa rare, — ciimingiana Dunk. — coriacea Reeve, — albifanciata Sow., — nana Sow., — ? crassa Desh. 5. Genre Crossata nob. Type Ranella ventricosa Brod. Coquille ventrue à bourrelets latéraux peu saillants, 7 ou 8 tours de spire. Ouverture dilatée dont le diamètre égale à peu près la moitié de la longueur totale de la coquille, canal postérieur et antérieur très court et largement ouvert, bord columellaire très large, col- laux presque lisses, l'extérieur assez large et un peu déjeté en dehors. Sp. : Crossata ventricosa Brod., Sp. : Crossata californica Hinds. 6. Genre Tutufa nobis. Type Murex lampas Linné. Coquille turriculée, non déprimée, granuleuse et tuberculeuse, à bourrelets alternes. Ouverture presque orbiculaire dont le diamètre est toujours plus court que la moitié de la longueur de la coquille, canal anté- rieur courbe, profond, large et à bords rapprochés, canal posté- rieur très court et largement ouvert, bord externe large, évasé et lacinié, bord columellaire rugueux et recouvert par une large in- crustation lamelleuse. Sp. : Tutufa Inmpas Linné, — caledoncnsis nob., Sp. : Tutufa ranclloïdes Reeve, — serobiculatus Linné. 7. Genre Lampasopsis nob. Type Ranella rhodostoma Beck. Coquille se distinguant de celles du genre Tutufa par leurs 176 JOUSSEAUME varices opposées formant de chaque côté de la coquille des bour- relets longitudinaux, à canal antérieur plus court et plus ouvert. Son canal postérieur, également court et ouvert permettra de le difTérencier des Bursa dont les bords du canal postérieur sont presque en contact. Sp. : Lampasopsis i-hodostomum Beck., 1 Sp. : Lampasopsis? aspen-iimim Dunk,, — cruentatum Sow., ( — ? Grayi Dunk., 8. Genre Aspa H. et A. Adams. Type RaneUa lœvigata Lamarck. Coquille ventrue, lisse ou striée, à spire très courte, et érodée chez l'adulte, formée de 6 à 7 tours. Ouverture étroite, ovale, occupant un peu plus de la moitié antérieure du dernier tour, le canal postérieur étant appliqué sur sa moitié postérieure; canal antérieur court et ouvert; bord externe épais et mousse, bord columellaire recouvert d'une in- crustation large et épaisse. Sp. : Aspa lœvigata Lam , 1 Sp. : Aspa Brocchii Brong., Foss. — marginata Brong., foss. J La caractéristique que nous avons donnée de la famille des Ba- nellidœ, c'est-à-dire de l'existence d'un canal postérieur de l'ou- verture dirigé en arrière, est certainement le caractère distinctif le plus constant et le plus facile à observer. Je dois cependant avouer qu'il existe au Muséum d'histoire naturelle un Triton Lam. du groupe du variegatum qui présente ce caractère. C'est jusqu'à présent la seule coquille des Tritonidœ possédant un canal posté- rieur placé dans l'axe de l'ouverture, alors que dans toutes les autres il lui est perpendiculaire. Afin d'éviter la création de noms nouveaux et pour perpétuer la mémoire des savants qui se sont occupés de cette famille, j'ai conservé les noms de tous les genres et sous-genres que l'on avait précédemment créés en n'apportant de modifications que dans le mode de groupement des espèces. J'ai restreint le genre Ranella de Laiùarck aux seules espèces qui se groupent autour de la Ranella crumena que j'ai prise pour type. Le genre Bufonaria de Schumacher a été créé pour deux espèces: le Murex rana de Linné et le Murex serohiculatus auquel il donne le nom de pes leonis. J'ai conservé comme coupe générique la pre- mière espèce en prenant pour type, avec certains auteurs, lo. Ranella DESCRIPTION DE NOUVELLES COQUILLES 177 spinosa Lam. comme offrant les caractères les plus nettement tranchés et j'ai rangé le M. serohiculator dans le sous-genre Lampas. Le genre Bursa de Bolten est considéré par plusieurs natura- listes comme l'équivalent du genre Banella, ils ont remplacé cette dernière appellation par celle de Bursa. J'ai accepté ce genre pour le groupe d'espèces voisines du Murex Bufonia. Le genre Coluhraria de Schumacher a été, selon nous, mal inter- prété, car si cet auteur renvoie pour la première de ses espèces à une figure de Chemnitz, qui représente le Triton maculosum La- marck, et pour la seconde au Murex caudiratm de Chemnitz, il est bien certain que sa description s'applique à cette dernière espèce et non à la première, et que les auteurs qui ont considéré le genre Coluhraria comme l'analogue de VEpidromis de Klein n'ont pas lu avec attention la diagnose de l'auteur. Nous aurions dû peut-être placer dans les Ranellidœ le genre Spinigera de d'Orbigny ; mais l'état de conservation des espèces que nous avons examinées laissant à désirer, nous avons préféré nous abstenir, trouvant du reste que ces coquilles avaient plus de rapport avec les Fusus qu'avec les Ranellidœ. Lampas caledonensis. Testa ovato-conica, apice truncata, inferne ventricosa, trans- versim granuloso-costata, costis alternantibus valde tuberculatis, fulvo rufescente et castaneo-maculosa, anfractibus 6 angulatis ; cauda breviuscula contorta ; apertura subcircularis, aurantiaca. Golumella reflexa, expansa, rugosa plicata, margine dextro ex- panso, laciniatio, maculis castaneis ornato, intus dentato. Lono-, 120'^™ ; larg. 63'»'». AU. 58'^"\ Coquille dont la forme, la taille, la coloration et la disposition des côtes pourrait, à première vue, la faire confondre avec le M. lampas de Linné, dont on la distinguera facilement par les tuber- cules de la surface moins saillants, le moucheté noirâtre de son bord externe et l'absence, au-dessous du sillon du bourrelet de côtes blanchâtres s'étendant assez profondément dans l'ouverture. J'ajouterai en outre que chez tous les individus adultes de cette espèce que j'ai examinés, le sommet était érodé. Cette coquille, plus trapue que celle du lampas, a la forme d'un ovale allongé ; sa couleur est d'un jaune-brunâtre maculé de brun- foncé entre les tubercules. Les tours de spire sur lesquels s'élè- I 178 JOUSSEAUME vent de forts bourrelets longitudinaux et alternes sont cerclés de côtes granuleuses. La spire, dont le sommet est érodé, est formée de 6 tours légè- rement anguleux dont le développement s'effectue assez réguliè- rement ; ils sont séparés par une suture ondulée ; à leur surface s'élèvent 9 bourrelets arrondis et saillants ; l'animal décrit donc les deux tiers d'un tour de spire avant de former un second bour- relet au lieu de n'en décrire que la moitié, comme cela a lieu dans la plupart des Ranelles; le dernier tour, ainsi que les précédents, est divisé par des côtes circulaires d'inégales largeurs, chagrinées de très fortes granulations ; la côte placée au niveau de la partie anguleuse des tours est surmontée de très gros tubercules gra- nulés, assez régulièrement espacés, dont les intervalles sont tachetés de brun noirâtre, en avant on constate l'existence de deux à trois autres côtes présentant, comme la précédente, des tubercules d'autant plus rapprochés et moins saillants qu'elles sont plus antérieures. Entre chaque côte tuberculeuse existe un large cordon strié et granuleux, toutes ces côtes sont séparées par de petits sillons circulaires très nettement accusés. Les côtes tuberculeuses s'étendent sur le bourrelet en saillie granuleuse blanchâtre, alors que les zones intermédiaires, avant d'arriver au sommet du bourrelet, où elles forment des saillies moins fortes, granuleuses et brunes, se creusent en une fossette assez profonde, placée en arrière et d'une teinte un peu plus claire que celle des parties environnantes. Le bord columellaire se déjette en dehors en une large lamelle saillante étendue, dans les sujets très adultes, d'un canal à l'autre; cette lame, dont le bord externe est libre, surtout à la partie antérieure, est très légèrement rugueuse en dehors. Sa face interne, recouverte d'un enduit brillant et jaunâtre, maculé dans le jeune âge de brun-noirâtre, est recou- verte d'un très grand nombre de côtes transversales irrégulières, souvent interrompues et légèrement sinueuses, se terminant en dehors à des granulations plus ou moins fortes et irrégulièrement disséminées. Dans le jeune âge le sommet est accuminé, saillant et d'un blanc opaque sur les 4 tours qui font suite au nucléus embryon^ naire ; les bourrelets opposés sont disposés en séries longitu- dinales. Cette coquille présente donc ,à la première période de son évolution, la caractéristique donnée par Lamarck à son genre Ranella. Dans la lampas les bourrelets des premiers tours ne sont presque jamais disposés en séries longitudinales continues. DESCRIPTION DE NOUVELLES COQUILLES 179 Habitat : Nouvelle-Calédonie, où elle doit être assez commune. Nous en possédons 4 individus, dont 2 jeunes, 1 adulte, et 1 inter- médiaire. Nous en avons vu un exemplaire envoyé au Muséum d'histoire naturelle de Paris par Vabbé Lambert. Ce mode d'ornementation du bourrelet donne à cette partie de la coquille une telle ressemblance avec la patte d'un carnassier que Schumacher avait donné le nom imagé de Pes felis au M. lampas de Linné. L'ouverture presque circulaire, blanchâtre dans le fond, jaune-pâle luisant en avant, est divisée au-dessous de l'em- preinte interne du bourrelet par de larges côtes arrondies qui s'enfoncent très profondément dans l'intérieur. L'ouverture est échancrée en arrière par un canal très court en forme de demi- gouttière dont la longueur ne dépasse pas la largeur, et en avant par un canal courbe très profond, formant au-dessous du bord columellaire une gouttière dirigée en bas et en avant, alors que dans sa partie antérieure il se dirige obliquement en haut et un peu à droite, dans cette dernière partie, dont les bords sont rap- prochés le canal forme à l'extérieur une large tubérosité cou- verte de granules disposés en séries linéaires se dirigeant à droite et dont l'extrémité est échancrée par le canal. Le bord droit, placé en avant du bourrelet, est large et évasé ; sur sa face externe se continuent les côtes rugueuses de la surface, dont la termi- naison festonne le bord en lobes irréguliers séparés par des fis- sures maculées de noirâtre en dedans; ce bord est creusé de gouttières superficielles correspondant aux sillons de la surface ; ces gouttières sont divisées par douze dents saillantes. Petholata Euthymi nob. L'espèce que nous allons décrire appartient au groupe du T. petholatus, pour lequel Klein, en 1753, avait créé le genre Cochlea petholata. Malheureusement le nom de ce genre étant formé de deux mots doit, d'après la méthode binaire, être rejeté de la no- menclature. J'avais l'intention de conserver pour les espèces de ce groupe le nom unique de Petholata, mais après avoir retranché du genre Turbo de Linné toutes les espèces pour lesquelles on a créé des subdivisions, je me suis aperçu qu'il ne restait plus dans le genre Turbo de Linné que les Turbo petholaius, autour duquel 180 JOUSSEAUME vient se grouper les Turbo magni ficus et militaris de Rêve, le calé- doniens de Fischer, etc. T. Euthymi. Testa ovato conica, imperforata laevi, nitida, ma- culis luteis et virescentibus criberrime picta, et quinque zonis viridibus cincto, anfractibus, 7 rotundatis et regulariter augen- Apertura circulari intus margaritacea, peritremate continuo viride cincto. Alt. 40. D. mag. 93. D. min. 27"^'". Coquille ovoïde, légèrement ventrue et à sommet conique, son test épais, solide et brillant paraît lisse à l'œil ; mais avec un verre grossissant on découvre à la surface de petites stries d'ac- croissements irrégulières et très finement divisées par de petites linéoles circulaires légèrement ondulées, assez serrées et d'une ténuité extrême ; sa couleur est formée de petites macules d'un vert-bleuâtre se détachant sur un fond jaune-orange pâle; ces macules, très rapprochées et très irrégulières de forme et de dimension, semblent disposées en flammules ondulées ; on aper- çoit également sur le dernier tour cinq bandes circulaires d'un vert-olive-foncé. La spire, élevée et conique, est formée de 7 tours convexes et arrondis, se développant d'une façon régulière et assez rapide, les deux premiers très petits, lisses et luisants, sont d'un rouge-vi- neux assez intense, les suivants, très finement striés, présentent les macules jaunes et verdâtres que nous avons décrites ; plus larges et plus nettement séparées sur les premiers tours elles forment, sur le dernier, par une intrication indescriptible un nuageux jaune-verdâtre, divisé par 5 bandes circulaires d'un vert- olive ; la première borde la suture alors que la troisième, vive- ment colorée, occupe la périphérie ; entre ces deux bandes on aperçoit la deuxième beaucoup plus étroite et de couleur moins intense, la quatrième et la cinquième, placées à la base, sont presque aussi larges et de couleur aussi intense que celle de la périphérie. Le dernier tour se relève pour venir se fixer au tour précédent, de sorte que la première bande se trouve dans une dépression d'autant plus prononcée qu'on approche davantage de l'ouverture. A sa base, longeant le bord columellaire, existe un bourrelet semi-lunaire peu saillant et grisâtre, séparé en de- hors du reste de la coquille par un sillon nettement accusé qui prend naissance à la région ombilicale et se termine en avant au péristome de la coquille ; à la surface de ce bourrelet on aper- çoit, à l'aide d'une loupe, des stries irrégulières, obliques et trans- verses. DESCRIPTION DE NOUVELLES COQUILLES 181 L'ouverture, déjetée en bas et en dehors, occupe un plan légè- rement oblique à l'axe ; très peu évasée et de forme circulaire, elle présente, au niveau de la suture, un sillon assez profond. Recou- verte dans le fond d'une mince couche d'enduit terne, elle laisse à découvert, en approchant du péristome, un espace annulaire et nacré de largeur variable. Le péristome continuant, est légère- ment échancré au niveau de la suture, très large, mince et tran- chant dans sa moitié externe, il devient mousse et épais dans sa moitié interne ; sa couleur est d'un blanc-terne-verdâtre. Opercule crétacé, irrégulièrement hémisphérique, présentant une surface externe lisse, convexe, plus épaisse, blanchâtre et chagrinée dans sa dernière moitié, d'un marron sombre sur le bord opposé et d'un vert-olive brillant au centre. Sur sa face adhérente, presque plane et de couleur marron, on aperçoit un enroulement spiral d'un développement rapide et régulier com- posé d'un petit nucléus central et de trois tours séparés par une suture noire; sur les tours de spire on aperçoit de très fines stries denticulées, semi-circulaires et parallèles au bord intérieur. Grand diamètre 1™™, petit diamètre 14°i™, épaisseur 6""". Habitat : Nouvelle-Calédonie. Nous devons la connaissance de cette espèce à M. le frère Euthyme, assistant du supérieur-général des Petits-Frères de Marie ; nous le prions d'en recevoir la dédi- cace comme témoignage d'amitié et d'estime. Il existe dans les galeries du Muséum d'histoire naturelle de Paris, sous le nom de Turbo petholatus, sans indication de localité, un second exemplaire de cette nouvelle espèce. Cette coquille doit être très rare, car, parmi les nombreux envois de coquilles que nous avons reçus de la Nouvelle-Calédonie et les collections que nous avons visitées, nous n'avons encore rencontré que les deux individus que nous venons de signaler. Cyclostremma Carhonnieri nob. Testa minutissima, orbicularis, albida, late umbilicata. Spira plana anfractibus 3 subplanulatis, ultimo transverse striato et longitudinaliter tricarinato. Garenis decussatis et area plana sepa- ratis, caréna superiore angulosa, inferiore minore, média late ex- pansa. Apertura irregulariter quadrangulata, peritremate con- tinuo, superne rostrato. Long. 1™"^, larg. 0'"'"8, ait. 0™'°5. Coquille très petite, aplatie, orbiculaire et blanchâtre, dont 182 JOUSSEAUME on ne peut voir les détails et la forme qu'à l'aide d'une forte loupe ; son test même est assez solide et plutôt opaque que transparent, sa face supérieure est plane alors que l'inférieure est percée d'un ombilic largement ouvert, dans l'intérieur duquel on voit se dé- rouler tous les tours de spire, nettement séparés par une suture assez profonde. La spire tout-à-fait plane est formée de 3 tours à développement régulier. Le premier est très petit, lisse et brillant, et les suivants anguleux et striés transversalement. Le dernier est orné de trois carènes tuberculeuses dont la médiane est plus saillante, et l'infé- rieure, un peu plus petite, est plus rapprochée que la supérieure de la carène médiane. Des tubercules assez espacés de chaque carène par de petites côtes assez saillantes qui divisent transver- salement les espaces compris entre les carènes et les sutures. Les tours de spire sont séparés par une suture profonde et très visible, malgré la petitesse de la coquille. L'ouverture occupe un plan très oblique à l'axe ; sa forme est irrégulièrement triangulaire, ses bords, reliés entre eux par un bourrelet assez épais, appliqués sur l'avant-dernier tour, forment un péristome irrégulier, continu et mousse, présentant, au niveau de la carène supérieure, un petit rostre anguleux et saillant. La petite taille de cette coquille, ses trois carènes tubercu- leuses, les stries transversales, sa spire aplatie et le rostre que présente son péristome au niveau de la carène supérieure sont des caractères qui permettront de la distinguer avec facilité. Habitat : Je n'ai trouvé que deux individus, dont un seul entier, dans un litre de sable coquillers recueilli aux environs d'Aden, par M. Paul Garbonnier, auquel je la dédie. Observatiom. — Parmi les Cyclostremma recueillis à Aden, je dois signaler : C. Philippii Issel, recueilli par MM. Garbonnier et Deschamps. C. micans A. Adams, recueillis en grand nombre par M. Des- champs. J'en ai également trouvé quelques-uns, en très mauvais état de conservation, dans les sables pris dans cette localité par M. Garbonnier, J'ai comparé avec soin l'espèce de la Mer Rouge et celle des Philippines et je puis certifier qu'il y a identité. Tinostoma Deschampsi nob. Testa parva, crassiuscula, complanata, orbicularis, alba supra DESCRIPTION DE NOUVELLES COQUILLES 183 concentrice et valde costata (costis 7-8). Subtus obsolète sulcata; anfractibus 4 subplanulatis, ultimo supra peripheriam acutissime carinato. Gallositate opaca, circa rimulam umbilicalem gy rente, apertura rotunda ; margine acuto supra, minute sulcato. Long. 2"""', larg. l'n"'8, ait. 1"""3. Coquille petite, discoïde, déprimée, à test assez solide, blanc opaque chez les individus morts, présentant à la périphérie une carène lamelleuse très saillante. Sa face supérieure, en forme de cône surbaissé, est orné de stries circulaires assez fortes et assez régulièrement disposées ; on en compte 7 à 8 sur le dernier tour ; la face inférieure, presque plane est sillonnée, près de la carène, de 3 à 4 stries semblables à celles de la face supérieure ; au centre, l'ombilic est bordé par une callosité rugueuse qui Tobtrue en partie. La spire est formée de 4 tours arrondis, légèrement déprimés près de la suture et entourés, à la périphérie, d'une lamelle sail- lante. Le premier est lisse, luisant, punctiforme et saillant, alors que les suivants présentent, à la surface, les stries circulaires que nous avons signalées. Le développement s'eifectue d'une façon régulière et très rapide, ils sont séparés par une suture linéaire bien marquée et bordée en dehors par sa première strie assez saillante de la face supérieure. L'ouverture circulaire occupe une place presque parallèle à l'axe, son péristome continu à bords tranchants ; le supérieur et l'externe sont découpés en dehors par les sillons de la surface alors que le columellaire, épaissi par la callosité ombilicale qui, remontant vers la face supérieure, recouvre l'avant-dernier d'un enduit épais qui s'étend jusqu'au bord supérieur, avec lequel il s'unit. La forme discoïde avec la carène lamelleuse de la périphérie, et la disposition des stries de cette espèce suffisent pour la dis- tinguer des espèces connues. Habitat : Trouvée en petit nombre et en mauvais état de conservation dans des sables recueillis aux environs d'Aden par M. Paul Carbonnier. L'individu un peu mieux conservé qui a servi à notre description a été trouvé également à Aden par M. Deschamps, de Marseille, à qui nous sommes heureux de dé- dier cette nouvelle espèce. 184 JOUSSEAUME Tinosloma Carbonnieri nob. Testa minima, depressa, subdiscoïdes-ovata, alba, seu byalina, Isevi, nitida, anfractibus 3, rapide augentibus ; ultimo dilatato regione umbilicali callosa ; apertura rotundata, labro solido, intus suturam vix calloso. Long, l"""^; larg. S'"'"; ait. 0"^"'6. Coquille très petite, déprimée et orbiculaire, dont le dernier tour, manifestement dilaté vers l'ouverture, lui donne l'aspect d'un Cyclops en miniature. Son test, assez solide, lisse, hyalin vitreux et transparent, devient blanc opaque lorsque la coquille morte a séjournée quelque temps sur la plage. Sa face supé- rieure est très légèrement bombée et convexe, alors que l'infé- rieure est presque plane. Au centre de cette dernière, on aper- çoit à la place de l'ombilic une callosité étendue qui part du bord columellaire et dont le bord externe, nettement accusé, décrit une courbe arrondie. La spire est formée de trois tours arrondis en dehors, et très lé- gèrement déprimés de haut en bas; leur développement s'effectue d'une façon régulière et rapide jusque vers le milieu du dernier tour qui, en approchant de l'ouverture, se déjette un peu en de- hors, ce qui le fait paraître dilaté. La suture linéaire qui les sépare, logée dans une rainure formée par la dépression des tours, S'aperçoit assez distinctement. L'ouverture, de forme arrondie, occupe un plan légèrement oblique à celui de l'axe. Son péristome continu, droit, assez épais et mousse, présente un bord supérieur convexe qui dépasse un peu l'inférieur. Entre l'ouverture et l'avant-dernier tour, il existe un très fort bourrelet qui s'épaissit en haut au niveau de la suture et s'unit en bas à la callosité ombilicale. La très petite taille de cette espèce, qui mesure à peine un mil- imètre, sa forme et son absence de stries, permettront de la dis- tinguer facilement des espèces connues. Habitat : J'ai rencontré un très grand nombre d'individus de ce Tinostome dans des sables recueillis à Aden par mon excellent ami M. Paul Carbonnier, auquel je suis heureux de la dédier. Teinostoma rhinocéros. Testa minutissima. ovato-depressa, hyalino-vitrea seu alba ; au- DESCRIPTION DE NOUVELLES COQUILLES 185 fractibus 3, irregulariter augentibus, ultimo dilatato et tenuissime spiraliter striato, striis supraperipheriammajoribus etdecussatis, regione umbilicali callosa, apertura subcirculari, peritremate con- tinuo contracte, supra peripheriam calloso. Long. 8""°»; lat. 6"™; ait. C^^S. Coquille très petite, aplatie, ovale, rappelant par sa forme, comme le T. Carbonnieri, celle d'un petit Cyclops. Son test mince» vitreux, hyalin et transparent, devient blanc opaque lorsque la coquille a séjourné quelque temps sur la plage. Sa face supé- rieure, légèrement convexe, est formée par les tours étages de la spire ; l'inférieure, presque plane, présente à la place de l'om- bilic une large callosité prenant naissance sur le bord columel- laire. Avec une forte loupe, on découvre à la surface des stries circulaires très fines et très nombreuses; ces stries très fines à la face supérieure qui paraît comme déprimée, deviennent beau- coup plus fortes à la périphérie et diminuent insensiblement à la face inférieure en approchant de la callosité ombilicale. Des sil- lons dont la dimension est en rapport avec les stries qu'ils séparent sont très finement et régulièrement divisés par des petites lamelles perpendiculaires. La spire est formée de trois tours légèrement déprimés, surtout à la face supérieure, et très légèrement carénés au niveau où change brusquement la dimension des stries. Les premiers se développent assez régulièrement alors que le dernier se dilate fortement en approchant de l'ouverture. Ils sont séparés par une suture superficielle très apparente. L'ouverture, en forme d'ovale arrondi, occupe un plan oblique à l'axe, elle est surmontée en dehors, à la péripliérie du dernier tour, d'un rostre saillant qui semble dû à un plissement des bords et qui donne à cette charmante espèce un aspect particulier et bizarre; son péristome droit, mousse, contracté et continu, pré- sente un bord supérieur légèrement convexe, plus avancé que l'inférieur qui décrit une courbe concave. Le columellaire est épaissi par la callosité qui recouvre l'ombilic et l'avant-dernier tour dans sa partie aperturale. La petite taille de cette coquille, son mode de striation, et la gibbosité qui existe sur le bord externe de l'ouverture suffiront pour la distinguer à première vue de toutes les espèces déjà décrites. Habitat: Trouvée en assez petit nombre dans des sables recueillis aux environs d'Aden, par notre ami M. Paul Carbonnier. 186 JOUSSEAUME Marginella Anna. Testa minima, oblongo-ovata , spira producta, laevi, nitida, cinerea, lineis rufîs undulatis, criberrime serratis longitudilaliter ornata, in medio zona alba antice crenata. Apertura angusta antice dilatata, coliimella quadriplicata, labro marginato, intus lœvi, extus incrassato et rufo maculato. Dimensions: Long. 3'"'"l/2; larg. 2""». Coquille oblongue ovoïde, un peu renflée au milieu, et atténuée aux extrémités; son test épais, lisse et luisant est marqué de deux zones brun-rougeàtre interrompues par une bande centrale blan- châtre. Les deux zones colorées, dont la postérieure est très étroite relativement à l'autre qui occupe la moitié antérieure du dernier tour, sont formées par la réunion de linéoles très fines, très serrées et ondulées. En arrière la zone antérieure est cré- nelée par de petites taches brunes un peu plus foncées, qui séparent des crénelures à peu près de même dimensions surmon- tant la partie antérieure de la zone centrale blanchâtre. La spire, de forme conique et a sommet mousse, est formée de quatre tours séparés par une suture linéaire bien marquée; l'ouverture allongée et étroite s'élargit un peu en avant où elle se termine en un canal profond. 11 existe également en arrière une échan- crure légère; le bord externe lisse intérieurement est épaissi en dehors par un fort bourrelet sur lequel on constate l'existence de 3 à 4 petites taches d'un brun-violacé ; le bord columellaire presque droit est armé dans sa moitié antérieure de 4 petites dents assez saillantes. Par la forme et la taille, cette charmante petite espèce res- semble à la M. picturafa de Nevill. Elle s'en distingue par l'absence d'une bande blanche à l'extrémité antérieure, et les cré- nelures qui occupent le bord antérieur des fascies colorées dans la, picturata existe, au contraire, dans la M. Anna sur le bord pos- térieur. Ces fascies sont, en outre, dans \di picturata d'une teinte uniforme, au lieu qu'elles sont formées par la réunion de petites linéoles dans la M. Anna. Habitat : Nossi-bé. Cette espèce, que je possédais depuis long- temps sans indication de localité, a été trouvée dernièrement par M.Marie, à Nossi-bé. C'est de M™° Vimont, à qui je suis heureux de la dédier, que j'ai eu ces renseignements. DESCRIPTION DE NOUVELLES COQUILLES 187 Volvarina Cessaci nob. Testa ovato-oblonga, nitidissima, rubra, zona albida postice cincta. Spira brevissima, obtuse conica; anfractibus 4, suturis linea subalbida cinctis; apertura angusta, elongata, antice latius- cula; labro extus rubro et albo imimaculato, intus laivigato; columella ad basim alba et quadriplicata. Long. 11'"'" ; larg. 5°»™; ait. 4'"'". Coquille dont la forme est celle d'un ovoïde allongé, arrondie à son extrémité antérieure, et terminée en une pointe légèrement conique en arrière; son test, assez solide, opaque, lisse et lui- sant, est d'un beau rouge-vineux, interrompu en arrière par une zone circulaire blanchâtre dont le bord antérieur est plus nette- ment défini que le postérieur qui vient en dégradant d'une ma- nière insensible se fondre avec la teinte rouge de la coquille. La spire est composée de quatre tours dont le dernier forme, presque à lui seul, la totalité de la coquille, alors que les trois premiers s'élèvent et forment à l'extrémité un très petit ma- melon conique. La suture qui les sépare, linéaire superficielle et blanchâtre, est recouverte d'une légère couche d'un enduit bril- lant. L'ouverture occupe sur le côté droit de la coquille un plan presque parallèle à l'axe ; sa forme est celle d'une fente profonde, étendue d'une extrémité à l'autre, et beaucoup plus étroite en arrière qu'en avant, où elle s'élargit sensiblement et finit ensuite en une gouttière large et peu profonde. Sa couleur un peu moins vive que celle de la face externe est d'un rouge fauve. Son bord externe, un peu incliné sur l'ouverture, mousse, lisse, et légère- ment blanchâtre en-dedans, est doublé en-dehors d'un large bourrelet rouge vif, maculé au niveau de la zone d'une large tache blanche. Sur quelques rares individus, il existe également un petit point blanc à la partie moyenne. Le bord columellaire concave et blanchâtre dans son tiers antérieur est légèrement convexe et rose en arrière ; il est armé, dans sa partie concave, de quatre plis qui deviennent plus longs, plus saillants et plus obli- ques en approchant de l'extrémité, et dont le premier se continue en dehors avec le bord de la gouttière antérieure; il existe assez souvent en arrière du dernier pli un petit tubercule qui simule une cinquième dent. 11 est impossible d'établir aucun passage avec les espèces voi- 188 JOUSSEAUME sines du même genre, tous les individus de cette espèce sont à un millimètre près de même taille, de même forme et de colora- tion identique ; il est même rare de trouver dans tous les indi- vidus d'une même espèce une aussi grande constance des ca- ractères. Habitat : Je suis heureux de dédier cette espèce a mon excel- lent ami M. de Cessac, qui l'a recueillie vivante aux îles du cap Vert. SUR DE PETITS HELMINTHES AGAMES ENKYSTÉS QUI PEUVENT ÊTRE CONFONDUS ET QUI l'ont été AVEC LA TRICHINA SPIRALIS Owen Par P. MÉGNIN (Séance du 28 juin 'ISSi) Depuis la découverte de la Trichina spiralis par Owen, en 1835 (1), on a assimilé à cet Helminthe une foule de petits Vers de dimen- sions à peu près pareilles et enkystés de la même façon, soit sous le péritoine, soit dans les muscles. C'est ainsi que Siebold a décrit comme appartenant au même genre des Vers assez semblables trouvés dans de petits hystes du péritoine de divers petits Mam- mifères, Oiseaux ou Reptiles (2). Dujardin a aussi indiqué sous le nom de Trichina infiexa un Nématoïde formant un amas compact blanc dans l'abdomen d'un jeune Mullus de la Méditerrannée (3). Mais c'est surtout lorsqu'il s'est agi de rechercher l'origine de la Trichinose du Porc que l'on a vu des Trichines un peu par- tout, non-seulement chez les petits Animaux dont les cadavres servent quelquefois de pâture à notre Pachyderme domestique, mais encore dans les végétaux : ainsi Chacht a observé qu'il se produit dans les radicelles des betteraves à sucre de petites cap- sules dans lesquelles sont contenues des Animaux vermiculaires semblables aux Trichines (4) ; Kulm et surtout Hein ont confirmé cette opinion. Langenbeck a découvert dans l'intestin des Vers de terre (Lom- bric terrestre) jusqu'à 600 petits Helminthes qu'il a regardés comme de véritables Trichines. Haubner a partagé cette opinion et regardé en outre les Rats, les Souris et les Taupes comme in- festés très fréquemment de Trichines. Kulm a démontré, par de (1) Transactions de la Société géologique de Londres, vol. I, p. 315. (2) Wiegman's Archiv, IV" année, p. 312. (3) Helminthes, p. 294. (4J N. Archiv., t. XXXI, p. 350. 190 MÉGNIN belles études comparatives, accompagnées de planches très exac- tes (1) qu'en ce qui concerne le Nématoïde enkysté de la Taupe et celui du Ver de terre, qui est de la même espèce mais à un degré de développement moins avancé, ils sont zoologiquement parfaitement distincts de la Trichina spiralis, car les kystes chez la Taupe sont beaucoup plus grands aussi bien que le Ver qui y est contenu. Aux petits Mammifères ci-dessus Cobbold ajoute le Hérisson comme infesté fréquemment de Trichines (2). Enfin deux méde- cins, M. le D'" Merlan de Ghaillé, exerçant à Luçon (Vendée) et M. le professeur Tigri, de Sienne, auraient vu des kystes volumi- neux, contenant des Trichines, dans des poumons de Moutons ; mais M. Delpech (3) a démontré que ces prétendues Trichines ne sont autre que des embryons de Strongles filaires, et nous avons été à même souvent de reconnaître l'exactitude de la démonstra- tion de M. Delpech. L'assertion de Cobbold, relativement à l'existence fréquente de la Trichine chez le Hérisson, aussi bien que celles des difTérents auteurs que nous avons cités, sur la présence très commune du même parasite chez le Rat, la Souris, les Reptiles terrestres et amphibies, n'ont pas encore été révoquées en doute et sont généralement acceptées pour vraies par les naturalistes et les hygiénistes. Des preuves irréfragables ont été, du reste, données de l'existence de la Trichine chez des Rats, dans les pays où la Trichinose est endémique chez les Porcs, mais nous avons de fortes raisons de douter que les Rats soient porteurs du parasite en question dans les pays où la Trichinose n'existe pas chez les Porcs indigènes. Nous avons déjà disséqué un grand nombre de Rats d'égout (Mus decumanics P.) à Vincennes et aux environs de Paris où ils abondent, et nous n'avons pas encore pu rencontrer de Trichine dans les muscles de ces Rongeurs, nous savons de plus que des recherches du même genre ont étéTaites à Paris et qu'elles ont été tout aussi infructueuses que les nôtres. D'après certains auteurs, le Porc ne serait pas le seul Animal qui aurait le pouvoir de nous transmettre la Trichine ; on a incri- miné aussi les Oiseaux domestiques et autres, et plusieurs jour- naux spéciaux ont rapporté, d'après Lo Spallanzani, qui en a pu- (1) Cobbold, Parasites, London 1879, p. 295. (2) Cobbold, Parasites, London, 1879, p. 295. (3) Delpech, Les Trichines et la Trichinose, Paris 1866, p. 54. SUR DE PETITS HELMINTHES AGAMES ENKYSTÉS 191 blié la nouvelle le premier, qu'en 1878, les soldats allemands de la garnison de Thionville avaient été atteints de Trichinose, à laquelle deux avaient succombé, par suite de l'ingestion de viande d'Oie. Déjà, en 1865, M. Demarchi a annoncé avoir trouvé la Trichine disséminée dans les muscles de la cuisse et de la jambe gauche d'une Poule. Le docteur Barkodes, de Pesth, a avancé aussi l'avoir trouvée dans les parois du ventricule succenturié et dans l'es- tomac de deux Poules sans avoir réussi à la rencontrer dans les muscles. Avant ces auteurs, Pagenstecker, après avoir examiné plusieurs Oiseaux du genre Anas, avait admis aussi une espèce de Trichine particulière à ces Oiseaux. Herbst aussi avait vu cette Trichine spéciale des Oiseaux, et, de plus, la Tridiina spiralis chez le Chat, une autre espèce transmissible de la Taupe au Pigeon, et enfin une quatrième espèce transmissible du Chien au Chien, et du Chien au Blaireau et réciproquement. Mais Wedl a montré les difTérences anatomiques qui existent entre la Trichina spiralis et celle des Oiseaux, et Pagenstecker est venu affirmer que, d'après ses tentatives, le Chien ne pouvait être attaqué par la vraie Tri- chine, mais qu'il en possédait une qui lui était spéciale. Diesing, dans son Systema Ilehninthium, distingue deux espèces dans le genre Trichina : la Trichina spiralis Owen et la Trichina affinis D., rangeant, dans cette dernière, provisoirement, toutes les espèces de Herbst ; celles-ci auraient été trouvées enkystées dans le péritoine, et la plèvre des Chiroptères et des Oiseaux suivants : Vespertilio auritus et noctula; Strix bubo, otus et flammea ; Cypselus apus; Lanius tninor; Sylvia rubeola; Vanellus cristatus; Numenius arquatus; Lanis fuscus, ridihundus et argentatus; Buteo vulgaris; Grus cinerea, et de plus, dans le Chien, le Chat, le Loup et le Sanglier. Toutes les assertions des auteurs ci-dessus ont déjà soulevé bien des critiques ; ainsi Linstow n'hésite pas à déclarer, après avoir examiné de près le travail de Barkodes, qu'il a commis une erreur de détermination et qu'il s'est trouvé en présence d'un Spiroptère. Des expériences, du reste, n'ont-elles pas été faites et répétées, qui prouvent qu'en faisant ingérer à des Oiseaux quelconques de la viande contenant des Trichines enkystées, les parasites sont promptement mis en liberté, qu'ils s'accroissent rapidement, com- plètent leur appareil génital et s'accouplent, et le plus souvent 192 MÉGNIN les femelles sont expulsées de rintestin avant la sortie des em- bryons, et que quand ceux-ci sont déposés dans le canal digestif, ils ne tardent pas à être expulsés à leur tour. Jamais on ne cons- tata de migration dans les muscles des Oiseaux. MM. Rivolta et Delprato (1), sur des Poules des environs de Pise, ont constaté aussi les dissemblances qui séparent la Trichine du Porc de la prétendue Trichine des volailles : « Celle-ci, disent-ils, était renfermée dans un kyste arrondi, parfois ovale, d'un milli- mètre de diamètre environ, placé dans le tissu conjonctif péri œsophagien, principalement, ou dans l'épaisseur des parois intes- tinales et dans le mésentère. Bien qu'on y mit la plus grande attention, jamais on ne la découvrit, soit dans les muscles, soit dans le tissu conjonctif intermusculaire ; striée transversalement, d'une longueur moyenne de 2 millimètres, elle est enroulée à la façon de la Trichina spiralis, mais elle s'en distingue au premier coup d'oeil en ce qu'elle s'agite dans le kyste quand on l'ouvre, tandis que la Trichina spiralis est toujours immobile et comme morte. La partie antérieure de son corps est très étroite, la posté- rieure est plus grosse que dans la Trichine d'Owen ; mais ce qui constitue un caractère vraiment spécifique, c'est que sa bouche présente deux papills coniques très marquées. L'œsophage et l'intestin sont tapissées de cellules cylindriques grosses et très distinctes. On voit aussi autour de l'œsophage deux masses cel- lulaires qui sont peut-être des glandes salivaires. La confu- sion du parasite dont on vient de donner une brève description, avec la Trichina spiralis, doit cesser. Mais doit-on se contenter d'adopter l'appellation de Trichina affinis proposée par Diesing ? On doit se rappeler que l'auteur ne l'avait proposée que comme tout-à-fait provisoire. Aujourd'hui que les choses sont plus avan- cées, on pourrait, sans inconvénient, adopter les noms proposés par différents auteurs pour désigner des parasites dont l'habitat et un peu les formes diffèrent. C'est ainsi qu'on aurait la Trichina agilissima Molin qui habite le péritoine de quelques lézards ; la Trichina anguilla Bowmànn qu'on trouve dans l'Anguille ; la Trichina cyprinorum Diesing qui se voit dans plusieurs espèces de poissons autres que l'Anguille; la Trichina circumflexa (Palonio) enkystée dans le péritoine et non dans les muscles du Rat, et enfin le parasite qui fait l'objet de la présente étude, et que nous proposons d'appeler Trichina papillosa à cause de la conformation (1) Giornale di Anulomia, Fiainl. e Pathol. deqU aiiimali. Pise, 1879. SUR DE PETITS HELMINTHES AGAMES ENKYSTÉS 193 de la bouche et dont Fhabitat est le tissu conjonctif de quelques parties du corps des Oiseaux. » Gomme on voit, MM. Rivolta et Delprato, en ce qui concerne les prétendues Trichines des Oiseaux et en particulier celle de la Poule, les considèrent comme très différentes spécifiquement de la Trichina spiralis du Porc, mais ils persistent à les ranger dans le même genre Trichina. Nous n'avons pas encore eu occasion d'étudier le parasite de la Poule, que MM. Rivolta et Delprato nomment Trichina papillosa, mais nous en avons étudié un autre, qui est peut-être le même, chez le Combattant [Macheêes pugnax), ainsi que quelques espèces voisines chez des lézards et des grenouilles ; nous allons les décrire et les figurer, ainsi que ceux du Hérisson et de la Taupe, et si nous les comparons à la Trichina spiralis du Porc, nous verrons que, non-seulement elles en diffèrent spécifiquement, mais encore qu'elles n'appartiennent pas au même genre. Nous allons commencer par donner une figure très exacte du Trichina spiralis, prise sur nature, et les caractères de cet Hel- minthe pendant sa période agame et enkystée. La Trichina spiralis (fig. 1, A, pi. VI) est un ver filiforme, fin comme un cheveu (d'où son nom, qui dérive du mot grec 9pi^ cheveu), long à peine de 1/2 à l"^'", en cône très allongé; à extré- mité antérieure très mince, large de 1 à 2/100'' de millimètre, au centre de laquelle est percée la bouche sous forme d'une petite ouverture ronde à lèvre nue ; à extrémité postérieure tronquée et obtuse, large de 5 à 10/100° de millimètre, au centre de laquelle est percé l'anus ; tégument transparent presque lisse, finement strié transversalement. Tube intestinal droit, offrant trois parties distinctes : une première à parois minces, élargie d'avant en arrière , offrant une section triquètre , c'est l'œsophage ; une deuxième, traversant une couche de cellules empilées qui sans doute jouent le rôle d'organe secrétoire, est l'estomac confondu avec l'intestin grêle ; une troisième, à parois musculeuses, corres- pond au rectum (Chez certains spécimens, très avancés en déve- loppement, de Trichina spiralis enkystés, on voit, vers la partie antérieure de la 3" région intestinale, une ouverture qui est un rudiment d'organe génital). On trouve les Trichines agames enkystées principalement dans le tissu musculaire de la vie animale, de préférence dans les mus- cles abdominaux, intercostaux, diaphrdgmatiques, cervicaux; on les a rencontrées aussi tout récemment (M. Joannes Chatin) dans le U 194 MÉGNIN tissu adipeux et dans les muscles des parois intestinales. On les y voit enroulées en spirales comme de petits serpents entre les faisceaux musculaires, et, autour de l'espace spliérique que cha- cune occupe, se fait un dépôt de matière granuleuse incolore, plus abondant vers les deux pôles, l'axe de ce dépôt étant parallèle aux fibres musculaires ; ce dépôt prend ainsi une forme allongée^ conique, ce qui donne au kyste qui en résulte l'apparence d'un fuseau plus ou moins allongé {fig. 1, B). Un seul kyste ou capsule ne contient ordinairement qu'une Trichine ; on en a trouvé quelquefois deux, plus rarement trois. Les dimensions du kyste sont par cela même variables : en moyenne il a O^^SS de longueur sur 0"""25 de largeur ; ses parois varient d'épaisseur entre 0"""03 et 0'"'"04, la plus grande épais- seur étant aux extrémités. Plus tard, pas avant un an chez l'Homme, après quatre-vingt jours chez le Lapin, selon Fuchs et Pagenstecker, et après cent jours chez le Porc, les parois du kyste s'incrustent de sels calcaires, la calcification commençant aux pôles pour s'étendre ensuite à toute la capsule. La Trichine peut continuer à vivre dans un kyste incrusté de sels calcaires ; après sa mort elle subit la dégénérescence graisseuse et s'incruste aussi de sels calcaires. Le kyste trichineux incrusté de sels calcaires peut se voir à l'œil nu, sur les muscles qui en sont farcis, comme un tout petit point blanc. Avant ce moment il est trop transparent pour pouvoir être vu sans le secours du microscope. Les caractères de Trichma spiralis enkysté étant ainsi bien posés et appuyés sur des figures exactes et complètes, nous allons comparer à ce parasite ceux que nous avons étudiés chez de petits animaux, Mammifères, Oiseaux et Reptiles, et avec les- quels on pourrait lo confondre. On trouve assez communément chez la Taupe d'Europe, pen- dant les mois de mars et avril, et à la surface externe de l'es- tomac et des intestins, de petits kystes sous-séreux, appendiculés, contenant dans leur intérieur un petit Ver enroulé comme un Serpent (fig. 2, pi. VI). Si Aubner a pu prendre ce petit Ver pour une Trichine, ce n'est que par suite d'une grossière analogie. En effet, la comparaison des dimensions seules aurait dû le mettre en garde contre une pareille interprétation : le Ver enkysté sous- péritonéal de la Taupe a six fois la grandeur de la Trichine de l'âge correspondant ; du reste ce Ver-ci est rosé, surtout à l'extrémité antérieure; il a les téguments fortement striés; la SUR DE PETITS HELMINTHES AGAMES ENKYSTÉS 195 bouche est ornée d'une papille, le corps est plus cylindrique ; l'intestin ne présente pas une région gastro-intestinale entourée d'une région celluleuse ; enfin l'extrémité postérieure n'est pas tronquée ; il y a, au contraire une queue conique à la base de laquelle s'ouvre l'anus. Tous ces caractères différentiels avaient déjà été signalés par Kulin, et on sait, du reste, maintenant, que le petit Ver des kystes péri-stomacaux et péri-intestinaux de la Taupe d'Europe ne sont autres que l'état agame et larvaire du Spiroptera strumosa Rud., dont les individus adultes se rencon- trent dans les cavités stomacales et intestinales des mêmes sujets qui fournissent les kystes habités en question. Nous ne connaissons pas encore les kystes prétendus trichi- neux vus par Siebold chez le Lézard gris ; mais, grâce à l'obli- geance de M. le D"" Raphaël Blanchard, nous avons pu en étudier d'analogues sur des Lézards ocellés venant d'Espagne, kystes répartis en grand nombre, non-seulement dans le tissu muscu- laire, mais encore dans le tissu cellulaire intrà-viscéral et sous- cutané dans toutes les régions du corps. Nous représentons (fig. 3, pi. Vil) un de ces kystes, qui ont en général un millimètre de diamètre et sont presque circulaires. Le Ver qu'il contient a 3 millimètres de long sur 0,15 de milli- mètre de large ; il est presque cylindrique, atténué seulement vers la tête et à tégument nettement strié transversalement; sa bouche ronde est ornée de deux papilles coniques ; elle se con- tinue par un pharynx court, et celui-ci par un long œsophage charnu en massue occupant presque la moitié de la longueur du corps ; cet œsophage se continue par un intestin qui vient s'ouvrir, par un anus, à la base d'une queue courte et mousse. Les caractères anatomiques de ce Ver sont encore ceux du genre Spiroptera et nullement ceux du genre Trichina; et puis le kyste a une teinte brun-clair générale, due à la couleur des gra- nulations moléculaires qu'il contient et à celle de ses parois, que ne présentent jamais les kystes de Trichines. Notons enfin que les intestins et l'estomac des Lézards ocellés, dont le tissu cellulaire était farci de ces kystes, contenaient une grande quantité de Spiroptera abbreviata Rud. adultes, et que, par suite, les Vers agames contenus dans les kystes n'étaient autres que leurs larves. En disséquant un jour un Combattant (Machetes pugnax L.) nous avons rencontré, dans le tissu cellulaire intrà-viscéral et sur- tout sous-cutané, une grande quantité de petits kystes bruns 196 MÉGNIN ovoïdes, ayant moins d'un millimètre dans leur plus grand dia- mètre et contenant un petit Ver agame, enroulé en Serpent, me- surant 2 millimètres environ de long sur Oni^ïlO de large ; ce Ver, cylindrique, atténué seulement vers la tête, a une bouche ronde ornée d'une papille conique suivie d'un œsophage divisé en deux parties distinctes : uue sorte de long pharynx séparé de la seconde partie par un épais diaphragme musculaire (fîg. 4, pi. VII) ; cette seconde partie longue, musculeuse, en massue ; l'intestin qui fait suite à cet œsophage vient s'ouvrir à la base d'une queue courte et mousse par un anus étroit. La disposition particulière que présente l'œsophage dans ce Ver a servi à Dujardin pour réunir dans un genre nouveau, le genre Dispharagus, tous ceux qui la présentent et qui auparavant faisaient partie du genre Spiroptera. Les Dispharages se rencontrent particulièrement chez les Oi- seaux et Dujardin en décrit 18 espèces, mais ni lui, ni aucun autre auteur que nous sachions, ne parle du Dispharage du Combattant ; c'est donc une nouvelle espèce que nous avons rencontrée, et encore n'en connaissons-nous pas l'état adulte. Le Hérisson présente très fréquemment sous le péritoine et surtout entre les lames de l'épiploon, où ils sont très faciles à observer, de petits kystes ovoïdes ayant de 0'"'"40 à 0"""50 dans leur plus grand diamètre et renfermant dans leur intérieur un petit Ver roulé en serpent ayant à peine un millimètre de long sur 0'"™05 dans sa plus grande largeur. Comme ce sont à peu près les dimensions des kystes à Trichines et des Trichines elles- mêmes, on comprend que la confusion ait pu être faite, même par des naturalistes des plus distingués. Ici encore on s'est trompé ainsi qu'on peut s'en assurer par le dessin très exact que nous donnons fig. 5 (pi. VIII) et par l'étude des caractères du Ver. Ce Ver est cylindrique, à peine atténué du côté de la tête, mais se terminant par une queue effilée, premier caractère différentiel et des plus saillants qu'il présente avec la Trichine. La bouche est ronde, ornée de deux papilles, se continuant par un pharynx, puis par un œsophage musculeux et en massue qui occupe la moitié anté- rieure du corps ; l'intestin s'ouvre par un anus à la base de la queue. Tous ces caractères anatomiques sont propres au genre Spiroptère et nullement au genre Trichina. Du reste, chez les Hérissons qui présentent ces kystes sous- péritonéaux, — lesquels, entre parenthèse, sont aussi de couleur brune comme ceux du Combattant et du Lézard ocellé, autre SUR DE PETITS HELMINTHES AGAMES ENKYSTÉS 197 caractère différentiel que ne présentent jamais les kystes trichi- neux, — on trouve généralement, dans l'estomac et dans les intes- tins, de nombreux exemplaires adultes du Spiroptera clausa Rud. dont les petits Vers enkystés sont très probablement les larves. Nous avons eu, il y a quelque temps, l'occasion d'étudier un petit Helminthe qui vit à l'état agame enkysté dans les muscles de la Grenouille et qui, plus que les précédents encore, pourrait être confondu avec la Trichine ; il nous a été envoyé par M. le pro- fesseur Poincarré, de la Faculté de médecine de Nancy, et nous donnons (fig. 6, pi. VIII) un dessin très exact du kyste et du Ver qu'il contient. Le kyste est irrégulièrement ovoïde et mesure environ 0'"'"30 de long sur 0"""25 de large ; toutes les parties non occupées par le Ver sont remplies de granulations brunes, formant une tache assez foncée. Le Ver est cylindrique, légèrement atténué en avant ; il mesure 0'""'60 de long sur 0™™04 dans sa plus grande largeur ; ses téguments sont presque lisses, très finement striés en travers ; sa bouche est ronde accompagnée d'une papille et suivie d'un pharynx qui se continue par un œsophage musculeux en massue occupant presque la moitié antérieure du corps ; l'in- testin qui suit est gros et se termine par un anus étroit à la base d'une queue courte et mousse. Gomme on voit, ce sont encore les caractères des Spiroptères que présente le Ver enkysté des muscles de la Grenouille, à l'ex- clusion de ceux de la Trichine qui, on se le rappelle, sont : un corps franchement conique, effilé antérieurement, tronqué posté- rieurement sans trace de queue ; un œsophage court ; un gastro- intestin traversant une région celluleuse qu'on ne rencontre que chez la Trichine et que nous n'avons vue chez aucun des Vers que nous venons d'étudier. L'étude comparative que nous venons de faire de quelques Vers qui simulent la Trichine devra être répétée chaque fois qu'il s'agira de la trouvaille réelle ou prétendue de ce parasite, même chez des Animaux susceptibles de lui servir d'habitat. On com- prend la nécessité d'une détermination exacte, dans ces cas, sans qu'il soit nécessaire d'y insister. 198 MÉGNIN EXPLICATION DES PLANCHES. PLANCHE VL Fig, 1. Tric/ima spiroits Owen, au grossissement de 265 diam. A. Une Trichine agame libre. B. La même, enkystée. Fig. 2. Spiroptera strumosa Rud., agame, dans un kyste sous-péritonéal péri- intestinal de la Taupe. Grossissement 50 diam. PLANCHE VIL Fig. 3, Spiroptera abbreviata Rud., larve enkystée du tissu cellulaire du Lézard ocellé. Grossissement 100 diam. Fig. 4. Dispharagus...?, larve enkystée du tissu cellulaire du Combattant. Gros- sissement 100 diam. PLANCHE YIII. Fig. 5. Spiroptera dama Rud., larve enkystée de l'épiploon du Hérisson. Gros- sissement 265 diam. Fig. 6. Spiroptera ?, larve enkystée du tissu cellulaire intermusculaire de la Grenouille rousse. Grossissement 265 diam. A. larve sortie du kyste ; B. larve dans le kyste. LISTE BRYOZOAIRES RECUEILLIS A ÉTRETAT (Seine-Inférieure) PAR LE Dr P. FISCHER ÉTUDIÉS ET CLASSÉS Par le D-^ Jules JULLIEN. (Séance du 12 juillet 1881) A la suite d'une excursion faite à Étretat (Seine-Inférieure), M. le D"" P. Fischer a bien voulu me confier l'étude des Bryo- zoaires qu'il y avait recueillis. Une quinzaine de coquilles d'Huî- tres mortes, trois ou quatre cailloux n'excédant pas le volume du poing, un débris dCEschara foliacea, un échantillon de F lustra foliacea, et enfin un morceau d'Algue formaient tout le contenu d'une petite caisse qu'il me remit généreusement. Les coquilles d'Huîtres et les cailloux ont été dragués au large par des pêcheurs en présence de M. Fischer. Si les fonds de mer étaient peu abon- dants, ils avaient été à coup sûr bien choisis, à en juger par le nombre d'espèces rencontrées sur des matériaux qui auraient pu tenir dans le fond d'un chapeau. Voici la liste des Bryozoaires d'Étretat, conjointement à celle que M. Joliet a publiée pour ceux de Roscoff. Afin de rendre chacune d'elles plus intéressante pour le lecteur, j'ai adopté la nouvelle classification proposée par Hincks. Cl. — BRYOZOAErh. Ordo I. GYMNOLiEMATA Allman. Subordo I. Cheilostomata Busk. Fam. Aeieidœ. Aetea Lamouroux. — anguina Lànnc. o 1 1 -S M 200 J. JULLIEN Aelea truncata Landsborough , — recta Hincks Fam. Eucrateidœ. Eucratea Lamouroux . — chelata Linné Fam. Cellulariidœ, Scrupocellaria Van Beneden. — scrttposa Linné — reptans Linné Caberea Lamouroux. — Boryi Audouin — Ellisi Fleming Fam. Bicellariidœ . Bicellaria Blainville. — ciliata Linné Bugula Oken. — avicularia Linné — plumosa Pallas — flabellata J. V. Thompson Beania Johnston. — mirabilis Johnston Fam. Celîariidœ. Salicornaria Cuvier, — farciminoides Ellis et Solander Fam. Flustridœ. Flustra Linné. — foliacea Linné — papyracea Ellis et Solander Carbasea Gray. — indivisa Busk Fam. Metnbraniporidœ. Membranipora Blainville. — Lacroixi Audouin ^■^ pilosa Linné — membranacea Linné — lineata Linné — ' Dumerilii Audouin — Flemingi Busk — discreia Hincks Fam. Cribrilinidœ . Cribrilina Gray, — ^ radiata Moll. (Lepralia innominata Busk) o o ce 1 •S — - * * * * * * * * * * * * * ¥ * * * * * * * * * * * * # * * * * * BRYOZOAIRES RECUEILLIS A ÉTRETAT 201 Cribrilina figularis Johnston. . . , Membraniporella (part.) Smilt. — nitida iohnslon . Fam. Microporellidœ. Microporella Hincks. — ciliala Pallas — Malusi Audouin — impressa Audouin [Lepralia granifera Johnston) — violacea Johnston ■ — Martyi Joliet Çhorizopora Hincks, — Brongniarti Audouin Fam. Myriozoidœ. Schizoporella Hincks. — unicornis Johnston — simplex Johnston — linearis Hassall — biaperta Michelin — auricitlaia Hassall — hyalina Linné Mastigophora Hincks. — Hyndmanni Johnston Schizotheca Hincks. — fissa Busk — divisa Norman — lejnda sp. nov Hippolhoa Lamouroux. — divaricata Lamouroux — flagellum Manzoni Fam. Escharidœ. Lepralia (part.) Johnston. — Pallasi Moll — foliacea Ellis et Soland. (Eschara) — pertusa Esper — adpressa Busk Umbonella Hincks — vernicosa Esper (Lepralia) Porella Gray. — concinna Busk — compressa Sowerby [Eschara cervicornis Auct.), Smittia Hincks. — Landsborovi Johnston — reticulata J. Macgillivray , — irispinosa Johnston o o « « 1 ■W * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * *- * » * * * ¥ * * * 202 J. JULLIEN Phylactella Hincks. — collaris Norman Miicronella Hincks. — Peachi Johnston — ventricosa Hassall — variolosa Johnston — coccinea Abildgaard Palmicellaria Aider. — Skenei Ellis et Solander. Rhynchopora Hincks. — bispinosa Johnston Reteporalmperaio. — cellulosa Jameson Fam. Celleporidœ. Cellepora (part.) Fabricius. — pumicosa Linné — ramulosa Linné — avicularis Hincks , — iubigera (Busk, Hincks) — vitrina Johnston Subordo H. Cyclostomata Busk, Fam. Crisiidœ. Crisidia Milne-Edwards. — cornuta Linné . . . , Crisia (part.) Lamouroux. — eburnea Linné — denticulata Lamarck . Fam. Tubuliporidœ. Stomatopora Bronn {Aledo). — (/rajiMteta^M. -Edwards — major Johnston — dilatans Johnston — expansa Hincks — incurvaia Hincks — deflexa Couch Tubulipora Lamarck. — lobulala Hassall — flabellaris -^Fabricius .... Idmonea Lamouroux. — serpens Linné Diaslopora (part.) Lamouroux. — patina Lamarck — obelia Johnston sa o o 05 "S 1 -S * * * * * * * * * * * * * * % * * * * ir * * * * * * * * * it^ * * * * * ^ * * * 1 BRYOZOAIRES RECUEILLIS A ÉTRETAT 203 Diastopora Sarnierms Norman — siiborbicularis Hincks {ismplex Busk) Lichenopora Defrance [Discoporella Gray) . — hispida Fleming Subordo III. — Ctenostomata Busk. Fam. Alcyonidiidœ. Alcyonidium Lamouroux. — gelatinosum Linné — hirsutum Fleming — polyoum Hassall Fam, Flustrellidœ. Flustrella Gray. — hispida Fabricius Fam. Vesiculariidœ. Vesicîdaria (part.) J. V. Thompson. — spinosa Linné Amathia Lamouroux. — lendigera Linné — semiconvoluta Lamarck Bowerbankia Farre. — imbricata Adams Farella Ehrenberg. — nutans Joliet Cylindrœcium Hincks. — dilalatum Hincks [Avenella fusca Joliet), Fam. Valkeriidœ. Valkeria (part.) Fleming. — tiva Linné (^ciiscuta Joliet) Ordo II. PEDICELLINEA. Fam. Pedicellinidœ. Pedicellina Sars. — cerniia Pallas [echinata Joliet) — gracilis Sars Fam. Loxosomidœ. Loxosoma Keferstein. — phascolosomatuin G. Vogt. 204 J. JULLIEN OBSERVATIONS. Aetea anguina. Bien que je n'aie pas eu cette espèce d'Étretat, comme elle est très commune au Havre sur les algues délicates dont elle couvre les rameaux, il y a tout lieu de croire qu'elle se rencontre aussi à Étretat. Aetea truncata, A. recta. Ces deux espèces se trouvent sur les coquilles d'Huîtres mortes depuis longtemps; elles sont draguées avec les Huîtres vivantes au large d'Étretat. Eucratea chelata. Se rencontre avec V Aetea anguina ou isolée sur les algues délicates du Havre. Elle est assez commune et doit aussi se rencontrer à Étretat. Scrupocellaria scruposa, Scr. reptans. J'ai trouvé la première sur un fragment de Lepralia foUacea; quant à la seconde, qui a servi à établir le genre Canda Busk, elle se rencontre très souvent sur la Flusira foliacea et sur les algues, seule ou mêlée à d'autres espèces de Bryozoaires. Elles sont toutes les deux très communes sur les Flustra foliacea du Havre, en compagnie des Bugula flahel- lata, Crisia eburnea, etc. Bugula plumosa. Très abondant au large sur les coquilles mortes d'Ostrea, et aussi sur les masses de Lepralia foliacea. Flustra foliacea. Cette superbe espèce est commune à Étretat et au Havre. J'en ai reçu une pleine bourriche par les soins de M. Briant, capitaine au long cours. Les Polypides étaient encore vivants à Paris, ainsi que les colonies de Bugula flabellata. Ayant mis quelques-unes de ces dernières dans un verre de montre avec de l'eau de mer, j'eus la satisfaction de voir sortir les Polypides de leurs loges et s'étaler librement sous le microscope; leurs aviculaires pédoncules avaient des mouvements de va-et-vient comme ceux de la tête d'une personne qui dit bonjour à quel- qu'un, mais je n'ai pu voir remuer les mandibules. Cette énorme masse de Flustra foliacea répandait une forte odeur de muguet qui se mélangeait d'une effluve marine quand on mettait le nez trop près. Mais Grant et Couch lui attribuent une forte odeur de violette quand elle est fraîchement sortie de l'eau ; Landsborough lui reconnaît l'odeur de la bergamote ou plutôt de la verveine ; Pallas dit qu'elle sent le citron ; d'autres lui trouvent l'odeur de la rose mêlée à celle du géranium ; enfin, Ellis déclare qu'elle sent le poisson. Ces diverses manières d'ap- précier l'odeur de cette Flustre sont peut-être dues à son état de BRYOZOAIRES RECUEILLIS A ÉTRETAT 203 fraîcheur plus ou moins parfait, ou encore aux localités dans lesquelles le JZoarium s'est développé, en variant la nourriture des Polypides. Flustra papyracea. Deux petites touffes de cette espèce se trou- vaient dans la caisse de M. Fischer, mais libres de toute adhé- rence aux objets dont j'ai parlé. Membranipora Lacroixi. Cette espèce que l'on trouve en abon- dance sur les coquilles de Moules aux Halles de Paris, n'est re- présentée ici que par un petit échantillon sur caillou. Membr. pilosa. Cette charmante espèce est la plus commune de toutes, sur les algues du Plavre, il en est de même à Étretat. C'est certainement à une variété estuairienne de cette espèce que M. Joliet a donné le nom de M. spinosa. Je rappelle ici que cette Membranipora est phosphorescente et que chaque cellule oflre une petite étoile brillante quand on l'agite dans l'obscurité. D'autres espèces de Bryozoaires sont aussi phosphorescentes, comme une infinité d'animaux marins. Membranipora lineata. Sur un caillou. Membranipora Dumerili. De nombreux exemplaires fixés sur les coquilles d'Huîtres. Cette espèce a été confondue par Busk avec son M. Flemingi et avec le M. Poulleti, mais Norman a reconnu la confusion, Hincks a parfaitement limité les différentes espèces de Membranipora des côtes d'Angleterre en s' appuyant en même temps sur la forme de l'ouverture, sur l'ovicelle et sur les spinules du bord de Varea, il a très bien compris tout le parti qu'on peut tirer de ces différents caractères, dont Smitt n'a tenu aucun compte. Membranipora Flemingi. Abondante sur les lamelles de Lepralia foliacea. Membranipora discrela. Un petit exemplaire mort depuis long- temps et privé d'épines, fixé sur une écaille (ÏOstrea. Cribrilina radiata. Très commune sur les coquilles d'Huîtres ; c'est celle que Busk a figuré sous le nom de Lepralia innominata, dans Caial. Mar. Polyz., pi. 86, fig. 2 et 3, et dans Crag Polyzoa, pi. 4, fig. 2. Cette espèce est très variable de forme et de taille. Les exemplaires d'Étretat sont généralement très petits, tandis que j'en possède des îles du Cap-Vert qui sont très grands et armés de superbes aviculaires ; sur une tige d'Atiicella australis Gray, de Singapore, j'en ai trouvé plusieurs petites colonies, re- marquables surtout par l'étroitesse des aviculaires intercellu- laires, la taille des zoœcies est aussi plus petite qu'aux îles du 206 J. JULLIEN Gap- Vert. C'est seulement la forme représentée par Busk dans Crag Polyzoa que je signale aux îles du Cap-Vert et à Singapore, Microporella ciliata. Abondante sur les algues, elle se trouve aussi dans les grands fonds d'Étretat sur les cailloux et sur les coquilles d'Huîtres que nous possédons. On sait que cette espèce est universelle. Sa synonymie est considérable. Microporella Malusi. Cette charmante espèce est assez abon- dante à l'intérieur des coquilles d'Huîtres mortes, elle s'y étale en plaques assez grandes et faciles à reconnaître à première vue; elle est cosmopolite. Microporella impressa. Un seul petit exemplaire de quatre à cinq cellules adhèrent à un caillou. Cette espèce vit de préférence sur les côtes, elle est fréquente sur les algues. Microporella violacea. Cette espèce qui, à l'état vivant est de cou- leur pourpre foncé ou jaunâtre, est ardoisée quand elle est sèche, de plus, on peut la reconnaître à l'œil nu par son aspect brillant dû à la pellicule chitineuse transparente qui recouvre le test lui- même. Quand les exemplaires ont été nettoyés convenablement, ce test est d'un blanc pur, mais, dans le cas contraire, il reste sous la pellicule brillante de l'ectocyste une matière grise ar- doisée qui empêche d'apercevoir nettement les détails de struc- ture de la zoœcie. Elle est commune sur les vieilles coquilles d'Huîtres. Chorizopora Brongniarti. Extrêmement commune sur les pierres et autres corps sous-marins. Schizoporella unicornis. Elle se présente avec toutes ses variétés à Étretat où elle abonde sur les coquilles et sur les pierres. Un exemplaire recueilli sur une valve (ÏOstrea, présente des cellules où les aviculaires sont si abondants qu'on a tout d'abord de la peine à s'y reconnaître sur la direction évolutive des zoœcies. Une de ces dernières possède deux ovicelles placés côte à côte dont les orifices sont aussi séparés par la cloison interovicellaire et s'ouvrent juste au-dessus de l'ouverture de la zoœcie. Schizoporella simplex. Un seul petit exemplaire mort depuis longtemps, sur une valve d'Ostrea. Schizoporella linearis. Elle est très commune sur les pierres, les coquilles d'Huîtres, etc. J'y ai rencontré toutes les variétés de cette espèce sauf Vhastata Hincks. Schizoporella hiaperta. Un superbe exemplaire sur Ostrea. Celte jolie espèce paraît assez rare dans ces parages ; on ne l'a encore signalée qu'à Guernsey et à Hastings, sur les côtes d'Angleterre, BRYOZOAIRES RECUEILLIS A ÉTRETAT 207 mais sa distribution géographique est considérable, on la trouve dans la Méditerranée, à Alger. M, le professeur A.-E. Verrill Ta signalée sur les côtes atlantiques de l'Amérique du Nord, et je la possède assez abondamment des îles du Cap-Vert d'où elle a été rapportée par M. A. Bouvier. Schizoporella auriculata. Cette espèce se trouve sur les coquilles d'Huîtres ; elle est d'une détermination parfois difficile parce qu'on peut très aisément, dans certains cas, surtout pour les vieilles zoœcies, la confondre avec la Porella condmia^ et même avec la Sch. Imearis, il faut alors rechercher les jeunes cellules qui offrent le plus sûrement les caractères de l'espèce à laquelle on a affaire. Elle sera toujours un embarras pour ceux qui com- mencent l'étude des Bryozoaires. Schizoporella hyalina. Se trouve en abondance sur les algues, je n'en ai pas rencontré sur les coquilles d'Huîtres ni sur les pierres. Mastigophora Hyndmanni. Un seul exemplaire dont une cellule ovicellée. Sur Ostrea et mort depuis longtemps. Cette espèce n'a pas encore été signalée dans la Manche ni sur les côtes de France. On la rencontre non-seulement sur les côtes septen- trionales d'Angleterre par des fonds de 40 à 45 brasses, mais aussi sur celles de la Floride et de l'Afrique australe. Scliizotheca fissa. Assez fréquent à l'intérieur des valves ^'Ostrea. Schizotheca divisa. Un seul exemplaire sur Ostrea. Schizotheea lepida. Zoarium encroûtant; Zoœcies disposées en files unisériées rayonnant d'un centre commun ou naissant entre les files primaires, ovales, en relief, à paroi frontale granuleuse, percée de pores. H y a des zoœcies de deux sortes : les unes ovi- cellées, les autres dépourvues d'ovicelle ; les zoœcies dépourvues d'ovicclle, soit centrales soit marginales, ont leur ouverture garnie de quatre à six épines aiguës (ordinairement six) sur la lèvre antérieure, et une rimule sur la lèvre inférieure ; dans les zoœcies ovicellées, l'ouverture devient tubuleuse, plus large à l'entrée qu'au fond où se trouve l'opercule, elle conserve ordi- nairement son entaille en avant, mais ce n'est qu'exceptionnelle- ment qu'on y retrouve la trace des épines du jeune âge, ce tube dépasse un peu l'ovicelle. Ce dernier est subglobuleux, verru- queux, ponctué, couché sur la face antérieure de la cellule fille qu'elle recouvre le plus souvent jusqu'à la lèvre inférieure de l'ou- verture. Sur les loges les plus éloignées du cenfre on trouve quel- 208 J- JULLIEN quefois un aviculaire, tantôt il est très allongé, situé sur les côtés de la paroi antérieure, tantôt il est très petit, à mandibule plus ou moins aiguë et situé sur la paroi antérieure au-dessous du milieu de la lèvre inférieure. Cette espèce peut être confondue avec le Phylactella lahrosa Busk, dont elle a le port, et avec divers Schizoporella, mais on l'en distinguera toujours avec un peu d'attention. Je l'ai placée dans le genre Schizotheca de Hincks, malgré que l'ovicelle ne soit pas fendu en avant, parce que la forme tubuleuse de l'orifice m'a paru plutôt caractériser ce genre qui tient de si près aux Schizoporella du même auteur. Elle établit pour ainsi dire le passage des Schizoporella aux Schizotheca, et il peut se faire que les naturalistes qui en parleront après moi la placent dans le premier de ces genres. Dans le jeune âge, les cellules sont lisses avec quelques ponc- tuations disséminées sur la surface ; l'orifice est semilunaire avec une entaille profonde dans la lèvre inférieure, absolument comme chez les Schizoporella et les Schizotheca, de plus, il est aussi orné d'épines rudimentaires et tronquées qui s'allongent progressive- ment et finissent par se terminer en pointe aiguë. Je n'en possède qu'un seul exemplaire fixé sur une écaille d'Huître morte. Hippothoa divaricata et H. flagellum. Tous deux très abondants sur les coquilles d'Ostrea, etc., où elles sont quelquefois associées, mais toujours distinctes. Elles diffèrent essentiellement l'une de l'autre par la forme des zoœcies et des ovicelles. Il se peut que M. Joliet ait confondu ces deux espèces sous le nom d'ZT. divaricata. Il s'est produit de grandes dissidences au sujet de ces espèces. Lepralia foliacea. Véritable type du genre Eschara des anciens auteurs. Elle paraît se rencontrer fréquemment à Étretat. J'ai pu voir sur l'exemplaire de M. B'isclier les deux couches séparées entièrement l'une de l'autre, ou plutôt une seule couche végéter toute seule et adhérer à un fragment de coquille qui s'était trouvé dans le voisinage du principal zoarium ; sur ce dernier, mort en partie depuis quelque temps, des points avaient continués de vivre, et sur une seule couche recouvraient les anciennes lamelles. J'ai pu voir le même phénomène sur un échantillon de Flustra foliacea développé dans une valve à^Ostrea. Voilà donc deux espèces qui peuvent perdre à l'occasion le principal caractère du genre, si on conserve pour la première le BRYOZOAIRES RECUEILLIS A ÉTRETAT 209 genre Eschara et le genre Flustra pour la seconde. Ces deux faits peuvent, par conséquent, servir contre la classification des Bryozoaires basée sur la forme du zoarium, ils en démontrent im- médiatement la fragilité. J'ai pu constater, en outre, sur cet échantillon, que certaines zoœcies n'avaient pas besoin de l'âge pour combler leur ouver- ture; j'en ai vu plusieurs, tout au bord, touchant des cellules en formation qui n'avaient pas d'ouverture, leur paroi antérieure était hyaline et percée de pores comme dans les loges voisines. Je crois que ces zoœcies n'ont jamais eu d'ouverture; j'ai pu faire la même remarque sur d'autres espèces. L'absence d'ouverture n'est donc pas toujours le fait de la calcification de la paroi de la zoœcie. Lepralia pertusa. Un seul exemplaire sur Ostrea, Lepralia adpressa. Un seul exemplaire avec ovicelles, finement granuleux, mort depuis longtemps; quelques loges ont l'orifice calcifié. Cette espèce, qui n'a été signalée jusqu'à présent sur les côtes d'Angleterre que dans la Manche, se trouve aussi dans la Méditerranée, et je l'ai rencontrée parmi les espèces du Cap-Vert, L'espèce a été établie d'après un exemplaire des îles Chiloë. Porella concinna. Fréquente sur les Huîtres. Smittia Landshorovi. Un superbe exemplaire sur Ostrea. Voilà encore une espèce très variable pour laquelle il se présentera des cas où il sera bien difficile d'établir l'espèce, les plus forts en sont embarrassés. Ainsi, Busk a pris une de ses variétés pour la Lepralia reticulata, Hincks constate l'erreur et, chose incroyable, après avoir rapporté la variété de Busk à la Smittia (Lepralia) Landshorovi, il attribue en même temps cette même variété à la Porella concinna^ c'est-à-dire qu'il n'y comprend rien. Cet exemple donne une idée des difficultés permanentes qui se présentent dans l'élude de cette classe d'animaux. Smittia trispinosa. Un seul exemplaire qui garnit tout le fond d'une valve d'Os^rm, il est d'une fraîcheur irréprochable. Phylactella collaris. Un seul exemplaire disposé en série linéaire d'une dizaine de zoœcies dont plusieurs sont ovicellées. Sur Ostrea. Mucronella Pearhi. Très commune sur les pierres et les co- quilles. Mucronella variolosa et M. coccinea. Ces deux espèces abondent sur les cailloux et les coquilles d'Huîtres, qu'elles couvrent de larges plaques assez faciles à détacher. La M. coccinea est remarquable par ses grands aviculaires latéraux, j'en possède un exemplaire V6 210 J. JULLIEN des îles du Cap- Vert dont les avicuLaires sont tellement déve- loppés qu'ils cachent presque le reste des zoœcies. Rhyacliopora bisjnnosa. Espèce essentiellement variable et trom- peuse dont il faut bien connaître les différentes formes, attendu que les jeunes cellules diffèrent des vieilles comme le jour et la nuit. Un excellent moyen pour reconnaître cette espèce, et que je recommande aussi pour les autres, est d'étudier tout d'abord les cellules marginales et ensuite celles du centre. Elle est fréquente sur les coquilles. Elle existe aussi aux îles du Cap-Vert et dans le golfe du Mexique. Cellepora pumicosa. Commune sur Ostrea. Cellepora ramulosa. Un bel exemplaire, mais n'adhérant à rien. Celleiiora avkularis. Très abondant sur Ostrea, et avec de rares ovicelies. Cellepora tuhigera. Deux beaux exemplaires également avec de rares ovicelies . Sur Ostrea. Crisia ehurnea. Sur Flustra foliacea. Stomatopora granulata. Un exemplaire sur Ostrea. — dilatans. — — — expans a. — — — incurvata. — — Cette intéressante espèce diffère beaucoup des autres stoma- topores, notre exemplaire est unisérié. Le point de départ de la colonie est une petite sphère comme pour les Tubulipores et d'autres Cyclostomiens. Tubulipora lobidata. Deux superbes exemplaires, sur Ostrea. Tuhulipora flabellaris. Sur Ostrea. Idmonea serpe ns. — Diastopora patina. — — obelia. — — Sarniensis. Plusieurs' exemplaires, sur Ostrea. Diastopora suborbicularis. Très commun sur les coquilles d'Huî- tres dans les anfractuosités desquelles il étale ses jolies plaques blanches. Lichenopora hispida. Espèce tout-à-fait commune sur les co- quilles, les pierres et autres corps où elle peut se fixer solidement. Les exemplaires d'Étretat n'ont pas ordinairement cette terminai- son en pointe que l'on voit dans les figures de Smitt, au contraire, cette terminaison y est exceptionnelle, par contre, les grands tubes se terminent par plusieurs pointes et il y a des pores inter- médiaires (cancelli) plus petits que les zoœcies. Quand le zoarium BRYOZOAIRES RECUEILLIS A ÉTRETAT 211 est usé, il devient à peu près méconnaissable. Les jeunes colonies de cette espèce ont été décrites par Smitt comme espèce particu- lière sous le nom de Discoporella crassiuscula. Amathia lendigera. Sur la Flustra foliacea. Il n'est pas douteux que les recherches qui se feront sur nos côtes ne contribuent à grossir le nombre des espèces françaises, non seulement avec celles qui sont déjà décrites, mais encore par d'autres tout-à-fait nouvelles. Il faut pour cela une grande pa- tience, et fouiller tout ce qui sort de l'eau, de façon que rien ne puisse passer inaperçu. Je me souviens qu'en commençant cette étude, une seule coquille d'Huître m'a occupé pendant une se- maine, mais heureusement il n'en est pas toujours ainsi. Il y a cependant des amas de Bryozoaires où les espèces sont entassées les unes sur les autres, au point que la moindre parcelle de la masse doit être examinée comme pouvant être une espèce à séparer des autres. Ces amas que j'appelle amas polyzoïques sont des trésors dont il faut bien peu pour occuper bien des jours. Sur une seule Pinna nohilis de Marseille, j'ai trouvé près de cin- quante espèces. Dans une boîte à pâte pectorale remplie de dé- tritus des géodes de la craie de Fécamp, boîte qui me fut remise par M. Chaper, j'ai pu isoler soixante-quatorze espèces ! Leur étude est difficile, leur recherche est longue, minutieuse, il ne faut donc pas s'étonner que nous les connaissions si peu ; les mers chaudes pullulent d'espèces inconnues ; les livres les plus complets sur leur compte laissent le collectionneur dans une incertitude perpétuelle, ajoutons à cela les embarras de la synonymie, les tâtonnements des auteurs les plus récents et les plus en situation de guider les nouveaux venus, on aura une idée du travail qu'exige l'étude des Bryozoaires. En lisant la thèse de M. Joliet, thèse qui est bien plus le fait d'un anatomiste que d'un classificateur, j'ai trouvé, page 91 : « Je suis à même, dès aujourd'hui, de présenter une liste de soixante- quatorze espèces recueillies uniquement à Roscoff. C'est un chiffre cer- tainement fort élevé, et le plus élevé quon ait présenté jusqu'ici pour une seule localité. » Ainsi, M. Joliet, préparateur du laboratoire de Roscoff, après deux ans de recherches, muni des engins les plus puissants pour lui procurer des Bryozoaires, pousse un cri de triomphe devant le chiffre fort discutable de ses soixante-qua- torze espèces qui n'est en réalité que de soixante-huit. Que penser de ce résultat devant les soixante espèces que j'ai tirées de la petite caisse de M. Fischer ? Sans parler de celles qui se 212 J- JULLIEN trouvent communément sur toutes nos côtes de la Manche et qni existent à coup sûr à Étretat, telles que : Actea anguina Linné ^ Salicornaria farciminoïdes EUis et Sol ; Memhranipora memhra- nacea Linné; Alcyonidium gelatinosum Linné; Flustrella hispida Fabricius ; Retepora cellulosa, etc., qu'on peut récolter dans la même journée. Aussi la liste de M. Joliet me paraît-elle fort in- complète, je suis persuadé qu'on pourrait y ajouter les noms de beaucoup d'autres espèces qui lui ont échappées parce qu'il était moins préoccupé de leur recherche que du problème anatomique dont il poursuivait la solution. Les Bryozoaires à retrancher de la liste de M. Joliet sont : i° un Discoporella indéterminé, dont il ne donne aucune descrip- tion qui puisse permettre même de le comparer à quoi que soit ; 2° la Crisia aculeata reconnue depuis longtemps pour n'être qu'une variété de YEhumea; 3'' son Memhranipora spinosa, malencontreu- sement nommé, n'est certainement qu'une variété du M. pilosa; 40 la Lepralia areolata, dont la détermination lui paraît incertaine et dont le point d'interrogation n'est accompagné d'aucun com- mentaire, n'est peut-être que la variété sans aviculaire de la Lepralia linearis ; 5° le Cycloum papillosicm, qui est la forme ram- pante de V Alcyonidium hirsutum de Fleming, ainsi que l'a démon- tré Th. Hincks ; 6° la Pedicellina echinata forma glabra, variété de la Pedicellina echinata de Sars ; or, une variété ne peut compter comme une espèce. Soit six espèces de moins, il n'en reste donc que soixante-huit. Si à présent nous comparons les fonds de ces deux localités, nous trouvons à Étretat : 1° un fond de gravier mêlé de coquilles à une distance de 5 à 18 milles marins par 36 et 40 mètres ; 2° un fond de sable coquillier parfois mêlé de vase grise à une distance de 2 milles, par 20 et 25 mètres ; 3° un fond de galets jusqu'à une distance de 300 mètres du rivage. Telle est la disposition des fonds d'Étretat dans un rayon d'une dizaine de kilomètres autour de ce point. Les plus grands fonds de cette région ne dépassent pas une quarantaine de mètres jusqu'à 18 ou 20 milles de la côte, la profondeur du milieu du détroit n'atteignant guère que 60 mè- tres. Par conséquent, les espèces d'Étretat ne sont point absolu- ment des espèces de grands fonds; il s'en trouve parmi elles qui sont capables de vivre sous des pressions bien plus considérables. Mais les espèces qui sont absolument de grands fonds ne s'y ren- contrent pas. A Roscoff, au contraire, les grands fonds sont tout près de la BRYOZOAIRES RECUEILLIS A ÉTRETAT 213 côte ; à 3 milles de Roscoffla mer à déjà 60 mètres de profondeur, à 9 milles au Nord de l'île de Bas on trouve 82 mètres, et à l'Ouest de RoscofF le fond de 80 mètres se rapproche de terre à environ 4 ou 5 milles, au Nord de l'anse de Goulden par exemple, tandis qu'à l'Est, le fond se relève au-devant de la rivière de Saint-Pol et y devient très accidenté. A l'Ouest de l'île de Bas, le fond est formé de coquilles brisées, par 50 à 59 mètres; au Nord, le fond est de roche par 60 à 70 mètres ; à l'Est, enfin, le fond se relève d'une façon très irrégulière, formé de coquilles brisées avec des places plus ou moins herbeuses. A 8 milles N.-O. de RoscofT, on trouve 100 mètres de fond. Cette région est donc appelée à fournir aux naturalistes des espèces absolument de grands fonds. Mal- heureusement M. Johet n'a pas dragué dans ces eaux, ses excur- sions ont eu lieu surtout à l'Est de Roscoff, dans la baie de Saint- Pol où l'eau est peu profonde, et autour de l'île de Bas par 50 à 60 mètres. Je signale aux naturalistes qui exploreront cette côte, la zone comprise entre les feux du phare de l'île Vierge et les feux du fanal de Plouguerneau, à l'Ouest de Roscoff; avec la drague ordinaire et la croix des corailleurs, ils se procureront des es- pèces qui sont ordinairement reléguées dans l'Océan. Le fond étant de sable, ne retiendra pas très fortement les objets accro- chés par ces engins de pêche. Il y a là une magnifique région à explorer, où se trouvent sans doute mêlées les espèces du Nord de la France avec les espèces méridionales qui se sont dévelop- pées sur les côtes de l'Atlantique où elles ont été étudiées il y a quelques années par M. Fischer (1). Ce point me paraît d'autant plus curieux que déjà, à Roscoff, M. Joliet signale l'absence de la Flustra foliacea dont M. Fischer a remarqué la rareté sur les côtes Océaniques ; la Bicellaria ciliata, qui ne se rencontre qu'en eaux profondes à Roscoff, se trouve sur les pierres du rivage à Arca- chon, etc. A plus forte raison les espèces de Lepralia doivent-elles différer de celles de la Manche. (1) Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux, t. XXVII; 1870. SUR UN RONGEUR NOUVEAU DU SAHARA ALGÉRIEN (CTENODACTYLUS MZABI n. sp.) Par Fernand LATASTE (Séance du 22 novembre 1881) Au mois de mai 1880, j'ai recueilli à Gardaia, principale ville du Mzab (Sahara), deux Ctenodactyles, uu mâle et une femelle. Bien que j'aie eu ces animaux vivants, leur poil était si peu adhérent qu'il se détachait par larges places partout où on les touchait, et que je n'ai pas conservé leurs peaux; je n'ai rapporté que leurs squelettes. Cette année, au mois de juillet, M, le capitaine Oudri, notre collègue, profitant du retour en France de M. l'adjudant Gouteron, m'envoyait, par cet obligeant intermédiaire, trois autres Cteno- dactyles vivants pris au col de Sfa, près de Biskra, sur les limites du Sahara et des Hauts-Plateaux. Cet envoi m'était doublement agréable ; il mettait fin aux regrets que je conservais de n'avoir pu me procurer cet animal, dont j'avais ouï parler durant les deux séjours que j'avais faits à Biskra ; et, comme il comprenait un mâle et deux femelles, il me donnait l'espoir d'observer l'accou- plement et la reproduction de l'espèce. Cet espoir a été déçu. Le 9 novembre dernier, le mâle, qui la veille encore m'avait paru plein de santé, était mort dans sa cage. Une goutte de sperme se montrait, concrétée, à l'extrémité de sa verge ; peut-être, sous l'influence des conditions anormales de son existence à Paris, était-il entré en rut alors que les femelles n'étaient point disposées à satisfaire ses besoins sexuels, et était-il mort, soit d'une continence forcée, soit de mauvais traitements infligés par ses compagnes revêches ? SUR UN RONGEUR NOUVEAU DU SAHARA ALGÉRIEN 215 Quoi qu'il en soit, après avoir préparé sa peau et son crâne, j'ai eu l'idée de comparer ce dernier aux crânes des Cténodactyles du Mzab. Quel n'a pas été alors mon étonnement de constater que j'avais entre les mains deux espèces bien distinctes! Je mets sous vos yeux le crâne du mâle de Gardaia (fîg. 1, 3, 5, 6 et 7) et celui du mâle de Biskra (fîg. 2, 4 et 8 ; voir aussi Gervais, Journal de Zoologie, t. V, 1876, pi. 8), afin que vous en puissiez apprécier les différences. Et celles-ci sont si considérables que je n'hésiterais pas à les regarder comme d'ordre générique si cette manière de voir présentait quelque avantage pratique, si, par exemple, le genre Gtenodactyle était plus nombreux en espèces. Fig. 1. et. mzabi. Fig. 2. et. Gundi- Voyez d'abord les dents. Les iDcisives supérieures, constam- ment creusées en cupule à leur extrémité, ce qui indique une très faible résistance de leur partie centrale, sont assez réguliè- rement ovales, à grand diamètre antéro-postérieur, chez l'individu de Biskra, tandis que, chez celui du Mzab, elles sont triangulaires et postérieurement limitées par une arête très aiguë. Chez les deux espèces, les molaires sont au nombre de trois à chaque mâ- choire, et la dernière est beaucoup plus grosse que les précé- dentes ; mais, à la mâchoire supérieure, les molaires de l'espèce de Biskra ont leur bord interne lisse et présentent un angle ren- trant sur leur bord externe, tandis que celles de l'espèce du Mzab sont sillonnées sur leurs deux faces et composées chacune de deux lobes ovales complètement séparés. Les molaires inférieures des deux espèces présentent des différences un peu moins grandes, quoique bien nettes aussi. Elles sont cette fois bilobécs chez l'une 216 FERNAND LATASTB ^fZ '". Fig. 3. et. mzabi. Fig. 4. et. guncfi. et l'autre ; mais leurs lobes, entièrement séparés chez celle du Mzab (fig. 3), sont réunis par un pont assez large chez celle de Biskra (fig. 4). Un coup d'oeil sur les figures complétera cette des- cription succincte. Maintenant examinez les crânes : vous constatez d'abord que le volume du crâne de Biskra est sensiblement plus considérable que le volume de l'autre. L'examen de leurs faces inférieures (fig. 1 et 2, et planche déjà citée de Gervais, fig. 3) vous montre que les bulles du premier sont relativement beaucoup plus petites et bien plus détachées de l'apophyse zygomatique temporale ; que ses conduits auditifs osseux sont beaucoup plus prolongés au dehors ; que sa partie nasale est proportionnellement plus importante, et ses trous in- cisifs plus considérables ; que son trou interptérygoïdien est plus large et s'avance plus près du niveau des molaires ; que son arcade zygomatique est plus élargie en avant, qu'elle est cassée à angle obtus au niveau de sa branche ascendante, ce qui n'a pas lieu chez l'autre espèce, et qu'elle se raccorde au maxillaire par un angle moins aigu. Chez aucune des deux espèces il n'existe de trous palatins. Fig. 5. et. mzabi. Par leurs faces supérieures (fig. 5, et planche citée de Gervais, fig. 1) les deux crânes ne diff'èrent pas moins. D'une façon générale SUR UN RONGEUR NOUVEAU DU SAHARA ALGÉRIEN 217 celui de Biskra est plus convexe au milieu, plus étroit en arrière et au centre, plus élargi dans sa partie nasale. Ses bulles ne dé- passent pas en arrière le niveau de la partie la plus saillante de l'occipital, en avant le bord antérieur du conduit auditif, et, au dehors, elles sont fortement débordées par ce conduit ; tandis que, chez l'autre espèce, l'occipital est comprimé et profondément encaissé entre les bulles, et que le conduit auditif dépasse à peine les bulles au dehors et est fortement dépassé par elles en avant. Le bord antérieur de l'interpariétal est à peu près transversal dans le crâne de Biskra, tandis qu'il forme un angle très net et s'engage entre les pariétaux dans celui du Mzab. Enfin, dans le premier, les nasaux sont plus larges ; l'apophyse postorbitaire, située plus haut et moins réfléchie en arrière, paraît plus sail- lante ; et le trou sous-orbitaire se montre beaucoup plus consi- dérable et de forme différente. Fig. 6. et. nizabi. De profil (fig. 6, et planche citée de Gervais, fig. 2) vous constatez que le crâne proprement dit, abstraction faite du nez, est très con- vexe chez l'individu de Biskra, tandis qu'il demeure à peu près plan chez l'autre ; et que, chez le premier, la partie nasale est plus développée et la partie buUaire beaucoup moins. Cette dernière différence s'aperçoit bien surtout au-dessus et en avant du con- duit auditif, la bulle du crâne de Biskra se terminant en ce point par une arête saillante, tandis que celle de l'autre crâne est partout arrondie et ballonnée. De même, à leur partie postéro- inférieure, les bulles du crâne de Biskra sont anguleuses, équar- ries, tandis que celles du crâne de Gardaia sont , là encore , limitées par des contours arrondis. Fig. 7. et. mzabi. Fig- 8- Gundi. Enfin, si vous comparez par leurs faces postérieures les 218 FERNAND LATASTE crânes de Biskra (fîg. 8) et du Mzab (fig. 7), vous reconnaîtrez que, par son occipital large et recouvrant en partie les bulles, comme par ses conduits auditifs saillant fortement à l'exté- rieur, etc., le premier diffère considérablement du deuxième, dont l'occipital est fortement rétréci dans sa partie supérieure et com- primé entre les bulles, dont les conduits auditifs s'écartent à peine au-dehors, etc. Depuis la mort de mon Cténodactyle de Biskra, j'ai reçu, de M. le D"" Martin, cinq nouveaux individus en alcool de la même espèce et de la même provenance. J'ai préparé le squelette de l'un d'eux, mâle aussi. Voici, côte à côte, les dimensions (1) des différentes parties du squelette des deux individus de Biskra et des deux de Mzab : Hzab. Biskra. On voit que les proportions diffèrent peu chez les deux espèces, la plus grande longueur relative du tronc accusée par celle de Biskra devant être attribuée à ce que les vertèbres n'étaient pas encore resserrées les unes contre les autres par les ligaments desséchés et raccornis quand les mesures ont été prises ; et la dimension relativement plus courte du crâne de celle-ci tenant uniquement à ce que ses bulles, moins développées, ne le pro- longent pas au delà de l'occipital. La forme générale du squelette est aussi la même dans les deux espèces : chez l'une et l'autre l'acromion émet une longue apo- physe descendante, normale à la direction de l'épine de l'omo- plate, et déjà signalée par Gervais (loc. cit.); le péroné est, dans toute sa longueur, distinct du tibia, muni d'une tête articulaire à son extrémité inférieure, soudé bout à bout, à son extrémité supé- rieure, à une apophyse latérale descendante de la tête du tibia ; les doigts, les métacarpiens et les orteils sont au nombre de u. o rt à .2 ô .a "3 o a o P, '3 ai °£ c? 44.5 158 15 2C 26.5 29 16 38 3i 37 35 ç 48 ? 15 28 28.5 31 17 42 36 40 37 i 6 49 215 19.5 32 33 35 24 45 43 46 4i \ c^ 55 ... (1) En millimètres ; la colonne vertébrale mesurée suivant sa courbure, de l'atlas à l'extrémité de la queue ; les autres parties en ligne droite, dans leur plus grande longueur. — Le squelette de Biskra non encore desséché. SUR UN RONGEUR NOUVEAU DU SAHARA ALGÉRIEN 219 quatre seulement ; mais il y a cinq métatarsiens, l'interne plus fin et plus court que les autres ; chaque doigt et chaque orteil a trois phalanges disposées comme suit : la première, la plus longue, s'articule à angle très ouvert avec le métatarsien correspondant, et se dirige un peu en haut ; la deuxième forme avec celle qui la précède un angle obtus, presque droit, et se dirige presque direc- tement en bas ; enfin la troisième, très courte et entièrement re- couverte par l'ongle se dirige verticalement en l'air, et forme un angle aigu, presque droit, avec la deuxième. Dans la station ou la marche, la tête articulaire périphérique de la deuxième phalange est la seule partie de chaque orteil qui porte sur le sol, et elle est protégée par un fort épaississement de la peau et des tissus con- jonctifs sous-cutanés ; il y a en ce point, chez l'animal en chair, comme un coussinet très-épais, fortement comprimé, et vague- ment strié en travers, ou plutôt décomposé en une série de gros tubercules mal délimités. L'extrémité centrale de la même pha- lange supporte aussi un épaississement tégumentaire qui fait saillie au-dessus de l'orteil et sur lequel viennent s'insérer les longues soies courbes qui recouvrent l'ongle et donnent une ap- parence pectinée à l'extrémité de chaque doigt et de chaque orteil. Les proportions relatives des doigts et des orteils me paraissent être les mêmes dans les deux espèces : les deux médians sont à peu près égaux et un peu plus longs que les deux autres, lesquels diflerent peu entr'eux. Chez l'animal de Biskra, les paumes et les plantes, ainsi que les coussinets sous-articulaires des doigts et des orteils, sont nus et garnis de tubercules très gros, mal délimités, accumulés en un gros bourrelet sous le métacarpe et le métatarse. Le pénis est, comme d'ailleurs celui des Gerbilles, coudé au niveau de l'origine du gland. Celui-ci est dirigé en arrière. Il est très long, en massue déprimée, et divisé dans sa longueur en deux moitiés symétriques, en dessus par un sillon superficiel, en des- sous par une rainure profonde dont lés deux parois, comme invo- lucrées, sont susceptibles d'être écartées, et qui paraît prolonger le canal de l'urètre. Au-dessus de la rainure et au-dessous du sillon, se trouve l'os pénial, en forme de spatule. Le gland paraît hérissé de très petites épines. Le poil est assez long, bien fourni, laineux, sans brillant ; il est partout gris à la base. La partie extérieure du poil est blanc-jau- nâtre sous la gorge, la poitrine et le ventre ; elle est roux-jaunâtre sur la tête et le dos, où l'on voit aussi des poils éparsplus gros et 220 FERNAND LATASTE plus longs entièrement noirs. Du mélange de ces couleurs résulte la teinte jaune-roux un peu brunâtre des régions supérieures, blanc-jaune grisâtre des régions inférieures du corps. Les oreilles sont arrondies, épaisses, assez basses, munies, vers la moitié de leur hauteur, d'un repli interne (antitragus) assez peu développé pour demeurer entièrement confiné dans l'intérieur du pavillon. Elles sont en dessus bien velues et de couleur blanc- gris jaunâtre, en dedans brunes et nues sauf sur la crête de l'oreillon qui présente une série de soies assez longues et brunâ- tres ; des soies semblables garnissent leur bord sur tout son pourtour. Le museau est nu, mais seulement à son extrémité, sur un petit espace circulaire comprenant les narines. Les moustaches sont rigides, plus longues que la tête, et noires, sauf quelques-unes, les plus inférieures et les plus courtes, qui sont blanchâtres. Les joues sont velues à l'intérieur. Malheureusement je ne puis rien dire de précis des tubercules et du poil de l'espèce du Mzab. Cette dernière, si mes souvenirs sont exacts, avait le poil plus fin, plus long, plus soyeux, et elle était de couleur plus brune, le brun se trouvant disposé par petites mouchetures mal délimitées sur un foud roux. Quand M. Gouteron me remit les Cténodactyles de Biskra, ma première impression fut qu'ils différaient de ceux que j'avais observés dans le Mzab ; mais le souvenir de ces derniers était très vague, et leur image fut bientôt entièrement effacée de mon esprit par la vue quoti- dienne des autres. Nous allons voir que l'espèce de Biskra est depuis longtemps connue sous le nom générique de Gundi, tandis que celle de Gar- daia est nouvelle. D'ores et déjà je propose pour celle-ci le nom spécifique de mzabi, mot arabe qui signifie habitant de Mzab. Rothman a le premier parlé du « Mus Gundi », et il en a donné une diagnose dans un ouvrage qui manque à la bibliothèque du Muséum, et auquel je n'ai pu remonter. J'ai dû m'en rapporter à cet égard à une citation de Pallas. Pallas (1) s'exprime ainsi : « Une forme particulière du genre Mus, qui habite les montagnes de l'Atlas, en Afrique, et qui pa- raît voisine des Marmottes ou du Spermophile, vient d'être récem- ment mise en lumière par Cl. Rothman. Lui conservant son nom (1) Nov. sp. quadrup. e glirium ordine, 1778, p. 98, note f. SUR UN RONGEUR NOUVEAU DU SAHARA. ALGÉRIEN 221 arabe, il l'appelle Mus Gundi, et il en donne cette diagnose : « De la taille du Lapin, à queue courte, les mains et les pieds tétradactyles ; tout le corps testacé rougeâtre ; oreilles tronquées, à large ouverture ovale. Schlôzer Briefwechsel, vol I, p. 339. Tous les zoologistes désireront avec moi une description plus précise et plus détaillée de cette espèce. » Pennant (1) donne du Gundi une diagnose un peu plus détaillée : « Mus à oreilles tronquées, largement ouvertes ; à queue courte ; à incisives supérieures tronquées, inférieures fines et pointues. A chaque pied quatre doigts munis d'ongles. Marche sur les pieds jusqu'au talon. Testacé rouge. De la taille d'un petit lapin. » Il cite Rothman, et désigne l'habitat précis de l'espèce : Massufîn, sur l'Atlas, en Barbarie. Gmelin (2) retire le Gundi du genre Mus, et le place dans le genre Arctomys. Il cite les trois auteurs précédents. Shaw (3) n'ajoute rien à nos connaissances sur cette espèce. Il la désigne sous les noms anglais de « Gundi Marmot » et latin de « Arctomys Gundi », et en donne une diagnose copiée sur celle de Pennant qu'il cite. Il ne crée pas dans cet article les noms géné- rique de Gundi et spécifique de arabicus, comme l'indique par erreur le catalogue de Trouessart (4). Gray (5), en 1828, crée le genre Ctenodactylus pour une espèce du Cap qu'il confond avec le Gundi de Barbarie. Il range ce genre nouveau dans la famille des Arvicolidés et le caractérise ainsi : « Mains et pieds à quatre doigts, un tubercule effacé tenant lieu du pouce ; ongles petits et falciformes ; doigts munis à leur face interne d'appendices osseux pectines. Queue très courte et poi- lue. » Il appelle l'espèce Ctenodactylus Massoni, et en donne la diagnose suivante : « Corps fauve-pâle, blanc en dessous, le poil ardoisé à la base et noirâtre à la pointe ; oreilles de la longueur du poil, très velues en dehors ; moustaches très longues et noires.» l'espèce est décrite ensuite avec plus de détail, et la planche qui accompagne ce mémoire représente l'animal en peau, ses mains et ses pieds, et ses molaires inférieures. Gray insiste beaucoup sur l'appendice osseux des orteils, sur- tout des deux internes : « Chacun de ceux-ci, dit-il, porte sur sa (1) Hist. of quadrup., 3« éd., 1792, p. 137, n» 327. (2) Syst. nat., 1789, t. I., p. 115. (3) Gen. zool, 1801, vol. II, part. I, p. 123. (4) Rodentia, g. 559, sp. 1867. (5) Spicilegia soologica, V partie, 1" juillet 1828, p. 10-11, avec une planche. 22i FERNAND LATASTE face inférieure un double petit os comprimé, profondément dé- coupé en peigne » ; et il figure un doigt recouvert de ses poils et muni de cet appendice, qu'il a d'ailleurs voulu rappeler par le nom générique de Cténodactyle [yrdç-eviç peigne, et âdzxvloç doigt). Mais, ou bien Gray commet une erreur grossière et prend pour un peigne osseux les coussinets comprimés et tuberculeux qui garnissent en dessous la dernière articulation de chaque orteil, ou bien ce caractère est particulier à l'espèce du Cap qu'il a eue entre les mains, car je n'en trouve pas trace sur les deux espèces que j'ai examinées. Bien que la première hypothèse me paraisse la plus probable, je suppose néanmoins que les coussinets sous- dit^itaux du Ctenodactylus Massoni sont conformés autrement que ceux des deux Cténodactyles du Nord de l'Afrique, pour avoir pu donner naissance à une telle erreur ; et je vois là un premier motif de distinguer spécifiquement celui-là de ceux-ci. En tout cas, Ctenodactylus Massoni ne saurait être confondu avec Ct. mzabi. La figure que Gray a donnée des molaires inférieures du premier défend tout rapprochement semblable. Je ne crois pas que Ct. Massoni puisse d'avantage être identifié à Ct. Gundi. Le premier a, d'après Gray, la taille d'un Cochon d'Inde à moitié venu, tandis que l'autre à celle d'un petit Lapin ou d'un gros Cochon d'Inde. La tête du premier paraît, d'après la planche, beaucoup plus petite à proportion, ses moustaches plus longues (deux fois comme la tète, dit la diagnose), son poil plus fin, plus soyeu?: et plus long ; enfin ses trois orteils internes sont égaux, tandis que, chez Ct. Gundi, le premier est sensiblement plus petit que les deux médians. Gray fait sa description sur deux sujets en peau du British mu- séum, rapportés du Cap par Masson en 1774; mais il ajoute, sans paraître soupçonner que ces derniers soient d'une espèce dif- férente et déjà décrite, que deux autres sujets, provenant de Bar- barie, se voient vivants au Jardin de la Société zoologique. En 1831 (1) Yarrell décrit, sous le même nom de Ct. Massoni, ces deux sujets du Jardin de la Société Zoologique de Londres, donnés par Warrington, consul anglais à Tripoli ; et il insiste sur l'identité spécifique de ceux-là et des individus du Cap. Il est même amusant de voir, dans la même séance (22 mars), Ogilby revendiquer l'idée première de cette identification, et Gray (1) Troc, of the Comm., of se. and Corrcsp., of thc Zool. Soc. ofLondon, 1830- 1831, pag 18. SUR UN RONGEUR NOUVEAU DU SAHARA ALGÉRIEN 223 s'excuser de n'avoir pas songé à la faire : aussi, dit-il, qui eut supposé qu'une même espèce put se trouver à la fois au Gap et en Barbarie? comme s'il n'avait pas lui-même rapporté à sa nouvelle espèce les deux sujets de Barbarie ! Dans le même article, Yarrell revient sur l'appareil pectine du Cténodactyle ; mais il le décrit comme corné et non osseux, et le place au-dessus, non au-dessous du doigt. Il revient sur l'usage que l'animal fait de ces peignes pour sa toilette, usage que Gray avait déjà raconté, et que je n'ai pas vérifié. En 1829, Fischer (1) mentionne VArctomys gundi avec une diag- nose et une indication d'habitat qu'il emprunte aux auteurs dont il cite les noms : Rothman, Pallas, Pennant, Shaw. Dans cet article, ce dernier nom termine les indications synonymiques, et il est suivi de ces mots : « Gundi arabicus » (le Gundi des arabes). C'est vraisemblablement ce passage qui, mal lu, a fait attribuer à Shaw un genre et une espèce qu'il n'a pas créés, et que per- sonne n'a créés, que je sache. Enfin, en 1876, Gervais (2) décrit, d'une façon pour la première fois suffisamment précise et détaillée, et figure un Cténodactyle qu'il a reçu vivant de Bou-Sâada (Algérie), et qui ne diffère aucu- nement de celui que j'ai reçu de Biskra. Bien que les diagnoses anciennes de Rothman, de Pennant, de Gmelin, de Shaw et de Fisher puissent à la rigueur s'appliquer à l'une quelconque des trois espèces dont nous venons de constater l'existence dans le genre Cténodactyle; néanmoins il est certain que toutes, copiées l'une sur l'autre, désignent la même espèce, et il me paraît pro- bable, à cause de la couleur indiquée testacé-rougeàtre, et surtout à cause de l'habitat sur V Atlas, en Barbarie, que cette espèce est celle que Gervais a reçue de Bou-Sâada et moi de Biskra, et que le Muséum possède aussi de Messad par le capitaine Loche. C'est donc à celle-là que nous devrons laisser le nom spécifique de Gundi. Gervais a commis une double faute en la décrivant sous le nom de Massoni : il a confondu, sur la foi de Gray et de Yarrell, deux espèces distinctes; et il a méconnu la loi de priorité dans la nomenclature. En résumé, les espèces connues du genre Cténodactyle sont aujourd'hui au nombre de trois; prochainement peut-être, quand l'attention des naturalistes aura été attirée sur elles, elles devien- (1) Syn. Mamm., p. 346. [2) Journal de Zoolor/ie, t. V, pi. 7 et 8. 224 FERNAND LA.TASTE dront beaucoup plus nombreuses. Alors deux au moins des espèces actuelles, peut-être toutes les trois, pourront devenir les types de genres nouveaux. Leurs caractères seraient certaine- ment assez tranchés pour justifier, dès à présent, la création de ces genres ; mais je ne vois pas quel avantage celle-ci procurerait à la science pour compenser l'inconvénient d'ajouter de nouveaux noms à la liste déjà considérable des noms indispensables ou utiles. Voici la synonymie du genre Cténodactyle et de ses trois espèces : G. Ctenodactylus Gray (1828). Syn. : partim : Mus Pallas (1778), Pennant ; Arctomys Gmelin (1789), Shaw(1801), Fisher (1829); Ctenodactylus Yarrell (1831), Gervais (Hist. nat. des Mamm., 1855), et recentiorum auctorum. Hab. : Afrique. Sp. I. gundi Roihmdin. Syn. : Gundi Pallas (1778), Pennant, Gmelin (1789), Shaw (1801), Fisher (1829) ; Massoni Yarrell (1831), Gervais (1876). Hab. : Barbarie : Massufin (primis auctoribus), Tripoli (Yarrell), Bou-Sâada (Gervais), Messad (Loche), Biskra (Lataste). Sp. II. Massoni Gray (1828). Hab. : Gap de Bonne-Espérance. Sp. III. mzabi Lataste (1881). Hab. : Sahara algérien : Gardaia (Mzab). Les Gténodactyles, du moins le Gundi, ne sont nullement fouis- seurs, comme l'a gratuitement supposé Gervais. Ils sont saxicoles et grimpeurs. Leurs ongles falciformes, très comprimés, aigus et minces à la pointe sont évidemment destinés à s'accrocher aux aspérités du roc. Ils s'useraient vite à fouir le sol, car leur épais- seur est peu considérable, et ils laisseraient bientôt à nu l'os de la dernière phalange qu'ils enveloppent comme une gaîne et qui leur donne une solidité plus que suffisante pour leur permettre de supporter le poids du corps. Et non seulement ces ongles ne fouissent pas, mais même, dans la marche ordinaire, ils ne tou- chent pas le sol, grâce à la disposition, que nous avons signalée ailleurs, de la phalange qui les supporte. Ils sont ainsi ménagés, comme les ongles retractiles des Chats, pour les cas où leur usage est avantageux. SUR UN RONGEUR NOUVEAU DU SAHARA ALGÉRIEN 225 Les coussinets sous-digitaux, ainsi que l'épaississement consi- dérable des paumes et des plantes des Cténodactyles, sont bien adaptés aussi aux surfaces dures et irrégulières que foulent ces animaux. Enfin leurs membres courts et robustes paraissent également destinés à leur rendre des services dans l'action de grimper, chacun d'eux devant développer, dans certains cas, assez de force pour pousser en avant ou tirer, à lui seul, le poids entier du corps. En fait, le Gundi vit exclusivement dans les rochers; et son aptitude à grimper a été constatée en liberté, au col de Sfa, par M. Gouteron, et en captivité par moi-même. En revanche, jamais je ne l'ai vu gratter le sol de sa cage, comme font constamment les Gerboises et les Gerbilles. Le Gundi est aussi inhabile à ronger qu'à gratter. Tandis que j'ai dû blinder les cages où j'ai conservé des Gerboises, et que les cages des Gerbilles, quand elles sont en bois, sont constamment dégradées par ces animaux, jamais je n'ai vu les Gundi faire usage de leurs dents que pour prendre ou diviser leurs aliments. J'ai dit ailleurs que la partie centrale de leurs incisives était fort peu résistante, puisqu'on la voit toujours profondément usée; quant à la couche d'émail qui protège ces dents à la périphérie, elle est très mince, et par suite très fragile. Il n'est donc pas étonnant de voir les Gundi faire de ces instruments de destruction un usage moins déréglé que beaucoup d'animaux de l'ordre auquel ils appartiennent. Le Gundi paraît fort peu intelligent; il ne sait même pas ramasser les étoupes, la mousse qu'on lui offre, et s'en construire un nid où il puisse se cacher et se garantir du refroidissement; il foule aux pieds et tasse tous ces matériaux, sans se douter du parti qu'il pourrait en tirer, et ne sait que se serrer contre ses sembla- bles quand il a froid. Le soir il fait assez fréquemment entendre son cri. Très faible, celui-ci rappelle le gazouillement des bengalis; dans sa plénitude (et il est encore très faible), il a quelque ressemblance avec le cri de l'Épervier très adouci, ou bien avec celui du Fennec. Je nourris mes Gundi avec de la salade, des feuilles de choux ou autres légumes, et du pain. Ils refusent le grain. Ils ne répandent aucune mauvaise odeur; mais, comme ils uri- nent beaucoup, je garnis le fond de leur cage d'un mélange de sciure de bois, de sable et de craie, que je renouvelle fréquemment. 46 SUR LES PROCÉDÉS DE COLORATION DES ORGANISMES MICROSCOPIQUES VIVANTS (Ifote complémentaire) COLORATION DES NOYAUX Par A. CERTES (Séance du 26 juillet 1881) En faisant connaître à la Société (1) la propriété de colorer les tissus vivants dont jouissent la cyanine ou bleu de quinoléine et le brun bismarck, j'insistais sur ce point que le noyau des Infu- soires ne paraît pas se colorer sous l'action du réactif, non-seule- ment aussi longtemps que les animalcules continuent à vivre, mais même plusieurs heures après la mort. Aucun fait n'est venu démentir ces premières observations. J'ai reconnu seulement que la cyanine conservait sa singulière propriété de colorer les tissus vivants alors même que le titre de la solution n'était que de un cinq cent millième (goôTôôô)- M. le D"" Henneguy ayant bien voulu me signaler les propriétés analogues d'un violet de méthyle, dit Dahlia, j'ai poursuivi ces expériences avec divers violets de Paris, et j'ai reconnu que, malgré leur composition chimique fort voisine, leur réaction va- riait suivant les espèces et aussi suivant la marque industrielle. Les uns sont toujours toxiques et pour toutes les espèces d'Infu- soires. D'autres ne colorent que certaines espèces parmi celles qui vivent dans un même liquide. D'autres enfin, — et c'est sur ce point que j'appelle l'attention de la Société, — colorent le vl) Voir le Bulletin de l'année courante, p. 21. COLORATION DES ORGANISMES MICROSCOPIQUES VIVANTS 227 noyau de l'Infusoire vivant et le colorent plus fortement que le reste du protoplasma. En général, avec les violets de Paris, les cils sont toujours colorés et le liquide de la vacciole contractetile — autant qu'on peut en juger dans une observation aussi dé- licate, — participe souvent lui-même à la coloration générale. En ce qui touche le noyau, j'ai constaté, de la manière la plus évidente, des phénomènes d'élection de la matière colorante, d'a- bord avec le violet BBBBB sur des Balantidium volumineux pro- venant de l'intestin d'un Bombinator igneu^, puis sur d'autres es- pèces (1) avec le violet BBBBB et le violet dahlia. Le violet 50 N et le violet de gentiane, au contraire, malgré leur grande puis- sance colorante, n'ont pas d'élection pour le noyau. Quant à la résistance plus ou moins grande que certaines es- pèces fort voisines opposent à l'action d'un même réactif, je cite- rai ce fait, à l'appui de mon observation, que j'ai vu dans un même liquide de petites espèces de Paraméciens (2) continuant à vivre indéfiniment sans se colorer, tandis que toutes les autres d'égale dimension ou plus grosses avaient entièrement disparu. La coloration du noyau des Infusoires est un fait nouveau. Il est d'autant plus intéressant à constater que les recherches les plus récentes démontrent le rôle prépondérant que joue cet élé- ment dans les phénomènes de nutrition et de reproduction et, si l'on peut ainsi parler, dans le gouvernement de la vie des orga- nismes unicellulaires. (1) Paramecîum aurelia, Vorticelles, Oxytriches. Stylonychia, Volvox globator. (2) ProJiablemant Paramecium pectinum. SUR LA PRÉPARATION ET LA CONSERVATION DES ORGANISMES MICROSCOPIQUES (1) (Moto rectlflcative) Par A. CERTES (Séance du 26 juillet ISSI) Dans la séance du 12 avril dernier et sur la foi d'un premier succès, j'avais cru pouvoir signaler à la Société un procédé pour conserver les intestins des Batraciens en vue d'un examen ulté- rieur des parasites qu'ils renferment. Plusieurs échecs successifs m'ont démontré depuis que ce procédé, qui repose sur l'emploi d'une solution très diluée d'acide osmique, n'était pas absolu- ment sûr. L'absorption du réactif par les parois de l'intestin lors- qu'ils sont trop épais, ou par les aliments trop abondants dont ils sont remplis, est souvent telle que les Opalines et autres Infu- soires parasites ne sont pas fixés et se dissolvent sous l'action des liquides de l'organisme ou des liquides conservateurs. Cette difficulté, que j'aurais dû prévoir, n'est certainement pas insoluble. Il suffira sans doute d'augmenter la dose d'acide os- mique et de fendre l'intestin dans toute sa longueur pour éviter les inconvénients que je signale et qui m'ont causé plus d'une déception dans ces derniers temps. Je poursuivrai ces opérations dès que j'en aurai le temps et, quels qu'ils soient, j'en ferai connaître les résultats à la Société. (1) Voir le Bulletin de l'année courante, p. 21, in fine. NOTE SUR LA VITALITÉ DES GERMES DE VARTEMIA SALINA ET DU BLEPHARISMA LATERITIA Par A. CERTES (Séance du J1 octobre 1881) On a déjà plusieurs fois signalé, après des inondations ou de fortes pluies, l'apparition subite de certains Crustacés inférieurs (Apus. Branchipus) et l'on en a conclu, avec raison, que les œufs de ces Crustacés jouissaient de la propriété de se conserver intacts dans des conditions de milieu fort différentes. Une expérience que j'ai réalisée récemment sur VArtemia salina. ne laisse aucun doute à cet égard et démontre que les alternatives de sécheresse et d'humidité auxquelles les œufs de ce Crustacé sont soumis, peuvent impunément se prolonger pendant plusieurs années. En mars 1878, je recueillais près de Boutinelli (province de Constantine, Algérie) des eaux salées du chott Timrit. Un examen rapide, le seul qui fut alors possible, me permit cependant de constater l'existence d'algues, d'infusoires et même de larves dont je ne pus alors déterminer l'espèce. Je fis évaporer l'eau au soleil et je recueillis avec soin les sédiments en vue d'expériences de révidescence qui me paraissaient devoir être plus probantes avec des eaux d'une composition chimique toute spé- ciale qu'avec des eaux douces ou simplement saumâtres. Le 8 avril 1881, c'est-à dire après plus de trois ans de dessication complète, ces sédiments ont été replacés dans de l'eau de pluie bouillie et filtrée, qui, rapidement, est devenue fortement salée. Dès le lendemain et bien que toutes les précautions eussent été prises pour maintenir cette infusion à l'abri des germes, j'y consta- tais la présence de flagellés et, peu après, d'infusoires ciliés qui, je dois le dire, à raison des espèces reconnues, ne donnaient pas à la faune un caractère bien spécial. C'est au commencement de juin seulement que je m'aperçus de la présence de larves nau- pliennes d'abord microscopiques. Le nombre de ces larves s'est beaucoup multiplié depuis. Elles ont grossi et se sont transfor- mées en un petit animalcule long d'un centimètre environ, muni d'une queue et qui se meut fort agilement à l'aide de ses pattes 230 NOTE SUR LA VITALITÉ DES GERMES branchiales. Aujourd'hui encore j'en possède plusieurs exem- plaires vivants. M. Vayssières, qui a bien voulu déterminer l'espèce de ces animalcules, y a reconnu VArtemia salina. Déjà en 1875, ce petit Grustacé branchipode avait été signalé à l'attention du monde savant par Schmankevitsch, à raison des curieuses modifications que subit son organisation suivant le degré de salure des eaux dans lesquelles il vit. De mon côté, avant même d'être fixé sur l'espèce à laquelle j'avais affaire, j'avais transporté dans de l'eau de mer un certain nombre d'Artemia, qui y vivent encore, sans que j'aie remarqué d'autre modification que leur extrême transparence, due sans doute au changement de nourriture. La présence de VArtemia salina a été déjà constatée, d'après Claus, dans les marais salants, aux environs de Montpellier, de Gagliari, de Lymington, en Grimée. M. Vayssières l'a retrouvé près de Marseille. Elle n'avait pas été signalée dans les chotts d'Algérie, où les périodes de dessication sont certainement plus fréquentes, plus chaudes et plus prolongées que dans les localités ci-dessus. Qu'il s'agisse de germes, d'œufs ou d'animaux réviviscents, les phénomènes de vie latente sont au fond les mêmes. Dans ces divers cas, il n'y a pas mort, il y a simplement sommeil et les échanges nutritifs ne cessent jamais complètement au sein de l'être vivant, œuf, graine ou animal. Je ne m'écarte donc pas sen- siblement de mon sujet en signalant un autre fait que j'ai eu occasion d'observer en Algérie sur le Blepharisma lateritia, infu- soire cilié relativement assez rare. Le Sahel d'Alger est dominé par une petite montagne, la Boud- zarea, au sommet de laquelle subsistent les fossés d'un ancien fortin turc. En 1877, la sécheresse fut excessive. Dès les premières pluies, je montai à la Boudzarea et, dans le même fossé où j'en avais récolté, huit mois auparavant, je retrouvais en abondance des Blepharisma très nettement caractérisés par leur forme et leur coloration rosée. Gette fois encore et par une chaleur torride, il y avait eu vie latente pendant plusieurs mois soit des animalcules, soit de leurs germes, soit de leurs kystes. J'ai encore entre les mains de nombreux sédiments provenant de localités fort diverses. Je me propose de continuer ces expé- riences au printemps prochain. NOTE ADDITIONNELLE A I.A PREMIÈRE CONTRIBUTION 4 L'HISTOIRE NATURELLE DIJ MEXIQUE Par F. SUMICHRAST (Séance du H octobre 1881) » I Comme je crois qu'il est toujours utile de compléter un travail antérieur, je saisis l'occasion d'ajouter ici quelques nouvelles espèces à la liste des Reptiles et Batraciens de l'Isthme de Tehuantepec, publiée dans le Bulletin de la Société Zoologique de Finance pour l'année 1880. SAURIENS. Diploglossus (Celestus) Chatybœus Cope, American Philos. Soc. 1879. Ce Scincoïdien, que j'avais d'abord trouvé il y a fort longtemps dans l'État de Veracruz, habite aussi l'Isthme dans les forêts au Nord de Santa Efigenia. OPHIDIENS. Coniophanes proterops Cope. J'ai retrouvé ce serpent, décrit ori- ginairement sur des exemplaires recueillis à Jalapa (Veracruz), dans les environs de Tapana, à l'extrémité méridionale de l'État de Oaxaca. BATRACIENS. Œdipus rufescens Cope. Ce très petit Urodèle dont j'avais, il y a plusieurs années, recueilli des échantillons dans la région alpine d'Orizaba, habite aussi les forêts des bords du Pacifique, à quel- ques lieues au Nord de Santa Efigenia : je l'y ai trouvé au milieu des touffes de Tillandsia epiphytes, à une hauteur de 800 à 1,000 mètres, sur les flancs du Cerro Prieto. Œdipus carhonarius Cope. Des mêmes localités que l'espèce pré- cédente : vit sous les troncs pourris et les écorces ; il est commun sur la côte du golfe du Mexique, jusqu'à une altitude d'au moins 2,500 mètres. Bufo coccifer Cope. De Cacoprieto. Hyla myotympanum Cope. 232 NOTE ADDITIONNELLE SUR l'HISTOIRE NATURELLE DU MEXIQUE C'est encore une espèce qui habite aussi l'État de Veracruz, où elle est commune, et qui se retrouve à Santa Efîgenia, sur le ver- sant opposé. Hylella platycephala Gope. Ce petit Batracien est, d'après M. le professeur Gope, l'unique représentant du genre Hylella dans le district mexicain de la ré- gion néotropicale. J'ai trouvé autrefois, dans les montagnes d'O- rizaba, une espèce probablement identique à celle de l'Isthme et vivant, comme cette dernière, au milieu des touffes de Tillandsia : les larges feuilles de ces plantes servent de réservoir à la rosée et durant toute l'année contiennent une quantité d'eau suffisante pour fournir aux besoins qu'ont de cet élément les Hylella et les petites espèces de Spelerpes et de Geotriton qu'on y trouve pres- que toujours en compagnie de divers Blattides, de Carabiques et de Myriapodes. J'ai pu m'assurer par la dissection qu'un oiseau de la région alpine, le Xiphocolaptes emigrans Sclater, ne laisse pas, quoique insectivore par nature, de vivre aussi aux dépens des Hylella qu'il enlève facilement du milieu des touffes de Til^ landsia, au moyen de son long bec. A l'état vivant, VHylella pla- tycephala est un petit être fort mou, fort délicat, presque trans- parent et dont la modeste livrée n'est relevée que par la belle couleur d'or de ses yeux. L'aplatissement excessif de la tête et du corps de ce petit animal s'adapte merveilleusement à l'étroitesse de son domicile aérien, où il subit peut-être ses métamorphoses. Lithodytes podiciferus Gope. Ge petit Anoure, très variable en couleur, est assez commun sur le bord des torrents de montagne : il se tient sous les feuilles humides ou sous les troncs à demi-submergés d'où il se jette à l'eau à la moindre apparence de danger. Syrrhophus leprus Gope. Ge Batracien, génériquement voisin des Phyllobates et de très petite taille, vit dans les mêmes lieux que le précédent, sous les souches et les feuilles humides; il est rare. Cystignathus perlœvis Gope. J'ai retiré cette espèce d'un puits près de Tapana. Cystignathus lahialis Gope. G'est au moment des grandes pluies que cette espèce se trouve avec quelque abondance dans les ornières creusées par la pluie ou par le passage des charrettes ; en toute autre saison on le trouve sous les amas de pierres au bord des ruisseaux. Tonalii, juin 1881. Paru le 2-:^ dccembre 1SSI. DESCRIPTIONS D'ARACHNIDES NOUVEAUX DU GENRE ERIGONE Par M. E. SIMON. (Séance du 8 novembre 1881.) 1. ERIGONE NIGRITA Sp. nOV. cT Long. 2'""^1 ; pattes 1, 4, 2, 3. Céphalothorax très finement chagriné, presque lisse, noir ou brun-rougeâtre très foncé, dans ce cas obscurci dans le milieu et marqué d'une ligne noire marginale ; peu élevé, à ligne dorsale presque droite. — Yeux antérieurs en ligne presque droite parleurs sommets, les médians à peine plus petits, presque équidistants, leurs intervalles plus étroits que le diamètre des médians, les latéraux ovales et obliques. Yeux supérieurs en ligne sensible- ment arquée en arrière, égaux et assez petits, intervalle des médians au moins double de leur diamètre, celui des latéraux un peu plus étroit. — Bandeau un peu plus large que l'aire oculaire vertical, garni, surtout dans le milieu, de crins longs et tins. — Ghélicères brun-olivâtre, beaucoup plus longues que le bandeau. — Plastron noir brillant, très finement, à peine distinctement cha- griné, garni de crins très espacés. — Abdomen ovale assez allongé, acuminé eu arrière, noir profond garni de crins fauves isolés. — Pattes très longues et grêles surtout aux extrémités, jaune-rouge vif, concolores ou un peu obscurcies et olivâtres aux extrémités. — Patte-mâchoire fauve avec le tarse et le bulbe brun-rouge ; fémur assez long, presque droit et presque parallèle ; patella 17 234 E. SIMON grande, au moins d'un tiers plus longue que large, un peu convexe et légèrement atténuée à la base ; tibia un peu plus court que la patella, plus étroit et cylindrique à la base, un peu dilaté et em- brassant la base du tarse seulement à l'extrémité ; tarse à peine aussi long que les deux articles précédents, ovale assez allongé, convexe, atténué et obtus ; bulbe sans stylum détaché. Ç Long. 2""" .5. Comme chez le mâle. Épigyne en saillie basse transverse, marquée sur sa face postérieure de deux petits tubercules arrondis, séparés par une carène triangulaire déprimée et sub-canaliculée. Eure : Courteil (Power). — Oise : Compiègne (juin 79). — Aube : Troyes ! — Basses-Pyrénées : Bétharram (Lucante). Espèce intermédiaire aux Linyphia et aux Erigone^ caractérisée par la patle-màchoire du mâle qui rappelle celle d'un Théridion. 2. ERIGONE ENSIPOTENS Sp. UOV. (^ Long. 2"^™. Céphalothorax fauve-rouge orangé vif sans ligne marginale, presque lisse, brillant; partie céphalique assez fortement et gra- duellement élevée, non inclinée dans la région oculaire ; front étroit et obtus, le groupe oculaire occupant toute sa largeur, — Yeux antérieurs en ligne assez fortement courbée en arrière, les médians un peu plus petits, plus resserrés, leur intervalle plus étroit que leur rayon, intervalle des latéraux au moins égal au diamètre des médians. Yeux supérieurs en ligne très légèrement courbée en avant, assez gros, presque égaux, presque équidis- tants, leurs intervalles environ de même largeur que leur dia- mètre. Yeux médians formant un trapèze à peine plus long que large. — Bandeau beaucoup plus large que l'aire oculaire, un peu creusé au dessous des yeux puis sensiblement convexe. — Chéli- cères robustes, verticales, parallèles, à peine aussi longues que le bandeau. — Plastron brun-rouge brillant, lisse. — Pattes assez longues, jaune clair testacé ; tibia 1 de même forme que chez E. ruhens ; fémur I garni en dessous, dans toute sa longueur, de crins spiniformes noirs assez courts et très robustes. — Patte- mâchoire jaune-rougeâtre, très épaisse; fémur comme chez E. rubcns^ seulement les spicules noirs s'étendant moins en arrière; ARACHNIDES NOUVEAUX DU GENRE ERIGONE 235 patella assez convexe, presque aussi large que longue et presque parallèle, à peine atténuée en avant ; tibia plus long que la patella, plus étroit, sensiblement concave en dessus, sa base pourvue d'une grande apophyse verticale noire, très aiguë et presque droite, au moins aussi longue que l'article ; extrémité du tibia pourvue au côté externe d'une apophyse perpendiculaire, courte et très obtuse s'opposant à une saillie du bulbe, et en dessus d'une très longue apophyse déprimée et carénée appliquée sur le tarse et atteignant son extrémité; tarse petit, presque aussi large que long, obtusémcnt et largement tronqué. Pyrénées-Orientales : Gollioure I — Catalogne • Calella (Guni y Martorcl). Voisin de E. rubens et ruhella Black. , mais facile à distinguer par la longue apophyse aiguë perpendiculaire du tibia de la patte- mâchoire chez le mâle. 3. ERIGONE DISCEDENS Sp. IlOV (S Long. 1"""7. Céphalothorax brun-rouge très foncé, presque lisse, brillant; front élevé, large (moins que chez humilis) et très avancé, avec une grande surface plane oblique, arrondie en avant et garnie de crins rudes"' assez courts. — Yeux médians formant un grand trapèze beaucoup plus long que large, les antérieurs petits, très rapprochés, placés au bord antérieur du front, les supérieurs un peu plus gros, beaucoup plus écartés, leur intervalle ayant environ trois fois leur diamètre et plus écartés l'un de l'autre que des latéraux. Yeux latéraux (vus en dessus) visiblement plus avancés que les médians supérieurs, mais plus reculés que les antérieurs. — Bandeau long, très obliquement incliné en arrière et légèrement concave. — Chélicères aussi longues que le ban- deau. — Plastron aussi large que long, convexe, brun foncé, lisse, brillant, marqué latéralement de quelques points enfoncés très espacés. — Pattes fauve-olivàtre, normales, assez longues, garnies de crins courts mêlés de quelques crins plus longs en dessous aux fémurs ; tibias I et II sans crins spiniformes en des- sous. — Patte-mâchoire fauve-olivàtre avec les derniers articles bruns ; fémur non élargi à l'extrémité ; patella à peine d'un tiers plus longue que large et atténuée à la base ; tibia très grand, large dès la base, son côté interne prolongé sur le tarse en une 236 K. SIMON énorme apophyse, divisée à l'extrémité en deux branches iné- gales, la supérieure relevée presque verticalement, plus longue, plus grêle, terminée par une légère dilatation obtuse, l'inférieure plus courte et dentiforme ; tarse assez petit, acuminé, ne dépas- sant le tibia que du tiers de sa longueur ; bulbe pourvu, vers le milieu, d'un fort stylum détaché en demi-cercle, et à. l'extrémité d'une apophyse dentiforme perpendiculaire. Cantal : le Lioran ! Espèce du groupe des E. Immilis Bl. et crassiceps Westr., bien distincte par le front très avancé et atténué. 4. ERIGONE PAUPERA Sp. UOV. (S Long. l'^"^3. Céphalothorax brun-rouge très foncé, lisse en avant, finement chagriné et légèrement plissé en [travers dans le milieu et en arrière; partie céphalique beaucoup moins élevée que chez E. Immilis, légèrement convexe, sensiblement atténuée et arrondie en avant, front assez proéminent et arrondi. Yeux médians for- mant un grand trapèze beaucoup plus long que large, les anté- rieurs petits, plus resserrés, placés sur la face antérieure et cachés en dessus, les supérieurs un peu plus gros, leur inter- valle seulement un peu plus large que leur diamètre, beaucoup plus rapprochés l'un de l'autre que des latéraux. Yeux latéraux (vus en dessus) presque sur la même ligne que les médians supé- rieurs. — Bandeau assez él.evé, très obliquement incliné en arrière. — Chélicères plus longues que le bandeau et atténuées. — Plas- tron brun-rouge presque noir, chagriné, ponctué. — Pattes fauve-rouge vif, assez courtes, normales, garnies de crins fins courts. — Patte-mâchoire fauve-rougeâtre ; fémur assez robuste, un peu courbe et comprimé, nullement élargi à l'extrémité ; patella environ deux fois plus longue que large, légèrement con- vexe et atténuée à la base ; tibia presque aussi long que la patella, élargi dès la base et enveloppant la base du tarse, le milieu de son bord antérieur prolongé en dessus en grande pointe triangulaire appliquée ; tarse médiocre, ovale allongé assez étroit. Bouches-du-Rhônc : Martigues I — Pyrénées-Orientales : Col- lioure ! — Corse ! ARACHNIDES NOUVEAUX DU GENRE ERIGONE 237 5. ERIGONE TURRIGERA sp. IlOV. cT Long. l'n™6. Céphalothorax briin-iouge foncé, très finement chagriné bril- lant ; front très élevé en une pointe cylindrique, verticale, rela- tivement assez grêle, portant à son sommet le lobe céphalique, petit, convexe et un peu incliné en arrière ; vu en dessus ce lobe un peu plus long que large, un peu conique en avant, légèrement atténué en arrière et garni de crins rudes assez longs, séparé à la base par une strie annulaire. Yeux antérieurs en ligne presque droite, resserrés, presque équidistants, leurs intervalles à peine aussi larges que leur rayon. Yeux médians supérieurs situés près le bord antérieur du lobe céphalique, leur intervalle à peine égal à leur diamètre. Bandeau très élevé, vertical, nullement convexe. — Chélicères faibles, plus courtes que le bandeau. — Plastron aussi large que long, convexe, noir brillant lisse. — Pattes normales, fauve olivâtre avec les articulations rembrunies, garnies de crins plus courts que la diamètre des articles. — Patte-màchoire fauve-olivâtre avec les derniers articles brun- rouge ; patella petite à peine d'un tiers plus longue que large ; tibia plus long, élargi de la base à l'extrémité, ses angles sim- plement obtus, son milieu prolongé en apophyse assez longue, obliquement relevée, un peu recourbée en bas à la pointe ; tarse assez grand, régulièrement ovale obtus. Perpignan : bord de la Tet, en octobre. Se rapproche un peu des E. straminea Menge, nemoralis Bl. et Blackwalli Cb., mais s'en distingue tout de suite par le lobe cépha- lique petit, élevé sur une sorte de long cou, par l'intervalle des yeux médians supérieurs à peine plus large que leur diamètre, par les yeux du premier rang tous très rapprochés, enfin par le tibia de la patte-mâchoire plus long que large et pourvu eu dessus d'une seule apophyse simple et conique. G. ERIGONE DECOLLAT A Sp. UOV.j o Long. 1"""7. Céphalothorax brun-rouge avec une ligne marginale noire et le lobe céphalique éclairci, assez fortement et régulièrement cha- griné; front large, oblus et élevé, surmonté d'un gros lobe cépha- 238 E. SIMON lique très convexe, adhérant seulement au front dans sa seconde moitié, séparé du plan frontal dans sa première moitié, par une profonde échancrure ciliée, marqué de chaque côté d'une impres- sion allongée, limitée latéralement par une carène ; vu en dessus lobe céphaliquc seulement un peu plus long que large, arrondi en arrière, sensiblement atténué et obtusément tronqué en avant; les carènes latérales visibles seulement en arrière et courbes. — Yeux antérieurs en ligne droite, les médians plus petits, leur intervalle plus large que leur rayon, intervalle des latéraux au moins de moitié plus large que leur diamètre. — Yeux médians supérieurs situés au bord antérieur du lobe, presque en avant, leur intervalle à peine égal à leur diamètre. — Ghélicères faibles, un peu plus courtes que le bandeau, un peu obliques en arrière. — Plastron aussi large que long, légèrement convexe, brun-rouge foncé, presque lisse brillant. — Pattes normales, fauve clair testacé un peu rougeâtre, garnies de crins plus courts que le dia- mètre des articles. — Patte-mâchoire fauve avec le tarse rou- geâtre ; patella plus de deux fois plus longue que large, atténuée à la base ; tibia avancé sur le tarse en grande lame un peu atté- nuée, presque droite au bord interne, marquée au bord externe d'une profonde échancrure un peu sineuse, son angle externe prolongé en pointe aiguë, recourbée presque perpendiculairement en dessus ; tarse petit, lamelleux, ne recouvrant qu'incomplète- ment le bulbe. Gironde : Arcachon, la Teste, Cazeau ! En avril sur les buissons sous bois. Très voisin d'^. corrugis Gb., de Corse, s'en distingue par le lobe céphaliquc plus gros, plus globuleux non atténué en avant. 7. erigojse ericicola sp. nov. d" Long. I"^m7. Céphalothorax brun-rouge avec une ligne marginale noire et le lobe céphaliquc éclairci, assez fortement et régulièrement cha- griné ; front large, obtus et élevé, surmonté d'un très gros lobe céphaliquc très convexe, adhérant seulement au front dans ses deux tiers postérieurs et séparé du plan frontal en avant par une échancrure arrondie ciliée, marqué de chaque côté d'une impression allongée limitée latéralement par une carène ; vu en dessus, lobe céphaliquc presque aussi large que long, non atténué. ARACHNIDES NOUVEAUX DU GENRE ERIGONE 239 très obtusément tronqué en avant, arrondi en arrière, les carènes visibles en dessus seulement par leurs extrémités et très diver- gentes. — Yeux antérieurs eu ligne droite, les médians plus petits, leur intervalle plus large que leur rayon, intervalle des latéraux au moins de moitié plus large que leur diamètre. — Yeux médians supérieurs situés au bord antérieur du lobe, presque en avant, mais éloignés de ses angles latéraux, leur intervalle au moins d'un tiers plus large que leur diamètre. — Le reste comme chez E. decollata. Var : Porquerolles ! Commun au printemps sur les bruyères en fleurs. Très voisin des E. corrugis et decollata E. S., en diffère surtout par le lobe céphalique encore plus gros et les yeux médians su- périeuris plus séparés. 8. ERIGONE MEDUSA Sp. UOV. cT Long. InimS. Céphalothorax brun-rouge foncé, assez fortement et réguliè- rement chagriné avec le lobe céphalique un peu éclairci et lisse, sensiblement élevé en avant. Front un peu avancé, large et obtus, surmonté d'un lobe céphalique peu reculé, élevé, droit en avant, un peu convexe, et incliné en arrière, marqué latéralement, en arrière des yeux latéraux, d'une très grande et profonde im- pression ovale un peu anguleuse ; vu en dessus au moins aussi long que large, parallèle et presque carré, divisé en deux lobes parallèles par une très profonde dépression longitudinale échan- crant son bord antérieur. — Bandeau vertical à peine convexe dans le haut. — Yeux antérieurs en ligne assez fortement cour- bée en arrière, presque égaux, les médians plus resserrés pres- que connivents, intervalle des latéraux plus étroit que leur diamètre. Yeux médians supérieurs placés au sommet des lobes céphaliques mais en arrière de l'angle, leur intervalle ayant plus de trois fois leur diamètre. — Chélicères fortes, verticales, plus longues que le bandeau. — Plastoii brun-rouge très foncé, fortement et régulièrement chagriné mat, aussi large que long, convexe. — Pattes normales, courtes, fauve avec les fémurs et le milieu des tibias fortement teintés de rouge, garnies de crins plus courts que le diamètre des articles. — Patte-màchoirc fauve- obscur avec les derniers articles bruns ; palella très grande 240 E. SIMON plus de deux fois plus longue que large et atténuée à la base ; tibia long, plus étroit que la patella à la base, sensiblement élargi dans la seconde moitié, pourvu de deux apophyses inégales dirigées en avant sur le tarse et séparées par une échancrure un peu anguleuse, Tinterne droite, grêle, aiguë, l'externe beaucoup plus longue, un peu courbe, brusquement recourbée en dessus à l'extrémité, cette partie recourbée un peu lamelleuse et lancéolée ; tarse ovale atténué obtus, assez grand. — Abdomen presque entièrement recouvert d'un grand scutum brun-rouge lisse, fine- ment et densément ponctué. Var : Hyères I Dardennes près Toulon I île de Porquerolles. Par son lobe céplialique profondément divisé, cette espèce se rapproche de 1'^^. radicicola L. Koch (= thoracata Cb.), mais elle en difï'ère en ce que chacun des lobes est allongé et acuminé en avant. 9. ERIGONE NIGROCtERULEA Sp. UOV. (S Long. l'"'"6. Céphalothorax brun très foncé presque noir, presque lisse bril- lant, élevé en avant et surmonté d'un lobe céphalique assez haut et convexe (moins que chez E. Thorelli), arrondi et non incliné en avant, séparé du bord frontal par une légère dépression et une strie (beaucoup moins fortes que chez E. Thorelli), vu en dessus très large, atténué et arrondi en avant, nullement échancré. B'ront et bandeau très avancés et inclinés, dépassant de beaucoup en dessus le bord antérieur du lobe et s'avançant en avant des ché- licères. — Yeux antérieurs en ligne presque droite, les médians resserrés, leur intervalle à peine égal à leur rayon, celui des laté- raux au moins de moitié plus large. Yeux médians supérieurs situés près le bord antérieur du lobe, leur intervalle au moins double de leur diamètre. — Ghélicères faibles, courtes et obliques. — Plastron aussi large que long, convexe, noir très brillant. — Pattes assez longues, fauve testacé obscur avec l'extrémité des fémurs et des tibias sensiblement rembrunie, garnies de crins fins assez courts ; fémurs 1 et 11 présentant de plus en dessous une rangée de grands crins spiniformes; tibias I et II garnis en des- sous de crins longs plus faibles. — Patte-màchoire fauve olivâtre avec les derniers articles brun foncé ; patella petite, à peine d'un tiers plus longue que large ; tibia élargi dès la base, son angle ARACHNIDES NOUVEAUX DU GENRE ERIGONE 241 externe simplement obtus, l'interne prolonj^é en avant sur le tarse en très grande apophyse divisée, presque dès la base, en deux longues branches, la supérieure presque droite, un peu relevée, non atténuée, terminée par une légère dilatation, l'interne un peu plus courte, courbe et aiguë ; tarse grand, beaucoup plus long que la patella et le tibia, ovale, large et obtus. — Abdomen recouvert d'un scutum parsemé de rugosités, très noir à reflets bleus très brillants, Corse ! Rappelle un peu les E. tnfrons Camb. et ThoreUi Westr., en difTère surtout par le lobe céphalique plus bas et non incliné en arrière, vu en dessus atténué et arrondi en avant, par l'apophyse tibiale principale non atténuée et tronquée en biseau à l'extrémité. 10. ERIGONE RUFITHORAX Sp. UOV. (S Long. l'"'"7. Céphalothorax rouge vif avec une fine ligne marginale et une ligne médiane brun foncé et le lobe céphalique très rembruni ; partie thoracique finement chagrinée et marquée de très fines stries rayonnantes légèrement ponctuées, à peine distinctes. Front obtus peu saillant, surmonté d'un lobe céphalique assez grand, peu reculé, convexe, marqué latéralement d'une impression allongée, commençant au dessus des yeux latéraux et effilée en arrière ; vu en dessus ce lobe presque aussi large que long, arrondi en arrière, à peine atténué, obtus et non détaché en avant. — Ban- deau vertical non avancé. — Yeux antérieurs égaux, en ligne fortement courbée en arrière, les médians non soulevés, leur intervalle presque aussi large que leur diamètre, celui des laté- raux au moins de moitié plus large que ce diamètre. Yeux médians supérieurs situés près le bord antérieur du lobe cépha- lique, leur intervalle ayant au moins trois fois leur diamètre. — Chélicères fauves, faibles, un peu plus courtes que le bandeau. — Plastron plus large que long, convexe, brun-rouge clair, lisse et très brillant, avec une fine ligne noire marginale. — Pattes nor- males, assez courtes, fauve-rouge vif, avec les patellas, méta- tarses et tarses d'un jaune plus clair, garnies de crins plus courts que le diamètre des articles. — Patte-màchoire jaune clair avec le tibia et le tarse brun foncé ; patella assez courte, de moitié plus longue que large, à peine alténaéeàla base; tibia court, plus 242 E. SIMON large, élargi de la base à l'extrémité, simplement tronqué, nulle- ment prolongé en apophyse, son angle externe seulement un peu détaché par une légère échancrure en très petite pointe obtuse recourbée en avant ; tarse assez grand, ovale, simplement obtus. Var : Hyères (A. Grouvelle). — Corse : Porto-Vecchio ! Boni- facio ! Se rapproche d'^". ludicra Cambr., mais en diffère par le cépha- lothorax rouge orangé vif, le lobe céplialique moins haut, non soulevé, de niveau avec la partie thoracique et en dessus au moins aussi long que large. 11. EMGONE CUCURBITINA Sp. nOV. d" Long. l'"'"7. Céphalothorax rouge vif sans ligne marginale, avec le lobe céphalique et le front fauve olivâtre, finement et uniformément chagriné sans points enfoncés. Front élevé, surmonté d'un lobe cé- phalique plus haut que la moitié de la longueur du céphalothorax entier, abaissé verticalement en arrière et en avant, marqué de chaque côté d'une impression oblique, effilée en arrière et présen- tant deux points enfoncés ; vu en dessus ce lobe très gros, plus large que long, arrondi sur les côtés et en arrière, largement tronqué et légèrement échancré en avant. Bandeau peu convexe presque caché en dessus par le lobe céphalique. — Yeux anté- rieurs en ligne fortement courbée en arrière, les médians plus petits, leur intervalle presque égal à leur diamètre, celui des latéraux au moins de moitié plus large. Yeux médians supérieurs petits, placés en dessus, aux angles antérieurs du lobe, leur inter- valle ayant plus de quatre fois leur diamètre. — Chélicères faibles, visiblement plus courtes que le bandeau. — Plastron aussi large que long, légèrement convexe, brun-rouge clair avec une ligne marginale foncée, très lisse, brillant. — Pattes assez courtes, normales, fauve-rouge vif avec les métatarses et tarses fauve plus clair, garnies de crins plus courts que le diamètre des articles. — Patte-màchoire fauve avec les derniers articles rembrunis ; patella au moins deux fois plus longue que large et presque parallèle; tibia presque aussi long, plus étroit, très faiblement élargi de la base à l'extrémité et tronqué carrément, non prolongé sur le tarse, sou milieu pourvu d'une petite pointe noire grêle ARACHNIDES NOUVEAUX DU GENRE ERIGONE 243 et obtuse, dirigée en avant dans l'échancrure tarsale; tarse petit, étroit régulièrement ovale et obtus. Var : Hyères (A. Grouvelle). — Bouches-du-Rhône : Marignane (M. Sédillot). Assez voisin des E. hcdicra Cb. et rufithorax E. Simon, s'en éloigne cependant par le lobe céphalique obtusément tronqué en avant et par le tibia de la patte-mâchoire étroit et très long. 12. ERIGONE PARUMPUNCTATA Sp. IlOV. (S Long. l™i"6. Céphalothorax brun-rouge très foncé, chagriné et marqué, sur la partie thoracique, de points enfoncés peu nombreux et espacés, disposés en lignes rayonnantes peu régulières n'atteignant pas le milieu. Front peu saillant, surmonté d'un lobe céphalique court et très élevé, assez avancé, vertical en avant et en arrière, marqué latéralement d'une très grande et profonde fossette ovale occupant presque sa longueur; vu en dessus ce lobe visiblement plus large que long, arrondi en avant et en arrière, nullement atténué en avant, garni de longs crins blanchâtres divergents. — Bandeau vertical, nullement convexe. — Yeux antérieurs en ligne forte- ment courbée en arrière, les médians beaucoup plus petits, leur intervalle environ égal à leur diamètre, celui des latéraux au moins deux fois plus large. Yeux médians supérieurs situés près le bord antérieur du lobe céphalique, leur intervalle trois fois plus large que leur diamètre. — Chélicères fauve brillant, à peine aussi longues que le bandeau. — Plastron brun-rouge presque noir, presque aussi large que long, convexe, lisse brillant et marqué de gros points enfoncés très espacés. — Pattes nor- males, peu longues, fauve rougeâtre clair, garnies de crins plus courts que le diamètre des articles. — Patte-mâchoire jaune clair avec le tarse un peu rembruni ; patella au moins trois fois plus longue que large, atténuée à la base ; tibia plus de deux fois plus court, plus étroit à la base, ensuite élargi, prolongé en avant par une apophyse aussi longue que l'article, simple, fortement atténuée, aiguë et un peu relevée ; tarse un peu plus long que la patella, assez étroit, presque parallèle, obtus. — Abdomen entiè- rement recouvert d'un grand scutum noir brillant, fortement, densément et régulièrement ponctué. Hyères (A. Grouvelle). 244 E. SIMON Appartient au groupe de VE.parallela, caractérisé par le cépha- lothorax marqué de gros points enfoncés disposés en lignes rayonnantes, il se rapproche surtout d' E. inedlta Gambr., il s'en distingue principalement par le lobe céphalique peu reculé,, vu en dessus plus large que long, non atténué et non détaché en avant, par le scutum abdominal très large couvrant toute la région dorsale de l'abdomen, enfin par les yeux médians antérieurs beaucoup plus petits que les latéraux. 13. ERIGONE NUNCIA Sp. UOV. s Long. 1"™8. Céphalothorax brun très foncé, presque noir, lisse brillant, assez élevé en avant en un lobe céphalique assez bas, assez, convexe, très incliné en avant et en arrière, marqué de chaque côté d'une impression longitudinale et parallèle, conmençant au dessus des yeux latéraux ; vu en dessus aussi large que long, obtusément tronqué en avant, arrondi en arrière, parallèle ou très faiblement élargi en arrière, sa face antérieure garnie de crins rudes divergents assez longs. — Yeux antérieurs en ligne fortement courbée en arrière, les médians très resserrés, inter- valle des latéraux un peu plus large que leur diamètre. Yeux mé- dians supérieurs situés au bord antérieur du lobe céphalique, leur intervalle ayant au moins trois fois leur diamètre. — Ban- deau légèrement convexe. — Gliélicères plus longues que le bandeau. — Plastron un peu plus long que large, convexe, noir, lisse très brillant. — Pattes longues, grêles, jaune clair testacé, tous leurs crins plus courts que le diamètre des articles. — Patte- mâchoire jaune clair avec les derniers articles rembrunis; patella. au moins de moitié plus longue que large atténuée à la base ; tibia plus large, graduellement élargi jusqu'au milieu, ensuite- graduellement et assez fortement rétréci en pointe triangulaire large et obtusément tronquée, un peu échancrée au bord externe; tarse ovale, relativement petit, plus court que le tibia ; bulbe pourvu à l'extrémité de deux petites pointes noires géminées dirigées en avant. Seine-et-Oise : bois des Gardes, près Boissy-Saint-Léger (oct. 1878). — Seine-et-Marne : Fontainebleau! Arbonne (juin 1877.!). — Hérault : Lieuran, près Béziers (sept. 1875 !). — Bouches-du-,_ Rhône : Martigues (oct. 1879). — Var : Saint-Mandrier, près Toulon (oct 1879!). ARACHNIDES NOUVEAUX DU GENRE ERIGONE 245 Cette espèce semble faire le passage des E. rurestris C. K. et suhtilis Cb. aux E. flavipes BI. et erythropicsWstr. , elle rappelle les premiers par ses pattes fines et très longues et les seconds par la présence du lobe céphalique. 14. ERIGONE CYCLOPS Sp . UOV. cT Long. 1""". Céphalothorax fauve-rouge clair avec une très fine ligne noire marginale, très lisse brillant, presque droit en dessus, abaissé dans le tiers postérieur, à front assez élevé, étroit et obtus, sur- monté d'un lobe céphalique assez haut, long, peu convexe, sen- siblement incliné en arrière, tronqué verticalement en avant presque au niveau du bord frontal, marqué latéralement, en arrière des yeux latéraux, d'une impression allongée ; vu en dessus étroit et allongé, atténué et tronqué en avant, dépassant le bord frontal. — Yeux antérieurs en ligne droite, resserrés, presque connivents. Yeux médians supérieurs petits et conni- vents, placés à l'angle antérieur du lobe céphalique. — Chéli- cères verticales, à peine aussi longues que le bandeau. — Plas- tron un peu plus long que large, convexe, brun-rouge très lisse brillant. — Pattes normales, assez courtes, fauve-rouge clair garnies de crins plus courts que le diamètre des articles. Patte-mâchoire fauve avec les derniers articles rembrunis ; pa- tella environ de moitié plus longue que large, atténuée à la base; tibia presque aussi long, plus étroit à la base, élargi à l'extrémité, son bord antérieur prolongé en grande apophyse, relevée presque verticalement, assez large dans la première moitié, brusquement rétrécie dans la seconde, un peu recourbée à la pointe ; tarse assez grand, ovale large et obtus ; bulbe pourvu à l'extrémité d'un fort stylum détaché formant boucle. Seine-Inférieure : Dieppe (A. Grouvelle). — Corse : Corbara (R. P. Belon). Espèce très remarquable par la forme très élevée, étroite et atténuée du lobe frontal et par les yeux médians supérieurs con- nivents. 15. ERIGONE RAYI Sp. UOV. (^ Long. 1"""5. Céphalothorax brun-rouge avec une ligne marginale noii'âlrc 246 E. SIMON très lisse brillant, graduellement abaissé eu arrière, à front très élevé et assez étroit, surmonté d'un lobe céphalique haut, assez petit, peu convexe et très abaissé en arrière, assez fortement atténué en avant, surmonté, dans l'intervalle des yeux médians supérieurs, d'une saillie conique portant deux crins spiniformes longs et robustes arqués et dirigés en avant. — Yeux antérieurs en ligne droite, resserrés, presque connivents. Yeux médians supérieurs petits, placés au bord antérieur du lobe céphalique, leur intervalle au moins double de leur diamètre. — Ghélicères verticales, à peine plus longues que le bandeau. — Plastron brun- rouge foncé, lisse brillant. — Pattes normales, assez courtes et robustes, fauve-rouge obscur avec les hanches, les patellas et les tarses éclaircis et testacés, garnies de crins beaucoup plus courts que le diamètre des articles. — Patte-mâchoire fauve rougeàtre avec les derniers articles rembrunis ; patella environ d'un tiers plus longue que large et un peu atténuée à la base ; tibia un peu plus court que la patella, à peine plus étroit à la base, peu élargi à l'extrémité, pourvu en avant à l'angle interne -d'une apophyse un peu plus courte que l'article, assez robuste et arquée en dedans, appliquée sur le tarse et à l'angle externe d'une apophyse dentiforme beaucoup plus petite ; tarse grand, ovale large, obtus, convexe ; bulbe pourvu d'un stylum détaché formant boucle. Aube : Villemaure (J. Ray), Gyé-sur-Seine ! Espèce remarquable rappelant un peu par son profil la précé- dente, mais avec les yeux supérieurs séparés et le sommet du lobe frontal surmonté de deux cornicules recourbés. Je dédie cette espèce à M. Jules Ray, conservateur du musée de Troyes. 16. ERIGONE SERVULA Sp. UOV- J Long. 0™'ï'8. Céphalothorax brun-rouge très foncé, entièrement lisse brillant, large et court, sensiblement convexe en dessus et légèrement incliné en avant, très fortement incliné en arrière; front large et et très obtus non relevé en saillie, marqué de chaque côté d'une petite impression longitudinale étroite faisant suite aux yeux laté- raux. Bandeau avancé en pointe conique inclinée, moins longue que l'aire oculaire, atténuée et très obtuse. — Yeux comme chez E. sila, seulement les supérieurs un peu plus resserrés, les laté- ARACHNIDES NOUVEAUX DU GENRE ERIGONE 247 raiix à peine débordés eu dessus. — Chélicères plus longues que le bandeau, un peu dirigées en arrière. — Plastron aussi large que long, convexe, noir très brillant, légèrement ponctué. — Pattes normales, courtes, fauve obscur avec les fémurs rem- brunis, garnies de crins courts, mêlés de quelques crins plus longs et raides en dessous aux fémurs et en dessus aux tibias. — Patte- màclioire fauve testacé avec les derniers articles brun-rouge ; patella petite, étroite, environ d'un tiers plus longue que large ; tibia plus long, large, avancé sur le tarse en large pointe très convexe, à peine atténuée, pourvue à l'extrémité au bord externe d'un groupe de forts crins noirs spiniformes recourbés eu dehors, vue de profil cette pointe tibiale très convexe, brusquement abaissée à l'extrémité et prolongée sur le tarse par une petite lame contournée ; tarse petit, plus court que le tibia, ovale large; bulbe sans stylum externe. — Abdomen noir, garni de poils fauves longs et presque entièrement recouvert d'un scutum très noir ponctué. Aisne : Laferté:Milon (détritus de marais, mars 1880 I), vallée de Savières, près le Port-aux-Perches. — Oise : forêt de Gom- piègne (mousses humides, oct. 1879). — Seine-et-Oise : Saint- Léger ! — Seine-et-Marne : Moutigny-sur-Loing (mars 1879). Voisin à'E. sila Gambr., dont il se distingue principalement par la partie céphalique marquée de deux petites impressions faisant suite aux yeux latéraux, et par le bulbe dépourvu de stylum externe. 17. ERIGONE TAURICORNIS Sp. IlOV. cT Long. Imni2. Céphalothorax fauve olivâtre sans ligne marginale, très fine- ment (à peine distinctement) chagriné brillant, court, large et peu élevé, presque plan en dessus ; front tronqué carrément et large (moins que chez hicif^spis) avec les angles fortement prolongés en pointes triangulaires obtuses, portant chacune un denticule noir grêle et plus long que chez bicuspis, inséré latéralement un peu en arrière du sommet et dirigé très obliquement en dehors. — Bandeau vertical, un peu convexe au dessous des yeux en forme de bourrelet. — Yeux médians formant un trapèze beau- coup plus long que large, les antérieurs petits et très resserrés, les supérieurs plus gros, ovales et obliques, leur intervalle un peu 248 E. SIMON plus large que leur diamètre. Yeux latéraux largement séparés (les médians, placés un peu au-dessous des médians antérieurs, au dessous des saillies frontales. — Cliélicères verticales, un peu plus longues que le bandeau. — Plastron à peine plus long que large, convexe, fauve olivâtre, très lisse brillant. — Pattes nor- males, courtes, fauve olivâtre clair, garnies de crins courts mêlés de quelques crins plus longs en dessus aux tibias. — Patte-mâ- choire fauve testacé ; patella assez longue, au moins de moitié plus longue que large ; tibia étroit à la base ensuite élargi, le milieu de son bord antérieur prolongé en pointe conique, obtuse et relevée un peu moins longue que le corps de l'article, son côté interne très avancé et tronqué obliquement avec l'angle supérieur prolongé par une tige grêle et droite dirigée oblique- ment en dessus ; tarse grand, ovale, très obtus ; bulbe pourvu vers le milieu d'un fin stylum formant boucle et près l'extrémité d'expansions membraneuses. Valais : Vassorey, près Bourg-Saint-Pierre ! (juillet 1877). Bien distinct d'^". bicuspis Camb., par le front beaucoup plus étroit et plus anguleux, les cornicules plus forts et aussi par une disposition différente de l'apophyse tibiale. 18. ERIGONE VERTICALIS Sp. UOV. d" Long. l'"'"8. Céphalothorax brun-rouge foncé avec une ligne noire margi- nale, presque lisse brillant, assez fortement et graduellement élevé en avant, à front assez étroit, simplement obtus, surmonté en arrière d'un petit lobe vertical grêle et obtus, hérissé de longs crins divergents et portant latéralement, près la base, les yeux médians de la seconde ligne. Yeux antérieurs en ligne droite, les médians plus petits, équidistants, leurs intervalles environ égaux au diamètre des médians. — Bandeau élevé, vertical, très légère- ment creusé. — Ghélicères verticales, aussi longues que le ban- deau.— Plastron un peu plus long que large, légèrement convexe, brun très foncé avec une marge noire, très lisse brillant. — Pattes normales, assez longues, fauve rougeâtre, garnies de crins plus courts que le diamètre des articles. — Patte-mâchoire fauve avec les derniers articles rembrunis ; patella petite, environ de moitié plus longue que large, atténuée à la base ; tibia presque aussi long, élargi de la base à l'extrémité, son angle externe un peu ARACHNIDES NOUVEAUX DU GENRE ERIGONE 249 saillant en pointe courte, aiguë, recourbée en dedans, son milieu prolongé en pointe plus longue, dirigée en avant, droite, un peu relevée, sub-aiguë ; tarse grand, large, presque parallèle, très obtusément tronqué. — Abdomen noir, sans scutum, garni de crins assez longs. Corse ! Rappelle un peu les E. altifrons et justa Gambr., mais bien recounaissable à la petite pointe ciliée qui surmonte le cône céphalique. 19. ERlGONE DIGITICEPS Sp. nOV. (^ Long. 1 """6. Céphalothorax brun-rouge très foncé, presque lisse en des- sus, finement chagriné sur les côtés ; presque droit en dessus, abaissé dans le tiers terminal ; front droit, nullement élevé ; en arrière de l'angle frontal et des yeux latéraux une grande pointe assez grêle, d'abord dirigée obliquement en haut, puis coudée horizontalement en avant et dépassant le bord frontal, cylin- drique dans sa première moitié, très légèrement élargie et un peu déprimée dans la seconde, terminée en pointe simple et obtuse, garnie, surtout latéralement, de crins forts et longs, portant en dessus, vers le milieu, les yeux médians de la seconde ligne. Yeux antérieurs en ligne droite, resserrés, les médians un peu plus écartés, leur intervalle à peine plus large que leur rayon, éle- vés sur une légère saillie commune. — Chélicères assez robustes, plus longues que le bandeau. — Plastron presque aussi large que long, noir brillant, très tinement chagriné. — Pattes courtes, normales, fauve-rouge obscur, garnies de crins plus courts que le diamètre des articles. — Patte-màchoire fauve-obscur rem- brunie à l'extrémité ; patella presque trois fois plus longue que large, fortement atténuée à la base; tibia plus court, plus large, tronqué obliquement avec l'angle externe prolongé en petite pointe très courte, obtuse et perpendiculaire, l'angle interne pro- longé en une grande apophyse, aussi longue que la patella, assez grêle, obtuse et simple dirigée en avant sur le tarse et légèrement arquée en dedans ; tarse petit, plus court que la patella, presque parallèle, très obtus. — Abdomen noir, garni de poils fauves. Bouches-du-Rhône : Marignane ! L'une des formes les plus singulières du genre Erùjone; le 18 25U K- SIMON céphalothorax rappelle un peu celui d'un E. foraminifera Cb. dont le lobe antérieur manquerait et dont le postérieur, très allongé, serait recourbé en avant. 20. ERIGONE GRADATA Sp. nOV. c? Long. l'""'3. Céphalothorax lisse brillant, brun rougeâtre, avec une ligne marginale et une fine hgne médiane noirâtres, élevé et convexe dans le milieu, fortement incliné en arrière dans le tiers posté- rieur, brusquement abaissé en avant près du groupe oculaire, celui-ci relevé, séparé ainsi du plan dorsal par une profonde échancrure prolongée latéralement par de larges dépressions diri- gées obliquement en arrière ; en dessus 3 ou 4 crins très longs disposés en une ligne médiane longitudinale. — Yeux antérieurs en ligne légèrement arquée en arrière, les médians un peu plus petits et plus resserrés, leur intervalle aux latéraux à peine égal à leur diamètre. Yeux supérieurs en ligne très légèrement arquée en arrière, égaux, intervalle des médians presque double de leur diamètre, celui des latéraux un peu plus étroit. Yeux médians formant un trapèze aussi large que long. — Bandeau un peu plus large que l'aire oculaire, légèrement convexe. — Chélicères plus courtes que le bandeau, faibles, un peu divergentes, obliquement renfoncées. — Plastron brun-olivâtre, plus foncé à la marge, presque lisse. — Pattes relativement longues et assez grêles, fauve- olivâtre obscur avec la base des fémurs, les patellas, l'ex- trémité des tibias et des métatarses et les tarses très éclaircis et testacés, garnies de crins courts presque égaux, sauf quelques- uns plus longs en dessous aux fémurs. — Patte-mâchoire fauve testacé avec le tibia et le tarse brun-rouge ; fémur grêle, assez long et parallèle, un peu courbe ; patella'au moins deux fois plus longue que large et atténuée à la base ; tibia aussi long que la patella et beaucoup plus long que large, atténué à la base, pro- longé en dessus en avant par une apophyse un peu plus courte que le corps de l'article, assez robuste, obtuse, un peu arquée en dehors, pourvue, vers le milieu de son bord externe, de deux petits denticules noirs; tarse très grand, déprimé et obtus; bulbe volumineux, présentant vers le milieu un très long stylum grêle détaché formant boucle et à l'extrémité une grande lame noire ARACHNIDES NOUVEAUX DU GENRE ERIGONE 251 également repliée en cercle et pourvue, près de l'extrémité, de deux petits denticules. Cantal : le Lioran, sur les sapins ! Également k Nuremberg en Bavière (L. Koch.). Cette espèce ne se rapproche d'aucune autre connue et forme à elle seule un groupe spécial. 21. ERIGONE POLITA Sp. UOV. (S Long. 2'"">2. Céphalothorax fauve-rouge obscur, plus foncé en avant, presque lisse, brillant, presque droit en dessus, incliné fortement dans le dernier tiers, peu élevé, à front obtus et peu convexe, surmonté d'un lobe céphalique grand et oblique, peu convexe, presque droit en dessus, abaissé verticalement en avant, marqué latéralement, en arrière des yeux latéraux, d'une impression profonde, ovale, prolongée en arrière par une strie ; vu en dessus plus long que large, parallèle, tronqué droit en avant, non atténué en arrière. — Yeux antérieurs en ligne peu courbée, les médians plus petits, presque connivents, les latéraux un peu plus séparés, leur inter- valle néanmoins plus étroit que leur rayon. Yeux médians supé- rieurs situés près le bord antérieur du lobe céphalique, gros, leur intervalle à peine égal à leur diamètre. — Chélicères plus longues que le bandeau, atténuées et légèrement divergentes à l'extrémité, fortement et régulièrement striées en travers. — Plastron un peu plus long que large, fauve-rouge obscur, finement chagriné mat. — Pattes, jaune orangé vif, relativement longues, normales, gar- nies de crins courts, excepté en dessous aux fémurs. — Patte- mâchoire jaune avec les derniers articles brun-rouge ; patella environ deux fois plus longue que large, grêle, sensiblement atté- nuée à la base à bords droits ; tibia beaucoup plus court, très élargi, tronqué obliquement avec l'angle externe peu saillant et non prolongé, l'angle interne prolongé en une grande apophyse falciforme coudée en dessus et effilée, non denticulée ; tarse pres- que aussi long que la patella et le tibia réunis, large à la base, très acuminé obtus ; bulbe pourvu d'un fort stylum enroulé. — Abdomen gris fauve plus obscur en dessus. Aube : forêt d'Aumont I dans des mousses épaisses. Voisin d'/^. mitrata Menge, s'en distingue par le lobe cépha- lique plus long que large, tronqué en nvanl et parallèle, non res- 25'2 E. SIMON serré à la base, par l'intervalle des yeux médians supérieurs à peine égal à leur diamètre, par l'apophyse tibiale non denticulée, enfin par les chélicères striées transversalement, 22. ERIGONE GLAPHYRA Sp. UOV. (S Long. 2'""\ Céphalothorax fauve-rouge vif un peu plus foncé en avant, presque lisse brillant, sensiblement convexe en dessus, forte- ment incliné dans le dernier tiers, légèrement creusé en arrière du lobe céphalique; front obtus et peu convexe, surmonté d'un lobe céphalique grand, un peu oblique, non convexe, incliné en avant et en arrière, marqué latéralement, au delà des yeux laté- raux, d'une impression assez profonde, presque parallèle, effilée en arrière, vu en dessus ce lobe plus long que large, parallèle, obtusément tronqué en avant, arrondi en arrière, divisé par une fine strie longitudinale. — Yeux antérieurs en ligne presque droite, les médians plus petits, leur intervalle plus étroit que leur rayon, celui des latéraux au moins de moitié plus large que leur dia- mètre. Yeux médians supérieurs placés près le bord antérieur du lobe, gros, leur intervalle plus large que leur diamètre mais non double. Bandeau très convexe arrondi dans le haut. — Ghé- licères plus longues que le bandeau, verticales, un peu diver- gentes dans la seconde moitié, non striées. — Plastron un peu plus long que large, légèrement convexe, fauve-rouge obscur avec une fine figne noire marginale, lisse brillant. — Pattes assez longues, normales, fauve-rouge orangé vif avec les tibias anté- rieurs fortement rembrunis, presque noirs, leurs crins assez robustes, plus courts que le diamètre des articles, excepté quel- ques-uns en dessous aux fémurs et aux tibias antérieurs. — Patte-màchoire jaune avec les derniers articles brun-rouge; pa- tella environ deux fois plus longue que large, presque parallèle à bords droits ; tibia plus court, très élargi et tronqué presque droit, son angle externe simplement obtus, l'interne prolongé en une apophyse sub-aigué, un peu courbe, le milieu de son bord antérieur prolongé en apophyse plus longue, relevée presque ver- ticalement, droite, aiguë, non denticulée; tarse plus court que la patella et le tibia, presque aussi large que long et presque arrondi; bulbe sans stylum enroulé. — Abdomen noir brillant, garni de poils fauves assez longs. ARACHNIDES NOUVEAUX DU GENRU l'.UlUONE 253 $ Long, •l'"'"'^ . Céplialo thorax t'auve-rouge obscur avec la partie céphalique rembrunie et une fine ligne noire marginale, lisse brillant un peu chagriné seulement à la marge, rebord mince avec une très légère strie sub-marginale visible seulement en arrière ; partie céphalique assez convexe à front étroit ; partie thoracique à strie médiane fine. — Yeux supérieurs très gros, en ligne assez forte- ment arquée en arrière, presque équidistants, leurs intervalles environ d'un tiers plus étroits que leur diamètre. Yeux antérieurs en ligne droite, presque connivents, les médians un peu plus petits, intervalle des latéraux beaucoup plus étroit que le rayon des médians. Yeux médians en trapèze beaucoup plus long que large. — Bandeau au moins aussi large que l'aire oculaire, un peu creusé au dessous des yeux. — Plastron brun-rouge, cordiforme, presque aussi large que long, presque lisse. — Pattes fauve-rouge vif avec les métatarses et tarses testacés, les tibias I et II fortement rembrunis, crins courts, crins dressés bien sen- sibles au moins à la paire IV. — Patte-màchoire fauve olivâtre obscur, tibia plus long que la patella, assez fortement élargi. — Epigyne en grand plaque brunâtre, marquée en arrière d'une fos- sette testacée semi-circulaire, beaucoup plus large que longue, à bords ciliés. Aisne : Guise (M. Sédillot, mai I87S). — Oise : la Brévière dans la forêt de Gompiègne ! — Aube ! Voisin des B. mitrata Menge et poUta E. S., s'en distingue chez le mâle par le bandeau convexe avancé en large pointe conique, et par les yeux latéraux antérieurs largement séparés des mé- dians. 23. ERIGONE CURTA Sp. UOV. c Long. i'"'"3. Géphalothorax presque lisse, brun-foncé avec une ligne mar- ginale, une tache médiane thoracique et sur la partie céphalique trois fines lignes convergeant en arrière, noirâtres ; très large et court, légèrement convexe en avant et peu atténué, à front large et obtus, le groupe oculaire occupant toute sa largeur. — Yeux antérieurs en ligne courbée en arrière, les médians au moins deux fois plus petits que les latéraux, beaucoup plus resserrés, 254 E. SIMON leur intervalle aux latéraux au moins double de leur diamètre. Yeux supérieurs assez petits, égaux, en ligne très fortement courbée en arrière, en demi-cercle, les médians plus resserrés, leur intervalle presque double de leur diamètre, celui des laté- raux ayant au moins trois fois ce diamètre. Yeux médians for- mant un grand trapèze beaucoup plus long que large. — Bandeau vertical, légèrement convexe, visiblement plus étroit que l'aire oculaire (à partir des yeux latéraux). — Cliélicères un peu plus longues que le bandeau, verticales, assez robustes et parallèles. — Plastron noir, lisse très brillant.— Abdomen noir mat finement ponctué en dessus, garni de crins fauves lins et espacés. — Pattes très courtes et robustes, fauve olivâtre, avec les fémurs et les ti- bias légèrement obscurcis aux extrémités, garnies de crins courts. — Patte-mâchoire courte et robuste ; fémur comprimé un peu courbe ; pateila petite, étroite, un peu convexe ; tibia un peu plus court, presque deux fois plus large, et beaucoup plus large que long, tronqué droit à l'extrémité avec l'angle externe légèrement saillant et obtus, l'interne prolongé par une petite pointe aiguë dirigée en avant ; tarse très grand, volumineux, convexe dans le milieu, abaissé en avant, marqué en dessus dans la première moitié, d'une grande dépression rebordée renfermant une saillie noire transverse ; bulbe complexe pourvue vers le milieu d'un très long et lin stylum libre formant boucle et près l'extrémité d'une petite tige grêle et droite, dirigée en avant. Bouclies-du-Rhône : Martigues (M. Sédillot). — Catalogne : Arbucias (Guni y Martorel). Voisin d'^". hrevipes Westr., dont il diffère par la seconde ligne des yeux très fortement arquée en arrière avec les médians beau- coup plus resserrés que les latéraux. 24. ERIGONE GENIST^ Sp. nOV. â (jeune) long. 1™'". Céphalothorax brun-rouge foncé avec le lobe céphalique noir, tinement chagriné brillant, assez convexe ; front élevé en un lobe céphalique aussi long que la moitié de la longueur totale du cépha- lothorax, tout à fait vertical, assez étroit et parallèle, arrondi au sommet, vu en dessus beaucoup plus large que long, tronqué droit en avant, arrondi en arrière avec les angles un peu sail- lants en petits lobes ovales et obliques portant les yeux latéraux. ARACHNIDES NOUVEAUX DU GENRE ERIGONE 255 — Yeux autérieurs en lii^ne courbée en arrière, placés presque au sommet du lobe et sur sa face antérieure, les médians petits, leur intervalle plus étroit que leur diamètre, celui des latéraux au moins double. Yeux médians supérieurs situés en dessus, vers le milieu du lobe céphalique, leur intervalle au moins double de leur diamètre et marqué d'une faible dépression un peu trian- gulaire. Y^eux latéraux légèrement disjoints. — Bandeau très haut, légèrement creusé au dessous des yeux, un peu avancé au dessus des chélicères. — Chélicères verticales, aussi longues que le bandeau. — Plastron aussi large que long, convexe, noir bril- lant lisse. — Pattes relativement très courtes et robustes, fauve rougeâtre, garnies de crins plus courts que le diamètre des arti- cles. — Abdomen aussi large que long, presque arrondi, un peu déprimé en dessus, couvert d'un scutum très noir ponctué. — (Patte-mâchoire non développée). Corse : Campo di l'Oro près Ajaccio. Espèce très reconnaissable à la forme de Téminence frontale. 25. ERIGONE INCLARA Sp. UOV. cfLong. '1"""5. Céphalothorax brun-rouge, très tinement chagriné; front large (moins que chez E. brevis) et obtusément tronqué ; ligne dorsale presque droite. — Yeux antérieurs en ligne assez fortement arquée en arrière, les médians un peu plus petits, beaucoup plus res- serrés, intervalle des latéraux au moins double de leur diamètre. Yeux supérieurs en ligne presque droite, égaux, assez petits, intervalle des médians au moins double de leur diamètre, celui des latéraux plus étroit. Yeux médians formant un trapèze plus long que large. — Plastron noir lisse très brillant, convexe. — Pattes relativement assez longues, assez robustes, fauve rou- geâtre très obscur avec les patellas, métatarses et tarses un peu éclaircis. — Patte-mâchoire robuste et assez longue, fauve obscur avec le tibia et le tarse très rembrunis; patella au moins d'un tiers plus longue que large atténuée à la base; tibia aussi long que la patella, un peu plus large, mais très atténué à la base comme pédicule, son angle externe un peu saillant et conique, le milieu de son bord antérieur prolongé sur la base du tarse en une apophyse courte, épaisse, tronquée et même très légèrement 256 E. SIMON échancrée ; tarse très grand, beaucoup plus long et plus large que les deux articles précédents, parallèle et obtusément tronqué à l'extrémité, nullement atténué. Corse ! Facile à distinguer de toutes les espèces du même groupe par la forme du tarse de la patte-mâchoire qui est parallèle, nulle- ment atténué et tronqué à l'extrémité. 26. ERIGONE STATIVA Sp. DOV. d Long. 1"'"^5. Céphalothorax entièrement et finement chagriné, brun-rouge presque noir avec une ligne noire marginale ; front assez étroit, obtusément tronqué ; ligne dorsale presque droite. — Yeux anté- rieurs en ligne droite, les médians plus petits, beaucoup plus resserrés, intervalle des latéraux environ double du diamètre des médians. Yeux supérieurs en ligne droite, assez petits, égaux, les médians à peine plus resserrés, leur intervalle environ de moitié plus large que leur diamètre. Yeux médians formant un trapèze beaucoup plus long que large. — Plastron noir brillant lisse, fai- blement chagriné sur les bords. — Pattes courtes et robustes fauve-rouge obscur. — Patte-mâchoire courte et robuste ; patella petite, à peine plus longue que large, parallèle, nullement con- vexe ; tibia un peu plus court et plus large, son angle supéro-externe prolongé en avant par une apophyse presque aussi longue que l'article, nullement divergente, assez épaisse, déprimée, simple- ment obtuse; tarse très grand, ovale, beaucoup plus long et plus large que les deux articles précédents. Corse ! Voisin à'E. scahrosa Gambr., il s'en distingue par les yeux supé- rieurs en hgne droite, et l'apophyse tibiale du mâle simple et obtuse, nullement bifide et dirigée en avant. 27. ERIGONE WESTRINGI Sp. IIOV. J Long. l'"'"5. Céphalothorax lisse, brun olivâtre plus foncé en avant, avec une ligue marginale et dans le milieu deux traits obliques presque noirs ; front moins large que chez E. Sundevalli. — Yeux mé- ARACHNIDES NOUVEAUX DU GENRE ERIGONE 257 dians supérieurs un peu plus resserrés que les latéraux. Yeux antérieurs eu ligne légèrement arquée en arrière, les médians plus petits, leur intervalle plus étroit que leur diamètre, celui des latéraux ayant au moins deux fois le diamètre des médians. — Bandeau plus large que l'aire oculaire, un peu creusé au des- sous des yeux, puis vertical. — Plastron noir lisse. — Pattes jaune testacé, comme chez E. Sundevalli, seulement épines plus Unes. — Patte-mâchoire : fémur presque droit et parallèle; patella petite à peine plus longue que large ; tibia plus long que la patella, for- tement élargi à l'extrémité, en dessus le milieu de son bord anté- rieur un peu avancé, conique et très-obtus, sans échancrure ni crin dressé ; tarse gros, ovale large, à peine atténué, non acu- miné à la base sans crins claviformes. Seine-et-Oise : Chennevières-sur-Marne ! Mennecy ! — Oise : fo- rêt de Gompiègne ! Voisin di'E. SimdevalliWestr., dont il diffère surtout par le tarse de la patte-màchoire du mâle, plus gros, ovale, non acuminé en dessus et dépourvu de crins spiniformes, et par le bandeau visi- blement plus large que l'aire oculaire. SUR LES RÉSULTATS DE L'EXAMEN MICROSCOPIQUE DES SEDIMENTS RECUEILLIS PENDANT L'EXPLORATION ZOOLOGIQUE FAITE EN 1881 DANS LA MÉDITERRANÉE ET DANS L'OCÉAN A bord du vaisseau de l'État « Le TravaUleur ».. (nîote pcéliminalrc) Par A. CERTES (Séance du 6 décembre 18S1) Dans le compte-rendu sommaire (1) de l'exploration zoologique- du « Travailleur >^ M. Alph. Milne-Edwards a fait connaître à l'Académie des Sciences comment des échantillons des fonds de la mer, recueillis pendant toute la campagne, ont été, sur mes indications, traités, séance tenante, par l'acide osmique et placés dans des tubes bien fermés. L'éminent jjrofesseur a déjà signalé dans ce rapport les rares observations que j'ai été à même de faire en ce qui touche les Infusoires ciliés, cilio-flagellés ou flagellés, et les Rhizopodes .que renfermaient les tubes dont l'examen m'a été confié. Les observations négatives ont peu de valeur au pomt de vue scientifique ; — je ne l'oublie pas. Néanmoins je demande la per- mission d'entrer dans quelques détails au sujet de ces recher- ches que j'ai patiemment poursuivies pendant près d'un mois. Les moyens et les éléments d'étude des problèmes de la vie dans les grandes profondeurs sont encore rares. C'est un sérieux motif (l) CompU's-rendus de t'Ac. des Sciences. Sûanccs des 28 novembre et 5 déc. 1881. EXAMEiN MICROSGOr'IuUE DE SÉDIMENTS 259 de n'en négliger ancun et de ne pas se décourager des échecs que l'on éprouve dans cette voie nouvelle. Ce n'est d'ailleurs qu'en mettant en commun les leçons de l'expérience que l'on parviendra à vaincre, au profit de la science, les difficultés que l'on rencontre dans ces recherches particulièrement délicates. Sur les vingt-et-un tubes qui m'ont été remis, dix-neui' étaient intacts ; deux seulement étaient brisés. (Juelques-uns renfer- maient des mycéliums et des spores de moisissures introduits après coup, selon toute apparence. D'après les dates inscrites sur les étiquettes la plupart des sédiments provenaient des sondages laits dans la Méditerranée ; quatre seulement venaient de l'Océan et c'étaient les plus riches en organismes. Les profondeurs aunoncées varient de 300 à 4,-557 mètres. En vue d'écarter autant que possible les causes d'erreur, tous les objets en verre dont je me suis servi ont été maintenus dans l'eau bouillante pendant quinze à vingt minutes minimum. Les observations ont été laites pour chaque flacon : l*^ Sur les sédiments tels qu'ils se trouvent dans les flacons, (i'est-à-dire après action de l'acide osmique. 2" Sur les sédiments colorés par le picro-carndnate, le vert de mélhyle, les violets de Paris et le bleu de quinoléine. L'examen préliminaire a toujours été fait avec le binoculaire de Nacliet à la lumière blanche et à la liunière noire. Je dois mentionner ici combien ces recherches déUcates et fatigantes ont été facilitées par l'emploi du binoculaire et du prisme à lumière noire de Nachet. Tous les points de la préparation qui, à ce grossissement rela- tivement faible, attiraient mon attention, étaient immédiatement revus à de forts grossibsemenls (500 diam.) et au besoin avec un excellent objectif à immersion de Verick(n" 9). Enfin chaque pré- paration élait méthodiquement explorée avec l'objectif à im- mersion. Avec des précautions aussi miiiuLieuses, c'est à peine s'il était possible d(; terminer l'examen d'un tube dans une journée. On voit, par ces explications préliminaires, que les observations ont été conduites avec toute la rigueur scientifique possible. Tout d'abord le fait qui se dégage de l'ensemble de cette étude, c'est V absence complète, dans les couches profondes, d'Infusoires ciliés ou flagellés et même de Larves ciliées, et la rareté des Rhi- zopodes iiu,-7 ou à carapace chitincuse dans les eaux douces et à 260 A. CERTES la surface de la mer. Les Globigérines, les Orbulines et en général les Foraminifères sont au contraire abondantes. Je n'ai trouvé que dans un seul sondage (16 août 1881, 1,145 mètres, côtes du Portugal), un organisme qui puisse être rapproché des Infusoires proprement dits. C'est une réunion de granulations réfringentes, dépourvue de membrane d'enveloppe, mais dans laquelle un noyau fortement coloré par le vert de méthyle se distingue nettement. La forme générale est ovoïde. Sur le seul exemplaire qui ait pu être observé, on ne voyait ni cils, ni flagellum. Peut-être est-ce un œuf qui n'était pas encore en voie de segmentation. Mais cet organisme se rapproche beaucoup d'un Infusoire flagellé que j'ai déjà observé dans les eaux douces à l'état vivant, dont la struc- ture granuleuse, sans enveloppe appréciable et le noyau unique sont remarquables. Cette observation isolée ne me permet pas de conclure (1). Je signalerai encore, mais avec les mêmes réserves, un orga- nisme beaucoup plus gros, à parois finement réticulées, ovoïde, dont le noyau était nettement coloré au début de l'observation. L'absence de cils me fait douter que l'on puisse considérer cet organisme comme un Infusoire. 11 renfermait un grand nombre de Diatomées qui lui servent probablement de nourriture (tube n° 13). Tous les autres organismes que j'ai observés appartiennent sûrement à la classe des Rhizopodes. Un petit nombre seulement s'éloigne des types des Foraminifères monothalames et poly- thalames. Ce n'est d'ailleurs que lorsque le protoplasma était conservé et se comportait vis-à-vis des réactifs colorants d'une manière diffé- rente , suivant l'organe et le réactif, par exemple lorsque le noyau, seul, se colorait ou se colorait plus fortement, ce n'est que dans ce cas, dis-je, qu'il m'a paru possible d'affirmer que l'organisme vivait dans les couches profondes et qu'il ne s'y trouvait pas simplement à l'état de débris ou de dépôt. Cette observation permettra le contrôle de mes assertions, C'est ainsi que j'ai trouvé : (1) Depuis la rédaction de cette note, j'ai trouve dans le même sondage, deux nouveaux organismes dont les noyaux sont très nettement colorés par le picro- carminate. L'un se rapproche des Vorticelles, l'autre des Holophryaa, par la forme générale du corps, les dimensions et la structure de la cuticule. Le noyau du premier de ces organismes n'a pas k forme en boudin, habituelle chez les Vor- licellines; il a une foime ovoïde. EXAMEN MICROSCOPIQUE DE SÉDIMENTS 261 1" Dans le sondage du 16 avril en vue de Lisbonne, 1,145 mè- tres : Une belle Euglyphe de forme ovoïde très allongée, à cuti- cule finement réticulée, se rapprochant, par la structure plus que par la forme, des ïMglyplies d'eau douce décrites par Leidy. 2'' Dans un tube dont l'étiquette, malheureusement, était illi- sible : Une Diatoinée (navicule très petite) dont le noyau est forte- ment coloré par le picro-carminate ; un Actinophrys avec pseu- dopodes épaissis aux extrémités et dont la capsule centrale seule est fortement colorée. 3'' Sondage du 12 juillet, 2,660 mètres : Petite Amœha radiosa (1) dont les pseudopodes transparents sont bien étalés et dont le noyau est nettement coloré ; mais je dois noter que ce tube ren- fermait des spores et des mycéliums de moisissures, ce qui ôte à l'observation une partie de sa valeur. Plusieurs petits Actinophrys semblables à celui observé dans le tube précédent ; capsule cen- trale colorée ; pas de pseudopodes filamenteux ; mais sur l'un des exemplaires des pseudopodes épais, lobés, transparents. Plu- sieurs autres exemplaires, probablement même espèce, légère- ment mamelonnés, capsule centrale colorée. Dans aucun de ces spécimens il n'y avait de spicules comme dans les radiolaires. ¥ Sondage du 7 juillet, pleine eau, 300 mètres : Grappes de Goccosphères, ayant conservé une coloration générale vert jau- nâtre, parfaitement sphériques, bourrées de coccolytes, quelques- uns adhérents seulement à la périphérie. Une Diatomée dont l'endochrome a conservé sa coloration brunâtre et dont le noyau est fortement coloré par le vert de méthyle. Coques vides de Dif- flugies. Je ne mentionne ni ici, ni ailleurs, les Coccolytes, les Globigé- rines, les Orbulines, les Millioles et autres Foraminifères que j'ai retrouvées en plus ou moins grande abondance dans la plupart des préparations. La coloration du contenu de quelques-uns des test semble indiquer que l'animal était vivant lorsqu'il a été soumis à l'action de l'acide osmique. 5° Sondage du 3 août, 392 mètres : Amœha lobosa (2) (Leidy). (1) Les cellules aiiuboïdcs des Éponges se rapprochent tellement des Amibes que je ne donne cette diagnose que sous toute réserve. Voir notamment les dessins d'Ha'ckel et de C. Merejkowsky ; — Ernst Ha'ckel, Uie Phyaemarien, pi. v, fig. 143; Jeituiachc Zeit. f. Naturioissenschaft, 1877. — (.'. Merejk()\\sky, Les éponges de la Mer Blanche :Mém. de l'.lc. imp. de Sainl-Pétersltonrij, t. XXVI, n" 7, pi. m. fig. 21; 1878. (2; Voir la note préfi-dente. 262 A. cf:rtes 6° Sondage du 14 août, 4,557 mètres : Organisme en forme de disque grillagé, à paroi épaisse, qui renferme et paraît avoir absorbé de nombreuses carapaces de Diatomées (obj. 9àimm.). Ainsi qu'on le voit, ces résultats nuls en ce qui concerne les Infusoires ciliés ou flagellés, sont en bien petit nombre en ce qui touche les Rhizopodes nus ou à carapace. Doit-on attribuer cette disette d'observations positives à la rareté de ces organismes dans les couches profondes, à la difli- culté de les récolter, à leur disparition ou plutôt à leur explosion lorsqu'on les change de milieux et qu'ils passent de pressions formidables à la pression relativement faible de la surface des eaux, enfin à la méthode elle-même ? Ce dernier point était le seul qui pût être facilement vérifié. Grâce à l'obligeance de M. le marquis de Folin, j'ai fait faire des draguages en mer à 35, 4U et 45 brasses, aux environs de Biarritz et j'ai recueilli des organismes pélagiques avec un filet de soie très fin mis à la traîne du bateau. Toujours, et surtout dans ce dernier cas, les eaux traitées par l'acide osmique ou le sérum iodé fort, m'ont présenté un très grand nombre d'organismes microscopiques de toute nature parfaitement conservés. La méthode n'est donc pas en cause. Mais si l'on réfléchit aux difficultés que rencontrelapêche des Infusoires des eaux douces (1) alors même qu'ils y sont relativement abondants, on ne s'éton- nera pas de cet échec plus apparent que réel. Bien souvent , dans de petits aquariums à glaces parallèles construits à cet effet, j'ai observé des nébulosités blanchâtres, formées par des agglomérations d'Infusoires ciliés ou flagellés. Pêchait-on au hasard, on ne recueillait rien ou presque rien. Si au contraire on prenait une goutte d'eau dans le centre du nuage elle regorgeait d'Infusoires. Des navigateurs dignes de foi m'ont assuré avoir constaté, dans de longues traversées sous les Tro- piques, que les organismes phosphorescents se groupaient à la surface de la mer dans des formes parfaitement géométriques. On peut en conclure que les choses se passent dans la nature comme dans les aquariums. Il faut donc un heureux hasard pour que la sonde arrive sur une de ces nébuleuses organiques. C'est ce qui explique comment certains sondages sont beaucoup plus fruc- (1) Je ne parle pas, bien entendu, des infusions artificielles ou des eaux croupies dans lesquelles on retrouve presipie (onjnurs et en très grande abondance les mêmes espèces. EXAMEN MICROSCOPIQUE DE SÉDIMENTS 263 tueux que d'antres. Je ne doute pas, d'ailleurs, qu'en continuant avec persévérance l'examen des tubes qui m'ont été remis, je n'arrive à recueillir un certain nombre d'observations nettes et précises en faveur de l'existence, dans les couches profondes, de Rhizopodes nus arénacés ou chilineux et peut-être même d'Infu- soires ciliés, cilio-flagellés ou tlagellés. En terminant, je dois signaler que l'examen des plus fines granulations, avec de très forts grossissements, ne m'a jamais fait constater, dans les tubes intacts^ la présence de bactéries ou d'autres microbes. Cette dernière observation, bien que toute négative, aurait une très grande importance si elle venait à se confirmer. Les microbes proprement dits résistent bien mieux que les Infusoires aux influences des milieux ambiants. Ils se fixent beaucoup plus facilement par les réactifs. S'il était vrai- ment démontré que les sondages, dans les grandes profondeurs, n'en rencontrent jamais, il y aurait à rechercher quels sont, dans ces conditions toutes spéciales, les ferments chargés de rani^ne- la matière organique à l'état inorganique. D'autre part, au-deià de 300 mètres, la sonde, paraît-il, ne ramène jamais de débris végétaux. Que deviennent ces débris? Sont-ils apportés à la sur- face par les gaz, qui se développent pendant la putréfaction? Servent-ils à la nourriture de certains animaux ? Sont-ils dissous et par quels procédés chimiques? Il y a là, on le voit, un problème très intéressant à résoudre. J'y travaillerai pour ma part ; mais je ne puis me dissimuler que, quelque netteté que puissent avoir mes observations ulté- rieures, elles n'auront droit de cité dans la science que lorsque d'autres observateurs les auront confirmées. Je ne doute pas que cet appel ne soit entendu, à l'étranger comme en France. I SUR LES PROCÉDÉS DE COLORATION DES ORGANISMES MICROSCOPIQUES VIVANTS (H'ote complémentaire) (1) INFUSOIRES MARINS ET DES EAUX SALINES Par A. CERTES L'eau distillée et Teau douce ordinaire sont toxiques pour les Infusoires marins et pour un grand nombre d'espèces qui se mul- tiplient dans des eaux de densité et de composition chimique fort différentes. Dans ces conditions spéciales, les expériences de coloration des Infusoires vivants ne réussissent pas ou ne réussissent que très imparfaitement, si l'on n'a pas le soin d'employer une solu- tion du réactif colorant, préparée avec l'eau même que l'on veut examiner, La filtration est, sinon indispensable, du moins fort utile, pour que l'observation ne soit pas gênée par les granula- tions colorées de toute origine qui troublent le liquide. Ces préliminaires longs et minutieux peuvent être évités par le procédé suivant : On place sur le porte-objet une goutte de la solution alcoolique {2) du réactif que l'on veut employer : cyanine, violet BBBBB, violet de gentiane, dahlia, brun Bismark, etc. On étale le liquide avec une baguette de verre et on laisse évaporer. Lorsque l'évapo- ration est complète, ou presque complète, on dépose une goutte de l'eau douce ou salée que l'on veut étudier. On la recouvre avec un cover. Presque immédiatement, si la dose a été bien cal- culée, les phénomènes de paralysie et de coloration des Infusoires (1) Jhillctiu de Ui Sorirlé zooloqiqne de France, 1881; p. 21 et 226. (2) J'('ni|)l(H(' le plus lialiitnclloment dos sohilions aIcoi)lif|ues h l'IOOO. SUR LES PROCÈDES DE COLORATION 26M se produisent et les observations sur le vivant devionucnt faciles avec les plus forts grossissements. Ce procédé a en outre l'avantag'e de n'introduire aucun oru-a- nisme étranger dans l'eau dont on étudie la faune. Je ferai, à la fin de la séance, un certain nombre d'expériences sous les yeux de ceux de nos collègues qu'elles peuvent intéresser. Elles leur permettront d'apprécier la simplicité et l'efficacité de ce nouveau procédé (1). (1) Les expériences annoncées ont été faites sur de l'eaii de mer, de l'eau d'Huîtres et de l'eau douce avec les solutions aicoolicjues de Violet BBBBI5, de gentiane et de dahlia. Parmi les organismes vivants colorés, il y avait plusieurs espèces d'Euplotcs, de Vorticelles, de Paramécies, des Amibes, des Polytonia uvella (Infusoire ilngclli') et des Bactéries colorées ou non selon l'espèce et le réactif employé. 19 REMARQUES SUR VACANTHOGLOSSUS BRUYNII Par le D^ Alph. DUBOIS (Séance du 6 décembre 1S8I) Il y a quelques années, MM. Peters et Doria firent connaître un nouvel Echidné découvert dans les monts Arfak, au nord de la Nouvelle-Guinée (1). A cette époque ces naturalistes n'eurent à leur disposition qu'un crâne incomplet de ce singulier animal, qui avait été envoyé au Musée de Gênes par M. A. Bruyn, de Ternate ; mais ce crâne, par l'énorme développement de son rostre, permettait suffisamment de constater qu'il appartenait à une espèce encore inédite. L'année suivante, M. Paul Gervais, l'éminent zoologiste fran- çais, que la science a perdu récemment, eut l'occasion d'exa- miner deux exemplaires de cet Echidné, rapportés à Paris par M. Léon Laglaize, qui se les était procurés, avec le concours de M. Bruyn, dans les montagnes des Karons, à une hauteur de 1150 mètres. Les naturels les y appellent Nodiaks, et ils leur don- nent la chasse au moyen de Chiens, qui les délogent des profonds terriers dans lesquels ils se tiennent. M. Gervais conclut dans ses notes (2), que l'Échidné de la Nou- velle-Guinée diflere non-seulement des espèces australiennes par des caractères spécifiques, mais encore par des caractères génériques, et il propose pour ce nouveau genre le nom iyAcan- thogîossus (3). (1) Ann. il/wî. ciD. di Stovia nat. di Genova, t. IX, 1876-77, p. 183. (2) Comptes-rendus de l'Acad. des Se, t. LXXXV, pp. 837 et 990. (3) De a.Kocv9cf.y épino, vAwTTa, langue. — La langue de cet animal est en elTet garnie d'c^pines. REMARQUES SUR L'ACANTHOGLOSSUS BHUYNII Hjl 11 est à remarquer qu'en 1839 M. Kraatz donna le même nom à un genre de Coléoptères de la famille des Staphyliniens ; mais comme M. Kraatz a adopté la terminaison féminine (Acantho- glossa), tandis qu'elle est masculine pour l'Échidné (Acanthorjlos- sus), nous croyons que cette différence de terminaison permet do conserver le nom proposé par M. Gervais. Si cependant cette petite différence dans l'orthographe n'était pas jugée suffisante, nous proposerions comme nom générique de l'Échidné celui de Brwjnia, et pour dénomination spécifique celle de tridactyla. ce qui ferait Bruynia tridactyla. A la fin de l'année dernière, M. C. W. R. van Renesse van Dui- venbode, de Ternate (Moluques), a envoyé au roi des Belges un magnifique exemplaire adulte de l'Échidné qui fait l'objet de cette notice, et Sa Majesté en a gracieusement fait don au Musée royal d'histoire naturelle de Bruxelles. C'est ce qui nous a permis d'étu- dier ce singulier animal dans ses principaux détails, et nous en donnons ci-dessous une description détaillée accompagnée de deux planches. Caractères yéncriques. — Les caractères généraux du genre sont les mêmes que ceux des Échidués (Tachyylossus), avec cette diffé- rence que le rostre est plus long et sensiblement arqué, tandis qu'il est droit chez les vrais Échidnés; ces derniers ont cinq doigts pourvus d'ongles à tous les membres, tandis que les indi- vidus du genre Acanthoglossus n'ont à chaque pied que trois doigts armés d'ongles propres à fouir et le talon des membres pos- térieurs est dépourvu d'éperon chez le mâle (1) ; le doigt interne et l'externe existent cependant aux membres postérieurs sous forme de tubercules et ils sont très apparents dans le squelette. D'après M. Gervais, la langue est très grêle et beaucoup plus longue que dans les Échidnés connus (0"'270) ; les papilles cor- nées de sa base n'ont pas la même disposition que dans ces der- niers, et sa partie antérieure qui est disposée en gouttière, pré- sente trois séries d'épines, dont deux marginales et une médiane, tandis que celle dcs~Échidués ordinaires est lisse, sauf à sa base. En fait de squelette, nous n'avons à notre disposition que le crâne et les os des membres qui ont pu être extraits de la peau et conservés à part. Le principal caractère du crâne est d'avoir le rostre très long (1) si l'individu que nous avons sous les yeux est ivîollemi'iit un niàle, comme la description de M. Ger\ais nous le fait supposer. 268 ALPH. DUBOIS et légèrement arqué ; les particularités signalées dans le crâne de l'Échidné ordinaire s'observent également dans celui qui nous occupe. On trouvera du reste une description détaillée de ce crâne dans la notice de MM. Peters et Doria, ainsi que dans celle de M. Gervais. Une différence plus considérable réside dans la structure ostéo- logique des membres, et celle-ci n'a pas encore été signalée. Nous avons déjà dit que cet animal ne possède à chaque pied que trois doigts armés d'ongles, et ceux-ci ont la même structure que chez les espèces australiennes : les antérieurs sont larges et aplatis, les postérieurs longs, recourbés et creusés en gouttière. Aux pieds antérieurs le doigt externe est représenté par deux phalanges et le doigt interne par une seulement ; aux pieds pos- térieurs on remarque trois phalanges au doigt externe (mais la phalangette est rudimentaire), et deux au doigt interne, mais tous deux peu développés. Les os des membres ne diffèrent guère dans leur structure de ceux des autres Échidnés, mais ils sont en général beaucoup plus robustes ; l'humérus est relativement plus long et le fémur beau- coup plus large. Tachyglossus Bruynii Pet. et Dor., loc. cit., p. 183 (fig. du crâne), 1876-77. AcANTHOGLOSSUS Bruynii Gcrv., loc. cit., p. 838, 1877. Dimensions : Long. tôt. depuis l'extrémité du rostre. , . . 0"62 Partie nue du rostre 0.10 De l'extrémité du rostre à l'œil 0.112 Description. — Pelage court, raide, d'un brun noirâtre, rous- sâtre sur le devant de la tête ; côtés du cou, dos et flancs, jusque vers le milieu du ventre, parsemés de piquants blanchâtres (1); ces piquants sont courts sur les côtés du cou, mais ils prennent un assez grand développement sur les autres parties du corps, surtout près de la région caudale et sur les flancs où ils mesurent (1) M. Gervais dit que les piquants sont entièrement blancs dans le sexe mâle, en grande partie noirs, au contraire, dans la femelle. D'après ceci, l'individu du Musée de Bruxelles est un mâle. Il est cependant à remarquer que ces piquants sont en grande partie recouverts d'une matière terreuse qui leur donne une teinte brunâtre, surtout à la base. REMARQUES SUR l'aCANTHOGLOSSUS BRUYNII 269 jusqu'à 33 millimètres de longueur ; rostre nu, d'un brun pourpré; ongles bruns. L'ordre des Monotrèmes se compose aujourd'hui de cinq espèces dont quatre appartiennent à la famille des Tachyglossidcc, savoir : 1° Tachyijlossus (1) acuUatus Shaw., de l'Australie. 2^ — setosus Cuv., de la Tasmanie. 3° — Laicesii Rams. (2), du sud de la Nouvelle- Guinée. 4'' Acanthoglossus Bruynii Pet. et Dor., du nord de la Nouvelle- Guinée. La description du T. Laioesii étant encore assez récente, nous croyons qu'il n'est pas sans utilité d'en donner une traduction, d'autant plus que la Revue australienne dans laquelle M. E. P. Ramsay a décrit cet animal, est peu répandue sur le continent. ÏAGHYGLOSSUS LAWESU. Description du mâle : Tète, gorge, membres antérieurs et posté- rieurs ainsi que la face inférieure, couverts de poils épineux, raides et aplatis, d'une teinte brune, plus long sur les flancs et sur le front, où ils se transforment graduellement en courtes épines d'une couleur de corne blanchâtre, .couvrant les côtés du cou et les oreilles ; une petite masse de poils crollés noirâtres autour des oreilles, recouverts en avant par des épines ; toutes les parties supérieures du corps, à l'exception de la tête, sont couvertes de longs piquants cylindriques, les uns tout-à-fait blancs, d'autres entièrement noirs, d'autres noirs et blancs. Les piquants blancs semblent dominer sur la nuque et le haut du dos, et sont plus longs sur les côtés du corps et près de la ligne dorsale. Les membres antérieurs sont courts, massifs, forts, déprimés antérieurement ; les postérieurs, assez grêles, le second ongle des orteils très long, fort, courbé et creusé inférieurement ; l'éperon du talon petit, aigu, d'une couleur de corne claire. Le rostre est nu, d'un brun pourpré et mesure deux pouces. (1) Le nom géntjriquc û'Ilichidna donné en 1797 par Cuvier, doit être remplacé per celui de Tachyrjlosxm, proposé par Illigcr en 1811; dès 1778, Forster donna le nom d'Echidiia à un genre de Poissons. (■2) Ramsay, Proc. Linii. Soc. N. S. Wales. II, p. 31, PI. i (1878). 270 ALPH. DUBOIS Long. tôt. du bout du rostre à l'extrémité de la queue. 1 3 pouces 4 lig. Du bout du rostre à l'œil 2 — 5 — (60'""'). Les plus longs piquants 1 — 6 — Cet animal nous est inconnu ; d'après la figure il a cinq doigts armés d'ongles à tous les membres. EXPLICATION DES PLANCHES Pi. IX. — Mâle adulte réduit au quart de sa grandeur naturelle. — X. — 1 Crâne et maxillaire inférieur. 2 Maxillaire inférieur, face supérieure. 3 Humérus, face antérieure. 4 Humérus, face extérieure. 5 Cubitus, face antérieure. 6 Radius, face antérieure. 7 Pied antérieur, face supérieure. 8 Fémur, face antérieure. 9 Fémur, face extérieure. 10 Tibia, face antérieure. 11 Péronné, face extérieure. 12 Rotule, face antérieure. 13 Pied postérieur, face supérieure. NOTE SUR UNE NOUVELLE DIVISION BRYOZOAIRES CHEILOSTOMIENS Par le D^ Jules JULLIEN (Séance du 27 décembre 1881) Parmi les dragages du Travailleur, nous avons rencontré, en grande abondance, une espèce de Bryozoaire dont la forme pré- sente les plus grandes analogies avec un nombre considérable d'espèces fossiles, surtout crétacées. Cette nouvelle espèce est d'autant plus précieuse qu'elle représente un type qui tend à disparaître de nos mers et dont la structure diffère extrêmement des autres types actuels. Busk a décrit, sous le nom de Membra- nipora antiqua, une espèce très voisine, il l'a décrite d'après des exemplaires morts, car il n'indique ni le revêtement des zoœcies, ni la forme des mandibules aviculariennes. Smitt a réuni à l'es- pèce de Busk une forme de la Floride, bien différente de celle-ci par la disposition des bords et par la forme de l'aviculaire ; il a aussi décrit et figuré ime nouvelle espèce qu'il place dans le genre Vincularia Defrance, la Vinc abyssicola dont nous reparle- rons plus loin, cette dernière est dessinée avec les zoœcies et les aviculaires très complets. Depuis longtemps nous nous demandions quelle pouvait être la signification de ces aviculaires bizarres des espèces crétacées signalées plus haut ; Busk, d'ailleurs, avait fait plusieurs suppo- sitions sur ceux de son Memb. antiqua qu'il a comparé aussi à quelques espèces de d'Orbigny et d'Hagenow ; et, n'ayant pas 27i JULES JULLIEN connu son espèce dans un état de conservation suffisant, il n'a attaché aucune importance à des ori,^anismes qui semblent ce- pendant se spécialiser à tout un groupe. Jusqu'ici on a trop négligé le rôle que les modifications hé- téromorphiques de la zoœcie sont appelées à jouer dans la classification. La forme de l'orifice seul conduit à une classifi- cation encore artificielle et trop hésitante, ainsi qu'on peut le voir par les travaux de Smitt et de Hincks, dans lesquels (on peut aussi observer cela dans les descriptions de Busk) les noms d'ouverture, d'orifice, de bouche, se trouvent appliqués tantôt à l'ouverture vraie {Lepralia), celle qui est fermée par l'opercule et par laquelle s'échappe le polypide, tantôt à l'area dépourvue de sa membrane ohinvdàvice (Membranipora, Bugula). La disposi- tion des pores pariétaux, comme l'a envisagée d'Orbigny et même Smitt, ne satisfait pas non plus complètement l'esprit, j'en dirai autant de la forme des ovicelles et des spinules orales. Quant à la forme du zoarium, il est bien certain, aujourd'hui, qu'elle n'a aucune valeur au point de vue de la classification, non seulement pour l'établissement d'un genre, mais même pour celui d'une espèce, puisque certains Bryozoaires peuvent se présenter en même temps sous forme de Lepralia, (ÏEschara, d' Hemeschara et de Cellepora. D'Orbigny a commis des fautes sans nombre en prenant pour base de sa classification la forme du zoarium ; c'est ainsi qu'avec la Mem})ranrpora pilosa il a pu faire trois genres et cinq espèces. Tous les anciens auteurs ont agi de même et ont été trompés à leur tour par les diverses apparences du zoarium, Elfis, Solauder, Lamarck, Lamouroux, Miine-Edwards, Pallas, Fabricius, etc., et plus près de nous d'Orbigny, Reuss, Busk et tant d'autres, moins excusables sous ce rapport que les premiers auteurs, à cause de l'usage du microscope qui leur était jour- nafier. Dans ces dernières années, F. -A. Smitt a commencé à suivre une nouvelle méthode dans laquelle il s'appuyait surtout sur la forme zoœciale, portant ainsi un rude coup à l'édifice de ses devanciers ; ses recherches bibliographiques et ses critiques sont des plus remarquables. Après avoir ainsi débuté dans son étude des Broyozaires septentrionaux, il a publié sur les Bryozoaires de la Floride, rapportés par Pourtalès, un intéressant mémoire dans lequel on le voit retomber dans les anciens erre- ments. Th. Kincks à son tour est venu mettre un peu d'ordre dans le pèlc-mèle des espèces, mais il tient encore trop compte do la forme du zoarium. Pour nous, n'adoptant rien de spécial et NOUVELLE DIVISION DES BRYOZOAIRES CIIEILOSTOMIENS 273 nous basant sur l'ensemble des caractères que peuvent offrir des zoœcies, nous laisserons absolument de côté la forme du zoarium comme caractéristique non seulement des familles et des genres, mais même des espèces. J'appellerai ici raltenlion sur les caractères qui peuvent être tirés des aviculaires. Ces organismes représentent la zoœcie totale simplifiée, possédant de ce fait même une valeur caractéristique plus grande que celle de toutes les parties zoœciales prises sépa- rément. Nous savons bien qu'on objectera à cette proposition, la présence irrégulière de ces zoïdes sur les zoaria ; on objectera peut-être encore les variations de ces organes pour une même espèce ; nous répondrons à cela que l'aviculaire étant une zoœcie dégénérée, toutes les fois que nous verrons la forme avicularienne se modifier, nous sommes en droit de déclarer que la source de cette modification existe dans la zoœcie ; ensuite, si ces zoœcies liétéromorphes ne se présentent pas dans toutes les espèces d'un genre, il n'en est pas moins vrai qu'elles peuvent exister dans tous les genres de Cheilostomiens, et que la modification habi- tuelle d'une zoœcie est un aviculaire. Donc, la forme générale des aviculaires peut aussi servir pour le groupement des espèces. Mais un caractère d'une importance capitale a été, jusqu'à ce jour négligé par tous les auteurs ; je veux parler de celui qu'on peut tirer de l'ectocyste. Ainsi, la M. liaeata de Linné, par exemple, est construite sur un type absolument différent de celui de la Mcmbranipora antiqua de Busk, ces deux espèces sont cependant réunies dans le même genre avec la Membranipora calpensis qui représente encore un autre type, mais dérivé du second. Voyons le rôle de l'ectocyste dans ces trois formes de Membranipora en remplaçant l'espèce de Busk par la nôtre, que nous appellerons dès à présent Onycho- cella Marioni. Dans la M. lineata nous trouvons : un ectocyste simple et mem- braneux fermant l'area en se continuant immédiatement avec son bord interne supportant l'opercule dont le bord libre s'appuie directement sur le bord calcaire de la zoœcie dans lequel il se moule ; des épines marginales variables, et, dispersés parmi les zoœcies, des aviculaires vrais. Les aviculaires vrais, si fréquents parmi les Bryozoaires cheilostomiens, sont des zoœcies liétéro- morphes habitées par un appareil destiné aux mouvements d'un opercule corné de forme variable qui a reçu le nom de mandibule. La mandibule des aviculaires vrais est toujours reçue exactement 274 JULES JULLIEN dans une cavité calcaire ou cornée qui se moule sur elle ; l'arti- culation est soutenue par une traverse qui divise l'orifice avicu- laire en deux parties d'inégale grandeur ; la partie antérieure, la plus grande, est occupée par la mandibule, la partie postérieure, la plus petite, est occupée par une membrane mince qui recouvre un des muscles extenseurs de la mandibule. On peut, ordinaire- ment, se faire une juste idée de la forme de cette mandibule quand elle est absente, en regardant simplement la place qu'elle occupait. Tels sont les véritables aviculaires. Si à présent nous analysons la constitution zoœciale de VOny- chocella Marioni, nous trouvons : deux ectocystes, l'un externe, l'autre interne, pas de spinules, des onychocellaires (Onychocel- laria) ou faux aviculaires. L'ectocyste proprement dit ou externe reste charnu pendant toute la vie, quelle qu'en soit la durée, il repose par son bord sur le pourtour des zoœcies qu'il recouvre entièrement ; c'est lui qui porte l'orifice et son opercule. L'orifice est ici beaucoup plus compliqué ; ne touchant pas le pourtour de la zoœcie, il est situé entièrement dans l'ectocyste externe ; son opercule est très épais, corné, son mode de fermeture est très bizarre. Sous le plan oper- culaire existe, tout autour du bord libre, une lamelle cornée, un peu inclinée sur ce plan, élargie à ses deux extrémités ; cette lamelle est reçue dans une sorte de fer à cheval, également corné, qui se moule sur elle ; une membrane réunit la dilatation de la lamelle cornée aux extrémités du fer à cheval de telle sorte que l'orifice ouvert offre la forme d'un prisme triangulaire dont la face inférieure est virtuelle, et des deux faces supérieures, l'une est représentée par le plan operculaire lui-même, la seconde par l'orifice vrai, la section prismatique est formée par la lamelle cornée marginale et l'élargissement inférieur de chacune de ses extrémités. L'ectocyste externe est de plus finement granuleux, ce dont il n'est pas toujours facile de se rendre compte sur les pièces sèches. L'ectocyste interne ou cryptocyste ( cryptocysius ) est bientôt envahi par la calcification et forme un diaphragme qui divise la zoœcie en deux chambres, l'une supérieure ou externe, l'autre inférieure ou interne. Je ne sais rien encore sur le contenu de ces cavités pendant la vie, attendu que jusqu'à présent, je n'ai eu à ma disposition que des exemplaires morts ou desséchés. L'ouverture du crytocyste ne correspond pas à l'ouverture vraie ou ectocystique, elle est infiniment plus vaste; sa portion anté- NOUVP^LLE DIVISION DES BRYOZOAIRES CHEILOSTOMIENS 275 rieure forme une parabole fermée en arrière par une ligne courbe à concavité interne variable, formant avec la parabole des angles arrondis. La surface du cryptocyste est couverte de granulations arrondies, elle se relève graduellement de l'oriflce interne ou opésie (opesia) vers le bord limite de la zoœcie. Quant aux ony- chocellaires, leur constitution diffère beaucoup des aviculaires dont ils sont cependant les homologues, on ne peut s'en faire une idée qu'en les examinant pourvus de leurs parties cornées. Nous retrouvons encore là l'ectocyste et le cryptocyste. L'ectocyste est fixé au bord limite de la zoœcie, il est membraneux et un peu granuleux, comme celui des zoœcies, il fournit une mandibule énorme (onychocellium). aplatie verticalement au lieu de l'être transversalement comme dans les aviculaires ; sur son bord supé- rieur à droite ou à gauche, plus souvent à droite, il se développe une membrane cornée en forme de voile latine, c'est-à-dire trian- gulaire et creuse en dessous, atteignant sa plus grande largeur un peu au-dessus de l'articulation, se terminant graduellement sur le rachis de l'onychocellium, au point où il se recourbe pour former une griffe, son bord libre est, très mince; le bord infé- rieur du rachis est finement denté. Le cryptocyste se calcifié rapidement comme dans la zoœcie, il est percé au centre d'une ouverture ayant la forme d'une section longitudinale d'œuf de poule dont le gros bout est dirigé en avant et le petit bout en arrière; l'articulation de l'onychoceUium se trouve placée au- dessus de cette ouverture, vers le milieu. La surface du crypto- cyste est granuleuse, elle s'élève aussi graduellement de l'ouver- ture vers le bord limite, mais elle se prolonge antérieurement en une rainure pointue destinée à loger en partie l'onychocellium, surtout son rachis et une partie de sa lame latérale, mais la griffe est libre; la rainure se déjettant toujours de côté donne à l'ony- chocellaire la forme d'une virgule. Les muscles fléchisseurs de ronychocellium s'insèrent dans la cavité que recouvre le cryp- tocyste. Une quantité d'espèces crétacées et quelques espèces tertiaires, décrites par les auteurs, se rapportent absolument à ce type. Elles ont été placées parmi des genres nombreux parce qu'autre- fois la classification était basée sur la forme du zoarium; les notions anatomiques que nous venons d'exposer ne permettent pas de continuer cette manière de faire. Donc, nous proposons de diviser le groupe des CIIEILOSTOMATA de Busk en deux tribus, d'après la disposition de l'ectocyste, en admettant avec la 276 JULES JULLIEN plupart des embryologistes que l'ectocyste de la larve produit le test calcaire de la zoœcie, et que l'endocyste produit le poly- pide. Tous les Gheilostomiens dont l'ectocyste est simple, c'est-à-dire non divisé en deux feuillets, dans lequel il n'existe aucune cavité qui puisse séparer cette membrane en deux membranes secon- daires, comme VEschara foliacea Auctt. ; la Lepralia hyalina Auctt: la Lepralia coccmea Auctt. ; la Cellepora pumicosa Auctt. ; la Flustra foliacea Auctt. ; etc., formeront la tribu des BRYOZOAIRES GHEILOSTOMIENS MONODERMIÉS [BRYOZOA CHEILOSTO- MA TA MONODERMA TA). Tous les Gheilostomiens dont l'ectocyste est double, c'est-à-dire divisé en deux feuillets, l'un externe (ectocyste) , l'autre interne (cryptocyste) ne se moulant pas l'un sur l'autre, laissant entre eux une solution de continuité ou hypostège (hypostegia) , comme la Biflustra delicatula Busk ; la Membranipora antiqua Busk ; la Vin- cularia abyssicola Smitt ; la Membranipora calpetisis Busk ; la Ste- ganoporella Smitti llincks; la Flustra Rosseli Audouin ; la Lunu- lites capulus Busk ; la Stichopora clypeata Ilagenow ; la Distegino- pora Francqana d'Orbigny, etc., formeront la tribu des BRYO- ZOAIRES GHEILOSTOMIENS BIFLOBERMIÉS (BRYOZOA CHEl- LOSTOMA TA DIPLODERMA TA) . Nous étudierons plus tard les diverses familles qui doivent former cette dernière tribu ; pour l'instant nous ne nous occupe- rons que d'une seule, dans laquelle nous allons relier entre elles des espèces fossiles crétacées et tertiaires, avec celles du même type reconnues dans les mers actuelles. Je caractériserai ainsi cette famille, à laquelle je donne le nom d' ONYCHOCELLID-ffi Zoœdes polygonales, fermées par un ectocyste membraneux qui porte un orifice entièrement corné, divisées en deux loges par un cryptocyste (cryptocystus) calcaire percé d'une ouverture ou opésie (opesia) de forme elliptique plus ou moins modifiée et ne corres- pondant pas à l'orifice ; onychocellaiirs Y>\us ou moins constants, toujours dispersés entre les zoœcies et jamais sur elles. Pas d'épines marginales. Ovicelles ordinairement peu apparents, formés par la partie antérieure du bord opésial qui se creuse et se soulève pour cet usage. NOUVELLE DIVISION DES BRYOZOAIRES CHEILOSTOMIENS "211 Nous prendrons pour type de cette famille notre genre ONYCHOCELLA. Zoœcies en hexagone plus ou moins régulier ; opésie semi-ellip- tique, parfois subtrifoliée ; omjchocellaires pourvus d'ouychocellia de grande taille membraneux d'un seul côté, n'empiétant pas sur les areas zoœciales voisines. ONYCHOCELLA Marioni J. Jullieu, sp. uov. Zoarium crustiforme, peu adhérent aux corps sous-marins ; zoœcies hexagonales, dont les quatre côtés supérieurs forment souvent une courbe régulière formée postérieurement par les deux autres côtés dont l'ouverture est oppposée à la lèvre posté- rieure de l'opéste. La paroi antérieure est formée par un ectocyste granuleux, jaunâtre, portant l'orifice operculé décrit plus haut; la largeur de V orifice est environ 0'""'45S. V oper- cule a une largeur qui varie de U'""'332 à 0"""350, sa longueur varie entre 0™™315 et 0"""325 et la longueur la plus grande peut se rencontrer avec la largeur la plus faible. Cryptocyste granuleux ; opésie semi-elliptique régulière, de taille va- 278 JULES .IULLIEN riable, à bord granuleux, sans spinules, ne variant pas avec l'âge et dont la longueur pour les zoœcies non ovicellées est en moyenne de 0'"'"500, la largeur, selon la même moyenne, est ()mai429 ; volcl uos doux mensurations extrêmes : long. 0"'"'595, larg. 0"""490 et long. 0'n"i420, larg. 0"^'"315; les dimensions de l'opésie sont beaucoup plus grandes dans les cellules ovicellées, la longueur y est toujours plus grande que dans les précédentes, elle varie entre 0"^'"665 et 0"""805, la largeur varie entre 0'"'^525 et Qmm7QQ. voici sur les mêmes zoœcies nos mensurations extrêmes : long. O^'^^SOS, larg. Om^seO; long. 0'"™770, larg. 0""'"700; long.O'n-^eeS, larg, 0'"™52o. Onychocellaires plus petits que les zoœcies, limités par cinq de ces dernières, trois d'un côté, deux de l'autre, fermés par un ectocyste granuleux seulement en arrière de l'articulation de la mandibule, laquelle occupe tout le reste de l'onychocel- laire. La mandibule décrite plus haut ou onychocel- lium, a une longueur de 1"""400 à 1"""645, la plus grande largeur, du rachis au bord mince du processus foliacé, égale environ 0™'"210 ; les denticules de la scie mar- ginale du racliis ont environ 0^^0044 de largeur ba- sale, ils sont à peu près triangulaires ; la charnière qui occupe toute la largeur de l'onychocellaire a une longueur d'environ 0"''"420 à 0™'"630. L'onychocellium recouvre une gouttière qui est membraneuse en avant de l'articulation ; cette membrane obturatrice très mince est lisse un peu en avant de la charnière, elle porte sur son milieu un petit tubercule corné ; le centre de ce tubercule est perforé par un trou conique dont l'orifice interne a un diamètre de 0"™027 et l'orifice externe un diamètre de 0ra™Û12, ce dernier est clos par une fine pellicule. Ce tubercule me paraît être l'analogue de ce que M. Hincks a signalé comme un organe tactile dans l'aviculaire pédon- cule de la Notamia hursaria Linné. Hah. : Côtes de Provence, Nice {Travailleur) ; Marseille (Marion, jVfme Vimont); lies du Cap-Vert (A. Bouvier). Je dédie cette Onychocella à M. le professeur Marion, l'éminent zoologiste de la Faculté des Sciences de Marseille, auquel je dois l'exemplaire qui m'a permis de faire cette description. A propos de cette espèce je ferai remarquer que le professeur Seguenza, de Rome, a décrit et figuré sous le nom de Selenaria miocenica, un fossile tertiaire du miocène supérieur de l'étage NOUVELLE DIVISION DES BRYOZOAIRES «IIEILOSTOMIENS 279 tortonien de Reggio, qui présente cette particularité qu'ayant la structure zoœciale des Onychocellidœ, une partie des zoœcies ont leur ectocyste calcifié avec un oritice semi-annulaire. Cet auteur, qui, sans l'ectocyste en question, aurait placé son espèce dans le genre Memhranipora en a fait une Selcnaria, prenant les zoœcies simplement opésiées pour des vibraculaires, commettant ainsi une erreur capitale et montrant bien par là qu'il ignorait la struc- ture des espèces vivantes correspondantes. Cet exemplaire unique de M. Seguenza nous servira plus tard à établir la véritable place de quelques autres espèces fossiles dans lesquelles toutes les zoœcies ont l'ectocyste calcifié. J'ai dans ma collection un superbe exemplaire de Membranvpora calj^ensis Busk, qui offre aussi plusieurs zoœcies dont l'ectocyste est superbement calcifié et très différent du cryptocyste si bien figuré par Busk. Manzoui a pris aussi pour de jeunes zoœcies des cellules de Memb. cal- pensis dont l'ectocyste était également calcifié, erreur moins grave que celle de Seguenza. Onychocella antiqua Busk. Zoarium crustiforme ; zoœcies polygonales, arquées en dessus et de chaque côté, pointues et tronquées en bas ; ectocyste inconnu, tant pour les zoœcies que pour les onychocellaires ; cryptocyste non granuleux (?) ; opésie subtrifoliée, à lèvre inférieure saillante en dedans ; onychocellaires ensiformes ou falciformes, bordés par cinq zoœcies, trois d'un côté, deux de l'autre ; opésie ovale, quel- quefois terminée en pointe vers la gouttière mandibulaire, jamais trifoliée. Hah. : Madère, sur les coquilles. Syn. : Membranijjora antiqua Busk. Busk a créé cette espèce d'après de mauvais exemplaires, et pense que les onychocellaires sont occupés par des vibracula. Espèces crétacées se rattachant à ce genre ; Quadricellaria eleganx d'Oibigny. -T- pulchella d'Orb. Vinculariu 7'oyana d'Orb, Eschara Acmon d'Orb. — Claudia d'Orb. — Royana d'Orb. — I.amarki d'Orb. Eschara Edusa d'Orb. — Qao'jaiia Bosquet. Vinculariu Gaiidryana d'Oib. — ocalala d'Orb. — dichotoma d'Orb. — flcxuosa. Viiicttlaria pcrcijritia. i80 JULES JULLIEX iBiflustra subcyliiidrica d'Orb. — œqualis d'Orb. — Parisiensis d'Orb. (Ces trois espèces nous paraissent être identiques). Biflustra pauperata. Stichopora clypeata Hagenow. Semieschara flabellata d'Orb. — cylindrica d'Orb. Cellepova Parisiensis d'Orb. Flustrellaria tubulosa d'Orb. Elea hexagona d'Orb. Espèces Leriiaires se rapportant à ce genre : Membranipora angulosaReuss.Manzom. \ Biflustra excavata Manzoni. ONYCHOCELLA LUCLE J. Jullien, sp. nov. Zoarium crusliforme ; zoœcies subpolygonales irrégulières, sépa- rées par des sillons plus ou moins larges et profonds ; ectocyste lisse, d'un jaune très pâle, portant un orifice à peu près semi- circulaire, s'appuyant presque sur le bord zoœcial; cryptocyste couvert de grosses granulations brillantes, plus large en arrière de l'opésie qu'en avant; opésie semi-elliptique, allongée, à angles arrondis. Onychocellaires étranglés au-dessus de l'articulation de l'onychiocellium, fermés en arrière par un ectocyste transparent, un peu jaunâtre, uni ou strié par des lignes concentriques à con- cavité antérieure, et en avant par un onycliocelliura corné, courbé latéralement, portant sur le côté convexe un appendice membra- NOUVELLE DIVISION DES BRYOZOAIRES CIIEILOSTOMIENS 281 lieux qui dépasse le bord calcaire et va en s'amincissaut du racliis à son bord libre, cet appendice est plus large au sommet de l'oiiycliocellium qu'à sa base; cryptocyste séparé en deux por- tions par deux reliefs transversaux situés au niveau et au-dessous de l'articulation onychocelliennc, la portion antérieure loge en partie l'oiiycliocellium, tandis que la portion postérieure loge (?) le muscle extenseur en épaulette (que j'ai décrit dans une note pré- cédente sur l'aviculaire du Diachoris magellanica Busk), la portion la plus profonde de la fosse onychocellienne reçoit le raclns de ronychocelliuin, de là, le fond se relève jusqu'au bord opposé; Vopésic, étranglée dans son milieu par les deux dents transver- sales dont nous venons de parler, otfre une dilatation antérieure semi-elliptique, un rétrécissement médian et une dilatation pos- térieure, plus petite que l'autre, finissant en pointe postérieu- rement et garnie de spinules délicates sur son pourtour. Hab. : Ile de France, sur un galet calcaire ('M»'^« Vhnont). La forme toute particulière des onychocellaires de cette espèce fait parfaitement comprendre la nature des oni/choceUia qui de- vaient exister dans le fossile crétacé figuré par d'Orbigny sous le nom (ÏBschara cytherea (Terr. crét. Bryoz., pi. CILXV, fig. 4-6) qu'on trouvera plus loin dans notre genre Ogivalia, et dans lequel ces organes étaient absolument tordus latéralement. Dans le genre OGIVA nous comprendrons des Onychocellldœ dont les zoœcics sont sub- hexagonales, dont les trois côtés supérieurs forment une courbe parabolique régulière concave, s'appuyant par ses extrémités sur deux lignes latérales convexes formant les côtés latéraux supé- rieurs de deux zoœcies postérieures et réunies par un sixième côté qui est le sommet d'une zoœcie inférieure ; opésie elliptique, plus ou moins allongée; Onychocellaires ayant leur opésie de même forme que celle des zoœcies. Nous prenons pour type de ce genre VEschara actea d'Orb., Pal. franc.., Terr. créé., pi. 662, fig. 16-18. Les autres espèces de d'Orbigny qui peuvent être placées dans ce genre sont : Vincularia Icpida d'Orb. | filschr.ra Allica d'Orb. Eschara Amyntas d'Orb. | — Arethwia d'Orb. \ 282 JULES JULLIEN Esrhara Calypso d'Oih.' Bifliistra carantina d'Orb. — cymodoce d'Orb. — Meudonensis d'Orb. (Ces deux dernières espèces nous pa- — Liqeriensii; d'Orb. raissent être identiques). Flustrellaria costata d'Orb, Vincnlaria longicella d'Orb. Espèce tertiaire : Flustrellaria tcxturu Reuss, Manzoni. | (?) Flustrellaria antoctona Manzoni. Nous formerons un autre groupe sous le nom d' OGIVALIA. Zoœcies subhexagonales, dont les trois côtés supérieurs for- ment une courbe parabolique régulière, concave, s'appuyant par ses extrémités sur deux lignes latérales convexes formant les côtés latéraux supérieurs de deux zoœcies postérieures et réunies par un sixième côté qui est le sommet d'une zoœcie inférieure. Opésie semielleptique plus ou moins allongée, quelquefois plus large que longue. Onychocellaires de formes diverses plus ou moins constants. Une seule espèce vivante : Yincnlaria elegans d'Orb. Espèces crétacées se rapportant à ce genre : Cellaria inœqualis d'Orb. — cacliformis d'Orb. Vincularia Parisiensis d'Orb, — excavata d'Orb, — pentapora d'Orb. — multicella d'Orb. — inornata d'Orb. — Santonensis d'Orb. — concinna d'Orb. (7) _ lepida d'Orb. — rugosa d'Orb. — polytrema d'Orb. — Bourgeoisii d'Orb. — Leda d'Orb. Eschara Archosia d'Orb. (?) — Camilla d'Orb. — callirhoe d'Orb. Cassiope d'Orb. — cepha d'Orb. Eschara charoJiia d'Orb. — clytia d'Orb. — creona d'Orb. — cressida d'Orb. — Santonensis d'Orb. — Delarueana d'Orb. — crithea d'Orb. — cyprœa d'Orb. — cytherea d'Orb. — didyma d'Orb, — Drya d'Orb. — Echo d'Orb. Vincularia Francqana d'Orb. (?) Biflustra tuberculata d'Orb. (Cette espèce nous paraît établie sur un exemplaire en mauvais état ayant perdu sa paroi antérieure). Lunulites papyracea d'Orb. Pavolumilites elegans d'Orb. NOUVELLE DIVISION DES BRYOZOAIRES CHEILOSTOMIENS 283 Seinieschara complanata (.l'Orb. — Meudonensis d'Orb. — simplet d'Orb. — arborea d'Orb. — rugosa d'Orb. Ccllcpova Michmidiana d'Orb. — Vviuùa d'Orb. (?) Fltistrcllavia simplcx d'Orb. (Cette espèce me paraît être la Cellc- pora Urauia en mauvais étatj. Sous le nom générique de DICTUONIA je réunis les Oaychocellidœ dont lus zoœcies sont quadrilatérale.: et losangiques avec une opésie plus ou moins ovale. Espèces crétacées : Esehara Aceste d'Orb. — acis d'Orb. — Àegea d'Orb. — Amata d'Orb. — Danac d'Orb. E-ichara Elea d'Orb. — echiaata d'Orb. Biflustra rhomboïdali'! d'Orb. — meandriaa d'Orb. Dans ce groupe, VEschara Acis forme le passage de ce genre au genre GOLLURA caractérisé par des zoœcies pyriformes, à sommet inférieur plus ou moins aigu, séparées les unes des autres par un sillon plus ou moins régulier, résultant de ce que l'ectocyste ne s'est pas calcifié sur ces points. Cryptocyste concave, percé dans la partie renflée par une opésie elliptique longitudinale. Espèces crétacées : Exchara Athulia d'Orb. i Biflustra limbala d'Orb. Biflustra ccnomana d'Orb. 1 L'espèce décrite par Smitt sous le nom de Mollia anliqua. me paraît devoir servir de type pour l'établissement d'un nouveau genre que je nommerai FLORIDINA. Zoœcies franchement hexagonales, limitées par des lignes droites ; ectocyste inconnu ; crijptoci/sie limité vers le bord exté- rieur par une ligne courbe ovale ou })yriforme ; opésie trifoliée, touchant presque le bord zoœcial, sou lobi^ supérieur est le plus 284 JULES JULLIEN grand, et la lèvre inférieure presque rectiligne ; Omjchocellaires iDordés par quatre lignes droites dont les deux postérieures sont les plus courtes, les deux antérieures forment un angle qui em- piète sur le fond d'une zoœcie ; ectocyste inconnu ; crystocyste limité vers le bord par une ligne courbe formant une enceinte pyriforme plus allongée que dans les zoœcies ; opésie ovale ayant à peu près la moitié de la longueur du zoïde et dépourvue de gouttière terminale ; la forme de cet Onychocellaire se rapporte probablement (?) à une mandibule vibraculoïde ou bimembra- neuse. Espèce vivante et type du genre : Floridina antiqua Smitt. Côte de la Floride, sur des coquilles mortes et sur des Nulli- pores, par des fonds de 52 à 80 mètres. Espèces crétacées : Semieschara bimarginata d'Orbigny. i Vincularia gothica d'Orb. — ringens d'Orb. 1 La Vincularia abyssicola de Smitt deviendra pour nous le type du genre SMITTIPORA caractérisé par des zoœcies subhexagonales, fermées par un ectocyste membraneux supportant un opercule semi-elliptique; cryptocyste concave, présentant trois facettes, l'une plane et médiane commence sur la lèvre postérieure d'une opésie semi- elliptique, elle va mourir sur le bord zoœcial postérieur, les deux autres facettes sont latérales et obliques de haut en bas et de dehors en dedans, elles se réunissent en avant de l'opésie qu'elles entourent ; onychocellaires pourvus (ïonychocellia membraneux des deux côtés du rachis, i)lus ou moins constants (1), Espèce vivante : Smittipora abyssicola Smitt. Pêchée au large de l'île de Cuba par 819 mètres de profondeur. Elle encroûtait un Rétépore. Espèces crétacées : Quadricellaria cxcavala d'Oi'b. 1 (?) Viiu-ularia canaliculata d'Orb. (?) Vincularia Mcudoncmis d'Oib. — concinna d'Orb. NOUVELLE DIVISION DES BRYOZOAIRES CIIEILOSTOMIENS 285 Vincularia rimula d'Orb. i E'ichara Claudia d'Orb. — bisismata d'Orb. Espèce tertiaire : Biflustra contabulala Reuss, Manzoni. Nous terminerons cet aperçu par le genre RHEBASIA caractérisé par des zoœcies concaves, subhexagonales, limitées par des lignes saillantes, onduleuses, longitudinales, résultant de la calcification des côtés de l'hexagone zoœcial et de l'absence de calcification des deux lignes formant la base et le sommet des zoœcies ; opésie elliptique ; onycliocellaires dispersés sur le zoarium, ordinairement plus grands que les zoœcies dont ils tiennent la place et pourvus d'une opésie ovale de grandeur variable par rapport à Y opésie zoœciale. Espèces crétacées : Eschara Dorilas d'Orb. j Eschara Erina d'Orb. — Eudora d'Orb. I Vincularia disparilis d'Orb. (1) Nous ne sommes pas silrs que les deux ligures données par Smitt (in Floridan BryozoaJ, de la Vincularia abysiccola appartiennent à la même espèce ; cette des- cription se rapporte seulement à la fig. 60. EXTRAIT DES PROCES- VERBAUX SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANCE Séance du 11 janvier 1881. PBÉSIDENCE DE M. VIAN, PRÉSIDENT SORTANT ET DE M. E. SIMON, VICE-PRÉSIDENT. La séance est ouverte à huit heures et demie. Le procès-verbal de la der- nière séance est lu et adopté. M. le Dr Laffont, nommé membre de la Société à la dernière séance, re- mercie par lettre de son admission. Le président du Musée d'histoire naturelle de la Rochelle ayant été nommé membre de la Société zoologique de France, le Musée de la Rochelle envoie sa démission afin d'éviter un double emploi du Bulletin. MM. Charles Mayer, Xavier Pelletier, présentés à la dernière séance, sont nommés membres de la Société. La Société scientifique d'Angers propose l'échange de ses publications contre notre Bulletin. Cette proposition est acceptée à l'unanimité. MM. D"" R. Blanchard, Héron-Royer, Lataste, A. Tourneville, J. Vian dépo- sent une demande tendant à faire nommer membre correspondant de la Société M. le D"" G.-E. Dobson (Royal Victoria Hospital, Netley, near Southampton, Angleterre). Cette demande est renvoyée à quinzaine, conformément au règlement. M. J. Vian, en quittant le fauteuil de la présidence, prononce les paroles suivantes : Messieurs, A la première séance de janvier 1880, l'éminent collègue que vos suffrages unanimes viennent, à juste titre, d'appeler à la présidence de la Société, nous retraçait un éloquent tableau de la situation précaire de la Société au moment où nous en prenions la direction ; mais, loin de se décourager, il nous prédi- II PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ sait pour elle un brillant avenir, avec un enthousiasme légitimé par l'ardeur qu'il avait déployée pour la sauver. Je suis heureux de vous dire aujourd'hui que ses prévisions se sont en grande partie réalisées ; cessante causa, cessavit effectus ; pendant toute l'année, l'ordre et l'activité ont régné dans notre admi- nistration, comme l'harmonie la plus fraternelle a régné entre les membres de la Société ; aussi, après avoir présidé toutes les séances de -1880, je quitte le fauteuil sans connaître le son de la sonnette, destinée à calmer les orages. Les heureux résultats de la reconstitution de notre Société sont plus réels que saillants, parce que sur tous les points nous avions des vides à combler. Des appels ont été faits aux auteurs et aux Sociétés correspondantes, dont les ouvrages avaient disparu ; ces appels ont été entendus et notre bibliothèque est aujourd'hui presque remise au complet. Les quatre premières parties de notre Bulletin de 1880 sont entre les mains des membres de la Société, la 5* aurait été distribuée en décembre, et nous serions au courant de nos publications, si l'imprimeur avait répondu à la pro- digieuse activité de notre Secrétaire général. 38 membres nouveaux ont été reçus dans la Société en 1880, mais la liste n'en a pas augmenté dans cette proportion, parce que nous avons dû faire celte année le travail d'élimination, inévitable dans toutes les Sociétés nouvelles. La situation financière de la Société au 31 décembre 1 879 accusait un arriéré de 4,910 francs dans le paiement des cotisations; 2,150 francs seulement ont été recouvrés; après avoir réitéré les avis et présenté infructueusement les quit- tances, nous avons dû rayer les membres qui refusaient de supporterles charges de la Société ; d'ailleurs plusieurs d'entre eux paraissent avoir été portés d'office sur nos listes par notre premier Secrétaire général. Notre comptabilité est sortie des ténèbres et elle a été tenue toute l'année avec une parfaite régularité par notre zélé Trésorier, à qui vous venez de rendre justice, en renouvelant ses fonctions. Grâce à lui, nous avons pu connaître au jour le jour notre situation financière et y conformer l'essor de nos publica- tions. Si nos Bulletins n'ont pas encore toute l'étendue que nous ambition- nons, si nos planches ne sont pas plus nombreuses, ce ne sont pas les maté- riaux qui font défaut, ce sont les ressources financières de la Société qui nous imposent des limites. Lorsque nous aurons réuni 400 membres, nos Bulletins, plus volumineux, pourront paraître à jour fixe, et les manuscrits n'attendront pas leur tour. Ainsi donc. Messieurs, que chacun de nous travaille activement à recruter de nouveaux collègues et notre Société aura bientôt pris un rang digne de la France parmi les Sociétés scientifiques de l'Europe. M. E. Simon, vice-président, en l'absence de M. Lataste, président, prend place au fauteuil. Il propose des remerciements pour tout le bureau sortant et donne lecture de la lettre suivante écrite par M. Lataste : I PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ III A mon grand regret, mon médecin ne me permet pas de sortir encore, et je me vois dans l'impossibilité de me rendre à la prochaine séance de la Société zoologique de France. La Société n'y perdra rien certainement puisque c'est vous, mon cher arachnologue, qui me remplacerez ; mais j'aurais voulu remercier moi-même nos collègues de l'honneur qu'ils m'ont fait et de la sym- pathie qu'ils m'ont témoignée en me choisissant pour président. Je sais que c'est là une bien haute fonction pour moi, et je crois qu'en m'accordant leurs suffrages, ils ont tenu plus de compte de mon dévouement à la Société que de mon bien faible mérite. J'aurais voulu leur donner du moins l'assurance que je ferai tous mes efforts pour m'élever à la hauteur de ma nouvelle situation, et pour remplir ma fonction avec zèle et conscience ; persuadé d'ailleurs que l'ère des crises est absolument passée pour nous, mais prêt à consacrer tout mon temps et toute mon activité aux intérêts de la Société si les circonstances l'exigeaient. Je compte sur vous, mon cher ami et mon distingué vice-prési- dent, pour servir d'interprète à mes sentiments auprès des membres de la Société zoologique de F'rance, La parole est donnée à M. Héron-Roycr, trésorier, pour rendre compte de sa gestion et de la situation financière de la Société pendant l'année 1880. Conformément à l'article 33 du règlement, une Commission composée de MM. le baron Billaud et J. Vian est nommée pour l'examen des comptes. M. E. Simon donne lecture du rapport relatif à la proposition que M. Main- gonnat a déposée dans une précédente séance. Ce rapport est ainsi conçu : RAPPORT La Commission, composée de MM. A. Boucard, Chaper et E. Simon, que vous avez nommée pour étudier la proposition de M. Maingonnat tendant à ce que la Société accorde son appui anx voyageurs naturalistes, s'est réunie le 5 janvier pour remplir son mandat. Après en avoir délibéré, la commission a été d'avis que cette proposition était doublement avantageuse pour la Société : i° en lui faisant contribuer, dans une certaine mesure, aux progrès de la zoologie en générai ; 2" en aug- mentant sa publicité et ses relations avec les Sociétés et les naturalistes étran- gers auxquels les voyageurs se présenteraient en son nom. La Commission a ensuite reconnu, que pour favoriser efficacement les voyages scientifiques, la Société pouvait donner aux voyageurs un appui moral et un appui matériel. Comme encouragement moral, la Société peut, soit donner des lettres do recommandation pour les Sociétés et les naturalistes étrangers comptant parmi IV PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ ses membres, soit appuyer les demandes de missions gratuites ou rétribuées adressées au gouvernement. L'appui matériel se réduirait pour l'instant, vu les ressources minimes de la Société, à encourager les souscriptions individuelles des membres, mais pourrait devenir plus efficace dans l'avenir, si les circonstances le permettent, par la création d'une caisse spéciale pour favoriser les voyages scientifiques. La Commission vous propose donc d'accueillir favorablement la proposition de M. Maigonnat et d'insérer le présent rapport au procès- verbal. Le rapporteur, EuG. Simon. Le Congrès international de géologie tenu à Paris en 1878 a nommé une Commission chargée d'étudier avant le prochain Congrès, qui sera tenu à Bo- logne en \ 881 , la question des règles à suivre pour établir la nomenclature des espèces. M. Chaper expose et critique ces règles et propose à la Société de nommer une Commission chargée d'examiner cette question, qui intéresse au plus haut point la zoologie. Cette Commission devra déposer un rapport. M. Chaper demande en outre qu'un délégué soit envoyé au Congrès de Bologne pour défendre le rapport. La proposition de M. Chaper est acceptée. MM. Chaper, D"" Jullien, D'" Jousseaume, Kunckel et E. Simon sont nommés membres de la Commission. La séance est levée à dix heures. Échanges de la Société. Comptes-rendus, XCII, n°* 1 et 2. La Nature, nOs 396 et 397. Le Tour du Monde, n°^ 1043 et 1044. Le Naturaliste, n" 43. Zoologischer Anzeiger, n° 72. Séance du 25 janvier 1881. PRÉSIDENCE DE M. SIMON, VICE-PRÉSIDENT. La séance est ouverte à 8 heures et demie. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ V MM. X. Pellolior et Gory, nommés membres de la Société, remercient par lettre de leur admission. La Société Vaudoise des Sciences naturelles propose l'échange de ses publi- cations contre notre Bulletin. Cette proposition est adoptée à l'unanimité. Présentation par MM. Chaper et Douvillé de M. Cotteau, ancien président de la Société géologique de France, boulevard Saint-Michel, 36, Paris, et à Auxerre (Yonne). M, le Dr G. E. Dobson, proposé à la dernière séance comme membre cor- respondant de la Société, est élu à l'unanimité. M. J. Vian donne lecture du rapport sur l'examen des comptes du trésorier pour l'année 1880. Ce rapport est ainsi conçu : Messieurs, Conformément au mandat que vous nous avez donné dans la séance du 1 \ janvier, nous avons vérifié le compte présenté par notre honorable tréso- rier pour l'année 1880, dont le résultat donne : en recettes 6,410 fr. 70, en dépenses 5,944 fr. 60, et pour balance, encaisse au 31 décembre, 466 fr. 10. Nous avons constaté que le registre de caisse était tenu avec une régularité parfaite et que toutes les dépenses étaient détaillées et justifiées par des fac- tures et des notes acquittées. L'examen des deux comptes de 1880 et 1881 et des pièces justificatives nous ont suggéré quelques observations que nous croyons utile d'exposer pour éclairer les membres de la Société. La situation financière présentée le 10 février 1880 indiquait un arriéré de 4,910 fr. dans le recouvrement des cotisations et droits de diplôme, et évaluait à trois dixièmes, ou 1,473 fr., les pertes à subir de ce chef; elles ont excédé de beaucoup ce chiffre. En effet, il a été recouvré seulement 2,1 50^ » Les refus de paiement ont atteint le chiffre de 1 ,990 » Enfin, il reste à recouvrer 770 » Totalegal 4,910^ » Les 1,990 fr. représentent les cotisations accumulées et les droits d'entrée de membres qui ont donné leur démission à la présentation des quittances, ou qui ont déclaré avoir été portés sur nos listes sans leur assentiment. L'absence des archives des premières années ne nous a pas permis de vérifier l'exacti- tude de ces allégations, sans doute fondées, et nous n'avons d'ailleurs aucun moyen légal d'obliger au paiement. Les 770 fr. restant à recevoir sur l'arriéré sont généralement dus par dos membres à qui nos quittances n'ont pu jusqu'alors être présentées, soit parce qu'ils voyagent, soit parce qu'ils habitent des contrées non comprises dans les VI PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ traités postaux; aussi nous pensons qu'il est prudent de réduire cette somme de moitié dans l'établissement de notre actif. Nous vous ferons remarquer que les dettes de la Société, qui s'élevaient au 31 décembre 1879 à 2,281 francs, ne sont plus que de 999 francs au 31 dé- cembre 1880, et que les fonds attendent aujourd'hui les deux créanciers de cette somme. Les paiements effectués par la Société en 1 880 se sont élevés à 5,944 francs; mais il ne faudrait pas prendre cette somme pour base de nos dépenses an- nuelles, car nous n'aurons pas toujours un arriéré utile à recouvrer. Des 235 membres actuels de la Société, il y a lieu de déduire, au point de vue des cotisations, les 22 membres honoraires, donateurs et à vie; ainsi limitées à 213, les cotisations ne donnent qu'un revenu annuel de 4,260 francs; c'est ce chiffre qui doit, quant à présent, servir de base à nos dépenses. Il a été payé pour les planches 2,742 francs en 1880, ce chiffre est très élevé eu égard aux ressources actuelles de la Société; tous les membres com- prendront la nécessité de restreindre, quant à présent, les dépenses des planches. Les comptes ne donnant pas la situation financière de la Société, il nous paraît utile de l'exposer ici : Situation financière au 31 décembre 1880. ACTIF. Solde en caisse au 31 décembre 1 880 466f 1 4 obligations d'Orléans 1 î584 » Cotisations et droits d'entrée à recouvrer sur 1 880 1,100 » — — sur les années antérieures, 770 fr., qu'il est prudent de réduire à 385 » 238 volumes complets du Bulletin de 1876, dont 165 brochés et 73 en fascicules, à 1 francs 2,380^ 191 volumes de 1877 brochés 1,910 256 volumes de 1878, dont 179 brochés et 77 en fascicules 2,560 .. , ) 9,49/ 239 volumes de 1879, dont 189 brochés et 50 en fascicules 2,390 257 fascicules dépareillés des quatre premiers volumes, à 1 franc 257 Volumes de 1 880 publiés aux deux tiers Mémoire. Volumes et brochures composant la bibliothèque Mémoire. Total de l'actif, sauf mémoire 13,032^ 10 PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIETE VII Report (lu total do l'aolif, sauf mémoire. . . . 13,032 10 PASSIF. Dû à M. Massoii, mémoire d'impression des deux premiers Ballelins de 1 880 936^ » \ Dû à M. Lambert, note d'impressions lithogra- [ 999 10 phiques 03 10 ) Excédant de l'actif, sauf mémoire 1 2,033'" » Cet excédant de 12,033 francs constate une situation très rassurante; mais nous devons reconnaître que la majeure partie n'est pas immédiatement réalisable. Nous vous proposons donc, Messieurs, De voter des remerciements à noire trésorier pour la régularité de sa comptabilité, Et de recommander au conseil une grande sobriété pour les dépenses des planches. J. Vian . B" Billaud. Sur la proposition du Président, la Société vote des remerciements à son Trésorier, M. Héron -Royer. M, le D*" R. Blanchard a la parole pour lire une communication de M. Seoano sur un genre nouveau de Boa [Piesigaster) habitant les îles Philippines. M. J. Vian lit une Note de M. le baron d'Hamonville concernant quelques Oiseaux africains capturés dans l'Europe méridionale. — Renvoi au Bulletin. M. Certes entretienlla Société d'un nouveau mode de coloration des organismes inférieurs vivants par le bleu de quinoléine et le brun Bismarck. — Renvoi au Bulletin . M. le D'" Jousset de Bellesme fait une communication sur le mécanisme mis en jeu par les Limules pour reprendre leur position normale quand ces ani- maux, par accident, se trouvent renversés sur leur carapace. Le telson, regardé justju'àcejour comme une arme de défense, serait l'organe qui servirait à ce but. M. E. Simon fait une communication sur des Araignées nouvelles d'Afrique. — Renvoi au Bulletin. M. Tourneville, archiviste, lit son rapport sur l'état actuel de la Biblio- thèque. Ce rapport est ainsi conçu : Messieurs, Les divers volumes et brochures rerus en don par la Société et faisant actuellement partie de sa Bibliotli(''que, ont été, et seront désormais, au fur et à mesure de leur réception, luuuérotés et enregistrés sur un livre d'entrée. Une VIII PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ fiche spéciale, affectée à chacun d'eux, énumère les noms des auteurs, les titres des ouvrages et divers autres détails de bibliographie; elle porte en outre un numéro d'ordre correspondant à celui sous lequel l'ouvrage a été inscrit au catalogue. Les fiches sont classées par lettre alphabétique, suivant les noms d'auteurs, et les travaux sont classés d'après l'ordre d'entrée, sauf pour les livres reliés qui sont rangés à part. Ces volumes et brochures, dont le nombre s'élève aujourd'hui à 230, sont à la disposition de tous les membres de la Société, qui peuvent en prendre com- munication et même les emporter chez eux après avoir toutefois délivré un reçu sur un livre spécial. La Société reçoit en outre 51 journaux scientifiques ou publications de Sociétés savantes de la France et de l'étranger. Ce sont : Société des sciences historiques et naturelles de V Yonne. Société d'Études scientifiques d'Angers. Société linnéenne de Bordeaux. Boston Society of natural hislory. Académie royale des sciences de Belgique. Société entomologique de Belgique. Société malacologique de Belgique. Académie des sciences de Berlin. The asiatic Society of Bengal. Société des sciences naturelles de Saône-et-Loire. Academia 7iacional decienciasde la Bepublica argentina. Muséum of comparative Zoology at Harvard Collège, Cambridge, Mass., États-Unis. Museo civico di storia natiirale di Genova. Natural history Society of Glascow. Naturwissenschaftlicher Verein von Hamburg. Royal Microscopical Society (London). The Zoologist (M. Harting, London) . Linnean Society of London. Société linnéenne de Lyon. Société d' Études scientifiques de Lyon. Zoologischer Anzeiger (Leipzig). Academia real das sciencias (Lisbonne). Nederlandsche dierku7idige vereeniglng (Leyde). Institut royal grand-ducal de Luxembourg . Sociedad espaiiola de historia natural (Madrid). Société impériale des Naturalistes de Moscou . Revue des sciences naturelles de Montpellier. PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ IX Société d'histoire naturelle de Metz. New-York Acadcmy of sciences. Société d'études des sciences naturelles de Niines. Société des sciences naturelles de Neiichdlel. La Nature. Annales des sciences naturelles, zoologie. Le Tour du Monde. Société d'acclimatation. Feuille des jeunes naturalistes. Revue internationale des sciences biolor/iques. Société de géographie. Comptes-rendus de l'Académie des sciences. Revue et Magasin de zoologie. Le Naturaliste. Société géologique de France. Société philomathique . Annales de l'Institut national agronomique. Académie impériale des sciences de Saint-Pétersbourg. Academy of natural sciences of Philadelphia. Reale Accademia dei Lincei (Rome). Société des sciences historiques et naturelles de Semur. Société d'histoire naturelle de Toulouse. Smithsonian Institution (Washington). Académie impériale des sciences de Vienne (Autriche). Enfin l'inventaire de notre Bulletin fait au i^"" janvier 1881, se décompose comme suit : Tome I année 1876 163 exemplaires. — II — 1877 191 — Volumes complets brochés. ) — III — 1878 177 — — IV — 1879 189 — — V — 1880 200 — Les volumes de 1880 ne comprennent encore que les 4 premiers fascicules et ne sont pas brochés. Fascicule Tome I. Fascicule. Tome II. 1 2-3 4 5-6 1 2-3-4 5 6 73 exemplaires. 89 — 114 — 94 — 23 exemplaires. — 15 — 109 — X PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ / Fasoicule 1-2 88 Tome III j — 3-4 78 ( — 5-6 77 Fascicule 1-4 50 Tome IV , „ „ ^ , — 5-6 / 4 ( Fascicule 1-2 48 — T°™^ ■ 1 - 3-4 7. - Tel est l'inventaire de la Bibliothèque de notre Société au 1er janvier ^gg^ ^ Je n'ai pas besoin d'expliquer les causes des lacunes considérables qui existent dans les 5 premiers fascicules du tome II. Le Secrétaire général en a donné les motifs dans son rapport de janvier 1880. Je crois devoir rappeler aux sociétaires qui désireraient avoir en communi- cation des ouvrages ou simplement les consulter sur place, que l'archiviste se tient à leur disposition au siège de la Société tous les jours de 4 heures à 6 heures, pourvu qu'une lettre d'avis lui ail préalablement fixé rendez-vous. Plus tard, lorsque le nombre des membres sera devenu plus considérable, et que la Bibliothèque, devenue aussi plus riche, pourra rendre plus de services, l'archiviste pourra fixer un jour par semaine et pendant quelques heures se tenir à la disposition de ceux des sociétaires qui auraient besoin de consulter des ouvrages. Enfin, je dois faire remarquer à la Société que notre Bliothèque, située dans un local commun à plusieurs Sociétés, est dépourvue de toute fermeture ; le catalogue et les archives sont seuls sous clef; l'archiviste devra donc être dégagé de toute responsabilité au cas où des objets viendraient à disparaître. L'agent de la Société, rémunéré par elle, veille à la conservation de ses archives et n'en laisse sortir aucun document, à moins d'avis préalable du Secrétaire général ou de l'archiviste. La séance est levée à dix heures et demie. ÉCHANGES DE LA SOCIÉTÉ. Polybiblion, partie technique, décembre 1880. Bulletin de la Société d'étude des sciences naturelles de NUnes, n"* 8 et 0, 1880. Zoologischer Anzeiger, n° 73. Le Naturaliste, n° 44. Le Tour du Monde, no^ 1045, 1046. Comptes- rendus, t. XCIl, n° 3. La Nature, n"^ 398, 399. Bulletin de la Société vaudoise des sciences naturelles, 2® série, XVII, n" 84, 1880. rUOCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ XI Sitzungsberichte der Wiener Akad. der. Wiss. math, natunciss. Classe, t. LXXIII, LXXIV, LXXV, LXXVI, LXXVII, LXXVIII, LXXIX, LXXX, et fascicules 1 et 2 du t. LXXXI. Ouvrage offert. Par M. Vendryès : Les Esquimaux au jardin d'acclimatation (extrait de la Revue britannique, ISSlj. Séance du 8 février 1881. PRÉSIDENCE DE M. E. SIMON, VICE-PRÉSIDENT. La séance est ouverte à huit heures et demie. Le procès-verbal de la der- nière séance est lu et adopté. M. le D"" G.-E. Dobson, nommé membre correspondant de la Sociclé dans la dernière séance, remercie par lettre. M. Cotleau, ancien président de la Société géologique de France, présenté à la dernière séance, est nommé membre de la Société. La Revue scientifique et la Société d'histoire naturelle de Fribourg en Brisgau proposent l'échange de leurs publications contre notre Bulletin. Ces proposi- tions sont adoptées à l'unanimité. M. d'Hamonville a la parole pour donner communication d'un fait mamma- logique fort intéressant pour notre faune française. Le i 4 mars 1880, des pécheurs des environs du Salin-de-Giraud, près Arles (Bouches-du-Rhône), ont capturé dans leurs filets et tué ensuite à coups de bâton un Castor adulte. Ce sujet, fort beau mâle, qui mesurait \^\3 du bout du museau au bout de la queue, a été expédié en chair à M. Maingonnat, notre collègue, qui l'a monté, et figure aujourd'hui dans la collection de M. d'Ha- monville. Cette capture est d'autant plus intéressante, qu'il y a plus de dix ans que l'on n'avait aperçu de Castors dans cette région où l'on croyait l'espèce éteinte. M. J. Gazagnaire, au nom de M. Kiinckel d'Herculais et au sien, fait une communication sur les terminaisons nerveuses dans la trompe des Diptères. Il décrit la constitution anatomi([ue des prétendues cellules ganglionnaires telle qu'elle ressort d'observations faites en commun. M. E. Simon montre le nid gigantesque d'une Araignée provenant des îles Solo (groupe des Nouvelles-Hébrides;. XII PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ Ce nid mesure 70 cent, de longueur, il est en forme de long tube mesurant environ 10 cent, de diamètre à l'entrée, graduellement atténué par le bas et terminé en pointe effilée fermée. L'entrée est à peu près circulaire ; cependant, sur un point, le bord se prolonge un peu en forme de pointe obtuse. Le tissu en est très épais, formé de trames irrégulières placées sur un grand nombre de plans et dont les fils principaux ont une direction longitudinale ; de loin en loin, des débris végétaux sont mêlés aux fils. La forme et la contexture de ce tube rappellent le travail du Slegodyphus linealus Lat. du midi de la France, mais en beaucoup plus grand. Les naturels des îles Solo qui viennent régu- lièrement à la Nouvelle-Calédonie comme travailleurs, y apportent ces nids d'Araignées dans lesquels ils renferment leurs objets les plus précieux et qu'ils portent roulés autour du cou ; c'est à Nouméa que M. F. Savès a pu se pro- curer le spécimen qui fait l'objet de cette communication. La séance est levée à dix heures. Échanges de la Société. Atti deW Accademia dei Lincei, V, fasc. 2,3,4,-1 880-81 . Revue des Sciences naturelles de Montpellier j 2° série, I, n°® 1-4 ; II, n°s | , 2,3. Zoologischer Anzeiger, n° 74. The Zoologist, V, n» 50. Monatsber. der Akad. der Wiss. zu Berlin, sept, et oct. 1880. Anales de la Sociedad espai'iola de Historia natural, IX, n" 3. Revue internationale des sciences, i^ année, n* 1 . Feuille des jeunes naturalistes, n° 124. La Nature, n°^ 400, 401. Le Tour du Monde, n"^ 1047, 1048. Le Naturaliste, n° 43. Comptes-rendus, XCII, n° 5. The american Monthly Microscopical Journal, n» 1, janv. 1881. Bulletin de la Soc. d'études scientif. de Lyon, n° 1 , juillet 1 874. Annuaire de l'Acad. des sciences de Belgique, 1 881 . Revue scientifique, n°^ 1-5. Bulletin from the Muséum of Comparative Zoology al Harvard Collège, I-V. Illustraled Catalogue (id.), no I-VI, VIII (1 et 2). Memoirs of the Muséum of Compotive Zoology, II, n° 9; V, n'^M et 2. Ouvrages offerts. D"" R. Blancliard, Sur les glandes cloacale et pelvienne des Batraciens urodèlcs 'Extrait du Zoologischer Anzeiger). PUOCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ XllI E. Boscii, Gongylus liedtiagai, nneva sub-especie de la peninsnla iberica (Extrait des Atudes de Ut Sociedad cspanola de historia natural). Séance du 22 février 1881. PRÉSIDENCE DE M. LATASTE, PRÉSIDENT. La séance est ouverte à huit heures et demie. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. M. Colteau, nommé membre de la Société, remercie par lettre de son admission. La Société d'histoire naturelle de Halle propose l'échange de ses publica- tions avec notre Bidletin, Accordé. L'échange est également accordé à VAinerican Monlhly Microscopical journal et à la Zoologisch-bolanische Gesellschafl de Vienne (Autriche). Présentation, par MM. Kunckel d'Herculais et J. Gazagnaire, de M. Ber- thelot, préparateur au Muséum, 302, rue Saint-Jacques, Paris ; do M. A. L. Clément, dessinateur, 34, rue Lacépède, Paris. Présentation, par MM. Lataste et D"" R. Blanchard, de M. Ph. Thomas, vété- rinaire en premier au 4 0'' hussards, à Pont-à-Mousson. M. Lataste lit une note de M. Boulenger sur la présence de deux spiraculums chez le Têtard de Dacdjlelhra. Renvoi au Bulletin. M. Certes présente à la Société des Infusoires vivants colorés par le bleu de quinoléine et par le brun Bismarck. M. J. Gazagnaire, au nom de M. Kunckel d'Herculais et au sien, continue sa communication sur les terminaisons neroeiises chez les Insectes. Il décrit les terminaisons tactiles et gustatives des Diptères et la constitution histologique de Vépipharynx. Renvoi au Bulletin. M. Lataste, dans une première communication, fait part à la Société des résultats de sa mission en Afrique. La séance est levée à dix heures. Échanges de la Société. Revue scientifique. n°^ 7, 8, 1881. La Nature, no« 402, 403. Le Tour du Monde, n°^ 1049, lOoO. AilidelV Accad. dei Lincei, V, fasc. 5, 1881. XIV PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ Zooîogischer Anzeiger, n° 75. Bulletin de la Soc. géologique de France, 1879, n^ 9. Le Naturaliste, n° 46. Journal of the Roxjal Microscopicol Society, février 1881. Comptes-rendus, XCII, no^ 6 et 7, 1881 . Bulletin of the Muséum of comp. Zoologij al Harvard Collège, VIII, n°^ 1 el 2. Annali del Museo civico di storia naturale di Genova, XV. Verhandl. der k. k. zoologisch-boianischenGesellschafl in Wien, fasc. 1, 1880. The American Monlhhj Microscopical Journal, 1880. Ouvrages offerts. D"" H. Bolau. Verzcichniss der von Fr. Dorras atif Askold, an der Ostsibi- rischen Kûsle gesammelten Vôgel (Extrait du Journal fur Ornithologie]. Id. Ueber die Paarung und Fortpflanzung der Scyllium-Arten. (Extrait du Zeitschrifl fiir wissensch. Zoologie). Séance du 8 mars 1881. PRÉSIDENCE DE M. LATASTE, PRÉSIDENT. La séance est ouverte à huit heures et demie. Le procès-verbal de la der- nière séance est lu et adopté. Parmi les échanges de la Société, le Secrétaire-général appelle tout spécia- lement l'attention sur les publications du Muséum d'histoire naturelle de Belgique. MM. Berthelot, A. L. Clément et Ph. Thomas, présentés à la dernière séance, sont nommés membres de la Société. Présentation, par 31M. Blanchard et Lataste, de M. Ferdinand Dassy, pré- l)arateur de physiologie à la Faculté de médecine, licencié ès-sciences natu- relles, 31 , avenue d'Orléans, à Paris. Présentation, par MM. Simon et Lataste, de M. J. Ray, conservateur du Musée zoologique de Troyes (Aube) ; De M. Camille Journé, mail des Tauxelles, à Troyes (Aube). M. Ch. van Kempen adresse une lettre dont nous extrayons le passage suivant : « Permettez-moi de vous signaler un Oiseau assez curieux, que j'ai pu me PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ XV procurer l'automne dernier : C'est une jeune femelle d'Oedicnème criard, huppée. L'Oiseau est encore en mue ; il a le plumage de l'Oedicnème, sauf une plume blanche, au milieu du dos. Sur la tête se trouve une touffe de petites plumes de couleur blancliàtre. On voit parfaitement que si l'Oiseau avait été tiré un peu plus tard, ladite huppe aurait été beaucoup plus fournie, quoiqu'elle soit déjà assez développée. Cet échassier se trouvait seul dans un champ. » M. Certes qui, lors d'une précédente communication, exprimait le regret de n'avoir pas eu occasion de traiter par le bleu de quinoléine des Infusoires en voie de conjugaison, a pu tout récemment réparer cette lacune. Grâce à ce procédé de coloration, il a pu constater sur l'animal vivant quelques-uns des phénomènes décrits par M. Balbiani dans son travail sur la reproduction sexuée des Infusoires. M. Balbiani a certainement vu très nettement des nu- cléoles striés présentant la plaque équatoriale décrite dans les noyaux des cellules en voie de division par Strasburger, Biitschli, Auerbach et d'autres auteurs étrangers, dans des publications beaucoup plus récentes que les siennes. M. le D'" Julien fait une communication sur un animal qu'il croit voisin des Terebripora. Renvoi au Bulletin, La séance est levée à dix heures. Échanges de la Société. Comptes-rendus, n°* 8 et 9. Revue scientifique, n°^ 9 et 10. Le Tour du Monde, n"* lOol et 1032. Bulletin de la Soc. philomath iqiie, \Y, n° 4. Annales du Musée royal d'histoire naturelle de Belgique, t. I (Descripticn des ossements fossiles des environs d'Anvers, par P.-J. van Beneden. l'e partie, Pinnipèdes ou Amphithériens, texte et planches). T. II (Faune du calcaire carbonifère de la Belgique, par L.-G. de Koninck. I""*^ partie, Poissons et genre Nautile, texte et planches). ï. IV (Description des ossements fossiles des environs d'Anvers, par P.-J. van Beneden. 2^ partie, Cétacés : genres Bolaenula, Balœna et Balœnotus, texie et planches). T. V (Faune du calcaire carbonifère de la Belgiqtie, par L.-G. de Koninck. 2<5 partie, genres Gyroceras, Cyrtoceras, Gomphoceras, Orthoceras, Subcly- menia et Goniatites, texte et planches). Bull, de la Soc. géologique de France, VII, n°^ 3-8. Mémoires de la Soc. des sciences nal. de Saûne-et-Lolre, III, uo 3 ; IV, n° 2. La Nature, n°^ 404 et 403. Le Naturaliste, n° 47. Feuille des jeunes naturalistes, n" 1 23. XVI PROCÈS-VERBAUX BE LA SOCIÉTÉ The Zoologist, V, n» 51 , mars 1881. Bull, de la Soc. de géographie, novembre et décembre 1 880. Bull, de la Soc. d'étude des sciences nat. de Nimes, VIII, n° 10. Zoologischer Anzeiger, n" 76. Bull, de VAcad. de Belgique, Z^ série, I, n° 1 . Bévue internat, des sciences, n° 2, 1881. Mélanges biologiques tirés du Bull, de VAcad. imp. des sciences de Saint -Pé- tershourg, X, n^^ 5 et 6. The American Monthly microscopical Journal, II, n° 2. Tijdschrift der nederlandsche dierkundige Vereeniging, V, n° 3. Jornal de sciencias mathematicas, physicas e naturaes da Acad. das sciencias deLisboa, n» XXIX, décembre 1880. Ouvrage offert. Y.-L. Seoane, Neue Boidengattung und Art von Philippinen (extrait des Abhandl. d. Senckenb. naturf. Gesellsch., XII, 1881). Séance du 22 mars 1881. PRÉSIDENCE DE M. SIMON, VICE-PRÉSIDENT. La séance est ouverte à huit heures et demie. Le procès-verbal de la der- nière séance est lu et adopté. MM. Dassy, Ray et Journé, présentés à la dernière séance, sont nommés membres de la Société. Présentation, par MM. Simon et D"" Blanchard, de M. J. F. Parrefio, pré- parateur du laboratoire de tératologie de l'École pratique, 44, rue Lamartine, Paris. Présentation, par M. J. Gazagnaire et Lataste, de M. E. Bayle, licencié ès- sciences, 5, rue Corneille, Paris. M. Gazagnaire fait une communication sur les poils tactiles d'un Grustacé isopode. M. E. Simon fait une communication sur les différences de taille et de volume des sexes dans le genre Nephilon. La séance est levée à neuf heures et demie. Échanges de la Société. La Nature, n'^" 406 et 407. PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ XVII Comptes-rendus, XCII, n°M et 1 1 . Le Tour du Monde, n°M 0S3 et 1 054. Revue scientifique, n°* 11 et 12, 1881. Le Naturalisiez n° 48. Bull, de la Soc. philomathique, 7^ série, t. III, n" 3. Bull, de la Société géologique, 3" série, ÎX, n° 1. Bulletin de la Soc. de géographie commerciale, III, n^ 1 . Mi$sio7i scientifique au Mexique et dans l'Amérique centrale. Recherches zoo- logigues, 3" partie, I'"'^et2'' sections, 1881; 5^ partie, 1880. Annales de la Soc. entomologique de Belgique, XXIV. Zoologischer Anzeiger, n°^ 77 et 78. Bull, de la Soc. Vatidoise des Sciences nat., XIV, XV, XVI. Jornal de sciencias malhematicas, physicas et naturaes da Academia de Lis- boa, n05 26-28, 1879-1880. Proceed. of the Asiatic Soc. of Bengal, n°' 1-6, 1880. Journal of the Asiatic Soc. of Bengal, XLIX, part 2, n» 1 , 1880 ; — part 1, no 1, 1880: extra-number to part 1, 1878. Atti délia R. Accademia dei Lincei, V, n'' 7, 1881. Proceed. of the Boston Soc. of nat. History, XX, parts 3 et 3, 1878-1879. Annals of the Lyceum of nat. Hist. of Neio-York, XI, n" 13. Annals of the New-York Academy of sciences, I, n"* 9-13, 1879-1880. Proceed. of the Acad. of nat. sciences of Philadelphia, part. 3, 1 879. Bull, of the Muséum of Comp. Zoology at Haward Collège, VIlï, n° 3. Ouvrages offerts. J.-B. Le Riche. Études et noies sur V apiculture, fasc. 1 et 2, 1879-1880 (Extrait du Bull, de la Soc. d'apiculture de la Somme). Ph. Tliomas. Note sur quelques Équidés fossiles des environs de Constantine (Extrait de la Revue des se. nat., 1880). Id. Note sur une Tortue fossile des terrains supérieurs du Mansourah. (Ex- trait de la Revue des se. nat.) Id. Recherches sur les sépultures anciennes des environs d' A'in-el-hey (Extrait du Compte-rendu siénogr, du congrès internat, des se. anthropologiques, 1880). D"" A. von Pelzeln. Bericht iiher die Leistungen in der Naturgesch. der Vôgel wàhrend 1879 (Extrait de VArchiv f. Nalurgeschichte, 1880). Id. Ueber den Riesenhirsch, Cervus megaceros (Extrait des Sitzungsber. der K. K. zool.-hot. Gesellschaft in Wien, XXIX, 1879). Id. Ueber D'' Breitemteins ziveile Sendung von Sàugethieren und Vogeln aus Burneo [Ibid., XXX, 1880). XVIII PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ Id, Ueber einen geweihlosen Hirsch (Extrait des Verhandl. der K. K. zool.- bot. Gesellsch. in Wien, ^880). Séance du 12 avril 1881. PRÉSIDENCE DE M. E. SIMON, VICE-PRÉSIDENT. La séance est ouverte à huit heures et demie. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. Le Secrétaire donne lecture d'une lettre du Ministre de l'Instruction publique engageant les Membres des Sociétés savantes de Paris à assister aux réunions de la Sorbonne. MM. Dassy, Ray et Journé, nommés Membres de la Société, remercient par lettres de leur admission. MM. tl. Bayle et J.-F. Parreflo, présentés à la dernière séance, sont nommés Membres de la Société. Présentation, par MM. Kiinckel et J. Gazagnaire, de M. Maurice Girard, professeur, 9, rueThénard, Paris. M. A. Certes fait une communication sur les avantages, dans l'étude des orga- nismes microscopiques, de l'emploi de l'ammoniaque et de la glycérine. Il préconise un procédé de conservation pour l'étude ultérieure des Microzoaires parasites de l'intestin des Batraciens. Renvoi au Bulletin. M. J. Gazagnaire donne lecture d'une note adressée par M. A. Boulenger sur les genres : Leptodactylus caliginosus Girard et L. albilabris Giinther. Renvoi au Bulletin. La séance est levée à neuf heures et demie. Échanges de la Société. Comptes-rendîis, n°* 13,44. Le Tour du Monde, n»» 1055, 1056, 1037. La Nature, n°« 408, 409, 410. Bévue scientifique, n°^ 13, 14, 15. Bévue internationale des sciences, n» 3, 1881. Bull, de la Soc. de géographie commerciale, III, n°^ 2, 3, 4, 5. Bull, de la Soc. philomathique, V, n" 1 . Bévue et Magasin de Zoologie, 3° série, XII, fasc. 1 et 2. Feuille des jeunes naturalistes, n" 126. Bull, de la Soc. d'étude des Sciences nat. de Nîmes, n"* 11 et 12. PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ XIX Le Naturaliste, no 49. La Presse médicale , n"* 4 . Annales de la Soc. entomologique de Belgique, XIII. Aiinales de la Soc. malacologique de Belgique, XII (2® série III), XIII (2' série II) (avec procès-verbaux). Bull, de l'Acad. de Belgique, 3° série, I, n*> 2. Zoologischer Anzeigcr, n" 7 9. The Zoologisl, V, n" 52. Proceedings of ihe Acad. of Philadelphia, part. III, octobre et décembre 1 880 . Journal of the Asiatic Society of Bengal, XLIX, part. II, n'' IV, 1880. Atli délia R. Accad. dei Lincei, séria 1 3, V, fasc. 8, 1881 . OUVBAGES OFFERTS. H. Gadeau de Kerville, Les Insectes phosphorescents. John J. Dalgleish, On the désert Chat (extrait des Proc. Royal physical Soc. Edin., 1880-81, VI). Id. On the skuas, particularly with référence to the récent occurrence of the pomator-hine skiia (Stercorarius pomatorhinus), on the coals of Scotland in unusual numbers (Extrait des Proceedings of the Natural History Society of Glasgoio, avril 1880). F. Latasle. Diagnose d'un Mammifère nouveau d'Algérie (Extrait du Natu- raliste, no 40). Séance du 26 avril 1881. PaÉSIDE.\CE DE M. E. SIMON, VICE-PaÉSIDENT. La séance est ouverte à huit heures et demie. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. M. le D"" Maurice Girard, présenté à la dernière séance, est nommé membre de la Société, Présentation, par MM. Kiinckel et A. L. Clément, de M. H. Gadeau de Kerville, 7, rue du Pont, à Rouen. Présentation, par MM. Kiinckel et J. Gazagnaire. de M. J. Deniker, 20, rue de Bourgogne, à Meudon. M. Héron-Royer donne communication d'un travail fait avec M. Ch. Van Bambeke sur les caractères fournis par la bouche des Têtards des Batraciens anoures d'Europe. Renvoi au Bulletin. XX PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ M. le D"" F. Jousseaume signale laprëience do la Granula lavalleana d'Oib. à la Nouvelle-Calédonie. M. J. Gazagnaire donne un résumé d'un travail important envoyé par M. Ph. Thomas et intitulé Recherches sur les Bovidés fossiles de l'Algérie. Renvoi au Bulletin. M. J. Gazagnaire lit une note de M. G. A. Boulenger sur les brosses copu- latrices de Pelodytes punctatus. Renvoi au Bulletin. M. Héron-Roysr fait remarquer que, dans la classification des anoures d'Eu- rope par les brosses copulalrices donnée par M. G. A. Boulenger, le genre Hyla est à tort placé dans le groupe des anoures dépourvus de brosses copulalrices. Elles existent, mais très peu développées dans les spécimens recollés aux en- virons de Paris et ont été signalées en 4 879 par Lessona. M. E. Simon donne lacture d'un travail sur des Arachnides nouveaux ou rares do la Faune française. Renvoi au Bulletin. La séance est levée à dix heures et demie. Échanges de la Société Comptes-rendus, n^* 4 5 et 16. Annales des sciences naturelles, X, n°s 4 à 6, 1881. Le Tour du Monde, n° 1058, LaNaturô, n^m 1 et 412. Revue scientifique, n°^ 16 et 17. Bull, de la Soc. des amis des sciences nat. de Rouen, 2° série, 1880, 2° se- mestre. Bull, de la Soc. des Sciences nat. de Saône-et-Loire, 1880, n° 1 . Le Naturaliste, n° 49. The Am,erican Monthlij Microscopical Journal, II, n° 4. Proceedings of the Asiatic Society of Bengal, 1 881 , n° 2. Atti délia R. Accadeniia dei Lincei, 1880. Séria 13, V, VI, VU, VIII. — 1884. Séria 13, V, fasc. 9. Zoologischer Anzeiger, n° 80. Ouvrages offerts . Héron-Royer. Note sur une nouvelle forme de Grenouille rousse du sud-est de la France, Rana fusca Honnorati (Extrait des Bulletins de l'Académie royale de Belgique, 3° série, I, n° 2, 1881). Id. Effet de V ombre sur le développement des larves de Batraciens anoures (Extrait du journal le Naturaliste, n° 48). PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ XXI Séance du 10 mai 1881. PRÉSIDENCE DE M. KUNCKEL d'hERCULAIS, VICE-PRÉSIDENT La séance est ouverte à huit heures et demie. Le procès-verbal de la der- nière séance est lu et adopté. M. le Secrétaire général annonce le décès de notre collègue, M. Dupras. La Société d'histoire naturelle de Steiermark adresse un volume de ses pu- blications et demande l'échange. Adopté. M. le Secrétaire général annonce la publication d'un nouveau journal, das biologische Centralblatt, qui paraîtra sous la direction de M. le prof. Rosenthal, d'Erlangen, avec la collaboration de MSI. Reesset Selenka, professeurs à l'Uni- versité d'Erlangen. M. le D^ R. Blanchard propose à la Société de demander l'échange de ce nouveau journal avec son Bulletin. Adopté. MM. Deniker et Gadeau de Kerville, présentés à la dernière séance, sont nommés membres de la Société. Le comité éditorial de l'Expédition norvégienne dans le nord de l'Atlantique adresse les deux premiers fascicules de ses publications et demande à la So- ciété d'adresser, en échange, un exemplaire de son Bulletin à la Bibliothèque de l'Université de Copenhague. Adopté. Les organisateurs de l'Exposition rétrospective qui aura lieu au palais de Versailles en juin et juillet 1881 demandent à la Société d'envoyer un exem- plaire de son Bulletin,. Cet exemplaire serait exposé sur une table où le public pourrait en prendre communication : une grande publicité résulterait néces- sairement de ce mode d'exposition, La Société accepte cette proposition. M. J. Gazagnaire rend compte des travaux de la Commission de nomencla- ture. M. Chaper est nommé rapporteur. M. le D' Jousseaurae communique une note de M. Fagot, intitulée : Dia- gnoses de Mollusques nouveaux pour la faune française. Renvoi au Bulletin. M. le D"" Blanchard donne lecture d'un mémoire de M. Fr. Gasco, professeur à l'Université de Gènes, les amours des Axolotls. Renvoi au Bulletin. M. Blanchard communique encore des Bemarques au sujet de quelques Grives, par M, le D"" Alph. Dubois. Renvoi au Bulletin. La séance est levée à dix heures. ÉCHANGES DE LA SOCIÉTÉ. Comptes-rendus, n"*^ 17 et 18. Revue scienti/ique, n"^ 1 8 et 19. Le Tour du Monde, n'^^ 1059-1061 . XXII PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ Atti délia R. Accad. dei Lincei. Transunti, V, fasc. 10. Le Nature, n»» 41 3 et 41 4. Le Naturaliste, n° 51. Bull. Soc. Imp. des Naturalistes de Moscou, 1880, no 3. Feuille des jeunes Naturalistes, n° 127. La Presse médicale, n° 5. Boletin de la Academia nacional de Ciencias de la Republica argentina, III, n°« 2 et 3, 1879. Zoologischer Anzeiger, n°* 81 et 82. Bull. Soc. géologique de France, VII, feuilles 42-47, 1878-1879. The Zoologist, may 1 881 . Journ. of the R. microscop. Society, sërie 2, I, part 2, 1881 . Bull. Soc. géographie, janvier 1881. The American Monthly Micr. Journal, II, n° 3. Mittheil. des naturwissenschaftlichen Vereins fur Sleiermark, 1880. Den Norske Nordhavs-Expedilion, 1876-1878. — Zoologi : Fiske, ved Rob. Collett. — Chemi, ved Hercules Tornoë. Christiania, in-folio, 1880. OUVRAGES OFFERTS. D*" R. Blanchard. Sur les lésions des os dans l'ataxie locomotrice (Extrait des Comptes-rendus, 21 mars 1881). J. Kiinckel et J. Gazagnaire. Rapport du cylindre-axe et des cellules ner- veuses périphériques avec les organes des sens chez les Insectes [Ibidem, 28 fé- vrier 1881). Par le comte L. Hugo : Doyère, Recherches sur l'Alucite des céréales, Paris, 1853. Par le D"" Guermonprez. Revue de zoologie médicale, Paris 1881. Prof. J. Steenstrup. Prof essor A. E. Verrils ta nye Cephalopodslàgter : Sthenoteuthis og Lesloteuthis (Extrait de Oversigt over d. K. D. Vidensk. Selsk. Forhandl. 1881). H. Gadeau de Kerville. Le Taupin des moissons (Extrait du Bull, de la Soc. des amis des se. nat. de Rouen, 1880). Id. Soc. des amis des se. nat. de Rouen. Comité d'entomologie. Procès-verbaux des séances, 1 879-1 880. PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ XXIII Séance du 24 mai 1881 PRÉSIDENCE DE M. J. VIAN, DOYEN d'aGE La séance est ouverte à huit heures et demie. Le procès-verbal de la der- nière séance est lu et adopté. M. Roger-Dubos, en raison de son grand âge, donne sa démission de membre de la Société. Les rédacteurs du * Biologisches Centralblatt » acceptent l'échange de leur publication avec notre Bulletin. M. H. Gadeaude Kerville, nommé membre de la Société àla dernière séance, remercie par lettre de son admission. M. Certes, au nom de M, L. Maggi, professeur d'anatomie et de physiologie comparées à l'Université de Pavie, présente la collection complète du Bollettino scientifico , et propose l'échange. Adopté. Présentation par MM. le D"" Jullien et D"" Jousseaume, de M. Parvex de Muraz, naturaliste, 108, rue Mouffetard, Paris. Présentation, par MM. Kiinckel et Gazagnaire, de M. Roger de Blonay, ento- mologiste, 23, rue de la Rochefoucauld, Paris. M. le D"" Laffont fait une communication sur les nerfs qui, chez les Vertébrés, produisent la dilatation des vaisseaux des lèvres et de la muqueuse buccale. Renvoi au Bulletin. M. Certes fait la communication suivante ; Plusieurs savants français et étrangers m'ont fait l'honneur de me demander le titre exact de la solution aqueuse de cyanime avec laquelle j'obtiens la co- loration d'Infusoires vivants. J'ai procédé aux pesées nécessaires, avec autant de rigueur que le permettent la plus ou moins grande pureté de ce produit chimique et l'existence constante d'un dépôt pulvérulent, dans les solutions aqueuses. Je puis annoncer à la Société que, d'après mes dernières expériences, les phénomènes de coloration peuvent être obtenus avec une solution au cinq cent millième ,r, 500.000" J'avais fait usage jusqu'alors de solution que j'avais, dans ma note précé- dente évaluée, par excès de prudence, au jg^ôg- et qui ne dépassait certaine- La solution alcoolique dont je fais actuellement usage est, d après des pesées exactes, au cent millième —^qq . J'insiste sur ce point que, pour réussir dans ces expériences, il faut se servir d'eau ordinaire et non d'eau distillée. Cette dernière est rapidement toxique pour les animalcules. XXIV PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ Je rappelle également que la lumière décolore les solutions de cyanime et qu'il faut les conserver dans l'obscurité la plus complète; mais, détail curieux sur lequel j'aurai peut-être à revenir ultérieurement, les solutions décolorées n'ont pas entièrement perdu leur pouvoir colorant. Elles se revivifient pour ainsi dire au contact d'eau chargée de matières organiques. M. le D'" Jullien présente à la Société une note relative à des Bryozoaires nouveaux ou méconnus. Renvoi au BuUelin. M. J.Vian communique une note de M. Besnard intitulée : Observations pour servir à thisioire du Corbeau freux (Corvus frugilecus Linn). Renvoi au Bul- ietin. M. Vian fait, à propos de la communication de M. Besnard, les réflexions suivantes : M. Besnard dit au commencement de ce mémoire que les Freux se répandent par troupes dans les champs ensemencés et y causent des dégâts incalculables, il ajoute en terminant qu'il est nécessaire de les détruire après les nichées pour atténuer ces dégâts. J'ai souvent entendu professer cette opinion à la campagne, mais un fait, dont j'ai été témoin, me fait croire qu'elle est au moins exagérée, si même elle n'est pas complètement erronée. Dans les premiers jours de novembre 1 878, à Houdan, petite ville de Seine- et-Oise, j'avais vu le fermier d'une pièce de terre d'environ 3 hectares, voisine de nos murs, semer du blé et herser dans une même journée. Dans les deux jours qui ont suivi, plus de deux cents Corbeaux ont envahi cette pièce du matin au soir, paraissant tous exclusivement occupés à recueillir des aliments dans le sol, la bande comprenait 3 espèces: des Corbeaux corneilles des Corbeaux choucas, mais surtout des Corbeaux freux. A mon retour en mai, j'ai été surpris de trouver un blé magnifique sur cette pièce de terre, bien que généralement la plaine ne fût pas belle cette année-là dans le pays. J'ai cru que le fermier avait réensemencé son champ, mais il m'a assuré qu'il ne l'avait pas fait, ayant déjà remarqué que la visite des Corbeaux ne nuisait pas à ses récoltes. Si pendant deux jours chaque coup de bec de 200 corbeaux avait enlevé un grain de blé, il ne serait pas resté un seul grain et la récolte aurait été nulle; il me paraît donc évident qu'ils mangeaient exclusivement les vers et les larves que la herse avait mis à leur portée, ce qu'il y a de certain c'est qu'ils n'ont pas commis de dégâts dans les champs, malgré leur nombre relativement con- sidérable. La séance est levée à dix heures et demie. PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ XXV Echanges de la Société. Comptes-rendus, n^^ 19 et 20. Revue scientifique, n°^ 20 et 21 . Le Tour du Monde. n°» 1 062 et 1 063. La nature, n°^ 41 5 et 41 6. Bull, de la Soc. d'agriculture, sciences et arts de la Sarlhe, 2® série, XIX, 3" fasc., 1879 et 1880. Bull, de la Soc. géol. de France, 3" série, VIII, feuilles 6-10, 1879. Bull, de la Soc. de géographie^ février 1881. Monatsber. der K. Akad. der Wiss. sm Berlin, janvier 1881 . Biologisches Centralblatt, n°^ 1, 2, 3. Zoologischer Anzeiger, n" 83. Atti délia R. Accad. dei Linnei, Transunti, V, fasc. 11, 1881. Annali del museo civico di sloria naturale di Genova, XVI, 1880-1881. Bollettino scientifico, I, fasc. 1-8, 1879-1880 ; II, fasc. 1-4, 1880-1881. Proceed. of the Asiatic Society of Bengal, n" 3, 1 881 . Ouvrages offerts. G. A. Boulenger. Description of a neic Species of Frog from Madagascar (Extrait deèAnnalsand Magazine of Natural History, mai 1881). Id. On the Palœarctic and Jilthiopian Species of Bufo (Extrait des Proceed. of the zoological Society of London, nov. 1880). Séance du 14 juin 1881. PRÉSIDENCE DE M. SIMON, VICE-PRÉSIDENT. La séance est ouverte à Iiuit heures et demie. Le procès-verbal de la der- nière séance est lu et adopté. MM. Parvex de Muraz et Roger de Blonay, présentés à la d3rnière séance sont nommés membres de la Société. Présentation, par MM. Lalaste et Tourncville, de M. le D'' Custaud, médecin civil, à Akbou, Algérie. M. Ch. van Kempen adresse la lettre suivante : Je prends la liberté de vous adresser une petite noie, sur un fait orniUio- 3 XXVI PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ logique, qui intéressera, je pense, toutes les personnes s'occupant, comme moi, d'étudier les mœurs si curieuses des Oiseaux. » L'an dernier, au commencement de mai, je vis sortir par le tuyau d'une pompe abandonnée, contre mon habitation, une Mésange charbonnière (Parus major). J'eus la curiosité de regarder ce qu'elle allait faire dans cette pompe, et j'y découvris son nid avec dix œufs. L'instinct de cet Oiseau me frappa ; il se croyait là en sûreté. Que de voyages, pour apporter les matériaux de sa demeure, par l'étroit passage du tuyau de la pompe ! Que de fatigues pour remonter plumes et brins de paille à la place choisie pour le nid ! La petite famille sortit paisiblement de son logis en juin. Cette année, la paire de Mésanges est venue de nouveau couver au même endroit, étant sûre d'éviter ainsi les recherches des enfants qui ici, peut-être plus qu'en toute autre contrée, enlèvent tous les nids, même ceux des Moineaux. Le 9 juin, onze petites Mésanges prenaient leur vol par le tuyau de la pompe, devenu chaque année, par l'instinct de leurs parents, le berceau d'une famille qu'ils pourront élever en toute sûreté. Je crois que l'emplacement, si peu ordinaire, recherché par la Mésange, intéressera les ornithologistes ; le hasard seul m'a fait découvrir le nid de ce petit Oiseau. » M. Maingonnat fait remarquer que le fait observé par M. van Kempen a été souvent constaté. M. Chaper donne ensuite lecture du rapport qu'il a été chargé de rédiger au nom de la Commission de nomenclature. Le rapport, après discussion et modifications portant sur certains articles, est adopté. La Société en ordonne l'impression et le tirage à -1 400 exemplaires, qui seront distribués aux membres de la Société et à diverses Sociétés savantes. La séance est levée à onze heures et demie. Échanges de la Société. Comples-rendus, n°* 21-23. La Nature, rï°^ 414-419. Revue scientifique, n°^ 22-24. Le Tour du Monde, no^ 1064-1066. Le Naturaliste, n° 53. Revue internationale des sciences, n° 5, mai 1881. Revue des travaux scientifiques, janvier-juin 18S1, La Presse médicale, n° 6. Feuille des jeunes naturalistes, n" 128. Annales des Sciences nat. Zoologie, XI, n° 1 , 1 881 . Bull, de la Soc. d'études des sciences nat. de Béziers, 4"^ année, 1879. Bull, de la Soc. des sciences hist. et nat. de l'Yonne, XXXIV, 1880. PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ XXYII Actes de la Soc. linn. de Bordeaux, XXXIV, 1880. Bull, de la Soc. géologique de France, IX, feuilles 4 0-13, 1881. Bull, de la Soc. d'acclimatalion, n°^ 3, 5-9, 11 et 1 2, 1876 ; n°^ 1-4, 6-8, 10 et 11, 1877 ; nos ^.^2, 1879 ; n°s 1-5, 7-12, 1880; n^^ 2, 3, 3-12, 1881. Bollettino scientifico, III, n"^ 1, aprile 1881 . Anales de la Sociedad espanola de Hisloria nalural, X, n" 1 , 1 881 . The ninth annual Report of the Board of Directors of ihe Zoological Society of Philadelphia, 1881.' The Zoologist, V, n" 54, jtino 1881. The American Monthly Microscopical Journal, II, n** 5. Bulletin of the Muséum of comparative Zoôlogy, at Harvard Collège, VIII, pp. 95-284, 1881. Journal of the Asiatic Soc. of Bengal, L, parts 1 et 2, n" 1, 1881. Bull, de la Soc. imp. des naturalistes de Moscou, n° 4, 1880. Biologisches Centralblatt, I, n" 4. Zoologischer Anzeiger, IV, n° 84. Ouvrages offerts. F. Plateau, Observations sur l'anatomie de VÉléphant d'Afrique (Loxodon africanus) adulte (Extrait des Bull, de VAcad. de Belgique, 1881). C. Lallemant, Catalogue des Mollusques terrestres et fluviatiles des environs d'Alger (Extrait de la Feuille des jeunes naturalistes, 1881). J. F. M. Reguis, Note sur les Mammifères de la Provence. Marseille, 1880. G. A. Boulenger, Description of a neiv Species of Frog from Madagascar (Extrait des Annals and Magazine of nat. History, 1881). Id., Description of a new Species of Enyalius in the Brussels Muséum (Extrait des Proceedings of the Zool. Society of London, 1881). Séance du 28 juin 1881. PRÉSIDENCE DE M. SIMON, VICE-PRESIDENT. La séance est ouverte à huit heures et demie. Le procès-verbal do la der- nière séance est lu et adopté. MiM. le D"" M. Girard et Parvcx de Muraz, nommés récemment membres do la Société, remercient de leur admission. La Société décide l'échange des publications avec l'Académie des sciences d'Amsterdam. XXVIII PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ M. P. Mégnin fait une communication sur la Trichine et sur divers Nématodes enkystés, appartenant au genre Spiroptera, qui ont été pris pour la Trichine. Renvoi au Bulletin. M. Héron-Royer a vu que l'orifice des utérus de la femelle du Pachyuromys Duprasi Lataste était fermé par des bouchons de mucus concrétionné. Il fait remarquer que l'armature du pénis du mâle ne concourt point seulement à la rétention de cet organe dans l'organe femelle, mais que sa fonction est surtout de débarrasser celui-ci de ces bouchons muqueux. Une communication ulté- rieure sera faite à cet égard quand les observations seront complètes. La séance est levée à dix heures. Échanges de la Société. Comptes-rendus, n°^ 24 et 25. La Nature, n° 421 . Revue seienlijique, no^ 25 et 26. Le Naturaliste, n° 54. Le Tour du Monde, n^M 067 et 1 068. La Presse médicale, no 7. Bull, de la Soc. d'acclimatation, n° 6, 1880 ; n°« 1-3, 1881. Bulletin de la Soc. géologique de France, VIII, feuilles 11-14, 1880. Revue internationale des sciences, n° 6, 1881. Bull, de la Soc. de géographie, mars 1 881 . Bulletin de la Soc. d'étude des se. nat. de Nîmes, n°* 1 et 2, 1881. Bulletin de la Soc. philomathique de Paris, IV, n° 2. Bull, de l'Acad. de Belgique, n°^ 3 et 4, 1881. Soc. malacologiqiie de Belgique. Procès-verbaux, 2 avril-7 mai 1881. Atli délia R. Accad. dei Lincei. Transunti, V, fasc. 12. Journal of the R, Microscopical Journal, I, part 3, 1881. Journal of the Asiatic Soc. of Bengal, XLIX. Extra-number to part 1 , 1 881 . Zoologischer Anzeiger, n° 85. Biologisches Centralblatt, n° 5. Ouvrages offerts. D' M. Girard, Trichine et Trichinose (Extrait du Manuel général de l'Instruc- tion primaire, 9 avril 1881). D"" Guermonprez, Étude sur les accidents sympathiques ou réflexes déterminés par les Ascarides lombricoldes dans le canal digestif de V homme, spécialement pendant l'enfance, in-8°de7op., Paris, 1881. PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ XXIX Séance du 12 juillet 1881. PRÉSIDENCE DE M. F. LATASTE, PRÉSIDENT. La séance est ouverte à huit heures et demie. Le procès- verbal de la der- nière séance est lu et adopté. M. Mille, pharmacien, à Trelazé (Maine-et-Loire), demande par lettre son admission au nombre des membres de la Société. M. E. Cope, éditeur de V American naturaliste 2i00, Fine Street, à Phila- delphie, propose l'échange avec notre Bulletin. Présentation, par MM. Chaper et D"" Jullien, de M. le D'" P. Fischer, aide- naturaliste au Muséum, 68, boulevard Saint-Marcel. Présentation, par MM. J. Vian et R. Blanchard, de M. A. Mille, pharma- cien-chimiste, à Trelazé (Maine-et-Loire). M. Sylvain Ebrard adresse la note suivante : « Je viens de lire dans le mé- moire de M. Tourneville que Vipera aspis n'a pas été signalé dans le départe- ment de la Loire, Je puis affirmer, non-seulement qu'elle habite ce département, mais même qu'elle y est assez abondante. » M. le Président fait part à la Société de l'heureux succès d'une démarche officieuse qu'il a faite, en faveur d'un de nos collègues étrangers, M. Eduardo Boscâ, professeur à Ciudad-Real (Espagne), auprès de M. le baron de Rothschild, membre donateur de notre Société. Nous savons avec quelle activité (plusieurs travaux publiés dans notre Bulletin, et notamment un récent Catalogue des Batraciens et Reptiles d'Espagne peuvent en témoigner) M. Boscâ étudie la faune de la Péninsule ibérique. Pour faciliter ses recherches, il désirait obtenir la libre circulation sur quelques voies ferrées de son pays, et il avait prié notre Président de solliciter en sa faveur M. le baron de Rothschild, administrateur et principal actionnaire de la ligne de Madrid à Saragosse et à Alicante. Voici la réponse adressée à la demande de M. le Président : « Monsieur, » M. le baron G. de Rothschild a eu l'avantage de recevoir la lettre que » vous avez bien voulu lui écrire en faveur d'un savant espagnol, M. Eduardo » Boscâ, qui, dans le but de pouvoir se livrer à l'étude de la faune do la Pé- » ninsule ibérique, solliciterait un permis de circulation sur le réseau du » chemin de fer de Madrid à Saragosse et à Alicante. Les témoignages excel- » lents que vous rendez sur le mérite des travaux de M. Boscâ et qui, venant » de vous, acquièrent pour lui une valeur spéciale, ont déterminé M. le baron » G. de Rothschild à intervenir auprès do l'administration de ce chemin de fer » pour appuyer sa demande, et il a réussi à y faire donner bon acccueil. Il me XXX PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ » charge de vous transmettre ci-joint de sa part le permis de M. Boscâ, qui » vient de lui être adressé, en vous priant d'avoir la bonté de le lui faire ï parvenir. » Agréez, Monsieur, etc. » G. Lassudiel » Secrétaire. » Paris le 19 mai 1881. » M. le Président est heureux de pouvoir communiquer à ses collègues ce résultat, dont la science et la Société zoologique bénéficieront par les travaux de M. Boscâ ; et il saisit cette occasion de remercier publiquement M. le baron de Rothschild de l'intérêt qu'il témoigne aux recherches scientifiques et à notre chère Société. M. le D"" Jousseaume fait une communication sur le genre Ranella dont il a fait la révision complète. Renvoi au Bulletin. M. le D"" J. JuUien fait une communication sur les Bryozoaires de la côte d'Ètretat. Renvoi au Bulletin. La séance est levée à dix heures. Échanges de la Société. Comptes-rendus, XCII, n» 26 ; XCIII, n» i ; Table du tome XCI. Revue scientifique, second semestre, n°* 1 et 2. Le Nature, n°s 422 et 423. Le Tour du Monde, n°^ \ 069 et 1 070. Le Naturaliste, n° 53. Revue des travaux scientifiques, juillet 1 881 . Journal of the Asiatic Society of Bengal, vol. XLIX, parts 1 et 2, 1880 ; Proceedings, n°^ 7 et 8, 1880 ; n° 4, 1881. Proceedings of the Natural History Society of Glasgow, IV, part 2, 1880. The Zoologist, july 1881. The American Monthly Microscopical Journal, II, n° 6. The American Naturalist, XV, n°« 1-7, 1881. Monalsher. der Berliner Akad. der Wiss., février 1881. Zoologischer Anzeiger, n° 8-6. Biologisches Centralblatl, n° 6. Jahreshefte des Vereins fUr vatcrlàndische Nalurkunde in Wiirtetnbergf XXXVII, 1881. Festschrift der Naturforschenden Gesellschaft in Halle, 1879. Berirlit iib. d. Sitzumjen der Naturforschenden Ces. zu Halle, 1879. PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ XXXI Abhandl. der Naturf. Ges. zu Halle, XIV, n^^ 1-3, 1 878-1 879 ; XV, n» 1, 1880. Bulletin de la Soc. Imp. des Naturalistes de Moscou, n°* 1 et 2, 1880. Ouvrages offerts. Eudes-Deslongchamps. Annuaire du Musée d'histoire naturelle de Caen, I, 1880. J. Steenstrup. Om Gjaellegitteret eller Gjaellebardei-ne hos Brugden (Selachus maximus Gunn.) Sur les appareils tamiseurs ou fanons branchiaux du Pèlerin. (Extrait des Owers. overd. K. D. Vidensk. Selsk. Forhandl., n° 1, 1873). Id. Forlsatte Bidrag til en rigtig Opfattelse af Œiestillingen hos Flyndrene (Ibid., 1876). Id. De Ommatoslrephagtige Blœksprutters indbijrdes Forhold. (Ibid., 1880). Id. Noget om Slaegten Soeulv {Anarrhichas og dens nordiske Arter (Extrait des Videnskabelige meddelelser fra den naturhistorische Forening i Kjoebenhavn, 1876). Id. Ophysning om Anarrhichas Leopardus Agass. (Ibid., 1877), Id. On Ovo-vivipariteten hos Hélix Studeriana Fér. (Ibid., 1880). Id. Sepiella Gra?/. Stp. (Ibid., 1880). Séance du 26 juillet 1881. PRÉSIDENCE DE M. F. LATASTE, PRÉSIDENT. La sëance est ouverte à huit heures et demie. Le procès-verbal de la der- nière séance est lu et adopté. L'Académie des sciences de Turin et la Société hollandaise des sciences exactes et naturelles proposent l'échange de leurs publications avec notre Bulletin. Adopté. MM. Fischer et Mille, présentés à la dernière séance, sont nommés membres de la Société. Présentation, par MM. R. Blanchard et F. Lataste, de M. L. E. Sauvinet, étudiant en taxidermie au Muséum, 73, rue des Gravilliers, Paris ; De M. le D"" Louis Gardillion, au Nouvion-en-Thirache, Aisne. Présentation, par MM. le D"" R. Blanchard et Héron-Royer, de M. Delahaye, peintre d'histoire naturelle, 12, rue Lamartine, Paris. En raison de ce que la séance de ce jour est la dernière avant les vacances, XXXII PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ on décide de voter immédiatement sur l'admission des personnes présentées. En conséquence, MM. Sauvinet, Dr Oardiliion et Delahaye sont nommés mem- bres de la Société. M. Certes dépose deux notes, l'une rectiflcative de la communication faite à la séance du 12 avril 1881, l'autre complémentaire à sa communication sur les procédés de coloration des organismes vivants. Renvoi au Bulletin. Le D'" Jousseaume rappelle que dans la séance du 19 octobre 1877 il appe- lait l'attention de la Société sur la présence de jeunes Huîtres du Portugal (Gryphœa angiilata Lamarck) attachées sur les rochers du littoral qui s'étend de Royan à la côte déserte. Dans cette communication, après avoir fait l'historique succinct de cette espèce, il ajoutait qu'il la considérait comme définitivement acclimatée en France. Déjà les habitants de la contrée avaient commencé à la recueillir pour la transporter dans les parcs où elle continuait à se développer et à s'en- graisser. Sa chair, sur nos côtes, devenait moins dure, d'un goût plus agréable el d'une digestion plus facile ; à ces considérations il ajoutait que l'on devait y poursuivre sa culture avec persévérance et sans crainte pour VOsti^ea edulis dont elle était destinée à devenir une suppléante plutôt qu'une rivale. Envisageant ensuite le côté pratique de la question il dit qu'il serait à désirer que M. le Ministre de la Marine en fit transporter sur toutes les côtes rocheuses de la France, où elle ne tarderait pas à s'acclimater et prospérer, et qu'elle deviendrait, dans quelques années, une source importante de revenus. D'après les observations qu'il a faites sur les endroits et les conditions favo- rables à son développement il dit qu'il se trouve sur les côtes de Rretagne et de Normandie un très grand nombre de localités où il suffirait de la jeter pour en assurer la reproduction. Le D"" Jousseaume ajoute que trois ans après sa communication, notre nou- veau collègue, M. Fischer, publiait dans le l*^"" numéro du Journal de Conchy- lialogie de 1880 un article intitulé : Sur les conditions d'existence de TOstrea angulata Lamarck. Après avoir indiqué la cause fortuite qui a déterminé la reproduction de cette espèce sur nos côtes, il dit; «qu'il a constaté l'abondance de ÏOstrea angulata sur les deux rives de la Gironde, à Saint-Georges, Royan, Pontaillac, Saint-Palais, etc., sur la rive droite au Verdon; et à la pointe de Grave, sur la rive gauche. » En étudiant ensuite les conditions d'existence de cette espèce, il démontre par la coupe d'une falaise de Pontaillac, qu'il subdivise en régions d'après la station des animaux marins et des plantes qui y vivent superposés, que sa pro- pagation ne peut pas nuire à VOstrea edulis, ÏOstrea angulata appartenant à la zone littorale, alors que celte dernière habite après de 30 mètres plus bas la zone dos Laminaires. Je suis heureux d'avoir communiqué à la Société le résultat des observa- PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ XXXIII lions de notre savant collègue dont tout le monde connaît la compétence en études de ce genre ; car elles viennent conûrmer et apporter un puissant appui aux observations que j'avais faites et qui ont été publiées dans nos Bulletins. Il existe cependant entre nous une divergence d'opinion sur le mode d'origine de cette espèce. L'Ostrea angulata, dit M. Fischer, ne ressemble qu'à une espèce fossile : Ostrea undala Lamarck, qui est vraisemblablement sa forme anastrale. Ayant étudié avec un grand intérêt et beaucoup de soin les différentes trans- formations que subissent les coquilles de ÏOslrea angulata, suivant qu'elle habite les régions chaudes ou tempérées, j'ai acquis la conviction que cette espèce est d'origine américaine. Que des navires sur lesquels elle s'était fixée l'ont apportée de ces contrées à l'embouchure du Tage, où elle s'est propagée, multipliée et acclimatée. Elle est resiée confinée en cette localité jusqu'en 1 866. A cette époque elle fut introduite en France où elle a été cultivée avec succès^ de sorte qu'il a été facile de suivre les modifications de son test, consistant dans l'allongement, l'aplatissement et une moins grande disproportion des écailles, dans l'aplatissement des côtés de la valve inférieure et la disposition de sa courbure qui, dans les pays chauds, est tellement exagérée que Lamarck n'avait pas hésité de la placer dans le genre Gryphée. Cette grande dispro- portion des deux valves était nécessaire pour une espèce qui reste, à chaque marée, exposée aux rayons du soleil. Afin de remédier à l'évaporation de l'eau qu'elle renferme sa valve inférieure étant plus excavée et creusée en godet contient une plus grande quantité de liquide, et sa valve supérieure, très étroite, offre une surface d'évaporation moins étendue. Cette forme des pays chauds présente donc des conditions d'existence doublement avantageuse. Petit de la Saussaye écrivait à propos de cette espèce : « Si, comme il est permis de le penser, les formes assez bizarres, les dimensions de l'O. angulata tiennent à la nature du milieu dans lequel vit ce Mollusque, le fait sera confirmé ou contredit par la large expérience qui se fait en ce moment dans la baie d'Arcachon. » En terminant, le D"" Jousscaume demande qu'une Commission soit nommée pour étudier cette importante question et adresser, s'il y a lieu, un rapport à M. le Ministre de la Marine. Une commission de six membres est nommée. Elle se compose de MM. Chaper, D"" Fischer, Gazagnaire, D"" Jousseaume, J, Kiinckel d'Herculais, E. Simon. M. Lataste prend la parole : Notice nécrologique sur M. H. DUPRAS. Dans la séance du 10 mai, dit-il, M. le Secrétaire général vous a annoncé la mort d'un de nos collègues, M. Hippolyte Dupras, enlevé, dans la vigueur de XXXIV PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ l'âge, à une famille dont il était le soutien, à ses amis, et à la Zoologie qu'il aimait passionnément et à laquelle, dans la sphère modeste où le sort l'avait placé, il était appelé à rendre d'incontestables services. M. Dupras n'était que depuis cette année membre de notre Société et la plupart d'entre vous ne l'ont pas connu : permettez à celui qui l'avait amené parmi vous, qui le con- naissait et l'appréciait depuis plusieurs années, de vous parler quelques instants de lui. C'est un devoir que j'aime à remplir envers la mémoire d'un de nos amis et d'un de nos collègues ; en outre j'ai conscience, à une époque où bien des gens, au sommet de l'échelle sociale, n'aiment de la science que la répu- tation, les honneurs, les places qu'elle rapporte, de faire une bonne action en montrant l'exemple d'un simple ouvrier aimant les bêtes ; prenant sur son temps et sur son argent pour se les procurer, pour les loger, les nourrir, les élever ; les observant uniquement pour voir et pour savoir, sans même être soutenu par l'espoir de quelque réputation ; car on ne lui avait jamais appris les éléments même de la science qu'il adorait, et il avait trop de bon sens et il était trop modeste pour se faire illusion sur la portée de ses observations, et s'imaginer refaire, à lui tout seul, même en un point, l'échafaudagej des con- naissances accumulées par les générations passées. H. Dupras était né à Paris le 18 mai 1843. Il était graveur sur pierres fines. C'était un de ces prolétaires comme il s'en rencontre à Paris, qui n'ont reçu d'abord que l'instruction primaire, mais dont le jugement s'est formé, dont le goût s'est épuré, dont l'esprit s'est enrichi de connaissances solides et variées, et qui, malgré le labeur quotidien, malgré les préoccupations conti- nuelles d'une famille à faire vivre, ont néanmoins trouvé le temps de lire et parfois même de s'initier à des études techniques que l'on croit inabordables en dehors des écoles spéciales. Du reste autant qu'ouvrier Dupras était artiste. Ses camées étaient appréciés et recherchés. J'ai eu entre les mains de ses petits chefs-d'œuvre. 3Ialheureusement, en dernier lieu, il devait le plus souvent immoler son amour-propre d'artiste et travailler à la douzaine, la quantité seule étant payée. Lui-même m'avait expliqué l'origine de cette déca- dence de l'art de la gravure des pierres fines. Quand éclata la fatale guerre franco-allemande, nos graveurs avaient dû quitter le tour et l'émeri pour prendre le fusil ; la production s'arrêta. A ce moment les camées étaient à la mode en Amérique; on en réclama quand même, à tout prix; Paris fit de la pacotille, et écoula les vieux rebuts. Ainsi les amateurs s'habituèrent à des objets inférieurs, et, la guerre terminée, nos artistes durent travailler à bas prix et devenir manœuvres. Simultanément les graveurs eux-mêmes avaient coopéré à leur ruine : quand la fabrication se payait bien, ils avaient pris des apprentis, le plus d'apprentis possible ; ils avaient réalisé d'assez jolis béné- fices ; mais les apprentis sont passés maîtres à leur tour, et, le nombre des producteurs étant devenu trop considérable pour la demande, le commerce a PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ XXXV baissé les prix. Ajoutons enfin que l'Allemagne, avec des artistes formés chez nous, a établi des maisons importantes qui produisent meilleur marché et nous font une sérieuse concurrence. Quoi qu'il en soit, la décadence est telle qu'un graveur qui pouvait gagner 50 francs par jour avant la guerre, n'en peut guère gagner que 10 à 15 aujourd'hui ! Eh bien I Malgré cette diminution considérable du revenu de son travail, malgré la charge d'une famille à faire vivre (il s'était marié en 1864 et était père de trois enfants), Dupras trouvait encore du temps et de l'argent pour ses bétes. Son atelier était rempli de cages entassées qu'il confectionnait lui-même au fur et à mesure de ses besoins, et ses favoris profitaient de la douce tem- pérature nécessaire à son métier délicat. Les animaux des environs de Paris, il les chassait le dimanche ; les exotiques il les obtenait par voie d'échange ou même par voie d'achat. Quand je fis sa connaissance, un jour d'excursion, il habitait une petite maison à Bondy ; là, ses enfants avaient de l'air et pou- vaient prendre leurs ébats, et il avait de l'espace pour ses bêtes. Il venait à Paris une fois par semaine apporter le produit de son travail et en loucher le prix. Plus tard il revint habiter Paris, 97, rue Ménilmontant, où il est mort le 1er mai de cette année. Dès les débuts de notre connaissance, j'avais pu lui offrir quelques Reptiles exotiques qui lui avaient fait grand plaisir. Il m'ap- porta en échange des têtards, de la mousse, des animaux qu'il recueillait dans ses excursions. Notre liaison se resserra. Témoin de l'affection qu'il leur portait et de la façon avec laquelle il les soignait, je lui confiai souvent des animaux plus précieux, et lui laissai le soin de poursuivre des observations que j'avais commencées. Ainsi vous vous souvenez peut-être des Chiroptères que j'ai eu l'honneur de vous présenter vivants et dressés à se nourrir en cap- tivité dans la séance du 11 novembre 1879. J'avais intention de les conserver jusqu'au printemps suivant pour observer alors leur reproduction ; car on igno- rait encore à cette époque que ces animaux s'accouplaient en automne, et que les spermatozoïdes passaient tout l'hiver en réserve dans les organes de la femelle pour féconder ses œufs au printemps seulement. Je n'ai donc pu faire jes observations que j'avais projetées ; mais j'en ai fait quelques autres que je compte publier plus tard. Quoi qu'il en soit, quand, au mois de février 1880, je partis pour mon premier voyage d'exploration en Algérie, je confiai mes Chiroptères à Dupras : un couple de Vespertilio murinus et un couple de Ves- perugo noctula. Les Murins avaient été pris à Saint-Paterne (Indre-et-Loire), le mâle le 13 octobre et la femelle le 20 décembre 1879 ; les Noctules prove- naient, le mâle de Puteaux (19 janvier 1880), et la femelle de Notre-Dame do Paris (26 octobre 1879). Dupras prit soin d'abord des uns et des autres ; puis, voyant que ces Animaux mangeaient beaucoup et, ne se réveillant que pour manger et se rendormir aussitôt, ne présentaient aucun intérêt à l'observa- teur, il cessa de nourrir les Noctules ([lii [)érirent, le mâle le l'^'" mars et la XXXVI PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ femelle le 13 avril 1880. Mais les Murins vivaient encore à mon retour d'Al- gérie, et ce n'est qu'avec mon assentiment qu'il les négligea ensuite. Ils moururent successivement d'inanition, la femelle le 4^'' août, et le mâle le 26 septembre 1880. Ce dernier avait donc vécu onze mois et demi en capti- vité I Dupras a rendu à la Zoologie de nombreux services analogues pour lesquels je lui dois une reconnaissance personnelle. Vous rappelez-vons ce joli petit Rongeur saharien, spécifiquement et génériquement nouveau, auquel j'ai été heureux d'attacher son nom, \e Pachyuromys Duprasi? J'avais eu de cette espèce une seule femelle et ses trois petits qu'elle allaitait. J'expédiai la pré- cieuse famille, par Alger et Marseille, où des amis en prirent soin au passage, à Dupras, qui réussit non-seulement à la conserver toute entière, mais même à l'augmenter de deux nouveaux membres en accouplant la mère à un de ses petits devenus grands. Et du même coup, l'accouplement ayant eu lieu le 28 juin, et la parturition le 18 juillet, il constatait que la gestation durait 20 jours chez cette espèce, et que les jeunes (qui étaient âgés d'une quinzaine de jours au l*^"^ mai) étaient aptes à se reproduire à l'âge de deux mois et demi environ. Les deux jeunes Pachyuromys nés chez Dupras sont les seules femelles adultes que je possède aujourd'hui, la mère étant morte accidentelle- ment ; mais comme depuis quelque temps elles sont constamment pleines ou nourrices, j'ai la certitude, et de ne pas manquer de matériaux pour une mo- nographie de l'espèce que j'ai entreprise, et de pouvoir peupler les ménageries, les laboratoires, et même les cages des amateurs de cette intéressante et jolie nouveauté. Comme vous pensez bien, d'après les dates indiquées plus haut, Dupras prenait des notes. Des deux défauts communs aux observateurs inexpérimentés, un laconisme exagéré ou une prolixité diffuse, il a le premier, de beaucoup préférable et heureusement plus fréquent; vous allez en juger. Voici son carnet d'observations que m'a confié sa veuve. Tous les Animaux qui lui sont passés par les mains y sont inscrits avec leur date d'entrée, les observations qu'ils ont fournies, et la date de leur mort à moins qu'ils lui aient survécu. C'est ainsi que je lis : « Tropidonotus fasciatus, le 24 avril 1874, long. 0"'30. Mort le 15 fé- » vrier1878, long. 1 mètre. » Cette observation est intéresssante, car elle fournit un point de repaire pour apprécier la vitesse de la croissance des rep- tiles. L'Ophidien, espèce de l'Amérique septentrionale, provenait de la ména- gerie du Muséum où il était né. Je lis ailleurs : « Vipère de Fontainebleau achetée le avril 1877. Mange le 25 juin » 1 sujet ; le 3 juillet, 2 sujets ; le 14, un sujet ; le 15, un ; le 27, un ; le » 28, 2 ; le 24 décembre, un. Morte le 2 mai 1878. » Je tiens de M"^^ veuve Dupras que ces sujets étaient des Rainettes et des Lézards ; et voilà encore PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ XXXVII des données précises sur l'alimentation des Ophidiens, et notamment d'une espèce qui se nourrit d'ordinaire difficilement en captivité. On sait que certains Crustacés d'eau douce, les Apiis et les Branchipes, se voient par intermittences dans des flaques d'eau périodiquement desséchées, et que cette dessication préalable du sol qui contient leurs œufs est une condition indispensable au développement de ces œufs ; mais combien de gens, même parmi les carcinologistes, en ont fait l'expérience ? La voici complète : « Apus prodnclus. Terre mise à l'eau le 21 janvier. Eclos le 24 janvier. » Mort le 22 février 1877. » Cette terre provenait d'une mare dite « Aux Apus » et située entre Bondy et Noisy. Ailleurs, à la date du 22 septembre 1880, je vois notés avec exactitude, les préludes, aujourd'hui bien connus, de l'acte fécondateur du Pleurodeles Wallli. Ailleurs encore est consignée une expérience ayant pour but la transfor- mation de l'Axolotl en Amblystome : « 30 novembre 1879. Long. 0'"08. — Le dos n'est plus couvert par l'eau, la crête dorsale est fléchie, les branchies sont recourbées et les deux inférieures fonctionnent seulement. » 25 décembre. — La crête dorsale et les branchies se résorbent de plus en plus, la tête se détache d'avantage du tronc et prend une forme plus accentuée ; le corps se couvre de petites taches livides. L'air arrivant avec trop d'abondance, l'Axolotl le rejette par la bouche très fréquemment. L'Animal mange bien et paraît ne pas souffrir du manque d'eau. » 14 janvier 1880. Long. 0"'09. — La crête dorsale est remplacée par un petit bourrelet, comme chez les Tritons en hiver ; la peau n'a plus le velouté qu'elle avait chez le têtard ; elle est sillonnée de petites rides transversales. Aucune des branchies ne fonctionne plus. L'Axolotl est sur le sable humide et remue rarement. Du l^"" au 14, la peau du crâne s'est renouvelée 2 fois. » Je termine par une citation un peu plus longue. Il s'agit de l'accouplement du Lacerta muralis. Bien que le sujet ne soit pas entièrement nouveau, et ait été traité dans notre Bulletin par M. Collin de Plancy, je crois que ces obser- vations présentent encore quelque intérêt : « 7 avril 1880. Accouplement de Lacerta muralis. — Le mâle saisit la femelle par le bas des reins, puis se recourbe de manière à amener son cloaque au contact de celui de la femelle. Après quelques petits mouvements de va et vient, il la lâche, et tombe presque à la renverse, la gueule entr'ouverte et tout tressaillant. » 1 2 avril, 3 heures du soir. Lacerta muralis Lilfordi mâle, et même femelle que précédemment. — La posture du mâle est plus exagérée, sans doute parce qu'il est plus grand. Au lieu d'être de côté, son arrière-train est tout à fait XXXVIII PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ renversé. Mômes mouvements de va et vient ; mais quand le mâle lâche la femelle, il fuit rapidement. Le contact a duré juste une minute. » 4 heures. — Récidive. Même posture. Le contact est plus long. La femelle fait de petits mouvements de droite à gauche. Les mouvements du mâle sont les mêmes que chez les autres animaux. Je compte cinq demi mouvements de va et vient. Au lieu de saisir la femelle par les reins après avoir tourné quelque temps autour d'elle, il s'élance brusquement et la prend par la queue. Cette fois il l'a saisie très bas et n'est parvenu au but qu'après beaucoup de diffi- cultés. La femelle se tordait et cherchait à le mordre. En remontant peu à peu, il a fini par la prendre au bas des reins. Alors, par un brusque mouvement, il fait pivoter sa tête sur un côté de sa mâchoire appuyée au sol, et soulève éner- giquement l'arrière-train de la femelle ; puis il se glisse sous elle, et presse avec sa patte la base de sa queue. » Le 13, à 1 heures de l'après-midi, le soleil donnant sur sa cage, le La- certa Lilfordi commence son manège. Il tient sa tête haute ; sa gorge est enflée, et sa teinte générale très vive. Il va, vient, grimpe sur son rocher et en des- cend avec rapidité. Il traîne et frotte souvent son arrière-train sur le sol. A chaque instant il va boire, puis il mordille et poursuit les trois femelles de Lacerta muralis qui sont dans sa cage. Son épouse d'hier ne paraît plus autant le craindre et le laisse approcher ; mais les deux autres fuient dès qu'elles l'aperçoivent. » 2 h. 3/4. Il s'accouple avec la même femelle que précédemment, et la saisit encore par la queue. Le contact dure, comme la première fois, une minute environ. » A 5 heures, récidive. » 14 avril. Le soleil ne se montre que par instants. Le Lac. Lilfordi poursuit les trois femelles. Quand il saisit par la queue son épouse des jours précédents, celle-ci s'arrête ; alors, ne trouvant plus de résistance, il reste un moment indécis ; puis il la lâche. Dans ses allées et venues souvent il monte sur cette femelle ; alors elle soulève son arrière-train et fait onduler sa queue. f) 3 h. 20 minutes. Il la saisit comme de coutume ; et consomme l'acte re- producteur. Le coït dure une minute et demie. » Le -15. L'humeur folâtre du Lac. Lilfordi n'a pas diminué. Il saisit par deux fois sa femelle habituelle, et la promène par la queue d'un bout de la cage à l'autre ; puis il la lâche. » A 3 heures, il réussit à s'emparer d'une autre femelle à laquelle, il y a en- viron un mois, il a cassé la queue presque au ras du cloaque. Malgré les efforts désespérés de cette bête qui le mord et se secoue affreusement, il arrive presque au but ; mais un effort plus vigoureux la dégage et elle s'enfuit (Je crois du reste cette femelle pleine et même en état de gestation avancée, car elle a un PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ XXXIX ventre énorme ; mais je ne sais pas si c'est des œuvres du Lac. Lilfordi ou d'un Lacerla muralis (1). » Le 16, à midi, le Lac. Lilfordi reprend sa femelle. Le coït dure plus longtemps que d'ordinaire, 2 minutes passées. » Le 17, à 1 heure. Nouvel accouplement des mêmes; mais cette fois la femelle résiste beaucoup. Comme elle se débat et remue sans cesse, l'acte dure plus de trois minutes. Du reste elle ne doit plus recevoir le mâle qu'avec répu- gnance : son ventre est arrondi, et elle ne grimpe plus qu'avec peine. » A 2 h. et demie. — Nouvelle copulation qui dure deux minutes. Le mâle ensuite semble pris de vertige et court comme affolé par toute la cage. » A partir de ce jour, le Lac. Lilfordi poursuit encore de temps à autre les femelles ; mais il ne pousse pas les choses plus loin. Il se rabat avec ardeur sur la nourriture qu'il avait négligée pendant sa période amoureuse. » Le l^r mai la femelle à queue cassée pond 2 œufs. » Le 1 3 mai, la favorite du Lac. Lilfordi pond 4 œufs ; le 1 6 mai elle en pond un autre. » Par ce qui précède vous pouvez voir quel bon observateur était Dupras, et quel excellent naturaliste il eût fait si les conditions sociales actuelles lui eus- sent permis de suivre ses goûts et de développer ses facultés dans ce sens. Pour ma part je suis profondément attristé quand je vois des aptitudes aussi manifestes que celles que je constate chez Dupras demeurer inutiles à la Société, et même devenir nuisibles à ceux qui les possèdent ; tandis que d'au- tres hommes exploitent les carrières scientifiques et en retirent profits et hon- neurs, qui n'ont aucun amour, souvent aucune disposition pour la science, et ne sont pas dignes des hautes situations qu'ils occupent ! Sur son lit d'agonie, quelques heures avant sa mort, Dupras faisait apporter une cage : « Cela vous distrait » lui dit un de mes amis. — « Non, j'observe » répondit-il. Combien de nos savants ofBciels, môme membres de l'Institut, seraient capables de faire encore, en pareille circonstance, des observations qu'ils sauraient ne devoir jamais être publiées ? Chers collègues, quand j'aurai ajouté que ses qualités morales étaient à la hauteur de sa passion pour la science, vous saurez quel homme était Dupras, et vous apprécierez et vous partagerez les regrets qu'inspire sa perte à ceux qui l'ont connu. Et toi, cher ami, que je n'ai pu accompagner à ta dernière demeure, à qui je n'ai pu adresser le dernier adieu, alors que, la veille de ta mort, tu t'inquiétais encore et demandais des nouvelles du voyageur, reçois le juste hommage que tardivement je rends à ta mémoire. Ame assez forte pour le soumettre aux lois naturelles et renoncer au puéril espoir d'une vie future, tu (I) Les œufs pouvaient fort bien s'être développas dans les oviductes do cette femelle sans fécondation préalable. XL PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ jouiras de la seule immortalité démontrable, tu vivras dans le souvenir et l'af- fection de la famille et de tes amis. La séance est levée à dix heures. Échanges de la Société. Comptes-rendus, n°^ 2 et 3 . Revue' scientifique j n°* 3 et 4. Le Tour du Monde, n°^ 4 071 et 1072. Le Naturaliste, n° b6. La Nature, n°^ 424. La Presse médicale, n° 8. Annales de Vlnstitut national agronomique, n° 4, 1878-1879. Bull, de la Soc. linnéenne de Normandie, 3® série, IV, 1879-1880. Bull, de l'Acad. de Belgique, 3^ série, I, n" 5. Bollettino scientifico, III, n» 2. Atii délia R. Accad. dei Lincei, Transunti, V, fasc. 14. Smithsonian Report, 1879. Monatsber. der Berliner Akad. der Wiss., mars 1881 . Zoologischer Anzeiger, n° 87. Biologisches Centralblatt, n° 7. Mittheilungen des naturwissenschaflliches Vereines fur Steiermark, 1863- 1880 (17 volumes). Der naturwissenschaftliche Verein fiir Steiermark der 48. Versammlung deutscher Naturforscher und Aerzte als Festgabe, Graz, 1875. Der norske nordhavs- Expédition. — /// Zoologi. Gephyrea, ved D. C. Da- nielssen og Johan Koren. Christiania, 1881. Ouvrages offerts. A. R. Pereira Guimarâes. Liste de quelques espèces de Poissons d'eau douce de (intérieur d'Angola (Extrait du Jornal de sciencias mathematicas, physicas e naturales, n° XXX, Lisbonne, 1881). Héron-Rover et Ch. van Bambeke. Sur les caractères fournis par la bouche des Têtards des Batraciens anoures d'Europe (Extrait du Bull, de la Soc. Zool. de France, 1881). A. Tourneville. Etude sur les Vipères du groupe Ammodytes-Aspis-Berus [Ibidem). PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ XLI Séance du 11 octobre 1881. PRÉSIDENCE DE M. VIAN, DOYEN d'AGE. La séance est ouverte à huit heures et demie. Le procès-verbal de la der- nière séance est lu et adopté. M. le D"" P. Fischer, nommé membre de la Société à la dernière séance, remercie par lettre de son admission. M. Sumichrast propose l'échange de notre Bullelin avec les publications de la Sociedad mexicana de historia natural. Adopté. M. Jumeau propose l'échange avec la Société d'histoire naturelle de Béziers. Adopté. Présentation, par MM. Blanchard et Gazagnaire, de M. le D'' Henri Gervais, aide-naturaliste au Muséum, 13, rue de Navarre, à Paris; De M, Gustave Phiiippon, professeur au lycée Henry IV, 1 9, rue des Fossés- Saint-Jacques, à Paris. Présentation, par MM. J. Kiinckel d'Herculais et Blanchard, de M. Kiinstler, licencié ès-sciences, 166, boulevard Montparnasse, à Paris. Présentation, par MM. Certes et J. Vian, de M. le D^ Dominique Guesde, 53, rue de Varenne, actuellement à la Guadeloupe. Présentation, par MM. Jumeau et Lataste, de M. Brochard, conducteur des travaux publics, à Saigon (Cochinchine). Présentation, par MM. Parvex de Muraz et D'' Jullien, de M. Jules Forest aîné, négociant, 15, rue Marsollier, à Paris. M. Sumichrast adresse une Note additionnelle à la première contribution à l'histoire yiaturelle du Mexique. Renvoi au Bulletin. M. Certes dépose une note Sur la vitalité des germes de TArtemia salina et du Blepharisma lateritia. Renvoi au Bulletin. M. le Dr R. Blanchard fait connaître à la Société le résultat do recherches anatomiques qu'il a faites sur plusieurs individus du Crocodilus galeatus. Renvoi au Bulletin. La séance est levée à dix heures. Échanges de la Société. Comptes-rendus, XCIII, n"^ 4-14. Revue scientifique, n°^ 5-15. LoiVato-e, n°s 426-436. Le Tour du Monde, n°^ 1073-1083. La Presse médicale, n" 9. XLII PROCÈS -VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ Chronique de la Soc. d'acclimatation, n°s i58, 160. Le Naturaliste, ■î\°^ 57-61 . Annales de la Soc. linnéenne de Lyon, XXVI et XXVII. Bull, de la Soc. géologique de France, 4 880, n»» 4 et 5 ; 1 881 , n°^ 5 et 6. Revue internai, des sciences, n°® 7 et 8. Bull, de la Soc. d'acclimatation, n°* 5 et 7. Annales des Sciences nat., XI, n°^ 2-4. Revue des travaux scientifiques, août et septembre 1 881 . Feuille des jeunes naturalistes, n°® 130-132. Bull, de la Soc. de géographie commerciale, III, n°^ 6-10. Bull, de la Soc. des se. nat. de Saône-et-Loire, I, 1880, n° 2. Mémoires de la Soc. des se. nat. de Saône-et-Loire, IV, n° 3. Bull, de la Soc. d'étude des se. nat. de Nîmes, mars et avril 1881. Compte-rendu de la 19^ réunion des Sociétés savantes à la Sorbonne, Rouen, 1881. Bull, de VAcad. de Belgique, II, n°^ 6-8. The american Naturalist, XV, n°^ 8-10. Proceed. Acad. of nat. Se. of Philadelphia, part 1, 1881. American Monthly microscopical Journal, II, n°^ 7 et 8. Proceed. of the Asiatic Soc. of Bengal, n»* 5-7, 1881. Journal of the Asialic Soc. of Bengal, L, part 1 , n° 2 ; part 2, n° 2. Journ. of the R. microscopical Soc, I, part 4. The Zoologist, V, n°« 56-58. Monatsber. Berliner Akad. der W^tss., avril-mai 1881. Zoologischer Anzeiger, n°^ 88-93. Biologisches Centralblatt. n"^ 8-12. Verhandl. des naturwiss. Vereins von Hamhurg-Altona, V, 1880. Bulletin de la Soc. Imp. des naturalistes de Moscou, n° 1 , 1881. Mémoires de l'Acad. des se. de Saint-Pétersbourg, XXVIII, n°^ 4 et 5. Mélanges biol. tirés du Bull, de l'Acad. imp. des se. de Saint-Pétersbourg, XI, n° 1 . Jornal de sciencias mathematicas, physicas e naturaes, n^» 24-30, 1 878-1 881 . Memorias da Acad. real dos sciencias de Lisboa. Classe de sciencias mathema- ticas, physicas e naturaes, V, n° 2, 1878. Sessao publica da Acad. reaidas sciencias de Lisboa, 1880. Ouvrages offerts. G. Lunel, Description d'une nouvelle espèce de Trygonide appartenant au genre Pteroplatca Millier et Henle (extrait des Mém. de la Soc. de physique et d'hist. nal. de Genève, XXVI). PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ XLIII Id. Note sur VÉcureuil commun (Sciurus vulgaris Lin.) et ses 'prindiiales variétés (extrait des Archives des se. physiques et nat., I, n°6, 1879). Id. Note sur une monstruosité observée chez un Goéland rieur (extrait des Mémoires de la Soc. des se. nat. de Saône-et-Loire, 4 879). J. Mac Leod, Contribution à l'étude de la structure de V ovaire des Mammi- fères. Seconde partie : Ovaire des Primates (extrait des ylrc/i«î;es de Biologie, II). Alb. Giraldes, Questôes de philosophia natural. — IV. Nomenclatura zoogra- phica, Coimbra, 4 881. A.-R. Pereira Guimarâes, Description d'un nouveau Poisson du Portugal (extrait du Jornal das scienciasmath., phy. e naturaes, 1881). Conde de Ficalho, Flora dos Lusiadas, Lisboa, 1880. Diego de Barros Arano, Vida e viagens de Fernao de Magalhâes, Lisboa, 4 881 . A. von Peizeln. Ueber eine Sendung von Vôgeln aus Central-Afrika (extrait des Verhandl. der K.K. zool.-bct, Ges. zu Wien, 1881). J. Steenstrup. Sepiadarium og Idiosepius, to nye Slaegter af Sepiernes Fa- milie (extrait des Vidensk. Selsk. Skr., 1881). Séance du 25 octobre 1881. PRÉSIDENCE DE M. J. VIAN, DOYEN d'aGE. La séance est ouverte à huit heures et demie. Le procès-verbal de la der- nière séance est lu et adopté. A propos du procès-verbal, M. Chaper fait remarquer que les échanges avec les Sociétés savantes doivent être discutés et décidés par le Conseil et non par la Société. M. le Secrétaire général annonce la mort de M. le comte Turati, membre de la Société. Une demande tendant à faire admettre M. John Ritchie, président de la Société scientiGque de Boston, comme membre correspondant de la Société, est déposée par MM. D"" Blanchard, Gazagnaire, Garman, Héron-Royer, Lataste el Tourneville. Conformément à l'article 5 du règlement, M. Lataste, président du Conseil, est chargé de déposer à la prochaine séance un rapport à l'appui de cette proposition. M3I. le Dr H. Gervais, G. Philippon, Kunstler, le D'" D. Guesde, Brohard et J. Forest aîné, présentés à la dernière séance, sont nommés membres de la Société. XLIV PROCÉS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ M, Kûnstler expose le résultat de ses recherches sur le groupe des Infusoires flagellés. La séance est levée à dix heures. Echanges de la Société. Comptes-rendus, n°^ 1 5 et 1 6 . Revue scientifique, n°^ 16 eî 17. Le Nature, n°s 437 et 438, Le Tour du Monde, n°« 1084 et 1085. Bull, mensuel de la Soc. d'acclimatation, VIII, n» 8. Bull, de la Soc. philomathique de Paris, V, n° 3. Le Naturaliste, n° 62. Chronique de la Soc. d'acclimatation, n° 162. Revue des travaux scientifiques, octobre 1881. Annales de VAcad. de la Rochelle, 1 880. Bull, de la Soc. des amis des se. nat. de Rouen, 1 ^^ semestre 1 881 . Muséum des Se. nat. de Lyon. Rapport sur les travaux de 1880. Anales de la Sociedad espanola de Historia nalural, X, n° 2. Proceed. of the Asiatic Soc. of Bengal, n° 8, 1 881 . Zoologischer Anzeiger, n° 94. Ouvrage offert. G. Lunel, Mélanges ichthyologiques (extrait des Mém. de la Soc. de jihysique et d'hist. nat. de Genève. XXVII, 2^ partie, -1881). Séance du 8 novembre 1881. présidence de m. F. LATASTE, PRÉSIDENT. La séance est ouverte à huit heures et demie. Le procès-verbal de la der- nière séance est lu et adopté. M. le Secrétaire donne lecture d'une lettre de M. E. Parizy, par laquelle il donne sa démission de membre de la Société. Présentation, par MM. D"" II. Blanchard et E. Simon, de M. J. Élie Gauguet, officier d'Académie, 36, rue de Seine, à Paris. M. Lataste dépose son rapport à l'appui de l'admission de M. John Ritchie PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ XLV comme membre correspondant de la Société. M. John Ritchie, président of the Boston scientific Society, est nommé à l'unanimité membre correspondant de la Société Zoologique de France. M. E. Simon donne le résumé d'un travail sur des Arachnides nouveaux. Renvoi au Bulletin. M. le D"" R. Blanchard fait une communication sur le Système circulatoire du Crocodile. Il présente à la Société un certain nombre de dessins. M. F. Lataste fait une communication sur les Gerboises et les Gerbilles d'Al- gérie. Il réduit à deux le nombre des espèces de Gerboises algériennes. Il identifie Dipus deserti Loche à Dipus hirtipes Lichtenstein, et Dipus mauritanicus Du- vernoy à Dipus jEgyptiïis Hasselquisl ; et, sans la nier absolument, il regarde comme très douteuse la présence en Algérie de Alœtaga arundinis Cuvier. Il a récolté douze espèces de Gerbillines en Algérie : Une du genre Pachyuromys Lataste, Pach. Duprasi Lataste ; Deux du genre Psammomys Kretschmar, Ps. obesus Ruppel [G. Sawii Le- vaillanl), et Ps. Roudairei Lataste ; Quatre du genre Gerbillus Desmarets, G. campeslris Levaillant (non Loche), G. Simoni Lataste, G. garamantis Lataste (G. campestris Loche), et G. hirtipes Lataste ; Enfin cinq du genre Rhombomys Wagner. Il distrait de ce dernier genre l'espèce Rh. opimus Lichtenstein (pallidus Wa- gner), des confins de l'Europe et de l'Asie, et la regarde comme le type d'un genre nouveau qu'il nomme Amphiaulacomys, et qu'il caractérise par le double sillon de ses incisives. Il remarque à ce propos que Gerbillus crassus Sundevall (Kongl. vetensk. Ac. Handl., 4 842, page 233 et pi. 2, fig. 4), confondu avec Rh. opimus par Trouessart (Rodentia, sp. 4 366), a les incisives unicanaliculées, et doit être écarté même du genre Amphiaulacomys ; la conformation de son crâne le rapproche de G. brevicaudatus Cuvier (auricularis Smith).* Enfin M. Lataste divise le genre Gerbillus en deux sous-genres, sous les noms de Dipodillus Lataste (espèces campestris et Simoni) et Gerbillus Des- marets (type Gerbillus gerbillus Olivier, espèces algériennes G. gasamantis et G. hirtipes). La séance est levée à dix heures et demie. ÉCHANGES DE LA SoCIÉTÉ. Comptes-rendus. XCIII, n"* 4 7-18, 1881. Le Tour du Monde, n"^ 1086-1087, 1881 . XLVI PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ Bull, de la Soc. géologique de France, 3" série, VIII, no 6, 1880, La Nature, n"^ 439-440, 1881. Revue scientifique, n°® 18-19, 1881. Revue internationale des sciences, n"* 4-1 0, 1 881 . Feuille des jeunes naturalistes, n° 133, 1881. Revue des Sociétés savantes des départements, 7° série, IV, 1881. Chronique de la Soc. d'acclimatation, n" 1 63, 1 881 . Bull, de la Soc. d'acclimatation, VIII, n° 8. Biologisches Centralblatt, no* 13-14. Zoologischer Anzeiger, n° 95, 1881 . The American Monthly microscopical Journal, II, n° 10. Proceedings of the Acad. ofnat. sciences of Philadelphia, part II, (april-sep- tember) 1880. Journal of the Acad. ofnat. sciences of Philadelphia, VIII, part 4, 1 881 . Journal of the R. microscopical Society, I, part 5. The Zoologist, V, n» 59. Mémoires de l'Ac. imp. de Saint-Pétersbourg, VII^ série, XXIX, n° 1 ; XXVIII, no 8. Ouvrages offerts. G. Coutagne. Notes sur la faune malacologique du bassin du Rhône. Ph. Thomas. Recherches sur les Bovidés fossiles de l'Algérie (extrait du BhIL de la Soc. Zool. de France, VI, 1881). Séance du 22 novembre 1881. PRÉSIDENCE DE M. F. LATASTE, PRÉSIDENT. La séance est ouverte à huit heures. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. M. le Président fait remarquer que l'extrait du dernier procès-verbal n'a pas été envoyé à M. Deyrolle. M. le Secrétaire dit qu'il ne s'est pas cru autorisé à l'envoyer, le procès- verbal n'ayant pas encore été approuvé. La Société décide qu'à l'avenir l'extrait du compte-rendu du procès-verbal sera envoyé à M. Deyrolle le plus tôt possible après la séance. M. Poirier donne par lettre sa démission de membre de la Société. PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ XLVII M. le comte Hugo envoie, pour la bibliothèque de la Société, Historia naiu- rale di Ferrante Imperato^ Venise, 1672. M. le Secrétaire communique à la Société une lettre de M. le comte Hugo où sont donnés des renseignements concernant l'installation et les collections du nouveau Musée du Havre. M. J. Elle Gauguet, présenté à la dernière séance, est nommé membre de la Société. Présentation, par MM. Deniker et J. Gazagnaire, de M. Samuel Marcus, étudiant en médecine, 4 , rue Racine, à Paris. M. Lataste présente à la Société un Ctenodactylus Gundi Rothman, vivant, et un crâne de la même espèce; les deux individus proviennent du col de Sfa (Biskra, Algérie). H présente aussi le squelette d'une nouvelle espèce qu'il nomme Ctenodac- 4ylus Mzabi, espèce qu'il a recueillie à Gardaia (Sahara algérien). Il la décrit comparativement à l'espèce précédente. Cette description, accompagnée de figures, sera insérée au Bulletin. M. Lataste regarde comme distincte de l'une et de l'autre l'espèce du Cap, décrite par Gray sous le nom de Ctenodactylus Massoni ; et ces trois espèces lui semblent assez tranchées pour qu'elles puissent devenir les types de trois genres, quand des investigations ultérieures auront augmenté le nombre des espèces du genre primitif, et rendront sa décomposition utile. Il indique ainsi qu'il suit la composition actuelle du groupe : Genre Ctenodactylus Gray. Syn. : Mus Pallas, Pennant ; Arctomys GmeMn , Shavv, Fischer. Sp. I. Massoni Gray. Hab. : Cap de Bonne-Espérance. Sp. II. Grandi Rothman. Syn. : Grandi Pallas, Pennant, Gmelin, Shaw, Fischer ; Massoni Gervais. Hab. : Massafin, Bou-Sàada et Biskra (Barbarie). Sp. III. Mzabi Lataste. Hab. : Gardaia (Sahara algérien). Diagnose : Cten. dentibus molariis superioribus inius el extus plicatis, scilicet duobus transverso-ovatis lobis quaque composita ; cranio deplanato, pone dilalalo ante angustato ; arcu zygomatico ante acuminato, non ovato-quadrato ; foramine pœoculari minore; bullis auditoriis maximis, undiqne rotundatis nec angulosis pone ultra ossum occipitale inter eas compressum, ante ultra auditorium cana- lem valde prominentibus, extus auditoriani aperluram attingentibus. XLVIII PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ M. le D'' Jullien présente à la Société le dessin d'un Aviculaire de Diarhoris magellanica Busk. On y trouve cinq muscles, tous composés de fibres lisses : un muscle en épaulette inséré tout autour de la plate-forme en arrière de la mandibule dont il est extenseur ; une paire de muscles flabelliformes de chaque côté de la panse de l'aviculaire. Ces derniers muscles à fibres parallèles sont fléchisseurs de la mandibule dans leurs deux tiers postérieurs, extenseurs dans leur tiers antérieur. Leurs fibres tendineuses s'entrecroisent au-dessous de la mandibule. M. Heller a décrit quatre espèces de Diachoris dans son travail sur les Bryozoaires de l'Adriatique. Une seule doit subsister : le Diachoris hirtissitna, car le Diachoris simplex est une Membranipora ; quant au D. Btiski, il doit reprendre le nom de Diachoris magellanica qui lui a été donné par Busk. M. le D"" Fischer communique à la Société les observations qu'il a faites à bord du Travailleur sur le Delphinus griseus et le Balœnoptera rostrata. Jus- qu'à aujourd'hui le Delphinus griseus avait été vu isolé ou vivant en petit nombre. Il a eu l'occasion de l'observer en bande nombreuse (une centaine en- viron) sur les côtes du Maroc. Il a constaté les variations de couleur déjà signalées dans cette espèce, variations qui sont en rapport avec les sexes : dos noir, ventre blanc (S, blanc moucheté Ç . Le Balœnoptera rostrata a été rencontré dans le golfe de Gascogne. M. Fischer regrette de n'avoir pu apercevoir la Baleine des Basques (Ba- lœna biscayensis). Le premier individu signalé a échoué à Saint-Sébastien, et son squelette appartient au Musée de Copenhague, Le Balœna tarendina, espèce considérée comme nouvelle et constituée avec un individu échoué à Tarente (Italie^, n'est autre chose que la Baleine des Basques. M. Chaper sur le point de partir pour le Cap de Bonne-Espérance offre obli- geamment ses services aux membres de la Société qui s'intéresseraient aux animaux de cette région. La séance est levée à dix heures. Échanges de la Société. Comptes-rendus, XCIII, n°^ 19-20, 1881. Le Tour du Monde, n°M 088-1 089. Annales des sciences naturelles, XI, n"* 5-6. La Nature, n»^ 441-442. Revue scientifique, no* 20-21 , 1881. Bévue des travaux scientifiques, novembre 1881. Bull, de la Soc. de géographie, avril 1 881 . Le Naturaliste, n° 63. Acad. de la Rochelle (sect. des se. nat.), no 17, 1880, PROCES-VEKliAUX 1)'.; LA SOCIÉTÉ XLIX Bull, de la Soc. des sciences h isl. et nal. de l'Yonne, XXXV. Bull, de la Soc. Vaudoise des se. nal., XVII, n° 86. Annuario délia Socielà dei naturalidi di Modena, X-XIV, 1876-1881. Zoolofjischer Anzeiger, n° 96-97. Tijdschrift der Nederlandsclie Dierkundige Vereenifjiwj, V, n» 4, 1881. Journal of the Asiatic Society of Beugal, L., part II, n" 3, 1881. OCVUAGES OKFEIITS. J. Kiinckel et J. Gazagnaire. Du siège de la gustation chez les Insectes Diptères. Constitution anatomigue et valeur physiologique de l'èpipharynx et de f hypopliarynx (extrait dos Comptes-rendus, 1 6 août 1881). Tourneux et Ern. Martin. Histoire du Spinn bifida [o\iva\[ du Journal de l'Anatomie et de la Physiologie, 1881). Santos Mattozo. Les Myriapodes d'Afrique au Muséum de lAsbonne (extrait du Jornal das sciencas mathematicas, physicas e naturaes, Lisboa, 1881). Comte Hugo, Hisloria naturale di Forraiite Imperalo, Venise, 1672. Séance du 13 décembre 1881. PRlisiDENCE DE M. LATASTE, PRESIDENT. La séance est ouverte à huit heures et demie. Le procès-verbal de la dernière séance est \u et adopté. Lecture est donnée d'une lettre de M. Vcndriès relative à la reconnaissance d'utilité publique des Sociétés savantes. A celte lettre sont jointes deux pièces indiquant les conditions exigées par le Conseil d'Etat, chargé de statuer sur les demandes de cette nature. Une discussion s'engage à ce propos entre MM. Certes, Deniker. Latasle et Vian. M. Certes proposant de prendre des renseignements plus complets au- près de certains membres du Conseil d'État (pi'il connaît particulièrement, la discussion est close. M. H. de Saussure adresse sa démission de membre de la Société. M. le D"" Hagenmiiller demande à ce que, sur la liste des membres, on indique en regard du nom de chacun d'eux la spécialité ou branche de la zoologie dont il s'occupe. M. le D"" Jousseaume fait remarquer que cette question a été déjà plusieurs fois soulevée et que toujours elle a reçu une solution néga- tive. On convient toutefois de mentionner au ijrocès-vci'bal lu r('('lamati()n de L PROCES-VERBAUX DE LA SOCIETE M. Hagenmûller, afin que les membres de la Société puissent savoir qu'il désire faire des échanges de Mollusques. Dans sa dernière séance, le Conseil a pensé qu'il y avait lieu de proposer à la Société la nomination d'une nouvelle Commission de nomenclature. Aucune décision n'est prise à cet égard. Dans cette môme séance, M. Kiinckel d'HercuIais avait proposé de demander à la Société s'il n'y aurait pas lieu de nommer une Commission spéciale char- gée d'étudier les voies et moyens auxquels on pourrait avoir recours pour faire respecter la propriété scientifique. M. Kiinckel n'assistant pas à la séance et ne pouvant, par conséquent, soutenir et expliquer sa proposition, on renvoie la question à la prochaine séance. M. Certes fait une communication sur les résultats de l'examen microsco- pique des sédiments recueillis pendant l'exploration zoologique faite dans la Méditerranée et l'Océan à bord du navire de l'État le Travailleur. Renvoi au Bullelin. M. Jousseaume, à propos de cette communication, dit qu'il ne faut attacher que peu d'importance aux résultats acquis par l'expédition du Travailleur. Il insiste notamment sur l'erreur commise par M. A. Milne-Edvvards, qui prétend qu'il n'y a pas de faune méditerranéenne spéciale et que les animaux de la Méditerranée proviennent de l'Océan. Suivant M. Jousseaume, il existe bien, au contraire, une faune spéciale dans la Méditerranée, et ce n'est qu'au voisi- nage du détroit de Gibraltar que l'on constate un mélange dans la faune de chacune de ces deux mers. M. Lataste a cherché à débrouiller la synonymie de Gerbillus gerbillus Olivier. Fr. Cuvier, dans son Mémoire sur les Gerbilles, en 1836, a con- fondu sous un même nom, celui de G. œyijptius Desmarefs, cette espèce et les trois suivantes : G. longicaudus Wagner, G. quadrimaculatus Ehrenberg (in litt.), G. Bottai Lataste (inédit) ; et il n'a pas créé le nom de G. Olivieri que lui attribue le catalogue de Trouessart (Rodentia, sp. 4 340, a). Contrairement aux indications du même catalogue, M. Lataste regarde l'espèce G. pygargus Cuvier comme spécifiquement distincte de G. gerbillus Olivier, et aussi de G. venustus Sundevall, cette dernière devant être rap- prochée de G. campestris Levaillanl (l), mais non confondu avec lui ; et il fait remarquer que, dans son Mémoire, Fr. Cuvier n'a pas plus créé l'espèce G. senegalensis que l'espèce G. Olivieri. G. gerbillus Sundevall parait à M. Lataste différent de G. gerbillus Olivier, et peut-être identique à G. quadrimaculatus Ehrenberg. (I) A ce propos, M. Lataste, prévoyant le cas où il faudrait séparer subgénéri- ([uement G. campestris Levaiilant et G. 'Simoni Lataste, dit qu'il considère cette dernière espèce comme le type du sous-genre Dipodillus qu'il a récemment créé. PROCÈS-VERBAUX. DK LA SOCIÉTÉ LI Quant à G. gerbillus Riippcll, dont le type n'a pu encore être retrouvé au Muséum de Paris, M. Lataslc ne peut dire s'il doit ôtre confondu avec G. pyijargus comme le voulait Fr. Cuvier. Les observations de M. Lataste paraîtront en détail dans Le Naturaliste qui publie les descriptions de ses nouveaux Mammifères d'Algérie. En terminant, M. Lataste fait remarquer qu'il a à tort, sur la foi des auteurs, regardé le genre Meriones Iliiger comme exactement synonyme du genre Gerbillus Olivier. Meriones, ayant été créé en iSH pour deux espèces du genre lîhombomys Wagner (1843), devra prendre la place de ce dernier, à moins qu'il y ait lieu de conserver les deux. La séance est levée à dix heures. Échanges de la Société. Comptes-rendus, n°^ 21-23. Revue scientifique, n°^ 22-24. Le Tour du Monde, n"^ 1090-10 9 _>. La Nature, n°^ 443-445. Zoologisiiter Anzeiger, n'^ 98. Séance du 27 décembre 1881. PRÉSIDENCE DE M. KUNCKEL d'uERCULAIS, VICE-PRÉSIDENT. La séance est ouverte à liuit heures et demie. Le procès-verbal de la der- nière séance est lu et ado[)té. M. C. Demoulin fait connaître la moit de son frère, M. G. Demoulin, membre de la Société. MM. Camille Journé et Jules Ray demandent par lettre, chacun de leur côte, qu'à l'avenir le prénom des membres de la Société soit écrit en toutes lettres sur la liste des membres. La Société, consultée à cet effet, adopte la proposition de MM. Journé et Ilay. MM. D. Bar et S. Clément adressent leur démission de membres de la Société. MM. Yan Bambeke, D'" de Bedriaga, Beltrémieux, de Botta, D^ Blanchard, Boscâ, C^" Branicki, D"" Custaud, Dalgleish, Delahaye, Dollfus, de Givenchy, d'Uamonville, Juliany, van Kempen, Langlassé, Larguier des Bancels, Lemet- leil, Lescuyer, .Moschlcr, Pauchon, Plateau, Ray, Thomas, J. Vian, P. Vian, LU PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ Waga et Wiedersheim adressent leur photographie pour l'album de la Sociélé. MM. Raoul Blondel et Joseph de Cazanove, présentés à la dernière séance, sont élus membres de la Société. Présentation, par MM. Blanchard etDeniker, de M. Manouvrier, préparateur au laboratoire d'anthropologie de l'École des Hautes-Etudes. Présentation, par MM. Simon et Malloizel, de M. Eugène Pougnet, à Lan- droff, Lorraine. Présentation, par MM. Héron-Royer et D"^ Jousseaume, de M. Al. Brandt, docteur en médecine et en zoologie, professeur ordinaire de zootomie à l'Institut vétérinaire de Kharkow (Russie). Présentation, par MM. de Bedriaga et Tourneville, de M. le baron de Contes, '10, rue' Adélaïde, à Nice (Alpes-Maritimes). Présentation, par MM. Malloizel et Tourneville, de M. Louis Magaud d'Aubusson, 64, rue Lafontaine, à Paris. M. le D"" J. Jullien fait une communication sur la famille des Oiiychocellidœ. Il décrit plusieurs espèces nouvelles. Renvoi au Bulletin. L'ordre du jour appelle le dépouillement du vole pour les élections du Bureau et du Conseil pour l'année -1882. MM. Blondel, Malloizel et Pierson sont nommés scrutateurs. Nombre des votants, 90. Sont élus : MM. Président E. Simon par 86 voix. ^ , ., ( Kiinckel d'Herculais — 85 — Vice-Presidents ( Chapcr — 88 — Secrétaire général D'' R. Blanchard. . — 87 — ■ iGazagnaire — 88 — Mauxion — 89 — Pierson — 86 — Trésorier Iléron-Royer — 89 — Archiviste-bibliothécaire Denikcr — 89 — Membres du Conseil D"" Bureau — 86 Di" Jousseaume... — 86 Mégnin — 86 Tourneville — 8'j La séance est lovée à dix heures et demie. Échanges de la Société. Comptes-rendus, n"^ 24 et 25. v Berne scientifique, n"" 25 ot 26. PROCÈS-VERBAUX DE LA SOCIÉTÉ LUI Le Tour du Monde, n""^ 1 093 l-I 1 09 i. La Nature, n"'' 446 et 447. Revue des travaux scientifiques, décembre 1881. Bulletin de la Soc. d'étude des se. nat. de Nîmes, n" 7, 1881 . Bull, de l'Acad. de Belijique, n^« 9 et 10, 1881. Atti délia R. Accad. dei Lincei, VI, fasc. 2, 1881. Bull, de la Soc. imp. des naturalistes de Moscou, n"" 1 , 1881. Journal of the Asiatic Society of Benjal, L, part 2, ii"* 3 et 4, 1 881 . The American Naturaliste XV, n° 12, 1881. Zoologischer Anzeiger, n" 99, 1881. Biologisches CentraWlalt, iio 18. Zesde Jaarverslag omirent het zoologiscli station der nedcrlandsche Dierkundige Vereeniging. Leiden. 1881. Ouvrages offerts. F. Plateau, Préparation rapide des grandes pièces viyologiques (e.\trait de [' Association française pour l'avancement des sciences. Congrès de Reims, 1 880). F. Tourneux, Déoeloppem^nt du tissu osseux (extrait du Bulletin scientif. du département du Nord, 1881). ESPÈCES NOUVELLES DÉCRITES DANS LE BULLETIN DE 1881 MAMMIFÈRES. Pages. Bos primigeniiis mauritanicus Pli. Thomas 125 Clenodacti/lus mzabl F. Latasle -li ARACHNIDES. Runciniopsis n. i^., E. Siinoa 1 R. fiavida E. Simon 1 Gastcracantha sepuldiralis E. Simon 2 G. rufithorax E. Simon 2 G. nigripes E. Simon 3 Larinia longissima E. Simon 3 Poltgs furcifer E. Simon 4 P. larvata E. Simon 5 Miagrammopes Raffrayi E. Simon 5 Loxosceles coriipactilis E. Simon 6 Cyrtauchenius viltatus E. Simon 7 C. luridus E. Simon ^ C Latastei E. Simon 9 C dayensis E. Simon 10 C. Bedeli E. Simon 10 Atypus coriaceus E. Simon. 11 Chelifer Letourneuxi E. Simon 1"^ C/i. Savignyi E. Simon 12 Olpium Kochi E. Simon 13 Minniza n. g., E. Simon ^^ M. vermis E. Simon 1^4 Dictyna bo'iorum E. Simon ^2 Trahea jugorum E. Simon 83 Liohunum aurantiacum E. Simon 8-4 Platybunus eques E. Simon 86 Megabuniis Grouvellei E. Simon 87 LVI ESPÈCES NOUVELLES DÉCRITES DANS LE BULLETIN Pages. Nemastoma centeies E. Simon 89 N. rude E. Simon 90 Obisium myops E. Simon 91 Erigone nigrita E. Simon 233 E. ensipotens E. Simon 234 E. discedens E. Simon 235 S. paupera E. Simon 236 E. turrigera E. Simon 237 E. decoUata E. Simon 237 E. ericicola E. Simon 238 E. médusa E. Simon 239 E. nigrocœrulea E. Simon 240 E. rufithorax E. Simon 241 E. cucurhitina E. Simon 242 E. parumpunctata E. Simon 243 E. nuncia E. Simon 244 E. cyclops E. Simon 245 E. Rayi E. Simon 245 E. servula E. Simon 246 E. iauricornis E. Simon 247 E. verticalis E. Simon 248 E. digiticeps E. Simon 249 E. gradata E. Simon 250 E. polita E. Simon 251 E. gJaphyra E. Simon 252 E. curta E. Simon 253 E. genistœ E. Simon 254 E. inclara E. Simon 255 E. stativa E. Simon 256 E. Westringi E. Simon 256 MOLLUSQUES. Hélix pouzouen.sis P. Fagot , 1 37 Jï. nephaeca P. L'agot 138 Pupa Anceyi P. Fagot 139 Bythinella ginolensis P. Fagot 140 Valvata Fagoti Boiirguignat 141 Crossata n. g., F. Jousseaume. 175 TzUufa n. g , F. Jousseaume 175 Lawpas opsh n. g., F. Jousseaume , 175 ESPÈCES NOUVELLES DÉCRITES DANS LE BULLETLN LVII Pages , Lampas caledonensis F. Jousseaiirae 177 Petolata Enthymi F. Joiisseaume 179 Cyclostremma Carbonnieri F. Jousseaume 181 Tinostoma Deschampsi F. Jousseaume 182 T. Carbonnieri F. Jousseaume 184 T. rhinocéros F. Jousseaume 184 MargineUa Anna F. Jousseaume 186 Voîvarina Cessaci F. Jousseaume 187 BRYOZOAIRES. Chaperia australis J. JuUien 163 Onychocella n, g., J. Jullien 276 0. Marioni J. Jullien 277 O. Luciœ J. Jullien 280 TABLE DES MATIERES PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE D'AUTEURS Pages, A. Besnard. — Observations pour servir à l'histoire du Coibeau freux fCorcus frugileyas Linn.) 16t) G. A. BouLENGER. — Sur les larves des genres Pipa et Dactylethra, à propos de la classification des Batraciens anoures de M. La- laste 27 — — Leplodactyltis caliginosus Girard et L.albilabris G'ûniher. 30 — — Sur les brosses copulatrices de Pelodytes punctatus... 13 A. Certes. — Note sur un procédé de coloration des organismes microsco- piques vivants 21 — — Note complùmentau'e sur la préparation et la conservation des organismes microscopiques 36 — — Sur les procédés de coloration des organismes microscopiques vivants (Note complémentaire). Coloration des noyaux 226 — — Sur la préparation et la conservation des organismes micros- copiques (Note rectificative) 228 — — Note sur la vitalité des germes de VArtcmia salina et du Blc- phari^ma laterilia 229 — — Sur les résultats de l'examen microscopique des sédiments recueillis pendant l'exploration zoologique faite en 1881 dans la Méditerranée et dans l'Océan à bord du vaisseau de l'État « le Travailleur » 258 — — Sur les procédés de coloration des organismes microscopiques vivants (Note complémentaire. — Infusoires marins et des eaux salines 264 kwiY. Dlbois. — Remarques au sujet de quehpies Grives 142 — — Remarques sur \' Acanthoglossur; Drmjnii (PI. IX et X) 266 P. FAfiOT. — Diagnoses de Mollusques nouveaux pour la faune française.... 137 F. Gasco. — Les Amours des Axolotls 151 Baron d'Hamonville. — Observations sur quelques Oiseaux africains capturés dans l'Europe méridionale 16 Hérox-Rover et Cli. van Bambeke. — Sur les caractères fournis pai' la bouche des Têtards des Batraciens anoures fl'Europe 75 J)' F. .loL'SSEAUME. — Desciiplion de nouvelles ciupiilles 172 LX TABLE DES MATIÈRES PAR ORDRE ALPH. D AUTEURS Pagûs. D' J. JuLLiEN. — Remarques sur quelques espèces de Bryozoaires cheilosto- miens 1 63 ^— — Liste des Bryozoaires recueillis à Êtretat (Seine-Inférieure) par le D'" Fischer 199 — — Note sur une nouvelle division des Bryozoaires cheilostomiens. 271 F. Lataste. — Sur un Rongeur nouveau du Sahara algérien, Ctenodactylus mzabi, n. sp. (avec 8 figures intercalées dans le texte) 214 P. MÉGMN. — Sur de petits Helminthes agames enkystés qui peuvent être confondus et qui l'ont été avec la Trichina spiralis Owen (PI. VI. VII, VIII) 189 E. Simon. — Description d'Arachnides nouveaux d'Afrique 1 — — Arachnides nouveaux ou rares de la faune française 82 — — Description d'Arachnides nouveaux du genre Erigone 233 E. SuMiCHRAST. — Note additionnelle à la première contribution à l'histoire naturelle du Mexique 231 Ph. Tho.mas. — Recherches sur les Bovidés fossiles de l'Algérie (Pi. II et III). 92 A. TouRNEViLLE. — Ëtude sur les Vipères du groupe Ammodytes-aspis- b crus (PI. r 38 TABLE PAR ORDRE DE MATIÈRES Pages . Liste dos nienibi'os honoraires v Liste des nieiiibres de la Société vu E. Sfmon. — Description d'Arachnides nouveaux d'Afrique 1 Baron n'HAMOxviLi.E. — Observations sur quelques Oiseaux africains capturés dans l'Europe méridionale 16 A. Cf.rtks. — Note sur un procédé de coloration des organismes microsco- piques vivants 21 G. A. BouLF.Nf.i:R. — Sur les larves des genres Pipa et Dactylethra, a proTpos de la classification des Batraciens anoures de M. La- taste 27 — — Loptodactylwi caliginonus Girard et /.. albilabris Giin- ther .30 A. Certes. — Note complémentaire sur la préparation et la conservation des organismes microscopiques 36 A. TouHNEviLi-E. — Étude sur les Vipères du groupe Ammodytes-aspis- bevHM (PI. I) 38 G. A. BouLENOER. — Sur les brosses copulatrices de Pelodytes pimctatus . . . 73 HÉRON-RoYEK et Ch. VAN Bambeke. — Sur les caiactéres fournis par la bouche des Têtards des Batraciens anoures d'Europe 75 E. Simon. — Arachnides nouveaux ou rares de la faune française 82 Pu. TuoMAS. — Recherches sur les Bovidés fossiles de l'Algérie (Pi. II et III). 02 P. Fagot. — Diagnoses de Mollusques nouveaux pour la faune française.... 137 I)'' Alph. Dubois. — Remar(|ues au sujet de quelques Grives 142 b' F. Gasco. — Les Amours des Axolotls 151 D"" J. Jui.men. — Remarques sur quehjues espèces de Bryozoaires cheilosto- miens 163 A. Besxard. — Observations pour servir à l'histoire du Goibeau freux /'foryus fruçjilegux Liun) 160 D'' F. Jolssealme. — Descri[)tion de nouvelles coquilles 172 P. Mf'(;mn. — Sur de petits Helmintlies agames enkystés qui peuvent être confondus et qui l'ont été avec la Trichina spiralis Owen (PI. VI, VII, Vfll) 180 D' .1. Jfi.i.iEN. — Liste des Bryozoaires i-ecueillis à Étretat (Seine-Inférieure) par le D"' Fischer 199 LXII TABLE PAR ORDRE DE MATIÈRES P. ges. F. Lataste. — Sur un Rongeur nouveau du Sahara algérien, Ctcnodactyhis mzabi, n. sp. (avec 8 figures intercalées dans le texte) 214 A. Certes. — Sur les procédés de coloration des organismes microscopiques vivants — (Note complémentaire) Coloration des noyaux 226 — Sur la préparation et la conservation des organismes microsco- piques (Note rectificative) 228 — Note sur la vitalité des germes de l'Arteinia salina et du Ble- phariuma lateritia 229 E. SuMiCHRAST. — Note additionnelle à la première contribution à l'histoire naturelle du Mexique 231 E. Simon. — Description d'Arachnides nouveaux du genre Erirjone 233 A. Certes. — Sur les résultats de l'examen microscopique des sédiments recueillis pendant l'exploration zoologique faite en 1881 dans la Méditerranée et dans l'Océan à bord du vaisseau de l'État « le Travailleur » 258 — Sur les procédés de coloration des organismes microscopiques vivants (Note complémentaire). Infusoires marins et des eaux salines 264 Alph. Dubois. — Remarques sur VAcanthoglossus Bruynii (PI. IX et Xj 266 J. JuLLiEN. — Note sur une nouvelle division des Bryozoaires cheilostomiens. 271 Procès-verbaux pour l'année 1881 i Table des espèces nouvelles décrites dans le Bulletin de 1881 lv — des matières par ordre alphabétique d'auteurs lix — par ordre de matières LXi Le Secrétaire général, gérant, D'- R. BLANCHARD. Meulan, imp. do A Massan. Bull Soc Zool de France. 1881, 72Q Delaliaye litli Vipères du aroupe Ar T aToiip( 1192 PL . I. 247 1352 H ^dytes-aspis-berus. iTirp.Becquet, Paris . Bull. Soc Zool . de Prance P[,. II. Bull Soc. Zool. de France l°81. -V E E D^laliaye Iilh Bos primi ,^ c ï» .s»ï^ / D _ J. "^■v-. .U _6 1/ c„2. y. mis mail PI la m eu s Bull Soc Zool. de France !''^81 PL. m. f D-UKaya hlh Bos primi^^enius maurilanicus lmp.Bec(]U«(, l'j Bull. Sûc.Zool.aeFrancû. 1881 PL. VI. %• 2 50 1 -éè^-'-- P.Méanin ad -nat li- In^Becquet Pins . Fiq. 1. TricKina spirahs ( Owen) larve. Fici.2. Spiroptera strumosa ( Rud.) larve DelaKave lith. Biill.Sûc. AOui.dc rraace. luo PwQ PL. VU. Fij. J. 100 \ F15.4. lûO 'M^ r \ \ . ') Fm. 3. Spiroptera abbreviata ( ?vud ; lan-e. Fiq. 4. Dispharaoïir: î' larve ( d-u CoTntallanL,) |uiill Bull. Soc. Zool. de France. 188 PL.VIII. 265 ^"% y\ / P.Meqnin aÀ nat del. /m/i .Secoue t . Psns . DelaKaye litK aje Fiq . 5. Spiroptera clausa ( Y^mA.) larve. Fiq. 6. Spiroptsra ^^ larve ( delà Grenouille. J en œ co o o -M r: o <: yo ..^ i^ NEW YORK. /^*l Bull- Soe. Zool. de France 1881 A Dubois ad nat. del & Lith Aeanthogiq PL.X us l)ruynii Lith De Tollenaere Bruxelles. Nf^Vf VOtîK. tril C I" » 2* PARTIES BULLETIN DE LA r r SOCIETE ZOOLOGIQUE DE FRANCE POUR L'ANNÉE 1881 kl. .^: Ï^-^S-^^^)-^ r & 2' PARTIES Séances de Janvier -Avril — N^^T^S^^O^î-— PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIETE 7, rne des Grands -Augustins, 7 1881 Paru, le 10 juin 1881. BUREAU Se CONSEIL DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE FRANGE POUR 1881 Membres du Bureau : MM. Président F. Lataste. ( E. Simon. Vice-Présidents ] { KiÏNCKEL D HeRGULAIS. Secrétaire général D'" R. Blanchard. / J. Gaz AGN AIRE. Secrétaires | A. Mauxion. \ A. Brumauld de Montgazon. Trésorier Hêron-Royer. Archiviste- Bibliothécaire. . ... A. Tourneville. Membres du Conseil MM. D'' Alix. Bémer. Bon BiLLAUD. Ct« G. Branicki. D"" L. Bureau. Ghaper. Gretté de Palluel. Elliot. Z. Gerbe. MM. Bon d'HaMON ville, D'" JOUSSEAUME. D"" JOUSSET DE BeLLESME. D"" JULLIEN. C Marmottan. Bon DE Rothschild. De Semallé. J. Vian. SOMMAIRE : Liste (Jes Membres de la Société Page v E. Simon. Description d'Arachnides nouveaux d'Afrique 1 Baron d'Hamoxville. Observations sur quelques Oiseaux africains capturés dans l'Europe méridionale î 6 A. Certes. Noie sur un procédé de coloration des organismes microscopiques vivants 2 1 G. A. BouLENGER. Sur les larves des genres Pipa et Dactylethra, b propos de la classification des Batraciens anoures de M. La- taste 27 G. A. BouLENGER. Leptoddclylus caliginosus Girard et L. albila- bris Giuitber 30 A. Certes. Note complémentaire sur la préparation et la conser- vation des organismes microscopiques. 36 A. TouRNEViLLE. Etudo sur les Vipères du groupe Ammodytes- Aspis-beriis (PI. Ij 38 G. A. BouLENGER. Sur les brosses copolalrices de Pelodytes pimc- iatus 73 HÉRON-RoYER et Ch. VAN Bambeke. Sur les caractères fournis par la bouche des Têtards des Batraciens anoures d'Europe 75 Procès-verbaux .' i — xvi Mc'ulan, imp. de A. Masson. r 3" â4«'ABTIES 6' ANNÉE t;^ S^-l. BULLETIiN DE LA CIÉTÉ ZOOlOGÎOlfE POUR L'ANNÉE 1881 3^ & r PARTIES Séances d'Avril - Juillet PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ 7, rne des Grands -Augustins, 7 1881 Paru le 10 octobre 1881. BUREAU (3c CONSEIL DE LA SOCIÉTÉ ZOOLOGIQUE DE F^NGE POUR '1881 N^ Membres du Bureau : MM. Préside^ .... F. Lataste. Vice-Présidenu | { KiJNCKEL d'Herculais. Secrétaire général. . . . '^S -•<• Ulanchard. f J. Gazagnaire. Secrétaires. / . ] A. Mauxion. \ A. Brumauld de Montgazon. Trésorier Héron-Royer. Archiviste- Bibliothécaire A. Tourneville. -^ Membres du Gonseil MM. D' Alix. Bémer. BO" BiLLAUD. C^« G. Branicki. . D"- L. Bureau. Chaper. Gretté de Palluel. Elliot. Z. Gerbe. MM.^ Bon d'HaMONVILLE. D'" JOUSSEAUME. D"" JOUSSET DE BeLLESME. D'" JULLIEN. jy Marmottan. Boi DE Rothschild. De Semallé. J. Vian. p^ r dJé- SOMMAIRE : l'ages. E. Simon. — Arachnides nouveaux ou rares de la faune fraïujaisc. 82 Pu. TiiojiAS. — Recherches sur les Bovidés fossiles de l'Algérie. (Planches li et ïll) 92 P. Fagot. — Diagnoses de Mollusques nouveaux pour la faune française 137 D"" Ali'h, Dubois. — Reniarc]ue3 au sujet de quelques Grives. ... 142 D'' F. Gasco. — Les Amours des Axolotls 4 51 D'' J. JuLLiiiK. — Remarques sur quelques espèces de Bryozoaires chéilostomicns 163 A, Besnard. — Observations pour servir à l'histoire du Corbeau freux (Corvus frugilegns Linn.) 169 D'" F. JoussEAuiiE. — Description de nouvelles coquilles 172 Proc;''S-vocbuu:v xvn-xxiv ■^.-J^^^^'=>^- ^vj r 5 6< ANNÉE J BULLETIN DE LA r r SOCIETE ZOOLOGIQUE DE FRANCE POUR L'ANNÉli; 1881 «iÊ^^<^>- PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ 7, rae des Grands -Augustins, 7 1881 L Le BoUetin parait tous les deax mois SOMMAIRE Pages D"" F. JoussEAUME. Description de nouvelles coquilles (suite et fin) . 1 77 P. MÉGNiN. Sur de petits Helminthes agames enkystés qui peu- vent être confondus et qui l'ont été avec la Trichina spiralis Owen (PL VI, VU, VIII) 4 89 D"" J. JuLLiEN. Liste des Bryozoaires recueillis à Étretat (Seine- Inférieure) par le D"" Fischer 199 F. Lataste. Sur un Rongeur nouveau du Sahara algérien, Cteno- daclylus mzahi, n. sp. (avec 8 figures intercalées dans le texte) . 214 A. Certes. Sur les procédés de coloration des organismes micros- copiques vivants. (Note complémentaire) Coloration des noyaux . 226 A. Certes. Sur la préparation et la conservation des organismes microscopiques (Note rectificative) 228 A. Certes. Note sur la vitalité des germes de VArlemia salina et du Blepharisma lateritia 229 E. SuMiCHRAST. Note additionnelle à la première contribution à l'histoire naturelle du Mexique 234 Procès-verbaux xxv-xlviii AVIS L'auteur du mémoire qui comportait les planches IV et V ayant retiré son manuscrit, aucune planche ne portera ces numéros. Meulan, imp. de. A. Masson w^ — r — Cl/w- BULLETIN 1)K LA r f SOfilETE ZOOLOGIQUË DE FRANCE POUR L'ANNÉE 1884 PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIKTE 7, rue des Grands -Augustins, 7 1881 ' f? ^ JX Le Bulletin parait tous les deux mois *)^^^ ■M •APR 69 N MANCHESTER, INDIANA '^MNH LIBRARV 100044105 "im hlii I V